
Prologue (5) : Not quite a stack of morning people
« Debout la compagnie ! C'est le matin, les oiseaux chantent et on doit chercher un moyen de sortir ! »
La première pensée qui me vient à l'esprit c'est comment ça se fait qu'Alannah ait autant d'énergie dès le matin au point de tous nous pépier dans les oreilles. La deuxième est que je me demande qui s'est endormi sur mon ventre. La troisième, c'est que c'est la deuxième fois en deux jours que je me réveille sur le sol et même si là, je sui enroulé dans un plaid et que ma tête est clairement appuyée sur quelque chose de mou, c'est toujours extrêmement peu confortable.
Je cligne des yeux, avant de tendre la main pour choper mes lunettes, qui sont par miracle juste à côté de moi et intactes. Le temps que ma vision se précise, je décide de glander un peu, et de ne relever la tête que pour voir sur qui je me suis appuyé... Ah, bah, c'est Ibrahim. Ce dernier, déjà réveillé, me sourit.
« Tu comptes reposer ta tête ou pas ?
— Euh ? Bah, euh, c'est mal barré, je balbutie, franchement surpris. Depuis combien de temps t'es réveillé ?
— Je dirais une heure ? Mais ne t'en fais pas, Nako m'a apporté de quoi lire ! »
Une heure. Une putain d'heure et il n'a même pas pris la peine de ne serait-ce que bouger ma grosse tête rousse. Quelle espèce d'ange c'est, bon sang.
Je jette un regard autour de moi. Ruben est toujours sur son canapé, je me rappelle qu'on avait convenu de le lui céder. Emerens a pris l'autre en invoquant le privilège des unijambistes, et ne me jugez pas, ce sont ses propres termes. Nako s'active dans la pièce, en train de rassembler notre vaisselle d'hier. Seo-Jun semble guetter un truc par la fenêtre. Et Alannah fait quelques exercices d'échauffement musculaire.
... Eh une minute. On est tous là. Alors qui dort sur mon v-ooooooooh, je vois. Eh bien je suis content qu'elle ait réussi à nous retrouver ?
Roulant tellement des yeux que j'ai l'impression qu'ils vont se retourner dans leurs orbites, je secoue Sachiko avec un minimum de vigueur, pas franchement convaincu par la position qu'elle adopte. Par chance, elle a l'air d'avoir le sommeil léger, puisque je n'ai pas besoin d'user davantage de force pour la réveiller ; elle se redresse d'un bond avant d'arranger ses cheveux et de me faire un joli sourire. Qu'est-ce qu'ils ont tous à faire comme si c'était normal de me faire des câlins là...
« Salut, Sachiko, je grogne, agacé. Qu'est-ce qui t'as motivée à me dormir dessus ?
— Bah Ibrahim était déjà pris, le gamin aux cheveux violets avait l'air trop frêle, Alannah trop mouvante, Nako trop éveillée et Seo-Jun trop gay. T'étais le seul restant, parce que jamais je m'endors sur l'autre bâtard ! »
D'aaaaaaccooooooord. Et elle dit ça avec un de ces sourires en plus ! Tout est normal ? Tiens d'ailleurs en parlant d'Emerens...
« Il dort encore, grommelle Seo-Jun après un rapide regard sur le canapé. Ruben a fait des cauchemars toute la nuit donc lui ça se comprend mais Emerens... Même quand Sachiko a manqué de défoncer la porte, il a pas bougé d'un iota. »
A sa défense, je l'ai même pas entendue faire ça, moi non plus. J'imagine que les gardes du corps ont les sens plus développés que nous pauvres mortels. Mais s'il espère le réveiller en se rapprochant du canapé, c'est mal barré. Et dangereux. D'ailleurs je ne vais surtout pas le prévenir et le laisser faire. J'ai envie de voir à quel point Emerens a gardé son énervement du réveil... Pour une fois que ce n'est pas moi qui risque de me prendre une claque...
Sans dire un mot, je me redresse et regarde Seo-Jun s'approcher, tendre la main vers notre Belle au Bois dormant du moment, et lui agripper l'épaule. Je savoure avec délices les quelques secondes qu'il prend à le secouer doucement et me prépare à faire un décompte du moment où le cataclysme s'abattra sur lui. Alors... Trois, deux, un...
On dirait que certaines choses ne changent pas avec les années. Au moment où dans ma tête se forment les syllabes du mot « zéro », je vois une main jaillir de la couverture et empoigner la jambe artificielle d'Emerens, appuyée non loin du canapé. Cette même jambe décrit un magnifique arc de cercle et s'abat avec une force considérable sur la tête de Seo-Jun, qui a à peine le temps de lever une main pour atténuer le choc et bloquer l'engin diabolique. Au même moment sort de sous l'oreiller une tête passablement échevelée avec sur ses traits un air où se mêle endormissement et agacement pur, dont les yeux verts froids se fixent sur Seo-Jun avec une colère que je reconnais bien. Toujours grognon au réveil, Emerens. J'aurais presque dû apporter du pop-corn.
Je souris.
« On est pas du matin, l'ours sanguinaire ?
— Ta gueule, Thibs.
— Bouh qu'il est mignon. Tu veux que je te fasse gouzi gouzi sur les joues pour te calmer ? »
Oui, j'en fais trop, mais bon dieu pour une fois que ce n'est pas moi qui me prends des projectiles... D'ailleurs Seo-Jun me fixe avec une telle tête qu'à ma mémoire remonte le moment où mes camarades d'internat m'avait fait le même coup. Enfin, à leur défense, eux ne savaient pas qu'Emerens réagissait comme ça quand on le réveillait trop brusquement... Moi, je le savais très bien, et je l'ai quand même laissé faire. Oui je suis une petite merde, oui c'est très vilain de ma part, et oui j'en suis fier.
Bon. En attendant, ledit Emerens vient de se relever. Il a visiblement dormi en T-shirt puisque je vois le bout d'un pectoral tatoué dépasser de son col. Pas gêné, le gars. Moi non plus d'ailleurs vu que je le mate. Mais je me demande bien pourquoi il porte ces protections autour des avant-bras même pour dormir. Ça doit pas le gêner ?
Bon, je vais le laisser mettre sa prothèse parce que très clairement il est le seul con à s'être mis en caleçon et j'ai pas envie de me faire prendre en flagrant délit de matage. De toute façon, faut que je me lève aussi, maintenant que Sachiko a cessé de roupiller sur mon estomac. Le temps d'étirer mes muscles et je me dresse sur mes jambes, avant de me tourner vers Ruben, qui dort toujours.
« Laisse-le dormir, grommelle Seo-Jun. S'il est aussi grognon que l'autre, là, je tiens pas spécialement à ce qu'on soit deux à se prendre des trucs.
— Je suis habitué mais sage conseil. On va le laisser dormir encore un peu. De toute façon, faut mettre au point une stratégie.
— .... Attends. Me dis pas que tu étais au courant pour l'humeur du matin d'Emerens, espèce de petit démon ? »
Je lui fais un large sourire innocent en guise de réponse. Eh oui mon vieux, c'est la vie. Le concerné se contente de lever les yeux au ciel, en train de faire les derniers réglages de sa jambe artificielle, tandis que Seo-Jun pousse un profond soupir.
« Bon sang t'es pas croyable... Mais t'as raison, Il va falloir qu'on mette au point une stratégie. Sachiko, vu que tu es arrivée vers minuit, ça dit quoi, les nouvelles du dehors ?
— J'ai retrouvé Ansgar et je l'ai laissé.e avec une petite bande, qui avait l'air plutôt tranquille, puisque visiblement toi tu sais pas trop faire ton boulot, lui répond Sachiko non sans un certain miel dans la voix. Il y a un grand dadais aux cheveux verts qui sourit en permanence et une fille immense aux airs latino, ils ont l'air safe. Ça fait deux de plus à ajouter au compte, petit dévot, » pouffe-t-elle en se tournant vers moi.
Ne pas relever son surnom bizarre. Bien, donc on arrive à onze.
« Ils sont où ? Demande Alannah en train de reprogrammer ses drones.
— Loin. C'est pour ça que j'ai mis tant de temps à vous retrouver ! J'ai demandé à Ansgar de pas bouger mais avant qu'on les croise je pense y'a moyen qu'on voie deux ou trois personnes de plus ! Alors c'est quoi les plans, dites, dites, dites ?
— Baisse d'un ton, grogne notre ours national en se rattachant ses mèches blondes en queue de cheval lâche. Ta voix de bon matin me donne mal à la tête. »
Nako attrape le bras de Sachiko au moment où cette dernière se préparait à lui jeter une chaussure. Ouf, la crise est passée. Je soupire.
« Excuse-le, il est grognon au réveil. Est-ce qu'on prend cette maison comme base pour la journée ?
— Peut-être pas, annonce Ibrahim. Lorsque Sachiko a défoncé la porte, elle a cassé le loquet. On peut passer dans celle d'à côté, ça sera mieux, à mon avis !
— Si on la prend comme base, continue Seo-Jun, ça veut dire qu'il faut que quelqu'un la garde, et que ce soit notre point de réunion.
— Je peux m'occuper de la maison ! Annonce Nako. Et Ibrahim, je peux te réquisitionner ?
— Aucun souci, sourit le soldat en se redressant. »
J'en conclus donc qu'on est en train de se séparer en deux groupes. Un de recherche d'autres Ultimes et un de surveillance de la maison. Ça me semble bien comme stratégie. Reste à savoir quels talents seraient le mieux usités dans quel domaine...
« Je pense qu'on peut emmener un groupe de plusieurs personnes chercher les autres Ultimes, annonce Seo-Jun. Ruben dort et on ne va pas le réveiller, Ibrahim et Nako vont rester là pour surveiller le point de chute... Alannah et moi sommes les mieux placés pour sortir, je pense. Elle et ses drones sauront bien assez se repérer, et ça nous facilitera la tâche, et moi je pourrai la protéger en cas de besoin. Les autres, vous voulez faire quoi ? »
Alors les autres, ce sont Sachiko, Emerens, et moi. J'avoue que j'ai bien envie de sortir, aujourd'hui, mais je ne suis pas sûr d'avoir vraiment envie de les laisser derrière moi... ça sent l'embrouille. J'attends donc que l'un des deux se prononce pour prendre ma décision. Par chance, je n'ai pas à attendre très longtemps.
« Je sors ! Annonce Sachiko. La flemme de rester sans bouger.
— Moi aussi, » j'ajoute donc, satisfait de pouvoir en garder à l'œil au moins une.
Tous les regards se tournent vers Emerens, qui a visiblement fini de se rhabiller et a l'air un peu moins grognon que tout à l'heure. Il relève la tête, fixe les deux groupes avec un sacré air blasé, puis hausse les épaules.
« Si vous me laissez le temps de prendre ma dose de caféine quotidienne je veux bien venir avec vous, grommelle-t-il. Besoin de respirer un peu d'air. »
C'est donc décidé. De toute façon Nako vient de disparaître dans la cuisine, je pense qu'elle ne nous laissera pas partir sans un solide petit déjeuner. Tant mieux, on va pouvoir faire se calmer l'ours grognon. Déjà que ça craignait pour la sortie, lui et Sachiko ensemble, mais si en plus il part le ventre vide...
Sachiko grommelle en l'entendant mais ne réagit pas plus, se contentant de prendre une mandarine dans le panier à fruits. Alannah fait de même, et commence à l'éplucher tout en allumant sa manette de commande, les yeux fixés sur l'écran à cristaux liquides. Apparemment il ne vaut mieux pas la déranger, vu comment elle triture les boutons entre deux quartiers de mandarine. Je me contente d'attraper à mon tour un fruit avant de retourner m'asseoir sur le canapé, à côté d'un Ruben toujours endormi. Seo-Jun m'y rejoint et s'installe sur l'accoudoir.
« Tu penses qu'Ibrahim et Nako vont le réveiller avant le déménagement ?
— Nan, je grogne, parce que je vais m'en charger pour le petit dej. J'ai envie de prendre un peu plus de place sur ce foutu canapé.
— Tant d'égoïsme en toi, pouffe Seo-Jun. Pourtant y'a l'autre canapé avec encore plein de place. »
Je jette un regard au dit canapé. Effectivement, deux des trois places sont libres. Le souci, c'est que sur celle du milieu...
« Je vais t'apprendre un truc, Seo-jun. Histoire de me faire pardonner du coup de prothèse. Tant qu'il a pas eu son café du matin, jamais je me mets à moins d'un mètre de la Belle au Bois Dormant que voici. C'est un coup à être à portée de baffes, crois-moi. »
Règle numéro une de survie en internat, ne jamais emmerder Emerens le matin. D'ailleurs, je crois que tout le monde, Sachiko compris, l'a bien enregistré puisque personne ne s'assied sur ce canapé et Nako est la seule imperturbable à s'approcher de lui, avec un plateau rempli de gourmandises et le précieux café, donc la fameuse Belle au Bois Dormant s'empare avec le grommellement que je sais être ses capacités de remerciement maximum à jeun. Il avale sa tasse d'un coup et je vois ses traits se détendre. Un sourire déforme mes lèvres à cette vue.
« Tu vois, là, on peut aller s'asseoir.
— Je t'en foutrais, des piques, Thibs, grommelle le concerné, l'air cependant un peu plus enjoué que tout à l'heure. Tu veux qu'on parle du bon vieux temps ? Je suis sûr que toute l'assistance serait ravie de m'entendre expliquer en détail comment tu passais désespérément ton rasoir sur un menton sans le moindre poil dans l'espoir qu'ils viennent un jour te donner un air plus viril. »
Oh le petit... Bon, on remet à plus tard la séance de torture, visiblement il a pas encore bu assez de café. Je lui fais un doigt d'honneur sous les rires de la fameuse assistance et bois mon propre café sans rien ajouter. Retenant ses rires, Alannah relève la tête de sa manette.
« Alors c'est pas un mythe, les garçons se rasent bien avant d'avoir leurs premiers poils de barbe ? Mais c'est débile !
— Oh ça va hein, je grommelle. On l'a tous fait un jour.
— Nan, pas moi, rigole Seo-jun.
— Sauf que les coréens sont imberbes, du con.
— Je m'élèverais bien contre ce stéréotype sauf que pas de chance, j'ai effectivement pas un poil au menton. Tu gagnes cette manche. »
Je préfère ça. Préférant oublier la conversation et me concentrer sur autre chose avant qu'Emerens ne repasse à l'attaque, je secoue Ruben sans guère de ménagement, et le gamin finit par émerger de son sommeil pour le moins profond au bout de la troisième tentative. Il se redresse de son coussin avec un air endormi, mais, ô miracle, bien plus calme que l'autre ours sanguinaire... Tant mieux, un ronchon de bon matin, ça me suffit, et je ne parle pas de moi.
« ... Qu'est-ce qu'il se passe ?
— Petit-déj, je grogne à l'adresse d'un Ruben en train d'émerger. Après on déménage, donc prépare toi fissa.
— Oh ! Eh bien euh... »
Un large sourire se dessine sur ses lèvres, tellement innocent que ça en devient déstabilisant.
« Merci beaucoup de m'avoir réveillé ! »
Sur ces mots, il se redresse sur son canapé et attrape la carafe pleine de chocolat chaud que Nako vient de déposer sur la table. J'en serais presque gêné. Comment je lui dis que je l'ai juste réveillé pour pouvoir prendre sa place sur le canapé dans ces conditions ? Enfin la place est là, je vais pas me gêner, peu importe les regards qu'on me lance. Je m'installe sur le coussin et chope un biscuit en silence. Ça va oh, inutile de me regarder comme ça, j'ai compris, je suis un salopard.
Le petit-déj avalé, je regarde Ibrahim expliquer à Ruben le programme de la journée avant de remettre mes chaussures. Nako baille un peu, avant de donner quelques recommandations à Sachiko et Emerens sur la quantité de bagarre autorisée pendant le périple. Sage conseil, j'ai pas envie de faire médiateur. Alannah est déjà debout, et fait le tour de la pièce en appuyant sur ses manettes de manière assez frénétique. Seo-Jun fait quelques exercices d'échauffement. Je crois qu'on est tous relativement prêts.
« Bon ! On y va ou quoi ? »
C'est une Sachiko impatiente qui vient de donner le signal du départ. Je crois qu'elle nous a tous fédérés, puisque tous ceux de l'expédition se lèvent d'un bond ou se rapprochent d'elle. Nako sourit.
« Bonne chance là-dehors, les enfants. S'il y a un souci, envoyez-moi un des drones d'Alannah, d'accord ?
— j'vais laisser une de mes mouches ici de toute façon, annonce Alannah qui réajuste ses oreilles de chat robotisées. Si tu l'entends vrombir très, très fort c'est que y'a un os, d'accord Nako ? Bon je sais pas ce qu'il faut faire en cas d'os mais au moins tu seras prévenue.
— On avisera, intervient Ibrahim. De toute façon, c'est très improbable qu'on se retrouve à vivre ici de manière permanente. Les consignes risquent de changer. »
Il a raison. Même après une nuit passée sans souci, j'ai toujours ce pressentiment qui me tiraille. Bon, je n'écoute jamais mes pressentiments, mais quand même, même les faits me disent que ma situation est loin d'être seulement un groupe d'Ultimes se retrouvant enfermés dans une ville inconnue. Et même si une nouvelle édition de massacres est la plus probable... je reste ouvert à toutes sortes de possibilités.
Notre petit groupe de cinq sort de la maison après quelques dernières recommandations, et c'est de concert que nous nous mettons à cheminer dans les rues, guidés par Sachiko. Alannah, concentrée sur ses drones, ne nous remarque pas, me voilà donc réduit à faire la conversation à Emerens et Seo-jun. Et j'avoue que j'ai pas grand-chose à dire là, je les écoute donc parler de Hope's Peak avec un intérêt que j'avoue assez limité.
La conversation dure jusqu'à ce que Sachiko se stoppe net, avant de pointer du doigt une rue adjacente.
« Plus un pas ! Un Ultime va sortir de là dans environ trente secondes !
— Comment tu sais ça, toi, je grommelle. On entend rien.
— Je le sais, c'est tout. »
Euh.... D'accord, si elle le dit. On verra bien, de toute façon, puisqu'elle nous oblige à rester plantés là. C'est notre seul guide, puisque c'est la seule qui sait où est Ansgar. On ne peut pas la laisser seule, ou partir devant, sans risquer de se perdre et de ne devoir compter que sur Alannah pour retrouver notre chemin.
« Elle a raison, annonce d'ailleurs cette dernière après un rapide trifouillage des commandes de ses drones. Y'a un être humain qui se rapproche de nous. Assez petit je dirais, mais il va vachement vite ! On devrait le voir d'ici peu... »
Et effectivement, au bout de quelques secondes sort de la rue indiquée par Sachiko une fille toute vêtue de rose, aux longs cheveux crépus teints sur les pointes en un joli violet. Elle a le menton pris entre ses mains et un port très royal, mais je remarque immédiatement l'énorme brûlure qui orne le côté gauche de son visage, atteignant son œil légèrement vitreux. Visiblement, sa probable infirmité ne l'empêche pas de nous remarquer, puisqu'elle se tourne aussitôt vers nous et nous salue dans un français parfait.
« Bonjour. J'espère sincèrement que vous n'êtes pas de Hope's Peak, vous aussi, parce que cela rendrait nos perspectives d'avenir assez noires. »
Bon. Personne ne parle français ici. En tout cas, aux dernières nouvelles, pas Emerens, et vu les têtes de Seo-jun, Alannah et Sachiko, eux non plus. Donc ça va être à moi de tenir la conversation. Je décide de rester sur le français pour le moment afin d'être le plus clair possible, surtout que je ne sais pas si elle parle anglais...
« Désolé de te décevoir mais y'a que des Ultimes ici. D'ailleurs pour info, je suis le seul à parler français. On peut passer sur l'anglais histoire que ce soit plus clair ?
— Oh ! Désolé, réflexe. »
Ce sont ses derniers mots en français avant qu'elle ne repasse en anglais, le regard balayant notre petit groupe.
« Je disais donc, j'espère que vous n'êtes pas tous des Ultimes ici, même si visiblement, si. Comme je maîtrise mieux le français que l'anglais, je vais vous demander de parler assez fort, s'il vous plaît ? Histoire d'éviter que votre ami roux serve de traducteur.
— ça peut s'arranger, annonce Emerens. Avant toutes choses, les présentations. Emerens Van Heel, Ultime Écrivain de Romance, les autres sont Seo-Jun Yoon, Ultime Bodyguard, Alannah Hayes, Ultime Ingénieure en robotique...
— Sachiko Kimura, Ultime Chanceuse, le coupe une Sachiko maussade.
— Et Thibault Laangbroëk, Ultime Théoricien, je termine. Maintenant que la liste est finie, tu es qui, toi ? »
Je vois la fille hausser un sourcil à la mention du nom d'Emerens, et c'est souriante qu'elle annonce :
« Ade Okafor, Ultime Archéologue. Ravie de tous vous rencontrer. Et encore plus de voir en vrai mon auteur favori. J'ignorais que tu étudiais à Hope's Peak. »
L'auteur en question, un sourire gêné aux lèvres, se passe une main dans les cheveux.
« Mince, je ne m'attendais pas à encore croiser des fans. Enchanté j'imagine ? Tu dois être nouvelle, puisque je ne t'ai jamais vue dans l'établissement...
— En effet. Je n'ai à vrai dire pas vu grand-chose d'Hope's Peak puisque mon dernier souvenir datant d'avant cette cité se passe dans mon pays natal. Et je dois dire que ça n'annonce rien de bon pour la suite. »
J'ai envie de dire merci captain Obvious ? Parce que bon, on a tous remarqué que quoi qu'il se passe, on est complètement dans le caca. Et qu'on s'en sortira pas de sitôt.
_________
Coucou!
Petite scène de réveil histoire de développer quelques gens en plus. J'espère que vous avez bien ri x)
Ouais, il est pas du matin, Emerens. Clairement, si vous lui donnez pas son café et sa bouffe, vous vous exposez à être mentalement et physiquement scarifié par un énorme coup de prothèse.
Du coup le chapitre du jour présente Ade, qui est un personnage super intéressant je trouve! Y'a plein de trucs à développer avec elle :')
Je vous laisse là-dessus, à dans quelques jours pour le chap suivant-
(Au fait! Plus bas, y'a un mini spoil qui pourra peut-être vous faire lire les scènes suivantes avec le même amusement que moi. :'))
Vous êtes encore là? Dans ce cas go :
A partir de maintenant, ne vous fiez pas à ce que dit Emerens. C'est un gros troll, il sait parler français :D
Sur ce peace!
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