Au beau milieu de la nuit, des lumières de phares éclairent une route.

Les yeux bleus ciels de Lissbell Monchão restent rivés droit devant.

La femme brune fait tourner le volant et gare sa voiture à une station essence.

C'est très vide à cette heure-ci il vaut mieux ne pas traîner.

Elle se remémore les évènements de sa longue journée, tout en effectuant le plein de diesel.

Déjà la policière municipale s'est occupé de 6 cas de vols. La délinquance augmente.

Ensuite son coéquipier Gérard n'a pas cessé de la draguer.
Il n'a toujours pas compris qu'elle veut garder une relation professionnelle.

De plus Catharina s'est disputé avec Lissbell comme d'habitude pour aucune raison.

Pour finir son supérieur lui a ordonné de classer des dossiers inutiles.

Elle aime beaucoup son métier mais c'est vraiment fatiguant.

La jeune femme paye son réservoir, ayant hâte de retrouver son lit douillet.

Soudainement une ombre apparaît à sa gauche. Elle prend directement une position d'auto-défense.

Son regard agressif scrute un jeune homme qui porte seulement une chemise large.

L'expression de son visage semble... Désespérée ? Perdue ?

Il ne marche pas normalement en tout cas.

- Vous là-bas ! Qu'est-ce que vous faites vêtu comme ça ! S'écrie-t-elle

Il s'arrête net, puis ses yeux verts vides fixent Lissbell.

- ...Mort... Sang... Murmure-t-il faiblement

La policière pense à deux options : cet inconnu a soit consommé des substances illégales, soit assisté à un décès.

Elle joue la carte de s'informer en reprenant sa posture initiale.

- Que vous est-il arrivé ?

- Il va mourir demain...

- De qui parlez-vous précisément ?

Lissbell s'approche prudemment.

- Demain... Un membre de la police de Toulouse va mourir...

- Monsieur, vous dénoncez un meurtre prémédité. Comment êtes-vous au courant de cette information ?

Le jeune homme aux cheveux châtains recule apeuré.

- Je l'ai vu de mes propres yeux ! Les coupables sont des hommes en cagoule ! Je ne les connais pas !

- Quel rôle avez-vous dans ce futur crime ? Il est probable que vous soyez un complice ou bien le cerveau.

- Non... C'est faux...!

Il prend subitement la fuite, pieds nus.

- Arrêtez-vous tout de suite !

La femme court à sa poursuite, elle a du mal à le rattrapper.
Il se volatilise dans une forêt.

Sa silhouette frêle disparaît dans la nuit.

************************************

- Lissbell. Lissbell !

Cette dernière sort de ses pensées. Elle fixait l'écran de son ordinateur inconsciemment.

C'est sa collègue Catharina debout, qui lui adresse la parole.

- Hum ?

- Comment ça "hum" ?! Tu es toujours aussi insolente ! 27 ans et tu te crois tout permis !

La blonde trentenaire croise ses bras méprisante.

- Ton caractère est pire je te signale. Normalement en tant que aînée tu es censé être mature. Je ne vois qu'une gamine capricieuse. Répond indifférente la brune

- Toi parle-moi autrement ! Arrête aussi d'agir comme si tu étais plus intelligente !

- Tu cherches le problème là où il n'y en a pas, assume.

Catharina foudroie la jeune femme avec ses yeux marrons.

- Tu es tout simplement ridicule. J'avais un truc à te dire et je ne m'en rappelle plus à cause de toi ! Pfff !

Un homme d'une quarantaine d'années s'avance les bras chargés de documents.

- Wow ! Que se passe-t-il encore mesdames ? C'est votre période de menstruation ? Plaisante celui-ci

- Gérard ne commences pas tes propos sexistes ! Raah vous m'énervez tous ici ! Je prends de l'air !

La blonde sort furieusement du commissariat par la porte principale.

Lissbell lâche un long soupir.

Elle a eu du mal à s'endormir la nuit dernière, et on l'ennuie dès le matin.

Le nouveau venu dépose ses affaires sur le bureau d'à côté.

- Hé vous avez pas d'humour...

- Tes blagues ne sont jamais drôles, quand pourras-tu l'enregistrer ? Tu en a rajouté une couche au mauvais moment.

Les yeux gris de Gérard semblent déçus.
Il siège une chaise roulante et passe une main dans ses cheveux bruns-gris.

Un homme noir aux yeux marrons et avec une petite barbe arrive d'un pas ferme. Il s'agit du chef de service.

- Agent Guibert. Pourriez-vous passer dans mon bureau ?

Gérard se relève aussitôt, surpris par ce ton plein de reproches.

- Heu oui bien sûr. Pourquoi de si tôt matin ?

- Vous comprendrez par vous-même.

Ils repartent ensemble par le couloir.

Cela sentait les ennuies pour lui et Lissbell sait très bien la raison.

Durant le midi, elle marche en direction de son restaurant préféré.

Malheureusement son coéquipier scandalisé, la rattrape dans la rue.

- Hé ! Tu as sérieusement voulu que je change de brigade et notre supérieur approuve ?! Je dois faire mes cartons cette après-midi ?! Impossible !

- C'est pourtant bien la réalité des choses. Bons débarras.

La jeune femme ne prend même pas la peine de le regarder.

- Lissbell après toutes les missions que nous avons accompli ensemble tu m'abandonnes ?! Je ne te harcèles pas du tout ! Tu me plais ! Pourquoi as-tu raconté de telles histoires au supérieur ? Je ne t'ai rien fais je suis innocent !

Ils sont désormais l'un en face de l'autre.
Les traits du visage de la femme restent sans émotions.

- Ah parce que maintenant je suis une menteuse ? Tu me harcèles sexuellement depuis plusieurs mois. Ne le nie pas c'est très grave. Combien de fois j'ai refusé tes avances malsaines ? Gérard tu aimes les femmes froides, moi je déteste les hommes qui n'écoutent pas. Tu ne t'ai jamais remis en question et tu continues.

- Je vais changer, devenir une personne meilleure ! Tu seras fière de m'avoir comme compagnon ! Je t'en prie laisse-moi une chance de t'aimer ! Tu commets une grosse erreur !

- Ce ne sont que des paroles en l'air. Apprends le sens du mot "non". Tu ne m'intéresses pas, tes sentiments ne sont pas réciproques. Ce n'est pas en forçant que tu obtiendras ce que tu souhaites. Maintenant va-t-en.

- Attends !

Elle continue précipitamment son chemin en l'ignorant.

Brusquement des coups de feu retentissent. Paniqués, les civils au alentour courent de partout.

Lissbell se retourne rapidement.

Elle repère en une milliseconde des gens cagoulés dans une voiture noire.

Ils recommencent leurs tirs en la visant.

La policière effectue une roulade sur le sol, et se protège derrière un véhicule au hasard.

Elle sort son revolver puis contre-attaque efficacement.

Les vitres teintés se fissurent et quelqu'un est touché grièvement.
Deux voix masculines hurlent :

- Aaaaah ! Meeeeerde !

- Nique les keufs ! On bouge ! BOUGE !!!

La voiture crisse des pneus avant de s'échapper en trombes.

A proximité des sirènes de police résonnent, les renforts arrivent.

Lissbell remarque que plusieurs passants se réunissent autour d'un corps.

- Ecartez-vous s'il vous plaît !

Lorsqu'elle parvient à les dépasser elle découvre qu'il s'agit de...

Gérard, gisant inerte, les yeux clos.

Il perd une quantité impressionnante de sang.

La brune s'accroupit alors pour vérifier son pouls.

Rien. Il est mort.

************************************

Au commissariat une atmosphère calme remplace l'agitation.

L'unité 4 composé de 20 membres, vient de perdre un des siens.

Catharina et Lissbell sont convoqués par le chef de service.

- Installez-vous.

Une fois que les deux femmes prennent places, l'homme donne une explication :

- Agente Sjoeblad, agente Monchão, j'ai décidé que vous formerez un binôme.

- P-pardon ? Réagit la blonde offusqué

- La tolérance est importante au sein d'une brigade. En faisant équipe, vous allez mieux accepter les qualités et défauts de chacunes.

Elles se contentent d'hocher la tête question de respect.

- L'agent Guibert a été emmené dans un laboratoire de la police scientifique. Vous êtes chargés de l'enquête, tout en coopérant avec la police nationale et judiciaire.

- Car j'ai assisté à l'attaque surprise ? Demande Lissbell

- Effectivement. Une dernière chose agente Sjoeblad et agente Monchaõ : Mettez la famille au courant du décès s'il vous plaît.

- Vous pouvez compter sur nous. Répond Catharina

- Oui. Acquiesce Lissbell hésitante

Il autorise les brigadières municipales à quitter son bureau, sous un regard bienveillant.

Le nouveau duo se met rapidement en route, la plus âgée au volant.

La brune n'a jamais été douée pour annoncer les décès.
C'est on peut dire son point faible.

Elle est beaucoup trop directe dans sa manière de l'annoncer et ne parvient pas à exprimer son empathie envers les proches de la victime.

Les deux femmes se garent face au portail d'une belle maison mitoyenne.

Elles descendent simultanément, puis Catharina prend les devants en appuyant sur la sonnette.

Une sexagénaire sort de l'habitation avec une canne.

- Bonjour Madame Guibert excusez-nous du dérangement. Nous sommes de la police municipale de Toulouse.

- Bonjour qu'est ce que vous voulez ?

- C'est au sujet de votre fils. Nous avons une mauvaise nouvelle à vous annoncer.

La personne âgée devient craintive.

- Oh mon Dieu... J'espère qu'il va bien...

- Permettez-vous qu'on puisse entrer à l'intérieur ?

- Évidemment.

Au salon se trouvait déjà son époux en fauteuil roulant.
Une fois que tout le monde est assis, Catharina se lance sans détour.

La réaction des parents est prévisible, ils mettent du temps psychologiquement à accepter le drame.

Sous le choc ils éclatent en sanglots et s'enlacent pour se réconforter.
Une profonde colère s'empare d'eux.

La blonde montre une grande compassion et un remarquable sens de l'écoute.
Elle leur promet que les coupables seront arrêtés ensuite punis par la loi.

- Encore mes plus sincères condoléances.

Les deux policières remontent dans leur véhicule et s'en vont.

Le cœur de Lissbell est resté de pierre en voyant la détresse de la famille de Gérard.

- Dis... Tu aurais pu parler toi aussi. Réprimande sa coéquipière

- ...J'allais gaffé.

- Comment en es-tu certaine si tu n'essaies même pas ? Tu es vraiment bizarre...

La plus jeune reste silencieuse.

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Les rencontres avec les OPJ/APJ (Officiers/agents de Police Judiciaire) dont des gendarmes, suivis de la mise en place de l'enquête durent très longtemps.
Lissbell a dû rédiger un long rapport de son témoignage.

Personne ne rentre chez soi, tout le monde passe la nuit sur son lieu de travail.

《 - Demain... Un membre de la police de Toulouse va mourir...》

《 - Monsieur, vous dénoncez un meurtre prémédité. Comment êtes-vous au courant de cette information ?》

La brune se remémore cette étrange nuit.

Ce jeune homme l'avait prévenu de la mort de Gérard.

Elle aurait dû en discuter au commissariat et rien ne serait arrivé.
Malheureusement Lissbell avait fini par le prendre pour un fou.

《 - Je l'ai vu de mes propres yeux ! Les coupables sont des hommes en cagoule ! Je ne les connais pas ! 》

Cet individu n'était pas impliqué dans cet assassinat mais témoin.
De quelle manière reste un mystère.

Lissbell a eu un mauvais jugement.

Si elle avait gagné la confiance du témoin, son ex-coéquipier serait en vie à l'heure actuelle.

La policière décide de mener son enquête personnelle.

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Hey voici la 1ère histoire que je publie sur wattpad 😊

J'espère que vous accrocherez à l'univers de "The Banshee Man" et ses personnages.

Avez-vous des avis ou des conseils ?

Surtout n'hésitez pas à commenter, il se peut que je fasse des erreurs comme je suis pas experte du milieu policier 😅

Merci d'avoir lu 😘