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Chapitre 5

- Arrêtons-nous ici pour la nuit. Nous sommes bientôt arrivés et je doute qu'ils parviennent désormais à nous rattraper. 

- Enfin, gémis-je lourdement. Je suis éreinté.

- Tu as bien tenu le choc, me gratifia-t-il. Tu peux t'allonger, je vais m'occuper de monter la garde.

- Je ne vais pas me faire prier, acquiesçai-je. Mais réveille-moi d'ici deux ou trois heures, je prendrai le relais. Tu as tout autant besoin de repos que moi.

M'étonnant quelque peu, Caleb acquiesça simplement, sans chercher à protester. Il devait réellement être épuisé pour se laisser faire aussi docilement. Mais rien de plus surprenant quand nous venions de passer les dernières quarante-huit heure à marcher sans interruption.

Lentement, je me laissai donc tomber au sol, m'asseyant en tailleur tandis que Caleb restait debout, jaugeant les alentours avec minutie bien qu'il soit évident que nous étions seuls et ce à des kilomètres à la ronde.

Depuis hier, nous avions pénétré la forêt qui séparait Esmera et Shanara, et si quitter le désert avait d'abord été un soulagement pour Caleb, cela nous avait surtout extrêmement exposé tant que nous traversions les plaines. Nous ne nous étions donc pas autorisés de pause, et le contrecoup était plutôt rude.

- Je suis vraiment heureux d'avoir eu tendance à écourter mes nuits toutes ces années, avouai-je, m'étirant longuement avant de laisser tomber mon dos en arrière pour m'étaler de tout mon long.

- Tu es plein de surprise, me gratifia-t-il en se détendant enfin après son inspection minutieuse. Je crois que je n'ai jamais rencontré un spécimen tel que toi.

- Je vais prendre ça pour un compliment et dire merci, souris-je, les yeux rivés sur un ciel obstrué par les arbres de la forêt.

- C'en est un, assura-t-il, s'asseyant à proximité mais préférant s'adosser au tronc d'un arbre.

Ne sachant que répondre, je me contentai de sourire en coin, retournant à ma contemplation. J'avais passé les dernières années dans le désert, avec pour seuls décors les briques brunes d'Esmera et l'orangée du sable qui recouvrait toute chose. J'en avais oublié la beauté du vert. De l'herbe des plaines, des arbres qui ondoyaient aux rythmes du vent, de la mousse qui poussait sur les troncs, des plantes qui arboraient avec fierté leurs couleurs... J'avais toujours aimé la forêt. Ma mère m'y emmenait régulièrement lorsque je n'étais encore qu'une enfant.

Mon sourire finit par s'effacer, mon regard restant fixé au-dessus de moi mais sans plus parvenir à admirer la beauté de ce lieu. Aurait-elle été fière de moi ? De celui que j'étais devenu ? Je savais qu'elle n'avait jamais attendu de moi que je devienne une guerrière ou un combattant, mais aurait-elle malgré tout aimé me voir finalement suivre son chemin ?

- Tu ne dors pas ?

- C'est étrange, avouai-je tandis que je ne pouvais que sentir le regard qu'il posait sur moi depuis de longues minutes. Je crève de fatigue mais je n'ai pas envie de dormir.
- Tu veux discuter ? Cela t'occupera peut-être suffisamment l'esprit pour t'assoupir.

Il visait atrocement juste. Ce n'était pas mon corps qui se refusait au sommeil, mais bel et bien mon esprit torturé. Je soupirai mais capitulai, conscient qu'il serait bien vain de nier la réalité.

- De quoi voudrais-tu parler ? M'enquis-je.

- Ce qui te plaira. Tu dois avoir beaucoup de questions et nous n'avons pas eu beaucoup l'occasion de discuter depuis notre départ d'Esmera.

- Je peux poser toutes les questions que je souhaite ?

- Bien sûr, mais je ne te garantis pas forcément de réponse.

- Logique, admis-je. Enfin en toute franchise je n'ai pas de réelle question à poser sur les Cendres... pas que je ne suis pas curieux, c'est juste que je ne saurais pas quelle question me poser. Néanmoins... j'aimerais connaître votre motivation.

- Notre motivation ? Répéta-t-il quelque peu étonné. Je pensais qu'elle était claire : vaincre le roi Azrealith et libérer Andora.

- Et vous pensez vraiment pouvoir faire le poids ? Désapprouvai-je. J'ai bien compris que tu étais fort et que tu t'étais entouré de personne fiable mais... Azrealith n'est pas un homme. C'est un monstre.

Malgré moi, ma voix avait vacillé, je détournai donc le visage, gêné par ce sentiment qui n'avait pourtant jamais quitté mon cœur. La peur. La terreur. Les images de cette journée étaient imbriquées sur ma rétine, tournant parfois encore en boucle dans mon esprit. Je me souvenais de la main qu'il avait soudainement tendu vers mon grand-père, dans un geste supposé amicale, puis de la tête qui avait roulé jusqu'aux pieds de ma tante. Un simple geste. Un unique mouvement. Et il était mort. L'homme qui dirigeait ma famille, l'homme que tous respectaient ou craignaient, était mort d'un simple geste de la part de ce monstre.

- Alors je réitéré ma question : quelle motivation réelle vous pousse à croire que vous parviendrez à votre objectif ?

Caleb resta silencieux et je finis même par redresser un peu la tête pour voir ce qu'il fichait, mais dû constater qu'il était simplement perdu dans ses pensées. Pesait-il le pour et le contre de me fournir cette réponse ? J'en doutais. Cela semblait plus profond que cela. Alors, je détournai le regard et restai silencieux, lui laissant se perdre dans le méandre de son esprit.

- Tu dois déjà le savoir mais ils existent plusieurs clans de nomade en Andora, finit-il par reprendre, me faisant me redresser afin de me rasseoir en tailleur face à lui. Chacun ayant ses propres spécificités et traditions mais ayant pour point commun de ne jamais s'établir à un point fixe.

Nouvelle pause où je hochai la tête pour signifier que je connaissais effectivement cette particularité du peuple nomade. Eprouvant une réelle fascination pour eux, Jacinthe m'avait souvent racontée des histoires sur leurs coutumes ou leurs histoires. Au fond, je la soupçonnais très désireuse de partir loin d'Esmera et de voir le monde de par ses propres yeux.

- Le clan dont je viens est celui des nomades de l'eau, continua-t-il, sa voix grave se perdant entre les murmures du vent dans une intensité que je ne pouvais trouver que fascinante. Un clan connu pour ses guerriers et ses mages par les autres, mais également connu pour être le clan le plus... traditionnaliste.

- Traditionnaliste ? Répétai-je, quelque peu sceptique à l'utilisation de ce mot.

- De génération en génération, les miens ont perpétués les rites, ont transmis les légendes, ont chantés les mêmes chansons, ont incantés les mêmes rituels, ont conservés leurs livres, ont gardés les mêmes techniques de combat...

Je comprenais mieux. Mais quel était le rapport avec ma question de départ ? Néanmoins, je me gardai bien de signaler mon incompréhension. J'aimais beaucoup l'entendre parler des siens. La nostalgie envahissait sa voix, la rendant plus douce et moins froide qu'elle ne l'était parfois. Et il y avait un petit autre chose que je ne saurais su expliquer qui rendait l'atmosphère étrange. Ou spéciale.

- Et parmi toute ces traditions, il y'avait un chant que ma mère me chantait lorsque j'étais enfant. Il racontait que l'un de nos ancêtres, un soir où la mer touchait la lune, avait prédit qu'un être terrible franchirait les eaux grises et propagerait la peur et la haine par-delà les frontières de tous les royaumes d'Andora.

- Et tu penses qu'il parlait d'Azraelith ? Grimaçai-je, ne parvenant pas à masquer mon scepticisme.

- Cela peut te paraître fou mais la chanson raconte la chute des terres brunes, la mort du roi de Come, la déchéance du roi Eryndor... tout concorde à la perfection.

- Si vous saviez que tout cela allait se produire, pourquoi ne rien avoir fait ?

- Que voulais-tu que nous y fassions ? Qui aurait cru les nomades ? Je te rappelle que les gens comme Jacinthe ne sont pas monnaie courante et que nous n'avons jamais été très apprécié. Et puis même si certains auraient fini par nous croire, qu'aurions-nous pu faire ? Cela n'aurait rien changé à la puissance d'Azrealith.

Je me mordis la lèvre, dépréciant sa logique implacable mais ne pouvant qu'admettre qu'il avait raison. Personnes n'auraient écoutés les nomades, encore moins lorsqu'ils auraient commencé à raconter l'histoire d'une vieille chanson. Et il avait également raison en affirmant que même préparé, Andora aurait été défait. Cependant, malgré la vérité immuable de la chose, je n'en restai pas moins extrêmement frustré. Ils avaient su. Ils avaient su ce qui allait se passer, su à quel point notre terre allait se retrouver couvertes de sangs et de cadavres. Peut-être que s'ils avaient décidé d'essayer, des vies auraient pu être sauvées.

- Et que raconte d'autres cette chanson ? Finis-je par soupirer, bien conscient qu'il n'était pas nécessaire de ressasser un passé qui avait déjà eu lieu.

- Elle raconte... la naissance d'une enfant. Portant en elle le sang d'une des familles ancestrales, elle verra la guerre, la mort et le chagrin avant de renaître des cendres d'Andora.

- Renaître des cendres d'Andora... c'est pour ça que vous vous appelez ainsi ?

- Une idée d'Oreina, approuva-t-il.

J'acquiesçai. C'était plutôt bien trouvé, je devais le reconnaître même si ce type ne m'inspirait toujours pas confiance.

- Et cette... élue ? Qu'est-elle censée accomplir ? Tuer Azraelith ? Interrogeai-je, les sourcils froncés. Excuse-moi mais je ne vois pas comment une fille de notre monde, même "élue" par une chanson prémonitoire, pourrait parvenir à un tel exploit à elle seule.

- La chanson est plus floue à son sujet, admit-il, visiblement contrit. Elle dit juste qu'elle possède des dons uniques, transmis par ses ancêtres et qu'après un long chemin elle égalera Azraelith.

- Rien que ça, soufflai-je avant de grimacer à son regard noir. Désolé, mais admet que tout ceci semble... trop beau pour être vrai. Et où se trouverait cette merveille ?

Son visage se referma tandis que je semblais soulever un autre point problématique : il n'avait aucune idée d'où se trouvait sa fille onirique. Je passai ma main dans ma nuque, de plus en plus sceptique. Alors c'était ça ? C'était ça son but ? Trouver une nana sortie de nulle part et qui anéantirait Azrealith d'un coup... d'un coup de quoi au juste ? De sort ancien dont personnes n'auraient jamais entendus parler ? Cela faisait beaucoup. Beaucoup trop pour avoir un sens.

- Je la cherche depuis un peu plus de huit ans, soupira-t-il, venant basculer sa tête contre le tronc de l'arbre qui soutenait son don. Nous avons souvent trouvé des pistes... mais sans jamais lui mettre la main dessus.

- Tu sais ceux qui sont censés être les familles ancestrales ?

- J'en ai une vague idée mais, malheureusement pour moi, les familles répondant à ce critère sont nombreuses à Andora. Nous avons une certaine tendance élitiste qui a fait que beaucoup de vieilles familles ont survécus aux années.

- Hmm... et tu as une idée précise de son âge ?

- Pas vraiment, grimaça-t-il devant mon air de plus en plus dubatitif. Je sais juste qu'elle était déjà née avant l'arrivée d'Azrealith et qu'elle devait être suffisamment âgée pour voir et se souvenir de la violence de la guerre.

- Donc elle devait au moins avoir une dizaine d'année à l'époque, soit approcher de la vingtaine aujourd'hui.

Mon regard se perdit dans le vide, songeur. Les Alhaita avait été une des familles les plus importantes du royaume, avant la trahison menée par Jakeal, et j'avais souvent été obligée d'assister à des cérémonies et des bals pompeux où toute la noblesse du coin venait se courber ou se pâmer devant mes parents. Une fille de mon âge, il n'y en avait pas tant, la liste devait se compter sur les doigts de la main.

- Portant en elle le sang..., murmurai-je. Ce sont les termes exacts de la chanson ?

- Oui, pourquoi ?

- Cela pourrait signifier que ce n'est pas une enfant légitime ou directe, soulignai-je. Après tout pourquoi ne pas directement dire qu'elle est l'enfant d'une des familles ? Pourquoi parler de son sang ?

Caleb marqua un temps d'arrêt, me fixant longuement. Quoi ? J'avais dit une bêtise ? Pourtant ma théorie ne semblait pas si folle que cela. J'allais l'interroger, mais il me devança, m'expliquant sa réaction :

- Je n'y avais pas songé, souffla-t-il en venant passer sa main dans ses cheveux, les tirant en arrière alors que sa tresse avait grandement souffert durant les derniers jours. Cela fait huit putains d'année et je n'ai même pas réfléchi à ça...

- Personnes de ton entourage ne t'a fait la réflexion ? Fis-je, surpris.

- Non, soupira-t-il, lourdement. Mais je ne peux pas leur en vouloir... aucun de nous ne faisait partis de la noblesse ou de familles importantes... nous n'avons que rarement été confronté à ce genre de problématique.

Son regard se reposa sur moi et je me crispai légèrement, conscient que je venais probablement de commettre une erreur bien que involontaire. Je venais d'admettre implicitement avoir fait partie de ce milieu.

- Tu as une idée de s'il serait possible d'avoir un registre ou quelque chose faisant mention des enfants illégitimes ?

Les battements de mon cœur cessèrent de s'affoler tandis que je ne pouvais qu'être reconnaissant. Il n'insistait pas. Avait-il perçu que j'étais gêné à l'idée de devoir révéler à quelle famille j'appartenais ? Probablement. Et il ne devait pas envisager à quel point cette information pouvait être problématique pour lui. Mais je tâchai de ne pas y penser, préférant répondre à son interrogation :

- Il y'a peu de chance. Malheureusement, les maris infidèles ne se vantaient guère de leurs exploits autrement qu'auprès de leurs pairs.

- Nous voilà de retour à la case départ alors, geint-il en rebasculant sa tête en arrière.

- Pas tout à fait, souris-je. Tu devrais te rendre à Ravanel.

- A Ravanel ? Pourquoi là-bas précisément ?

- Chaque famille, un tant soit peu célèbre en Andora, possède une stèle dans la tour des âmes.

- Une stèle ? La tour des âmes ?

- Tu ne connais pas ? Fis-je, réellement étonné. Je pensais que c'était quelque chose connu de tous... mais peut-être pas au fond. La tour des âmes est, en réalité, une sorte de...catacombe. Un immense cylindre qui s'étend très loin sous terre.

- Je te confirme que je n'ai jamais entendu parler de cet endroit et pourtant crois-moi que j'ai eu le temps de me renseigner sur les secrets d'Andora.

Pourquoi cette vieille tour, plus proche des ruines que d'un lieu notable, semblait entouré d'un tel mystère ? Je n'en avais qu'un bref souvenir, mais rien de mémorable. Ma mère m'y avait fait descendre lorsque je devais avoir cinq ou six ans, et je n'avais pas souvenir d'avoir dû éviter d'en parler ou bien même qu'elle soit difficile d'accès. Cela n'avait donc aucun sens, surtout pour son utilité.

- Et pourquoi tu voudrais que nous allions là-bas ?

- Hé bien... pour le peu que j'en sais, au fin fond de cette tour se trouve la salle des stèles. Mais, en réalité, j'ai toujours pensé qu'il faudrait l'appeler la salle des livres.

- Des livres ?

- Ses murs en sont recouverts, approuvai-je. Et chacun est une sorte... d'historique des familles étant ou ayant été importante pour Andora.

- Un historique ?

- Je ne pourrais pas t'en dire beaucoup plus, avouai-je. Je sais juste que... ma... mère... disait que ses livres étaient mués par une magie ancienne et qu'ils écrivaient d'eux-mêmes leurs lignes... elle disait aussi que toute personne importante avait toujours une mention dans leurs pages. Donc...

- Si une enfant capable de vaincre le roi Azraelith appartient à l'une de ses familles, il y sera forcément mentionné, compléta-t-il. Peu importe qu'elle soit ou non une enfant illégitime.

- Ce n'est qu'une hypothèse, ajoutai-je. Je ne te garantis rien.

- Cela me suffit, sourit-il plus franchement que jamais. Tu n'imagines pas à quel point je te suis reconnaissant... nous peinions à trouver de nouvelles pistes depuis quelques mois, tu viens de raviver mon espoir.

Je ne sus que répondre, passant simplement ma main dans ma nuque, un peu gêné par ses compliments. Je n'avais fait que raconter quelque chose dont je me souvenais vaguement, il n'avait pas besoin d'être aussi flatteur pour si peu.

- Tu... penses vraiment que cette fille sera capable de vaincre Azraelith ?

La question n'avait pas vocation à le blesser ou à remettre en question la véracité de son histoire. S'il disait vrai et qu'elle avait prédit l'apparition du roi démon, alors il ne me viendrait pas à l'idée de la remettre en question. Mais de là à croire qu'une seule personne, dont personnes n'auraient jamais entendu parler, parviendrait à un tel miracle ? Je ne pouvais m'empêcher de penser cela totalement impossible. C'était un rêve. Un très beau rêve certes, mais rien de plus.

- J'en suis profondément convaincu. Mais contrairement à ce que tu penses, elle ne sera pas seule. Je ne compte pas juste la trouver et l'envoyer au front, je serais à ses côtés et lui donnerait ma vie si elle le désire.

Si elle le désire ? C'était quelque peu excessif aussi, non ? Ce type ne savait-il pas trouver un juste milieu ? Je le contemplai longuement avant de pouffer, me faisant aussitôt fusiller du regard.

- Désolé, désolé, soufflai-je en secouant mes mains devant moi, retenant maladroitement mon rire. C'est juste que je suis en train de me dire que ma vie va devenir sacrément vivante.

- Il fallait-y attendre en rejoignant un groupe de rebelle, désapprouva-t-il dans un ton bougon qui ne cadrait pas du tout avec sa prestance.

- Oui mais je n'attendais pas à ce que leur leader soit un doux rêveur, souris-je en coin, moqueur.

Il grogna et je ris à nouveau, plus détendu que jamais. Cela faisait du bien. Cela faisait du bien de juste rire, de ne plus penser. Ni à Jacinthe, ni à l'avenir, ni au passé. Juste de rire, de juste plaisanter avec quelqu'un qui ne m'était plus aussi antipathique. Il avait, et ferait probablement, des choix que je ne comprenais pas toujours mais il avait un bon fond.

- Je te remercie, Ash.

Un léger frisson courut le long de mon dos, tandis que je cessai de rire pour plonger mon regard dans le sien. Il était extrêmement sérieux, me fixant de façon si intense que je ne pus que sentir mes joues s'échauffer. Mon cœur accéléra tandis que je détournai les yeux le premier.

- Tu m'as déjà remercié, pas la peine d'en faire toute une histoire, je t'ai juste parlé de ce que je connaissais.

- Et c'est visiblement difficile pour toi de parler de ta famille, me désapprouva-t-il. Je ne sais pas ce que tu as vécu mais... je te suis très reconnaissant d'avoir pris sur toi et de m'avoir parlé d'eux.

- Alors merci à toi de ne pas avoir insisté et cherché à en savoir plus, soufflai-je, lui lançant un petit regard en coin, toujours mal à l'aise mais voulant réellement lui exprimer ma reconnaissance. Effectivement... je n'aime pas beaucoup parler de mon passé.

- Je peux comprendre, assura-t-il. Mais sache que si, un jour, tu en as l'envie, je serais heureux d'entendre ce qui semble encore te poursuivre.

Je ne répondis pas, hochant simplement la tête sans réelle conviction. Cela n'arriverait probablement jamais. Je ne pouvais pas confier cela à quiconque sans mettre ma vie en danger. Ma mâchoire se serra et, sans que je ne comprenne réellement pourquoi, je sentis les larmes s'amonceler. Je détournai la tête, faisant mine de me rallonger tandis que la fatigue avait dû avoir raison de mes nerfs. Je n'avais plus pleuré depuis des années, mettant fait une raison face à la fatalité. C'était ainsi et ce n'était pas grave, je n'avais pas besoin de confier mon passé à quelqu'un.

- Je sais que tu dois être épuisé mais... si tu avais encore envie de discuter, je pourrais peut-être te raconter ma propre histoire ?

Alors que je venais de m'allonger sur le côté, tournée vers la forêt plutôt que vers Caleb, mon cœur s'arrêta. Pendant une brève seconde, il se stoppa à sa voix. Elle était grave, presque froide... et pourtant elle me réchauffa infiniment, recouvrant mes épaules d'une épaisse couverture de réconfort et de douceur. Je me mordis la lèvre, luttant contre des émotions aussi vivaces qu'incompréhensibles. Puis ma bouche s'ouvrit, formulant une réponse à laquelle je ne m'attendais pas :

- J'aimerais beaucoup l'entendre.  

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