Chapitre 10 :
— Alors, ou est-ce qu'on va mademoiselle Jones ? Me questionna Daniel en prenant la route.
— Au Feller Park. Je vais vous indiquer la route.
— Pas besoin, je la connais.
Je scrutai son visage, suspicieuse.
— Ce n'est pas un parc très connu...Vous êtes de Melbourne ?
Daniel tourna sa tête vers moi et croisa mon regard. Cela le fit sourire.
— Ouais. Le garage ou j'ai envoyé votre voiture, c'est celui de mon père.
Pourquoi prendre une chambre d'hôtel si ses parents habitaient à côté ? C'était bizarre...
Alors qu'une voiture arrivait sur la route d'en face, Daniel accéléra brusquement pour doubler le camion qui circulait devant nous avant de se rabattre de justesse sur notre voie.
Je frôlai une nouvelle fois la crise cardiaque.
— Mais vous êtes complètement fou ! M'écriais-je, encore affolée.
— Ne vous inquiétez pas, je...
— Ne refaites plus jamais ça, le coupais-je froidement, ce n'est pas par ce que vous êtes un bon pilote que vous pouvez vous permettre de jouer avec ma vie ok ?!
J'avais suffisamment eut ma dose d'adrénaline pour la journée.
— Vous avez dis que j'étais un bon pilote ? S'étonna-t-il, je pensais que ma performance au Grand Prix vous avait persuadé du contraire.
Je préférai ne pas répondre et regardai le paysage défiler par la fenêtre.
Soudainement, de la musique retentit dans la voiture et je reconnus aussitôt " She's like the Wind " de Patrick Swayze.
Avait-il mit cette musique pour essayer de me séduire ?
Je regardai à nouveau Daniel et constatai qu'il remuait la tête au rythme de la musique.
Ok non, il aimait vraiment cette musique.
Cet homme avait-il vraiment 24 ans ?
Je veux dire, la plupart des hommes de son âge écoutaient plutôt du rap, de la pop ou du rock... Mais une chanson des années 90... C'était assez surprenant.
Moi même j'écoutais des sons assez récents, mais ayant adoré le film Dirty Dancing, je ne pouvais pas dire qu'écouter " She's like the Wind" me déplaisait...
Je me laissai envahir par la voix de Patrick Swayze et aucun de nous ne repris la parole jusqu'à notre arrivée au Feller Park.
Je me détachai et ouvris la portière alors que " It Must Have Been Love" de Roxette débutait.
Cette chanson là, il me semblait qu'on l'entendait dans le film Pretty Woman.
Daniel Anderson était-il un grand fan des films à l'eau de rose ? Ou bien aimait-il seulement les vieilles chansons romantiques ?
— Merci, lui dis-je en sortant.
Mais Daniel sortit à son tour.
— Est-ce que vous avez besoin que je vous attende ? Me proposa-t-il en croisant les bras sur sa portière.
Sa soudaine générosité envers moi commençait a devenir à la fois étrange et embarrassante.
— C'est très gentil monsieur Anderson mais...
— Je pense qu'on a dépassé ce stade de formalité non ? Enfin je veux dire, après tout ce qui nous est arrivé, on devrait arrêtez d'être aussi...
Je secouai la tête.
Ok, c'était clair et net désormais, il y avait bien plus que de la bienveillance derrière ses actes dévoués.
Je commençai même à douter très sérieusement de sa croyance au karma.
— Tant que vous serez un client de l'hôtel je ne peux pas, refusais-je catégoriquement, et c'est très gentil à vous de me proposer de m'attendre mais vous n'êtes pas mon chauffeur, alors vous pouvez y allez. Je me débrouillerai pour rentrer, merci encore pour... Tout.
Il hocha la tête d'un air entendu.
Et j'espérais qu'il ait réellement comprit que notre relation resterait entièrement professionnelle.
— Je ramènerais votre voiture chez vous lorsque je l'aurais réparé, me prévint-t-il seulement en remontant dans son Audi.
Etant déjà suffisamment en retard, je n'attendis pas qu'il s'en aille pour me diriger au pas de course dans le parc ou avait lieu le match de soccer.
***
C'était surement lui, mon admirateur secret.
J'avais commencé a recevoir les fleurs il y a huit mois, lors du Grand Prix d'Australie, et comme de par hasard la couleur des roses avaient changé cette semaine, alors qu'il venait de revenir a Melbourne.
Si ce n'était pas trop gros pour être vrai, j'aurais même pu penser que la photo dans le journal et le fait de se trouver pile là ou j'étais tombée en panne était toute une mascarade pour essayer de se rapprocher de moi.
Autant pour la photo, il aurait pu penser que de me voir dans le journal m'aurait plu, mais pour la panne... Non, il n'aurait jamais pu savoir que ma Hyundai s'arrêterait exactement devant sa salle de sport. C'était impossible.
Dans tous les cas cet homme était louche. Qui logerait dans un hôtel alors que sa maison familiale se trouvait juste à côté ?
De vives applaudissement me sortirent des mes pensées.
Le match était fini, et l'équipe de mon fils avait gagné.
Jayden accouru vers moi, un sourire triomphant sur le visage.
— T'as vu maman ! C'est moi qui ai marqué le dernier but !
Je le pris dans mes bras et l'embrassai sur la joue.
— Je suis fière de toi mon chéri...
— Bonjour, dit une jolie jeune fille en s'arrêtant devant nous.
Long cheveux châtain lisse, yeux bleu, vêtue d'une jolie petite robe noir à paillette. Un peu plus grande que mon fils, elle était vraiment mignonne.
Mon fils s'écarta aussitôt.
— Oh euh... Salut Madison, lui répondit-il un peu gêné.
J'eus un petit sourire en coin.
En arrivant au stade, j'avais longuement observé mon fils en compagnie des membres de son équipe et n'avait pas réussis à trouver LA personne qu'il voulait impressionner en jouant au soccer.
Je m'étais alors dis que soit mon fils était très doué pour cacher ses sentiments, soit que je m'étais trompée sur toute la ligne et que Jayden était simplement devenu fan de ce sport.
Finalement la personne en question ne faisait pas partie de l'équipe. Néanmoins si elle avait assisté au match, c'est que cette Madison connaissait probablement quelqu'un de l'équipe.
— Tu as bien joué aujourd'hui, le complimenta-t-elle.
Les joues de mon fils virèrent au cramoisie.
Je pinçai les lèvres pour ne pas rire.
"Allez vas-y mon chéri, réponds-lui ! " l'encourageais-je mentalement.
— M... Merci, bredouilla-t-il.
— Madison ! Appela l'entraineur de l'équipe, on y va !
— Bon bah... On se voit à l'école Jayden, au revoir madame, dit Madison avant de se retourner, j'arrive papa !
La fille de l'entraineur hein ? En tout cas mon fils avait de très bons goûts en matière de fille.
Jayden se retourna et m'étudia du regard.
Je fis mine de ne rien avoir remarquer.
— On rentre nous aussi ? En plus ma voiture est tombée en panne, on va devoir prendre les transports en communs...
Jayden soupira.
— Maman, je sais très bien que tu as compris, marmonna-t-il en commençant à marcher.
Flûte.
Je le rattrapai.
— Elle à l'air de bien t'apprécier, lui dis-je.
Il me jeta un petit coup d'oeil.
— Tu crois ?
J'acquiesçai.
— Mais, Jayden... Tu aimes bien le soccer au moins ? Je veux dire... Tu ne fais pas ce sport juste pour l'impressionner quand même ?
Il haussa les épaules.
— Au début je n'aimais pas trop mais je savais que son père l'emmenait avec elle aux matchs, mais maintenant ça va ! Tu sais que c'est la première fois qu'elle me parle ? On n'est pas dans la même classe... Elle a déjà onze ans mais ce n'est pas important hein ?
— Non ce n'est pas important mon chéri, lui répondis-je en souriant.
Et nous continuâmes à parler de l'amour et de sa bien-aimée jusqu'à la maison.
Je fus d'ailleurs surprise de constater que ma voiture était déjà garée devant chez moi lorsque nous arrivâmes.
Daniel avait vraiment été rapide pour la réparer.
Je m'approchai et constatai qu'elle était verrouillée. Ou avait-il caché les clés ?
Je m'abaissai et regardai sous la voiture.
— Qu'est ce que tu fais maman ? M'interrogea Jayden.
— Tu peux regarder si il n'y a pas mes clés de voiture vers la porte ?
Mon fils s'exécuta.
— Elles sont là ! M'avertit-il en les sortant d'un pot de fleur, et il y a un mot avec !
Je commençais un peu a fatiguer des jeux mystères...
— " C'était bien la pompe, je te l'ai changé car elle était défectueuse. Concernant le prix... On peut négocier ça demain à l'hôtel. PS : Sympa le CD de Passenger, je ne connaissais pas. PS 2 : Si tu as à nouveau un problème avec la voiture je te laisse mon numéro au dos. Bonne soirée. "
Qu'entendait-il par négocier ?
Je n'étais pas très confiante à ce sujet...
— C'est de qui ? Me demanda Jayden, et puisque je t'ai parlé de Madison tu dois me dire qui c'est !
— C'est juste le mécanicien chéri, lui répondis-je en le rejoignant sur le pallier.
Jayden me tendit le bout de papier que je glissai machinalement dans mon sac a main.
— Le mécanicien qui te voit a l'hôtel ? Fit-t-il d'un air peu convaincu.
Ok, mon fils était bien plus futé pour son âge que je ne le pensais.
— C'est le pilote que tu as vu l'autre jour, lui révélais-je, celui qui a eut un accident...
— Tu l'aimes ?
Je manquai de m'étouffer avec ma salive.
— Non, pas du tout, lui répondis-je en ouvrant la porte, je ne le connais pas vraiment en plus...
— Et si tu apprenais à le connaître ?
Je repensai à toute cette histoire de fleur et de coïncidences étranges. Moi et cet homme bizarre ? Non, c'était impossible.
— Je ne pense pas Jayden.
— Par ce que tu es toujours amoureuse de papa ?
Je secouai tristement la tête.
— Non, Jayden. Non, je n'aime plus papa.
— C'est pour ça qu'on est partit de la maison ?
Nous parlions rarement de Thomas. Et même si je savais que son père lui manquait, j'avais formellement intimé à Jayden de ne plus parler de lui depuis que nous avions emménagé à Melbourne.
" Ton père... Ce n'est pas une bonne personne Jayden... C'est mieux qu'on vive sans lui et qu'on l'oublie" lui avais-je dit.
Oublier Thomas... Aucun de nous ne le pouvait réellement.
— Je t'ai déjà expliqué pourquoi on ne pouvait plus vivre avec lui... Ton père...
— Oui, je sais, tu m'as déjà dis que ce n'était pas une bonne personne, répéta-t-il d'un air agacé, mais tu ne m'as jamais dit ce qu'il avait fait...
Et comment pouvais-je annoncé à Jayden de quoi était capable son père ?
J'hésitai à clore le sujet, mais je lus dans les yeux de mon fils qu'il bouderait si je ne lui répondais pas.
— Il... Il m'a fait du mal chéri... Et si on était resté, il aurait pu continué et faire des choses...
Jayden me fixa un long moment avant de répondre.
— Je ne te crois pas. Papa n'était pas méchant. Il t'aimait, et il m'aimait. Mais tu l'as quitté par ce que toi tu ne l'aimais plus, et je suis sur que maintenant tu aimes le pilote qui a réparé ta voiture !
Avant que je n'eus le temps de répondre, Jayden entra a l'intérieur et partit s'enfermer dans sa chambre.
"Bravo Nikki, tu es toujours aussi douée pour parler avec ton fils" me félicitais-je.
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