Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 6

Réinstallé plus confortablement, j'avais trouvé un arbre contre lequel m'adossé, jugeant que la position de Caleb était probablement la plus confortable pour avoir une conversation. Celui-ci était à nouveau perdu dans ses pensées, cherchant probablement à établir ce qu'il souhaitait me confier ou non. Peut-être regrettait-il sa proposition ? Après tout, je ne comprenais pas moi-même pourquoi j'avais accepté.

J'avais promis à cet homme de le suivre, de lui donner ma vie au combat s'il le souhaitait. Cela n'impliquait rien d'autre. Pourtant, j'étais réellement curieux. J'avais envie de comprendre pourquoi ce nomade était loin des siens alors qu'il semblait pourtant tant attacher à leurs valeurs. Savoir également comment un homme visiblement taciturne et bourru était devenu le leader d'un groupe aussi important que les cendres d'Andora. En bref : je voulais tout savoir. Mais c'était bien la première fois de ma vie que j'éprouvai un tel intérêt pour le passé de quelqu'un. Après tout, je ne m'étais jamais permis de ressentir un tel sentiment quand je n'étais pas moi-même prêt à parler du mien.

- Comme je te l'ai dit tout à l'heure, je suis né parmi les nomades de l'eau... ma mère y était une guérisseuse et mon père un guerrier... ils étaient tous les deux très importants au sein de notre clan et avaient beaucoup de responsabilité qui faisaient qu'ils étaient peu disponibles pour s'occuper de moi.

Il semblait avoir fini de tergiverser, mais je ne pris pas le risque de l'interrompre, comme si le moindre mot de ma part lui ferait changer d'avis ou interromprait ce moment hors du temps.

- Fort heureusement pour moi, mon grand-frère a pris le relais et j'ai un très bon souvenir de mon enfance. Il m'a très vite appris à nager, puis à me battre... tout en profitant chaque soir des moments de liesse et de fête. Il m'emmenait partout avec lui et nous étions les terreurs de beaucoup des autres membres du clan tant nous faisions les quatre cents coups au grand dam de nos parents.

Nouvelle coupure. Sa peine laissait présager la suite de l'histoire, mais je conservai toujours le silence, le laissant se remémorer ces moments de bonheur qui parvenait encore à étirer ses lèvres d'un sourire. Certes meurtri, mais un sourire malgré tout.

- En grandissant, nous n'avons rien perdu de notre proximité mais il avait dix ans de plus que moi et a forcément dû commencer à prendre des responsabilités. Lorsque j'ai eu quinze ans, il s'est même marié à une femme. Il avait donc forcément moins de temps à m'accorder mais cela m'a permis de me rapprocher de mon père avec qui j'avais eu assez peu de lien jusque-là.

- C'est de lui que tu tiens ton côté tronc d'arbre ? Suggérai-je dans un sourire.

- Sans aucun doute, sourit-il à son tour, plus faiblement. Il est celui qui a fait de moi un vrai guerrier bien que mon frère ait beaucoup contribuer dans mon apprentissage des bases du combat... Il m'a transmis les techniques des miens et m'a formé sans relâche jusqu'à...

Sa mort.

Je pouvais aisément compléter sa phrase mais je ne le fis pas, trop conscient que quel que soit mes mots, ils seraient trop maladroits ou trop vide de sens. Rien ne pourrait le ramener, rien ne pourrait refermer le trou béant dans sa poitrine. Tout comme rien ne pourrait combler le mien.

Il était visiblement réellement ébranlé par le souvenir de la mort de sa famille, ses mains si serrées qu'elles semblaient sur le point de se briser. Son regard était rivé sur le sol et ses cheveux légèrement retombés sur son visage tandis qu'il cherchait probablement à dissimuler, bien vainement, ses traits tirés.

- Pour fêter mes dix-huit ans, mes parents ainsi que mon frère et sa femme, ont respecté la tradition des nomades en m'emmenant au lac Loendrel où nous avons une pierre où chaque homme ou femme de notre clan ayant atteint la majorité doit inscrire son nom... C'était un moment que j'attendais depuis plusieurs mois puisque sans ce rite j'étais toujours considéré comme un enfant. Mais... nous n'avons pas eu le temps d'atteindre notre objectif.

- La guerre ? Suggérai-je tandis que sa voix s'enrouait et qu'il lui devenait difficile de continuer.

- D'une certaine façon, murmura-t-il sans relever les yeux vers moi. Nous sommes tombés aux mauvais endroits au mauvais moment... nous avions décidé de faire une pause après avoir traversé les terres enneigées de Nava et nous avons surpris une conversation entre deux hommes. Azraelith avait commencé à sévir dans le sud mais, à ce moment, personne ne savait que cet homme avait un allié de taille au sein même des nôtres.

Non. Non. Non.

Je ne voulais plus. Je ne voulais plus entendre, plus savoir. Mes ongles s'enfoncèrent dans ma paume alors que malgré tout je restai pendu à ses lèvres. Je devais faire erreur. Je devais surinterprété ces mots. Azraelith avait eu d'autres soutiens que ceux de ma fami...

- Nous avons surpris Jakeal Alhaita en train de négocier avec les hommes du nord pour qu'il rejoigne les soldats du roi démon. Et si mes parents avaient réussi à dissimuler notre présence, j'ai... finis par commettre une erreur. J'étais trop jeune ou peut-être juste choqué d'apprendre que cet homme, que nous pensions tous être l'un des plus grands espoirs pour la victoire d'Andora, était un traitre... et j'ai glissé. Bêtement glissé, révélant ma présence aux yeux de ceux qui ne voulaient surtout pas être surpris.

Ma respiration se fit plus haletante et je ne sus pas par quel miracle il ne le remarqua pas. Pourquoi le destin devait-il ainsi se jouer de nous ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi ainsi ? Jakeal Alhaita était mon grand-père. Jakeal Alhaita était l'homme que j'avais tant aimé et tant haï. Jakeal Alhaita était aussi celui qui avait mis fin à la vie de mes parents, tout comme il avait mis fin à celles des siens.

- Les choses se sont alors passées si vite que je n'en ai qu'un très vague souvenir, reprit-il sans se soucier de ma réaction. Dans la seconde qui a suivi, mon père était allongé au sol et ma mère me criait de m'enfuir tandis que mon frère tentait de protéger sa femme... je me souviens d'avoir entendu son cri de rage lorsque Jakeal l'a ignoré comme s'il n'était qu'un grain de sable et qu'il a enfoncé sa lame dans l'abdomen de Lilia...

Je voulais lui crier d'arrêter. Je ne voulais pas. Je ne voulais pas entendre l'horreur des actes de ma famille, pas me rappeler d'une scène trop similaire. Le cri de rage de son frère faisait écho en moi avec force. Mon père aussi avait crié. Entre rage et tristesse alors que Jakeal venait de relâcher son corps, la laissant choir au sol sans qu'aucune émotion ne vienne faire trembler ses iris bleutées.

- En réalité, je ne sais même pas par quel miracle j'en suis sorti indemne, murmura-t-il, sa voix grave parvenant encore à percer mon chaos intérieur. J'ai voulu me battre avec mon frère, mais ma mère a soudainement plaqué ses mains sur mon visage. Elle a dit quelque chose dont je ne me souviens pas... et je me suis senti soudainement très lourd. J'ai battu des yeux, dans l'espoir d'atténuer la brume qui m'encombrait, et lorsque je les ai rouverts, j'étais à des kilomètres de la rive.

De la magie. Il n'y avait aucun doute. Mais pourquoi sa mère aurait-elle cachée qu'elle possédait une telle capacité ? Et pourquoi ne l'avait-elle pas utilisé sur les autres membres de sa famille ? Ces mêmes questions devaient l'habiter. Plus encore, avait dû le hanter durant toutes ces années. Le pire étant qu'il n'obtiendrait jamais aucune réponse.

J'aurais voulu lui dire quelque chose, pouvoir le rassurer ou le réconforter d'une quelconque façon. Même juste lui présenter mes condoléances. Non. Mes excuses. Ce n'était pas moi qui avais commis ces actes irréparables, mais, pendant un temps, j'avais aimé ce grand-père souriant. Je me mordis violemment la lèvre, me sommant de retrouver mon calme. Mon corps tremblait bien trop, pris de légère convulsion dans la panique qui tambourinait dans mon crâne. Je devais absolument dissimuler ma réaction qui semblerait bien trop excessive si je n'étais pas clairement impliqué dans cette histoire.

- Lorsque j'ai enfin réussi à rejoindre la plage, je n'y ai trouvé que les corps sans vie de ma famille... mais plus aucune trace de Jakeal, souffla-t-il, la haine faisant autant trembler sa voix que mes mains. C'est comme s'il n'avait jamais existé et que les miens étaient juste... mort sans raison.

Une nouvelle secousse saisit mes épaules. Sa haine et sa colère me percutaient avec trop de force, comme si elle m'était pleinement destinée.

- Je suis resté des jours entiers sur cette plage avant de me décider à retourner auprès des nomades. J'ai juste pris le temps de remettre leurs corps à la mer, comme la tradition l'exige...

- Tu...

Ma voix mourut dans le fond de ma gorge, sans pour autant l'alarmer. Je ne sais pas par quel miracle il n'avait pas encore relevé les yeux vers moi, ni remarqué mon état, mais je devais me reprendre. Tout de suite.

- Je suppose que c'est à ce moment-là que tu as décidé de partir à la recherche de l'élue de la chanson ?

- Pas tout à fait, avoua-t-il, ses doigts jouant entre eux, témoignant de sa nervosité. J'ai... fait ce choix une fois que les nomades m'aient banni et que j'ai perdu l'objectif qui parvenait encore à me faire avancer.

J'avais donc vu juste : il avait été banni par les siens. Mais comment avaient-ils pu le bannir après tout ce qu'il avait traversé ? Il avait perdu l'intégralité de sa famille et son dernier point de repère l'avait rejeté. Quelle raison avait pu motiver une décision aussi cruelle ?

- Parmi ses traditions, les nomades de l'eau se transmettent des objets magiques qui, selon la légende, viendrait de nos fondateurs. Chaque nomade ne peut prétendre qu'à obtenir un ou deux de ses objets au cours de sa vie... et lors de sa mort, ils sont récupérés et réattribués à un autre... cependant... j'ai enfreint cette règle et me suis attribué les objets de mes parents et de mon frère, ne rendant que ceux de Lilia.

Machinalement, et probablement inconsciemment, sa main gauche vint glisser sur son oreille, tirant sur une petite boucle en argent que j'avais déjà remarqué, sans pour autant y accorder une réelle importance.

- Ces objets...confère un pouvoir quelconque ? Car autrement je trouve leur décision de te bannir bien rude. Ils auraient dû comprendre que le fait de garder ces objets avait un réel impact sur toi.

- Ils renferment tous un pouvoir ancien, une magie oubliée même par nous, affirma-t-il, m'adressant un vague sourire de remerciement face à ma prise de partie évidente. Malheureusement, nous ne connaissons pas la majorité de leurs aptitudes, personnes ne parvenant à les utiliser... au fond, ce sont plus des objets de décoration voulant nous rappeler l'importance de notre passé.

- Alors je ne comprends vraiment pas leur réaction, soufflai-je.

- C'est simplement la règle, affirma-t-il dans un haussement d'épaule. Et puis... j'imagine que je commençai à tenir des discours qui les ont effrayés.

- Comment ça ?

- Dès la seconde où j'ai remis les pieds dans le clan, je n'ai eu de cesse de répéter la mêmechose.

Il marqua un temps d'arrêt, créant un moment lourd qui fit accélérer les battements de mon cœur. Je savais déjà ce qui allait suivre. Je savais ce qui l'avait obsédé. Parce que cela m'avait obsédé également.

- Je n'avais de cesse de dire que j'allais anéantir les Alhaita, que je tuerais jusqu'au derniers de leurs enfants.

Mon corps cessa tout tremblement tandis que je ne le quittai plus des yeux, n'éprouvant plus aucune panique. Je comprenais. Je comprenais ce sentiment impérieux même s'il impliquait clairement que jamais, au grand jamais, je ne pourrais lui confier qui j'étais. Si, un jour, j'en avais eu l'intention, je pouvais déjà éradiquer cette pensée. Un fin sourire de dépit étira mes lèvres et je me mis à fixer mes pieds.

- Je comprends ce sentiment, mais les nomades ne sont pas... aussi violent, repris-je donc, dans un naturel masquant parfaitement mes émotions.

- Exact. Ils voulaient que j'oublie, que je continue ma vie avec eux comme si de rien n'était... et j'ai tenté de le faire pendant un temps... jusqu'à ce que la rumeur se repende que les Alhaita avaient été décimé par Azrealith.

Les flashs revinrent avec violence. Encore cette scène. Encore le regard rougeoyant de cet homme qui se posait sur moi, ses mains couvertes du sang de ma famille.

- Tout va bien ?

Je sursautai légèrement alors que mon regard s'était rivé sur un point invisible. J'ouvris la bouche et la refermai dans la seconde, trop conscient que répondre précipitamment serait une mauvaise idée. Je passai donc ma main dans ma nuque, cherchant à trouver une bonne excuse à mon comportement.

- Disons... que ton histoire me remémore la mienne, murmurai-je.

- J'en suis désolé, souffla-t-il, d'une douceur qui resserra mon cœur tant je me sentais coupable de lui cacher la vérité.

- C'est moi qui le suis. Apprendre leurs morts ne t'a pas soulagé, n'est-ce pas ?

- Aucunement, approuva-t-il d'un hochement de tête. J'étais juste... frustré de ne pas avoir pu me venger par moi-même... mais j'étais aussi terrorisé.

- Terrorisé ?

- J'ai vu Jaekal à l'œuvre. Je l'ai vu écraser mon père, le meilleur guerrier de notre clan, avec une facilité déconcertante. Et, ce surhomme, était mort. Il avait été écrasé par plus puissant que lui.

J'acquiesçai lourdement. Oui. Nous en étions donc au même point, au même constat : Azrealith était un monstre de puissance.

- J'ai alors compris à quel point nous étions tous en danger. J'ai tenté de faire comprendre au nomade que même nous n'étions plus à l'abris, mais ils ont persisté à dire que ce n'étaient pas leurs rôles de se mêler de ces combats... j'ai essayé d'argumenter que si la chanson avait été transmise de génération en génération parmi nous c'était que nous devions forcément avoir un rôle à jouer mais... je ne sais pas si c'était par peur ou parce qu'ils accordaient trop d'importance à l'idée de devoir continuer à transmettre leurs histoires, mais ils ont refusé en bloc de m'écouter. Alors tout ça accumulé, j'ai simplement été bannis.

Cela avait déjà plus de sens. Les nomades avaient dû craindre ce garçon qui tenait des discours de haine et qui voulait partir à la recherche de l'héroïne d'une chanson qu'ils semblaient chanter à leurs enfants.

- C'est à ce moment que j'ai décidé que je partirai malgré tout à sa recherche et que je ferai tout mon possible pour que d'autres n'aient pas à subir la même chose... avec le temps j'ai rassemblé d'autres personnes qui souhaitaient encore avoir un espoir et suis devenu leur leader... j'ai dû également m'adapter, devenir plus terre à terre face à certaines situations et prendre des décisions difficiles. Mais les cendres m'ont apporté un nouveau foyer, une nouvelle raison de ne jamais laisser tomber mes convictions.

Alors voilà l'histoire qui avait mené Caleb là où il se trouvait. D'un côté, beaucoup devait juste la trouver triste, mais j'y voyais, personnellement, une force de caractère juste extraordinaire. Il n'avait jamais sombré, jamais abandonné. Il s'était relevé face à toutes les épreuves que sa vie lui avait imposée et était resté lui-même, resté un homme avec des principes et encore capable d'avoir de l'espoir envers l'avenir.

- Tu es très impressionnant, formulai-je donc verbalement. Face à tout ça, j'aurais probablement sombré.

- J'en doute, désapprouva-t-il. Regarde-toi, tu es un guerrier redoutable malgré ta propre histoire.

- Hmmm... un guerrier redoutable qui, à la mort de sa famille, s'est laissé mourir avant d'être trouvé par les nomades, souris-je, tristement, assez peu fière de la réalité. Un guerrier redoutable qui n'a ensuite pas ouvert la bouche pendant plus d'une année avant qu'une tavernière bourrue et tenace s'acharne à le sortir de sa léthargie.

- Je dirai plutôt un guerrier redoutable qui a vécu des choses trop difficiles pour son âge mais qui a su trouver la force de rebondir. Peu importe la durée du chemin, l'importance est l'arrivée. Et sans l'aide de quiconque tu t'es forgé, développant des aptitudes peu communes qui t'ont permises de protéger un village tout entier.

- Tu exagères, ris-je. J'ai l'impression d'entendre Jacinthe. Vous me valorisez plus que de raison.

- Je t'ai vu à l'œuvre, désapprouva-t-il, plus sévère. Bon... ta technique au corps à corps est... plus proche de celle de l'animal que de l'homme. Mais j'ai réellement été très étonné par ton maniement des armes... tu es d'ailleurs certain que personne ne t'a formé ?

J'allais hocher négativement la tête, n'ayant effectivement reçu aucune formation de qui que ce soit avant de me rétracter, songeur.

- Je... n'ai pas reçu de cours à proprement parlé, affirmai-je, mes yeux dans le vague. Mais j'ai vu ma mère s'entraîner des milliards de fois... quand je ferme les yeux, j'arrive encore à la voir sur la terrasse de notre maison. Je me souviens du mouvement de ses jambes, du placement de ses bras, de la posture de son dos... j'imagine qu'inconsciemment j'ai fini par les reproduire.

Je n'y avait réellement réfléchi mais cela me semblait désormais évident, sinon comment aurais-je su comment tenir une dague ? Comment manier une épée ? Comment me déplacer avec une arme quelconque ? J'avais fait mien son propre style.

- Ta mère devait être une grande combattante alors car ta technique est superbe.

- Elle l'était, souris-je plus franchement.

- Elle serait très fière de voir que tu as perpétué son art.

- J'en doute, grimaçai-je dans un petit rire. Ma mère espérait pour moi... autre chose. Enfant, je manquai cruellement de force et mon inaptitude à la magie faisait qu'elle espérait me voir éloigné de toute forme de combat.

- Pourtant, aujourd'hui, tu es redoutable, souligne-t-il, probablement sceptique face à mes paroles.

- J'ai dû beaucoup travailler pour ça... j'ai pour habitude de penser que j'ai forcé le destin et ai suivi une voie qu'il ne souhaitait pas que j'arpente. Tout comme ma mère.

Nouveau silence, moins pesant que les autres mais encore trop lourd pour rendre l'atmosphère respirable. Je soupirai faiblement, perdu dans mes souvenirs. Ma mère était quelqu'un de doux, de bienveillant. Quelqu'un qui avait été révoltée d'apprendre que son propre père avait mené le monde à son chaos. Elle s'était opposée à lui avec force, jusqu'à en mourir, accompagnée de son mari fidèle et loyal bien qu'il n'est jamais été reconnu par le reste de ma famille.

Je me souvenais de ses longs cheveux blancs, de l'odeur du jasmin qui la suivait toujours et de son sourire. De ce sourire qu'elle m'offrait dès l'instant où ses yeux azur se posaient sur moi.

- Hé bien sache que je te suis reconnaissant de l'avoir fait.

Nos regards se croisèrent et je souris en coin, amusé par sa franchise. Au moins, quelqu'un était finalement heureux de mes caprices.

- Tu devrais allez dormir maintenant, il commence à se faire vraiment tard et il nous reste encore un peu de chemin.

- Oui, chef, soufflai-je en me redressant, m'étirant longuement. Réveille-moi dans deux heures, je prendrais le relais.

Il ne répondit pas mais je sentis son regard me brûler la peau. Quoi ? J'avais dit quelque chose de mal ? Je retournai mon attention sur lui et arquai un sourcil face à son mutisme.

- Quoi ? Lâchai-je après une longue minute. Un problème ? Si tu ne veux pas dormir, suffit de le dire je...

- Non ce n'est rien, coupa-t-il. A dans deux heures.

Et sans plus d'explication, il rebascula la tête en arrière, se réadossant plus confortablement à son arbre et ferma les yeux. Je restai un instant immobile, perplexe face à ce qui venait de se passer. Je pensais avoir finis par cerner, un tant soit peu, ce type mais finalement je semblais bien loin du compte. Je passai ma main dans mes cheveux, indécis mais finis par obtempéré, la fatigue s'abattant soudainement sur mon corps lasse.

Calmement, je m'installai donc sur le sol, m'allongeant sur le côté et lui offrant mon dos. Une nouvelle brûlure dans ma nuque me fit hésiter à me retourner mais je renonçai à l'idée, certain que cela ne mènerait à rien. Et puis j'étais épuisée aussi bien physiquement que moralement. Alors je me contentai de fermer les yeux, bien décidé à ne plus réfléchir et à céder au bras que Morphée enroulait autour de moi.

Mais mes rêves furent envahis par une image persistante et impossible à ignorer : Caleb laissant retomber sa lame sur ma tête. Et, bien avant qu'il ne me réveille, je ne pus que rester éveillé, les yeux fixés dans le néant qu'était mon avenir.  

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro