Chapitre 8 :
— Alors ? Qu'est ce que Luke t'a dit ? M'interrogea curieusement Emily à mon retour.
— Oh juste que je faisais la une du Herald Sun*.
Journal Australien du matin.
— Hein ? Comment ça ?
Après m'être assurée qu'aucun client rôdant dans les parages n'avait besoin de nous, je lui montrai l'article sur internet.
— Bon sang je n'y crois pas ! S'exclama ma meilleure amie, hé Mia viens voir, Nikki est devenue célèbre !
Par chance Mia n'était pas occupée et elle nous rejoignit rapidement derrière le comptoir.
— C'est quoi cette histoire encore ? Et Nikki, ce n'est pas toi qui m'avait dit un jour qu'on n'avait pas le droit d'utiliser l'ordinateur à des fins personnels durant le travail ?
— On s'en fout, lui répondit Emily, regarde viens lire ça, c'est plus important !
Ma meilleure amie s'écarta légèrement pour que Mia puisse voir l'écran.
Ses yeux s'écarquillèrent après quelques secondes.
— C'est vrai ? Tu as une histoire avec Daniel Anderson ?
Je grimaçai de dégout et Emily éclata de rire.
— Primo, je ne pourrais jamais sortir avec ce type, lui répondis-je, et deuzio, je suis vraiment déçue que tu ai imaginé ne serait-ce qu'une seconde que je puisse sortir avec quelqu'un sans t'en avoir parlé !
— Et tertio ? Me questionna Emily, par ce que oui il en faut toujours un...
Je réfléchis rapidement.
— Euh bah... Tertio, j'aimerais bien savoir retrouver ce maudit photographe, leur avouais-je.
— Et comment tu vas faire ça ? S'enquit Emily, même si tu appelles le journal je ne pense pas qu'ils accepteront de te révéler son nom... Et très sincèrement je ne pense pas que tu puisses faire jouer le droit à l'image. Tu es de dos et si on ne savait pas c'était ta maison derrière, qui d'ailleurs ressemble à beaucoup d'autres habitation du coin, on ne t'aurais probablement pas reconnu... Bon y a aussi ton petit tatouage sur le mollet, mais...
— Attends, l'interrompit brusquement Mia, si j'ai bien compris c'est Luke qui t'a montré ça tout à l'heure ?
J'acquiesçai et elle me regarda, suspicieuse.
— J'ai bien retenu le " deuzio", mais là franchement j'ai des doutes sur ta sincérité Nikki ! Tu veux bien m'expliquer comment Luke a su que c'était ta maison ? Par ce que à moins qu'il ne soit déjà venu chez toi, je ne vois pas trop comment il aurais pu l'avoir deviné !
Et merde.
Emily pinça les lèvres pour s'empêcher de rire.
Et dire que je ne pouvais même pas compter sur ma meilleure amie pour me soutenir...
Je soupirai.
— Il est déjà venu chez moi, c'est vrai, lui révélais-je, mais c'était purement amical, car oui on est amis depuis un petit moment, voilà. Ah tiens, des clients ! J'y vais !
Je quittai le comptoir et me dirigeai rapidement vers un groupe d'amis qui venait d'entrer dans l'hôtel.
J'eus un petit sourire malicieux en entendant derrière moi Mia dire à Emily " Et pourquoi tu n'as rien dis toi ? Tu le savais et tu ne m'as rien dis non plus ?!.
Bonne chance Emily...
Ma journée de travail se terminait dans dix minutes, mais j'osais encore espérer que Daniel Anderson allait revenir à l'hôtel avant mon départ.
J'avais eus toute la journée pour songer à cette histoire de photo et j'en étais arrivée à la conclusion que si quelqu'un pouvait bien m'aider, c'était lui.
Certes, il ne me devait rien, mais après tout si il n'était pas venu me voir hier cet article n'aurait jamais existé.
18h, et toujours aucun signe de Daniel.
Bien que j'aurais aimé résoudre ce problème rapidement et faire disparaitre la photo avant qu'elle ne se propage sur internet et/ou ailleurs, je savais qu'il y avait peu de chance pour que Thomas la voit.
Mais cela n'enlevait malheureusement pas la crainte que j'avais qu'il me retrouve.
Mia et Emily étant encore occupées avec des clients, je partis la première me changer dans les vestiaires et croisai dans le couloir mes collègues qui allaient prendre la relève pour la soirée.
Lorsque Emily et Mia entrèrent dans la salle du personnel, je finissais de nouer les lacets de mes baskets.
— Quelle journée ! Se plaignit la première.
— Au fait Nikki, je ne sais pas si ça t'intéresse toujours mais on a vu Daniel passer, m'informa Mia en se commençant à se déshabiller.
— Ouais, et il était vachement sexy ! Les cheveux humides, le corps en sueur... J'aurais bien aimé prendre ma douche avec lui !
Je mimai une envie de vomir. Mia sourit, amusée, puis reprit un air sérieux.
— Tu vas aller le voir ? Me demanda-t-elle.
Je refermai mon casier et pris mon sac à main.
Je n'avais pas le droit de déranger un client pour des raisons strictement personnelles, mais étant donné que cela le concernait aussi, je pouvais faire une petite exception...
— Ouais, il pourra peut être faire quelque chose...
Mia hocha la tête.
— N'oublie pas que c'est un client de l'hôtel d'accord ?
— Et que tu lui plais ! Ajouta Emily en me faisant un clin d'oeil.
Hein ?
— Bah oui, reprit-elle devant mon air probablement abasourdis, tu as oublié que c'est toi qu'il voulait comme hôtesse personnelle ? Et c'est probablement pour cette raison qu'il ne m'a jamais dragué quand je lui tenais compagnie ... Grrr... Je suis jalouse !
Par peur qu'elle le prenne mal, je préférais ne pas lui répondre que certes, j'étais celle qui " préférait" entre nous trois, mais que cela ne voulait pas dire que je lui plaisais en dehors de notre cercle.
— Je vous raconterais demain comment ça c'est passé, me contentais-je de leur dire, bonne soirée les filles !
— Au fait, il n'a pas prit la même suite que la dernière fois mais une chambre Deluxe avec son coach sportif, m'avertit Emily, je crois que c'est la 407.
Ah, cet homme était donc bien son coach sportif...
— D'accord merci ! Lui répondis-je en sortant des vestiaires.
Je regagnai le hall pour prendre l'ascenseur, puis une fois arrivée au quatrième, allai toquer à la porte portant le numéro 407.
J'attendis de longues secondes, puis frappai à nouveau.
Peut être qu'il était déjà sous la douche... Mais étant donné qu'il n'était pas seul, son coach aurait pu venir voir de qui il s'agissait... A moins qu'ils ne soient tous les deux sous la douche ?
J'allais tourner les talons lorsque la porte s'ouvrit enfin.
— Désolé je...
Ok, je devais bien reconnaitre que la vision dégoutante que je m'étais faite de Daniel après avoir fait du sport était beaucoup moins déplaisante en vrai.
— Que puis-je faire pour vous mademoiselle Jones ? M'interrogea-t-il en m'observant curieusement.
J'essayai de cacher ma nervosité.
— J'aimerais vous parler d'une affaire personnelle... Qui vous implique également...
Il passa une main dans ses cheveux d'un air légèrement ennuyé.
— Vous avez vu l'article, devina-t-il en soupirant, écoutez Nikki, je suis désolé, je ne savais pas qu'un paparazzi me suivait à ce moment là et...
— Est-ce que vous pouvez faire disparaitre cette photo d'internet ? L'interrompis-je, vous êtes assez connu, si vous appelez les journalistes du Herald Sun et leur demandez gentiment de retirer cette photo et surtout de ne pas la divulguer à d'autres journaux, je pense qu'ils le feront. Peut être pas gratuitement, mais vous pourriez leur donner en échange une autre photo en exclusivité par exemple...
Il fronça les sourcils, visiblement surprit par ma requête.
— Vous savez, il est quasiment impossible de vous reconnaitre sur cette photo.
— S'il vous plait monsieur Anderson, insistais-je en essayant de ne pas trop lui montrer ma détresse.
— Entrez un instant, je vais voir ce que je peux faire.
J'hésitai, ne sachant pas si entrer dans la chambre d'un client était très raisonnable. Il y avait des caméras de surveillances dans le couloir, et si Luke tombait dessus, il mettrait probablement en doute le fait qu'il n'y avait rien entre Daniel Anderson et moi.
Et puis merde. Si Emily avait passé une nuit dans sa chambre sans qu'on lui tape sur les doigts, je pouvais bien me permettre d'entrer quelques minutes !
Je le suivis à l'intérieur.
La chambre devait bien le changer de la suite qu'il avait eut lors de son premier séjour au Felton. Celle-ci ne faisait que 25 mètres carré et n'était composée que de deux lits simples, d'un petit bureau et d'une salle de bain avec douche à l'italienne. J'entendis d'ailleurs l'eau couler depuis cette dernière.
— Asseyez-vous, m'invita Daniel en me désignant la chaise de bureau, je vais passer un coup de fil à mon agent.
Daniel récupéra son portable poser sur la table de nuit et pianota sur le clavier.
L'eau s'arrêta brusquement, et, alors que Daniel portait le téléphone à son oreille, son coach sortit de la salle de bain, une serviette de bain noué autour de la taille.
— Hé Dany, tu peux me passer un caleçon dans mon sac j'ai...
Il s'arrêta brusquement en s'apercevant de ma présence.
— Oh, je ne savais pas que nous avions de la visite... Enchanté mademoiselle, je m'appelle Robert, mais vous pouvez m'appeler Robb.
Je me levai de ma chaise pour accepter la main qu'il me tendait.
— Nikki Jones.
— Ouais Chris, dit Daniel au téléphone, j'ai besoin que tu me rendes un service... Tu sais cette photo qui est sortit... Non pas celle ou on voit mes fesses, je te parle de celle de ce matin !... Oui, avec cette femme... Fais la disparaitre... Non pas la femme, la photo !...
Daniel fit quelques pas dans la pièce avant de se retourner et de m'observer avec intérêt.
— Ouais, peu importe le prix, débrouille toi pour qu'elle ne soit plus visible nulle part ... Merci.
Et il raccrocha.
— Mon agent va essayer de faire son maximum pour résoudre ce problème, m'informa Daniel sans me lâcher du regard.
Je fus soulagée.
— Merci.
Robb toussota à mes côtés pour attirer notre attention.
— Excusez-moi mais est-ce que vous pouvez m'expliquer de quoi il s'agit ? Et puis c'est quoi cette photo ou on voit tes fesses ? C'était avant ou après mon programme sportif pour te les muscler ?
Je ne pu m'empêcher de sourire.
Daniel soupira puis me regarda à nouveau.
— Nikki, je vous... Je passerais vous voir à la réception demain matin pour vous confirmer que tout est réglé.
J'acquiesçai en reprenant mon sérieux.
— Très bien. Merci encore monsieur Anderson...
Il hocha la tête d'un air entendu.
Nous nous regardâmes encore quelques secondes avant que je ne me retourne et sorte de la chambre.
J'avais le coeur moins lourd, mais ma peur que Thomas nous retrouve, Jayden et moi, ne m'avait pas quitté.
Peut être qu'il était déjà trop tard pour régler le problème. Mais que pouvais-je faire d'autre à part croiser les doigts pour que ce ne soit pas le cas ?
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