Chapitre 17 :
7h03.
Je tournai la tête de l'autre côté et me retrouvai nez à nez avec le beau visage de Daniel, encore endormi.
Même si mon coeur battait encore la chamade à cause de notre incroyable nuit passée ensemble, une part de moi regrettait d'avoir couché avec lui.
Entre le retour de Thomas, Jayden qui souhaitait revoir son père, la maison que j'allais devoir vendre et notre futur déménagement... Comment avais-je pu rajouter Daniel à la liste de mes " choses compliquées à gérer " ?
Je me redressai et quittai mon lit en toute discrétion.
Bien sur, je ne regrettai pas d'avoir réussit à oublier tous mes soucis le temps d'une soirée grâce à cet homme...Néanmoins, lorsqu'on est confrontée à des problèmes, le mieux n'est pas de les mettre de côté mais de trouver un moyen pour les résoudre.
Et Daniel avait été une magnifique distraction.
J'attrapai une robe de chambre en soie noire dans mon placard, et sortis de la chambre.
La maison était silencieuse, Jayden n'était visiblement pas encore debout. Tant mieux.
J'enfilai ma paire de basket et sortis prendre l'air dehors.
Daniel et moi, cela ne pouvait pas se reproduire. Ou du moins, pas avant de retrouver une vie calme et tranquille.
Je fis quelques pas dans l'allée puis me figeai soudainement en apercevant l'état de la voiture de Daniel.
Des roses rouges étaient accrochées à ses essuie-glaces, les deux portières du côté droit étaient rayées et quelque chose avait été écrit avec de la peinture blanche.
Le souffle court, je m'avançai d'un pas mal assuré pour pouvoir y lire.
" Menteuse ".
Je manquai de trébucher en reculant, et retournai d'un pas rapide dans la maison.
— Daniel ! L'appelais-je d'une voix paniquée.
Je me rendis dans ma chambre et aperçus le pilote se redresser sur le lit.
Il fronça les sourcils en apercevant mon air probablement effrayé.
— Qu'est ce qu'il y a ? S'inquiéta-t-il en se levant rapidement.
Daniel posa ses mains sur mes épaules. Son contact m'apaisa légèrement.
— Ta voiture, murmurais-je.
Je lu l'incompréhension dans son regard et ajoutai :
— Tu devrais aller voir.
Il s'écarta légèrement de moi, entremêla ses doigts aux miens et m'entraina une nouvelle fois à l'extérieur.
— Bon sang ! Jura-t-il en constatant les dégâts, mais qu'est ce que... C'est écrit "Menteuse "?
Sans retirer sa main de la mienne, il s'approcha d'avantage de son Audi désormais bien amochée.
Avait-il peur que je fasse un malaise si il me lâchait ? Si c'était le cas, il avait probablement raison.
- Des roses..., murmura-t-il, tu penses que c'est ce type ? Celui qui te harcèles ?
Daniel avait tourné la tête vers moi et m'observa d'un air soucieux.
— Je ne sais pas, lui répondis-je d'une voix anxieuse, à part m'envoyer des fleurs il ne m'a jamais rien fait...
— Bon... Retournons à l'intérieur je vais appeler la police.
Toujours angoissée, je me laissai silencieusement guider par Daniel jusqu'au salon. Il me fit asseoir sur le canapé et fini par rompre notre contact physique pour se rendre dans la cuisine.
Lorsqu'il revint plusieurs minutes plus tard avec une tasse dans les mains, je n'avais pas bougé d'un poil.
Menteuse.
Ce mot n'était clairement pas destiné à Daniel.
— Tiens, me dit Daniel en me tendant un thé bien chaud, ça va te faire du bien.
Mais alors pourquoi l'avoir écrit sur sa voiture ? Y avait-il un lien avec Daniel ? Et pour quelle raison cette personne me traitait-elle soudainement de menteuse ?
Je serrai ma tasse entre mes mains, frustrée de ne rien comprendre à tout ça.
— Hé Nikki... Parle-moi...
Je tournai la tête et constatai que Daniel s'était assit à côté de moi.
Il posa une main sur ma cuisse et recouverte de ma fine robe de chambre et la caressa doucement avec son pouce.
— Ca va aller d'accord ? La police ne va pas tarder et je suis là... Il ne t'arrivera rien je te le promets. Ni à toi ni à Jayden. Je vous protégerais.
Etrangement, et même si il ne s'agissait que de mots, je me sentis un peu plus en sécurité.
Je pris une grande inspiration, puis m'appuyai contre lui en posant ma tête sur son épaule.
— Merci, lui dis-je avec sincérité, et désolé pour ta voiture.
— Bah... Je comptais la changer de toute façon, me répondit-il après quelques secondes.
J'avais compris qu'il avait clairement dit ça pour ne pas me faire culpabiliser, mais malheureusement pour lui c'était déjà trop tard.
Etais-je une femme horrible si, malgré tout ce qu'il faisait pour moi, je n'avais pas changé d'avis sur le fait que nous ne devrions pas avoir de relation pour le moment ? Probablement.
***
En raison de cet incident et de la venue de la police, je du annuler la visite de l'agent immobilier qui était prévue en fin de matinée. Je réussis toutefois à m'arranger pour avoir un rendez-vous avec lui dans l'après-midi afin de lui apporter des photos actuelles de la maison, et de discuter des modalités de vente.
Malheureusement, l'enquête ne donna pas grand chose de concluant. Nous n'étions pas dans une série télé, et il n'était pas non plus question de meurtre. De ce fait, les policiers n'allaient pas passer la voiture de Daniel au peigne fin, ni faire des prélèvements d'ADN. Ils interrogèrent toutefois les habitants des maisons voisines, dont Claire, mais à mon plus grand désespoir, personne n'avait vu quoique ce soit durant la nuit.
Lorsque les policiers eurent terminés leur travail, Daniel les accompagna au poste de police afin de déposer une plainte pour vandalisme. Même si elle n'aboutirait à rien, elle lui serait cependant utile auprès de son assureur.
Pendant son absence, et comme Jayden avait été témoin de la venue des policiers, je lui avouai la vérité concernant les roses que je recevais chaque semaine et qui étaient probablement liées à la détérioration du véhicule de Daniel.
Alors que je m'attendais à recevoir des reproches pour lui avoir mentis, il se contenta simplement de me serrer dans ses bras, sans un mot, pendant un long moment.
Même si je m'étais habillée et rapidement maquillée avant l'arrivée de la police, j'allai tout de même prendre une douche afin de me changer les idées après leur départ, puis essayai de pendre discrètement en photos les pièces de la maison avant de m'occuper de la préparation du déjeuner.
Durant la cuisson des spaghettis, j'hésitai à envoyer un message à Daniel afin de lui demander ou il en était avec son dépôt de plainte et si il serait présent pour le repas. Mais je me ravisai.
Daniel ne serait pas toujours là pour moi, il fallait que j'arrête de penser à lui. A notre nuit passée ensemble. A son corps athlétique. A ses lèvres sur les miennes. A ses mains parcourant mon corps brûlant de désirs. A la façon dont il me regardait, comme-ci j'étais importante à ses yeux.
Je secouai la tête et appelai Jayden pour manger.
— Daniel ne mange pas avec nous ? M'interrogea mon fils en s'installant à table.
Je lui servis ses spaghettis.
— Non, il... Il est occupé.
Par chance Jayden n'insista pas et nous mangeâmes tranquillement, en parlant de tout et de rien.
Ayant rendez-vous avec l'agent immobilier et étant donné que je n'avais toujours pas mis Jayden au courant, je demandai exceptionnellement à Claire de garder mon fils pendant une petite heure.
L'entrevue se termina plutôt que prévue. Et même si je ne révélai pas tous les détails à l'agent immobilier concernant mon envie soudaine de déménager, je lui notifiai que ma situation était assez urgente, et il me promit d'essayer d'organiser rapidement des visites.
Avant de prendre la route, assise dans ma voiture, je jetai un coup d'oeil à mon portable et hésitai une nouvelle fois à contacter Daniel pour prendre de ses nouvelles.
Il était bientôt 15h30.
J'aurais peut être du le prévenir qu'il n'y avait personne à la maison au cas ou il aurait eut envie de repasser chez moi...
J'émis un petit grognement de frustration puis démarrai.
A peine avais-je parcouru cent mètres que j'aperçus le 4x4 gris dans mes rétros.
Mon coeur rata un battement.
Comme-ci je n'avais pas eu une dose suffisante d'angoisse dans la journée...
Les mains crispées sur le volant, je pris mon courage à deux moi et ralentis doucement.
Nous étions en plein jour, nous étions en plein centre-ville, il y avait pas mal de gens qui se baladaient dehors... Qui que soit cette personne, il y avait peu de chances pour qu'elle tente de me faire quoique ce soit maintenant.
Le Nissan se rapprocha de moi et je fini par découvrir l'identité du conducteur.
Thomas.
Etait-ce lui qui était responsable des rayures sur la voiture de Daniel ? Mais si c'était le cas, pour quelles raisons m'avoir traité de menteuse ?
Mon cerveau se repassa notre conversation dans le hall de l'hôtel à toute allure, mais je ne trouvai aucunes réponses à mes questions.
J'essayai également de me souvenir des dernières discussions que nous avions eus avant que je ne quitte Adelaïde, mais toujours rien.
Puis brusquement, je me souvins que lorsqu'il m'avait demandé si Daniel était mon nouveau copain, je lui avais répondus qu'il était complètement malade. Même si ma réponse faisait allusion à son comportement dans l'hôtel, il aurait très bien pu le comprendre comme une réfutation. Dans ce cas là, le " menteuse " pouvait avoir un sens puisque Daniel avait passé la nuit chez moi.
Le 4x4 me klaxonna, et consciente que ce n'était probablement pas pour que j'accélère, je finis par me garer un peu plus loin dans une rue adjacente un peu plus tranquille.
De toute façon, Thomas savait parfaitement où j'habitais. Je n'aurais pas pu le semer, et si il voulait qu'on discute, je préférais le faire sans la présence de Jayden et loin des regards de la foule.
Thomas gara sa voiture derrière la mienne et j'attendis qu'il sorte dehors le premier pour l'imiter.
Vêtu d'un pantalon noir et d'un débardeur blanc, il s'avança jusqu'à moi.
Je reculai d'un pas et aperçus ses lèvres se retrousser légèrement.
— On était pourtant proche à une époque, me rappela-t-il d'un ton sarcastique.
— C'était il y a longtemps, rétorquais-je en croisant les bras sur ma poitrine, qu'est ce que tu veux Thomas ?
Il haussa les sourcils, surprit par ma question.
— Tu sais parfaitement ce que je veux Nikki, me répondit-il en tentant une nouvelle approche.
Cette fois-ci je ne bougeai pas, bien trop effrayée par ce qu'il pouvait me faire.
Thomas pencha sa tête vers mon oreille et je sentis son désagréable souffle chaud sur ma peau.
— Je suis sur que tu prenais plus de plaisir avec moi, me susurra-t-il avant de s'écarter.
Tous les muscles de mon corps se tendirent aussitôt.
— C'est toi qui as fait ça à sa voiture n'est-ce pas ? L'accusais-je en lui jetant un regard noir.
Il prit un air totalement innocent.
— Je ne vois absolument pas de quoi tu veux parler.
Quel connard.
— Les fleurs... C'était toi aussi ?
— Quand est-ce que je pourrais voir mon fils Nikki ?
Thomas était redevenu sérieux.
— Quand il sera majeur et seulement si il en aura envie, lui répondis-je en essayant de garder une voix assurée.
— C'est aussi mon fils Nikki.
— Je sais, mais tu n'as pas le droit de le voir... Je suis désolé.
Thomas grogna, puis m'empoigna rudement par le bras.
— Je n'ai pas le droit de le voir à cause de toi ! S'énerva-t-il, si tu es vraiment désolé alors va demander au juge qu'il annule cette putain d'ordonnance de protection !
Je baissai les yeux sur sa main qui serrait ma peau de plus en plus fort.
— Je ne peux pas, lui dis-je, pas tant que tu seras aussi agressif...
— Je ne suis pas....
Thomas s'arrêta et lâcha mon bras.
Etonnante réaction de sa part...
— Je ne ferais jamais de mal à Jayden, me dit-il en plongeant ses yeux dans les miens, tu le sais n'est-ce pas ?
J'hochai lentement la tête, mais Thomas du lire l'incertitude dans mon regard car il passa nerveusement une main sur son visage.
J'avais l'impression qu'il essayait de prendre sur lui pour ne pas me faire peur d'avantage.
— Ecoutes, j'ai arrêté de boire et j'ai même retrouvé un boulot sur un chantier, me révéla-t-il, si tu annules cette ordonnance... On pourrait repartir à zéro tous les deux, vous reviendrez habiter à la maison avec Jayden, et on....
— Non, l'arrêtais-je avant qu'il n'aille trop loin.
Il était vrai qu'il ne sentait pas l'alcool, et qu'il ne m'avait pas semblé être bourré lorsqu'il était venu me voir à l'hôtel... Mais cela ne me prouvait pas pour autant qu'il était totalement guérit et qu'il ne boirait plus jamais à nouveau. Néanmoins, et même si je pouvais être sûr à 100% qu'il n'était plus l'homme imprévisible et dangereux que j'avais quitté, je ne l'aimais plus.
— Par ce que tu penses avoir les moyens de t'occuper seule de ton fils alors que tu as des dettes ?
Devant mon air surprit il ajouta :
— Si tu es allée dans cette agence immobilière, ce n'était sûrement pas pour acheter une nouvelle maison. Pourquoi tu n'as pas demandé à ton nouveau copain de te prêter de l'argent ? Il doit en avoir un paquet je suis sûr... A moins qu'il ait refusé ? Mais ça m'étonnerait car putain, ta chatte vaut de l'or....
Je frissonnai de dégout.
— Ce ne sont pas tes affaires, lui répondis-je d'un ton incertain.
Sa mâchoire se contracta.
— Ce mec n'est pas sérieux Nikki, dés qu'il aura gagné des courses, tu verras qu'il va te laisser tomber pour une autre pétasse mieux foutue que toi ! Allez chérie...
Il leva un bras vers mon visage mais je tournai aussitôt la tête.
— Je ne suis plus ta " chérie", lui répondis-je en ouvrant la portière de ma voiture, laisse nous tranquille Thomas, ou....
— Quoi ? Qu'est ce que tu vas faire ? Appeler ces bons à rien de flics ?! Ben vas-y appelle les ! S'emporta-t-il en refermant ma portière d'un geste violent, tu sais quoi Nikki... Là j'ai voulu être gentil avec toi et te laisser une seconde chance... Mais je suis content que tu l'ai gâché par ce que tu ne l'a mérites pas ! Tu n'es qu'une pauvre conne et une mère à chier ! Tu me fais pitié...
Il me cracha littéralement dessus avant de reculer de quelques pas.
— Que tu le veuille ou non je verrais mon fils... Et puisque tu ne veux pas faire annuler cette putain d'ordonnance, et bah tu sais quoi, c'est moi qui vais le faire ! Par ce que oui, elle n'est pas définitive ta putain d'ordonnance ! J'ai déjà pris un avocat et il m'a dit que si il y avait un changement de circonstances depuis le jugement, c'était suffisant pour obtenir une permission du tribunal et faire une demande de modification !
Thomas se rapprocha à nouveau de moi et me sourit malicieusement.
— Je suis sobre depuis plusieurs mois, j'ai retrouvé du boulot et je pense que je pourrais facilement me dégoter une nana qui témoignera de ma douceur et de mon calme à la maison. Tu vois ou je veux en venir ? J'aurais assez de changement de circonstances pour faire annuler cette ordonnance d'ici peu, et je pense même que je pourrais te reprendre la garde de Jayden.
— Non..., murmurais-je d'une voix tremblante.
— A ton avis, entre un père qui a une maison, un boulot, une petite-amie, et une mère qui va bientôt se retrouver à la rue, qui sort avec un homme à femmes, a qui penses-tu que le juge donnera la garde ? M'interrogea-t-il, et puis je suis sûr que Jayden à envie de revoir son père...
Je sentis mes jambes vaciller et du m'appuyer contre ma voiture pour ne pas tomber.
Thomas eut l'air très satisfait de l'effet qu'avait eu son petit speech sur moi.
— Oh et puis j'oubliais, si tu penses pouvoir utiliser ce qui s'est passé au Felton contre moi, je te souhaite bien du courage. Pour ma part, je suis simplement venu voir un ami un Melbourne, et je ne m'attendais absolument pas à ce que tu sois dans cette ville, ni à ce que tu travailles dans l'hôtel ou je comptais séjourner.
— Menteur, soufflais-je.
— Ensuite j'ai voulu te parler pour m'excuser de tout ce que j'avais pu te faire dans le passé, continua-t-il en m'ignorant, mais ton nouveau petit-ami m'a soudainement frappé sans raison, et alors que je ne l'avais jamais rencontrer de ma vie ! Evidement, je me suis défendu, puis avant que la sécurité n'arrive, je me suis penché vers toi...
Thomas inclina sa tête vers mon oreille.
Je tressailli en sentant son souffle chaud contre ma peau.
— Et je t'ai demandé de le quitter par ce cet homme avait l'air d'être comme moi avant que je ne me fasses aider, murmura-t-il en prenant une fausse voix innocente.
Il se redressa.
— Puis je suis parti. Alors voilà, bonne chance Nikki. On se verra au tribunal et...N'oublie pas de surveiller ton courrier !
Thomas se retourna enfin et marcha jusqu'à sa voiture en sifflant un air joyeux.
Avant qu'il ne me voit m'effondrer en sanglots, je me pressai de m'installer sur mon siège avant.
Non... Non... Il ne pouvait pas me faire ça... Il ne pouvait pas faire annuler cette ordonnance... Il ne pouvait pas me reprendre Jayden... Il ne pouvait...
Je laissai mes larmes couler sur mes joues et, alors que j'aurais voulu donner des coups de poings sur mon volant et hurler des injures contre Thomas, je me contentai de pleurer silencieusement en fixant la route droit devant moi.
Pourquoi... Pourquoi le destin s'acharnait-il autant sur moi ?
**************
NA : La suite arrive demain :)
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