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Chapitre 2

- Annihilée ? Répéta Jacinthe, son visage devenu blême. Qu'est-ce que tu racontes ? 

- Des troupes du roi Azrealith se trouve à un lieu d'ici. Ils ont été missionnés ici à la suite de certaines...rumeurs et ont pour unique ordre d'anéantir chaque être vivant se trouvant ici

- Des rumeurs ? Répétai-je, ahuri. Quelles rumeurs pourraient provoquer la colère du roi ? Cette ville est moribonde, qu'est-ce qu..

- Depuis plusieurs mois nous entendons parler d'un jeune homme qui protégerait la ville d'Esmera. Un jeune homme qui a mis en déroute les mercenaires des dunes, qui accomplit les prouesses de dizaines d'hommes à lui seul, qui s'entraînerait chaque nuit dans le désert, développant des capacités oubliées... Azrealith n'est pas genre à ignorer ce genre de menace. Sa paranoïa le poussant à vouloir écraser dans l'œuf le moindre oisillon.

Jacinthe avait les yeux braqués sur moi tandis que je n'avais pu m'empêcher de venir plaquer ma main contre mes lèvres, retenant la nausée qui venait tordre mon estomac. C'était ma faute. C'était à cause de moi. C'était parce que j'étais là que tous ces gens que je n'avais voulu que protéger allait ê...

- Ash !

Je sursautai à la voix de Jacinthe qui vint plaquer ses paumes contre mes joues, me forçant à planter mes yeux dans les siens. Elle était calme, ne paniquant pas bien que l'épée au-dessus de nos têtes venaient de tomber de plusieurs mètres, nous menaçant plus que jamais.

- Respire, me somma-t-elle. Ça va aller, nous allons trouver une solution.

- Nous n'avons aucune chance, me braquai-je, affolé. Si no...

- Je vais vous aider.

Nous nous tournions à nouveau vers celui qui n'était plus tant un bourreau qu'un sauveur potentiel. Du moins, pour Jacinthe. Dans mon cas, peut importait sa force ou sa puissance, il n'arrivait pas à la cheville du roi démon. Il serait balayé, tout comme l'avait été mon grand-père qui m'inspirait bien plus de crainte que cet homme.

- Pourquoi tu ne m'as pas directement parlé de ça et m'avoir fait croire que tu voulais réellement me recruter ? Contra Jacinthe, placide.

- Parce que tu aurais voulu sauver l'intégralité des habitants et que, comme je l'ai déjà dit, cela m'aurait plus coûté qu'apporter. Je voulais te sauver car tu es... quelqu'un que j'apprécie et qui pourrait être utile à mon groupe, mais je ne peux pas m'encombrer inutilement de vieillard et de bras inutiles.

- Je reconnais bien là ta logique implacable, rétorqua-t-elle en ce crispant. Une vie ne sera jamais inutile et j...

- En temps de guerre, je n'ai pas le temps d'avoir des pensées philosophique ou humaniste. Je me suis dévoué corps et âme dans une lutte qui me mènera probablement à la mort, mais je suis déterminé à la gagner et pour cela je ne peux m'encombrer de penser sentimentaliste. Je suis donc désolé mais tu ne me feras pas changer d'avis.

- Pourtant, tu as visiblement déjà changé d'avis puisque tu nous as finalement tout déballé, souligna-t-elle, croisant ses bras contre sa poitrine, sévère. Mais si tu imagines que je vais abandonner les autres tu te me...

- Je n'ai jamais envisagé que tu renonces, tu es la femme la plus têtue que je n'ai jamais rencontré et je me sais bien incapable de te faire changer d'avis.

- Alors qu'est-ce que manigance ta tête de bellâtre ? Grogna-t-elle un peu plus.

- Il se trouve simplement que je n'avais pas réellement cru aux rumeurs qui couraient. Comment aurais-je pu donner raison à des commérages voulant assurer qu'un guerrier se serait terré ici ? Mais il semble que j'ai eu tort et que j'ai, désormais, un réel intérêt à vous venir en aide.

Elle resta silencieuse, sa mâchoire se serrant alors qu'elle devinait, tout comme moi, ce que fameux intérêt représentait et ce qu'il allait entraîner. Mais il n'y avait pas à réfléchir. Je m'avançai donc tandis que le regard de Caleb restait rivé sur moi.

- Tant que tu sauves tout le monde, je te suivrais où tu voudras et te donnerai ma vie.

- Ash ! Protesta Jacinthe aussitôt, s'agrippant à mon avant-bras. Tu n'as pas à faire ça ! Tu n'as pas à...

- Bien sûr que si ! Grondai-je en l'interrompant. C'est ma faute, Jas ! Ma faute à moi seul ! Si je n'étais pas resté ici, si je n'avais pas exis...

Ma voix mourut dans le fond de ma gorge tandis que ma joue me brûlait soudainement. Je portai une main à la zone rougie, réellement surpris autant par ce geste qu'elle n'avait jamais eu à mon encontre, que par les larmes qui menaçaient de dévaler son visage. Jacinthe m'avait giflé, mais, plus encore, elle semblait sur le point de s'effondrer.

- Je t'interdis de dire que tu ne devrais pas exister, gronda-t-elle, venant frotter le dos de sa main gauche contre ses yeux, se refusant à céder face aux émotions qui la submergeaient actuellement. As-tu seulement idée de ce que tu as apporté à cette ville ? A quel point tu nous as sauvé ? Ta présence a changé la donne et si des rumeurs sont parvenus si loin, c'est parce que tu as accompli des prouesses hors normes uniquement pour nous venir en aide... Jamais tu ne t'es plains, jamais tu n'as demandé quoi que ce soit en retour... et pourtant tu as ravagé ton corps, tu t'es poussé à des extrémités qu'aucun être humain n'aurait dues supporter... tu nous as sauvé, Ash, et je t'interdis de sous-estimer ça.

Ma mâchoire se fit saillante et mes poings se serrèrent tandis que je baissai la tête, mal à l'aise. Je n'étais pas d'accord avec elle. Je ne méritai pas toutes ces louanges, n'ayant rien fait les méritant. Oui je m'étais acharné dans une voie qui ne m'était clairement pas initialement destinée. Je n'avais rien d'un guerrier, rien d'une combattante. Mais j'avais forcé le destin, brusquant jusqu'à mon âme pour le devenir. Mon corps était devenu un amas de douleur et de souffrance, mais j'avais continué obstinément jusqu'à m'effondrer d'épuisement et me relever pour recommencer le lendemain. J'étais devenu ce que je n'aurais jamais dû être, ce que personne n'aurait jamais pensé que je pourrais devenir. J'expirai longuement, tentant d'aplanir mon esprit chaotique.

- Je te demande pardon, murmurai-je plus doucement en venant encercler mes paumes autour de ses mains. Je n'aurais jamais dû dire cela et encore moins le penser... mais même si je suis désolé de t'avoir blessée, je ne peux enlever la culpabilité que j'éprouve... alors s'il te plaît, laisse-moi faire.

- Personne ne t'a jamais demandé de te sacrifier ! S'énerva-t-elle, tentant de me retirer ses mains sans y parvenir, manquant cruellement d'une force qu'elle possédait pourtant. Qu'iras-tu faire avec eux ? Sais-tu seulement dans quoi tu t'engages ? Tu vas te battre contre ce fichu roi ? Tu n'en reviendras pas vivant, comme tous les autres avant toi et tu...

- Je veillerai sur lui, tu as ma parole, interrompit Caleb qui était resté silencieux durant tout l'échange. Tant que je serais vivant, il le sera aussi.

- Et tu penses que cela va me convaincre ? Pourquoi dois-tu l'entraîné dans tes projets ? Il n'a jamais été sur un champ de bataille, vaincre les mercenaires du coin ne fais pas de lui un guerrier.

- Certes, admit Caleb, sans que je ne cherche moi-même à réfuter l'évidence. Mais il a un potentiel hors norme. Si je pars du principe que les rumeurs sont vraies et que ce garçon s'est formé seul et par son unique volonté... il pourrait me surpasser en un rien de temps.

- Il n'a aucune capacité magique, balança-t-elle, me faisant me crisper dans la crainte que cette information défasse sa conviction et le pousse à renoncer à l'idée de nous venir en aide.

- Qu'importe. Ce que j'ai vu aujourd'hui ne me trompe pas : sa rapidité de réaction, sa dextérité, sa puissance, sa capacité d'analyse... je veux qu'il m'accompagne.

- Je refuse, s'obstina-t-elle en me faisant soupirer.

- Et j'accepte, assurai-je en cherchant son regard qu'elle me refusait désormais. Si je ne le fais pas, nous mourrons. Es-tu certaine de vouloir entraîner dans ta chute l'entièreté des habitants d'Esmera ? Et grand-mère ? Et grand-père ?

- Ce n'est pas juste, articula-t-elle, des larmes roulant sur ses joues. Je te déteste, Caleb.

- Je ne peux pas t'en vouloir, admit-il dans un maigre sourire contrit. Je sais que je me montre cruel et dans une autre situation, je t'assure que je te proposerai mon aide sans contrepartie... mais je ne peux pas me le permettre. Je ferai de lui mon allié et tout ce que je peux t'offrir c'est t'assurer que je veillerai sur lui.

Un silence pesant s'abattit, entrecoupé par les reniflements disgracieux d'une Jacinthe qui s'évertuait à fixer un mur, comme si celui-ci allait lui apporter une solution. Mais elle savait. Elle savait qu'aucune autre option ne s'offrirait à elle. Alors elle devait faire le choix censé, le choix logique.

- Et comment peux-tu assurer que tu parviendras à tous nous sauver ? Interrogea-t-elle, mollement, sans parvenir à réellement calmer le flot de ses larmes qui ruisselaient donc, inlassablement sur ses joues mâtes.

- Un village de réfugié a été battis au-delà de la forêt d'Opal... il est protégé par un dôme magique issu de la capacité unique d'une des miennes. Seuls quelqu'un en connaissant le chemin peut trouver le village... je vais vous y envoyer avant qu'il ne soit trop tard. Pas même Azrealith lui-même ne pourra vous mettre la main dessus.

- Même si nous partons dès ce soir, ils nous rattraperont, désapprouvai-je. La plupart des habitants du coin sont soit trop vieux, soit trop jeune, soit malade... un si long voyage ne sera pas simple et prendra du temps.

- C'est pour ça que nous resterons ici, toi et moi, nous gagnerons du temps et attirerons suffisamment l'intérêt pour être ceux qu'ils décideront de pourchasser.

- C'est du suicide ! Gronda Jacinthe.

- Les petits soldats d'Azrealith n'ont aucune chance contre moi, je peux te l'assurer, trancha Caleb, plus froidement.

- Mais Ash n'est p...

- Tout ira bien pour moi aussi, coupai-je. Je n'ai pas l'intention de mourir bêtement. J'ai des gens qui comptent sur moi, pas vrai ?

Elle se pinça les lèvres pour seul réponse et détourna à nouveau le regard. Cela ne lui plaisait toujours pas, mais elle semblait doucement capituler.

- J'ai amené avec moi deux hommes à qui je confierai ma vie les yeux fermés, ajouta Caleb, cette fois à mon intention. Ils accompagneront tous ceux qui souhaitent partir jusqu'au village et assureront leurs protections.

- Bien, approuvai-je, mollement, conscient que je n'avais, de toute façon, pas mon mot à dire. Mais j'ai une autre condition avant d'accepter.

- J'imagine qu'en échange de ta dévotion, je peux bien t'accorder ta demande, assura-t-il sobrement. Je t'écoute.

Je marquai un bref temps d'arrêt, jaugeant du coin de l'œil Jacinthe dont l'état ne pouvait que m'alarmer. Jamais je ne l'avais vu aussi anéanti, aussi fragile. Elle avait toujours été cette patronne bourrue que personne n'osait contrarier, cette femme forte et souriante que j'avais tant admirée... jamais elle ne s'était montrée ainsi à qui que ce soit, à n'en pas douter. J'étais d'autant plus chamboulé que c'était pour moi qu'elle se mettait dans un tel état. Pour moi uniquement.

Je vins attraper l'une de ses mains que j'avais finis par relâcher et elle m'adressa un regard suppliant. Peut-être espérait-elle que ma demande irait dans son sens mais elle se trompait. Ma demande allait probablement l'achever de tristesse et, je savais également qu'elle s'emporterait, et qu'elle me détesterait. Mais ma décision avait été prise dès la seconde où Caleb avait parlé de ce village miraculeux.

- Tu enverras Jacinthe là-bas, tu ne feras pas d'elle l'une de tes combattantes.

Et, dans un silence pesant, la main que j'avais encerclé à de très nombreuses reprises, m'échappa pour la première fois.  

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