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Prologue (10) : Finding yourself lost in an Aerian Despair

Le silence s'est fait. Tout le monde a la tête tournée vers le haut-parleur, plus figés que des statues, le visage tordu dans la même expression d'horreur silencieuse ; Sauf bien sûr les capybaras qui sont toujours aussi blasés.

Sachiko repose délicatement Flushy par terre, les traits crispés par une rage indicible, avant de se diriger vers l'endroit d'où vient la voix maléfique, mais elle n'a pas le temps de faire quoi que ce soit au haut-parleur. De nouveau, il crachote, avant que la voix ne résonne dans tout le parc, comme si on ne l'avait pas assez entendue :

« Bien bien bien ! Maintenant que tout le monde s'est rencontré et que vous êtes enfin sortis du déni, je demande à tout le monde de me retrouver au centre du parc ! J'ai une annonce à faire dont vous vous doutez... »

Je grimace. Cette fois c'est sûr, toute trace de doutes que j'aurais pu avoir en moi vient de s'évaporer sous le soleil du parc. Super, la manière de sortir du déni. Je grogne.

« Génial. En plus, on est les plus près de ce connard de Monokuma.

— Je ne te le fais pas dire, grimace Emerens, qui me serre la main avec une force étonnante. Je n'avais pas beaucoup d'espoir mais je dois bien t'avouer qu'entendre cette saleté de rire me met les nerfs en boule. »

Il n'est clairement pas le seul. Tout le monde ici semble avoir une vague idée de la signification de cette saleté de rire. Je le vois sur leurs visages, et aussi le fait qu'ils se sont tous groupés. Seo-jun est posté à côté d'Ansgar, les poings serrés, dans une position de combat ; Sachiko a pris place à l'autre flanc de l'Ultime Dictateurice, lae seul.e à conserver un minimum de calme. Houshang et Ester, les deux seuls qui ne connaissent un tant soit peu personne dans le groupe, se sont rapprochés l'un de l'autre, et je vois Houshang hocher furieusement la tête à l'anglais laborieux d'Ester qui tremble de tout son corps. Quant à Sparrow et Alannah, ils sont collés l'un à l'autre. Le premier enserre la deuxième dans ses bras avec un sourire qui se veut rassurant, mais son expression est complètement vide.

Je fixe de nouveau mon regard sur ce maudit haut-parleur. La prédiction de Sachiko devient de plus en plus plausible. Même si je prie ne jamais devenir la figure de proue d'un groupe de survivants.

Je suis loin d'avoir ce qu'il faut pour ça.

« J'imagine, soupire Ansgar, qu'il faut qu'on se rende sur les lieux que Monokuma vient de nous indiquer. Regroupez-vous et suivez-moi. Les autres nous trouveront bien. Vu la taille de la ville, il y aura forcément un guide pour mener les retardataires au lieu dédié.

— J'approuve cette idée, enchaîne Emerens. De toute façon, on a pas le choix. Il y aura d'autres moments pour montrer à Monokuma un esprit de groupe. »

Sachiko siffle, mais se contente de se rapprocher de moi, suivie par Ansgar et Seo-jun. Sparrow et Alannah ne tardent pas à nous rejoindre, suivis, un peu tardivement, par Houshang et Ester. C'est d'un seul bloc que nous prenons la direction du centre du parc, guidés par des oiseaux sacrément complaisants pour des animaux d'origine sauvage.

Ledit centre du parc est une sorte d'immense clairière, entourée de statues diverses, au nombre de seize, qui fixent toutes du regard un piédestal central où se trouve une sorte de tente de forain sur roues... En bien plus gros et plus riche. Et en plus de ça, je ne sais pas ce qu'il y a dedans, mais rien que voir le tissu pourpre me donne une furieuse envie de vomir. Est-ce le contexte qui me fait voir des rideaux de sang ? Ou est-ce que l'aura de mort que je ressens émaner de cette chose n'a rien de fictif ?

Je n'ai vraiment pas envie d'éprouver cette théorie.

Ma main libre cherche et attrape celle de la personne la plus proche de moi, qui est Sachiko. Cette dernière se laisse faire et enserre mes doigts, tandis que de l'autre côté, Emerens raffermit sa prise sur ma paume. Nous sommes tous serrés comme des sardines, un seul bloc au milieu du parc vide. Pas trace du moindre Monokuma en vue.

Je grimace.

« Où il est, notre tortionnaire attitré ? C'est bien là qu'il fallait se réunir ?

— Je m'inquiète pas trop pour ça, soupire Emerens. Les Monokuma, de ce que je sais, ça a tendance à ménager leurs effets. Je pense qu'il attend que tout le monde se pointe pour se présenter à nous.

— Il est dans la tente, renchérit Sachiko. A coup sûr. Elle dégage un truc malsain. »

Elle a beau dire ce qu'elle veut, je vois mal un Monokuma attendre dans un truc pareil qu'on soit réunis à seize. Mais de toute façon, on va vite être fixés. Les autres arrivent au compte-gouttes, guidés par Ibrahim. Je vois Flor soutenir Ruben, qui a les épaules secouées... Sans doute par des sanglots, je suis trop loin pour confirmer. Nako, Ade et Moanaura font bande à part, Aldéric est recroquevillé dans son coin. Ils ont tous une expression plus ou moins grave sur le visage.

Sachiko lève les yeux au ciel.

« Pas trop tôt. Je déteste attendre.

— Si c'est tout ce que tu trouves à dire, grommelle Emerens, tu peux t'abstenir. Au cas où t'aurais pas remarqué, on est dans une Tuerie, et Monokuma s'apprête à apparaître. Je pense que ce n'est pas un truc qu'on attend.

— Moi si, siffle la Chanceuse en guise de réplique. J'ai envie de savoir à quelle sauce je vais être mangée.

— y'a moyen que ce soit comme d'habitude, je grommelle. Annonce des règles, premier mobile, on cherche l'instigateur et on s'entretue. Pourquoi ça changerait ?

— Pour plein de raisons, petit dévot, soupire Sachiko. La première étant que je sais que ça va pas être comme les autres. »

Je hausse un sourcil, mais je n'ai pas le temps de la questionner. La toile de tente se rabat d'un coup sec, et je vois en bondir une forme noire et blanche, qui sous le bruit d'une fanfare tonitruante atterrit pile au centre de la place, avant d'écarter les bras avec un large sourire.

« Salutations, mes braves petits Prodiges Condamnés ! Alors, ça fait quoi d'être les participants du plus grand évènement de l'histoire du monde ? »

Je profite de sa petite exposition théâtrale pour le détailler. Il est plutôt grand et malingre, c'est rare chez les Monokuma : Habituellement, soit ce sont des robots, soit ce sont des lolis ou des shotas, soit ce sont de vieux pervers. Mais même avec cette petite particularité, on peut dire qu'il se fait sacrément remarquer. Une frange noire lui mange le visage, bordée par trois mèches rouges étrangement agencées, et son bras gauche est entièrement recouvert d'un tatouage complexe dont je n'arrive même pas à discerner les détails. Son visage du côté gauche est déchiré par un demi sourire de l'ange, et la seule chose que j'arrive à penser en le regardant, c'est « bordel de merde. Encore une saloperie d'emo. ». Ce qui est sacrément ironique venant de celui qui veut tous nous tuer.

« Je vois que tout le monde a une bonne idée de ce à quoi s'attendre, sourit notre animateur avant d'enfin baisser les bras. C'est bien. Je n'ai dont plus à me présenter mais je vais le faire quand même, je suis Monokuma, votre animateur, proviseur, logeur, juge, dieu suprême et évidemment j'endosserai le cas échéant le modeste rôle de bourreau ! Maintenant pour ce que vous faites ici...

— Je te prierais d'abréger, grommelle Ansgar. Annonce ton mobile et pars comme le chien que tu es, toi comme moi ne disposons pas de la journée pour nous entendre répéter des choses que nous savons déjà. »

J'entends un murmure d'approbation courir dans notre petit groupe, mais c'est très loin de déstabiliser Monokuma, qui continue de sourire. En même temps, avec sa cicatrice, dur de faire autrement.

« En fait, les enfants, il va y avoir quelques petits changements. Vous avez quatre solutions pour remédier à votre situation... »

Je sens Sachiko se tendre entre mes doigts et je me prépare à la retenir, mais elle se contente de fixer notre Monokuma avec hargne tandis qu'il commence à lever des doigts.

« Primo, vous vous installez ici et vous vivez bien sagement pour le restant de vos jours ! Ce n'est pas un destin si horrible, promis. D'ailleurs, je pense que rien que les stocks actuels représentent assez pour vous nourrir pendant dix ans, et une armée de robots est toute prête pour vous servir en ce que vous désirez ! Sans voir ni être vus, évidemment, je n'allais pas faire l'affront à mes prédécesseurs de piquer leurs idées de caméras sur pattes... »

Minute. Comment ça il ne va pas nous forcer à tuer ? C'est quoi ce bordel ?!? Pas que je ne m'en réjouisse pas mais on est dans une Tuerie ou... Qu'est-ce que ce Monokuma a derrière la tête, crénom ? Est-ce que c'est un mobile ? Oui, c'en est sans doute un. Mais pourquoi, et comment, il pense que ça va être mis en place ?!?

« Secundo, continue Monokuma, je ne sais pas si vous avez remarqué, mais vous avez parmi vous une Ingénieure ! Si elle parvient à construire un moyen de sortie avec ce que je lui ai laissé dans la cité, je ne vous empêcherai pas ; même si je tiens à vous dire que ce ne sera pas tâche facile de faire fuir seize personnes en un seul hélicoptère... »

Alannah sursaute, et porte immédiatement à ses lèvres un petit collier, qu'elle serre entre ses dents à intervalles réguliers. A côté de moi, le visage de Sachiko n'est plus que surprise et hargne. Elle fixe Monokuma avec une telle colère qu'un moment je me surprends à espérer qu'il ne se consume sur place, mais pas de chance, elle ne dispose visiblement pas du pouvoir bien utile de tuer par les yeux. Dommage, j'ai toujours beaucoup aimé le mythe de Méduse.

« Tertio, si vous parvenez à vous barrer à pied de la cité, je ne vous poursuivrai pas non plus ! Mais pour plusieurs raisons évidentes, ce ne sera pas chose facile, même pour vous, les plus belles œuvres d'art que la Terre ait porté... D'ailleurs, je vous invite à aller au bord de la cité si l'envie vous en prend, car une petite surprise vous y attend ! et quatro...

— Quatro, grommelle Emerens, tu abordes enfin l'option qui te plairait le plus, à savoir la raison pour laquelle on va s'entretuer, hein ? Parce que je me leurre pas, t'es un Monokuma, ton seul but dans la vie c'est voir couler le sang. »

Le sourire de Monokuma prend soudainement des aspects plus cruels.

« Toi, je te conseille de la fermer. Parce qu'au cas où tu n'aurais pas percuté, j'ai tout pouvoir ici. Je suis parfaitement capable de t'exécuter sur-le-champ, et bye-bye l'idole de la jeunesse ! »

D'un seul coup, je sens la tension s'abattre sur le parc, plus lourde qu'une chape de plomb. Les paroles de Monokuma rendent encore plus réelles la menace qui pèse sur nous. Nous sommes seize. Peu importe la liberté qui nous sera donnée, peu importe qu'on puisse s'échapper, il suffit d'un accroc, d'une personne qui refuse de travailler en communauté, pour que le cauchemar commence pour de bon. Le moindre grain de sable ouvrira le portail vers les Enfers. Et celui qui mourra en premier pourrait très bien être celui à qui je m'accroche depuis que nous sommes arrivés dans ce foutu parc.

Emerens pourrait très bien être la première victime de cette horreur.

L'idée me donne envie de vomir, et le regard plein de haine qu'il jette à Monokuma n'arrange vraiment pas la soudaine terreur qui m'étreint. Je lui jette un regard d'avertissement paniqué, mais il ne me regarde même pas, entièrement focalisé sur notre tortionnaire. Ses dents sont serrées, aucun son n'en sort. Merci à tous les dieux qui existent ou non sur cette foutue terre, il se tient tranquille. Laissant donc tout loisir à Monokuma de reprendre son petit discours.

« Calmé, le leader d'opérette ? Très bien, je vais donc pouvoir reprendre ! La quatrième option pour vous échapper de là consiste en une excellente compréhension du fonctionnement de la Cité Perdue, permettez-moi donc de vous faire un petit cours rapide ! »

D'un geste brusque, il tire une sorte de tableau de sa tente, sur lequel est affiché une carte assez simpliste, constituée de six cercles concentriques. Monokuma ne tarde pas à donner un coup de baguette sur le cercle le plus proche du bord, le doigt levé en l'air dans une attitude très professorale.

« Écoutez-moi bien car je ne le dirai qu'une seule fois ! Ce que vous voyez là, c'est une carte simplifiée de la Cité perdue ! Vous, vous êtes là, dit-il en pointant le cercle sous sa baguette, et au centre de la cité, il y a un ascenseur, qui représente vôtre moyen de sortie le plus sûr ! Il mène directement à une série de voitures automatiques qui vous permettront de rejoindre la ville la plus proche et donc d'échapper à la Cité Perdue... Sauf qu'il y a un hic. Et ce hic, vous vous en doutez !

— Laisse-moi deviner, grommelle Sachiko, aigre. Pour franchir les différents cercles, il va falloir qu'on bute quelqu'un ?

— Évidemment. Que serait une performance sans challenge ? Vous avez le choix. Soit vous tuez sans le moindre art et vos camarades atteignent l'ascenseur à six, soit cinq d'entre vous se sacrifient et se suicident, permettant à onze d'entre vous de survivre... Ou bien la situation la plus idéale pour vous ! »

Son sourire s'élargit, dévoilant des dents taillées en pointe particulièrement creepy.

« Mon objectif, c'est de créer l'Art ! Je veux voir des performances artistiques de qualité, des œuvres qui me feront dire que la flamme de la création n'est pas totalement éteinte dans ce monde ! Ce que je veux, c'est voir des meurtres de qualité, impossibles à résoudre même pour le meilleur des détectives, propres à attirer l'œil de Dieu lui-même ! Si bien que je pourrais fort bien être en mesure d'ouvrir quelques cercles supplémentaires si je juge que vous avez suffisamment rendu hommage à la bénédiction qu'est l'Art... »

Ou comment être sûr que le sacrifié mourra de la manière la plus cruelle possible. Je suis blême, au bord de revomir ce que j'ai mangé ce matin, c'est-à-dire assez peu de choses. Le mobile est remarquablement bien pensé ; car je me doute bien que nos moyens de sortie ne sont pas énormes, et vivre à seize reclus, même sans la moindre échéance, finira par, fatalement, nous porter sur les nerfs. Il est impossible qu'on se résigne tous à vivre ici. C'est mort pour que chacun abandonne ses objectifs pour une vie communautaire à seize. Quelqu'un va craquer. Et ce quelqu'un, par esprit communautaire ou simple sadisme, condamnera l'un d'entre nous à une mort atroce.

Je ne peux m'empêcher de serrer très fort les deux mains que je tiens. Sachiko et Emerens sursautent, mais la première se contente de m'accorder un regard inquiet, tandis que le deuxième avance d'un pas, sans me lâcher la main.

« Je vois bien un cinquième moyen, moi. Tu es celui qui nous force à nous entretuer, qu'est-ce qui nous empêche de t'éliminer et te piquer les moyens de sortie ? Cela m'étonnerait beaucoup que tu sois invulnérable, espèce de taré.

— Essaie, sourit Monokuma. Tu n'y arriveras pas. Je suis Monokuma, le marionnettiste de votre destin, celui qui décide qui sera l'Art et qui sera le combustible ! Tu n'as aucun pouvoir sur moi, tu es tout juste un de mes pions !

— Tu te donnes de grands airs, réplique Emerens, glacial, mais dans les faits, tu es très loin d'être Dieu. Les Monokuma sont très loin d'être Dieu. Vous n'êtes tous autant que vous êtes qu'une bande de psychopathes Désespérés qui se contentent d'infliger la mort pour oublier que la vôtre vous guette dans l'abîme de votre esprit. Un Monokuma, ça verse son sang. Et je parle en connaissance de cause. Les dieux ne saignent pas. »

Le silence envahit le parc, ne laissant que l'écho des paroles d'Emerens planer entre nous et Monokuma. Je sens les regards se poser sur nous, enfin, plutôt sur lui, alors que ses mots se fraient un chemin dans mon esprit, en activant bien involontairement les rouages.

Sans doute qu'il a raison. Le meurtre de Monokuma est loin d'être une première dans l'histoire de Danganronpa. Mais celui-ci, bien que faible et malingre, a l'air intouchable. Je ne pourrai évidemment pas le prouver avant une tentative de meurtre mais... Cela m'étonnerait beaucoup qu'après le décès de l'un d'entre eux, les autres n'aient pas pris leurs précautions pour rester en vie... D'ailleurs, il n'a même pas l'air inquiété par la menace à peine voilée d'Emerens. Son sourire est toujours bien présent sur sa face.

« Tu peux essayer de me tuer, minable ! Sacrifie-toi, récupère du sang sur les mains pour une chance infime de sortir, mais à côté des moyens plus sûrs que vous avez d'échapper à mon œuvre d'Art absolue, est-ce que ce n'est pas prendre un énorme risque pour au final vous retrouver enfermés ici ? Je vous laisse la certitude absolue que vous arriverez à vous échapper, et ce avec un minimum de cinq victimes dans le cas où vous en arriveriez à considérer que faire couler le sang est la seule solution ! Ne suis-je pas assez généreux ?!!

— Eh, une minute, s'exclame Seo-jun. La personne qui t'a contactée pour cette foutue horreur, l'instigateur, elle va dire quoi si tu fais ça ?!? C'est pas un peu trop facile ?

— L'instigateur ? Sourit Monokuma. Ne vous préoccupez pas de l'instigateur. Vous vous raccrochez trop à des codes établis, et bien que je puisse vous confirmer que je ne suis pas le seul maître d'Art de cette scène, notre petit théoricien vous dira sans nul doute que ça ne suffit pas pour prouver que c'est l'un d'entre vous ! Pour un peu, il pourrait se trouver bien au chaud chez lui, à observer son œuvre à la télévision... Allez savoir, n'est-ce pas, Laangbroëk ? »

Je mets un peu de temps à comprendre qu'on attend de moi une réponse.

« Il a pas tort, je grommelle, à la fois désabusé et mort de trouille. C'est vrai que dans toutes les Tueries précédentes l'instigateur était parmi les seize sélectionnés, mais ça ne veut pas dire que ça suit le même schéma... Rien ne l'empêche de s'être mis à l'abri, à part des codes de jeu que tout le monde n'a pas à respecter. Et puis ce Monokuma est suffisamment anticonformiste pour décider d'avoir planqué le sien ailleurs. Même s'il est en même temps trop con pour s'en servir de mobile, comme une autre l'avait fait.

— Eh là, un peu de respect, s'exclame ledit Monokuma, une main sur le cœur. Je ne suis pas idiot, je suis original. Réemployer les mêmes mobiles, c'est surfait.

— T'es surtout un beau bâtard ! Je ne peux m'empêcher de lancer. Franchement, les Monokuma, ça a pas mieux à faire que de nous imposer leur petite idéologie contradictoire ? On ne guérit pas le Désespoir en infligeant le Désespoir, au cas où c'est pas clair dans ta petite tête ! »

Je crois que je n'ai jamais aussi vite regretté un élan de colère. Le sourire de Monokuma disparaît aussitôt, et il plonge sa main dans sa poche. Je ne sais pas ce qu'il y cherche, et je ne saurais sans doute jamais puisqu'au moment où son œil blanc se porte sur un point derrière moi, il se crispe et cesse de bouger. Sachiko, à côté de moi, siffle méchamment, mais il ne s'en préoccupe même pas.

« Vous m'avez suffisamment insulté pour aujourd'hui, sales gosses répugnants. Je tire ma révérence, mais avant un petit rappel de règles élémentaires ! Vous vivrez tous ensemble le temps que j'en déciderai, interdiction d'aller chacun de votre côté sinon c'est la punition express ! j'autorise le voisinage mais pas l'isolement, vous êtes prévenus... »

Je me crispe. Donc il nous oblige encore plus à vivre en communauté. Il est à prévoir qu'il a déjà un lieu de vie pour nous seize le temps que la nouba se déclenche, et la promiscuité risque de provoquer des emmerdes... Malgré tout ce qu'il nous dit sur notre liberté d'action, il s'attend donc vraiment à ce qu'on s'entretue. Et agit pour.

« Mis à part ça, pas le droit de faire de meurtres de masse ! C'est pas drôle. Vous connaissez les règles élémentaires des procès de classe, celles qui régissent l'alarme, et cetera, et cetera ! J'en rajouterai pas. Je vous laisse le reste de la journée pour visiter la ville et tenter de repérer des moyens de vous échapper, mais je veux vous voir vous seize au parc ce soir pour que je puisse vous installer dans votre futur lieu de vie ! Et pas de retardataires, aucun vivant ne sera autorisé à sécher ! »

Et sous le regard de tout le monde, il remonte dans sa tente, qui se met à rouler dans le parc en laissant d'énormes traces sur la pelouse, disparaissant derrière les arbres en manquant de renverser Sparrow. Qui regarde passer l'engin diabolique avec une certaine candeur. C'est bien le seul à conserver une telle innocence sur son visage, d'ailleurs. Tous les autres... Tous les autres sont furieux, en pleurs ou le visage tordu par une indicible panique. Et je ne peux les blâmer.

Un peu de temps s'écoule avant qu'Emerens ne brise le silence.

« J'espère que tout le monde est d'accord pour s'organiser et trouver un moyen de sortie. Avec la marge qu'il nous a donné, Monokuma a de grandes chances de ne pas voir se réaliser son petit jeu sanglant. Mais pour ça, il faut tous qu'on coopère. »

Ade hoche vigoureusement la tête avant de chuchoter quelques mots à l'oreille de Flor, sans doute une traduction approximative de ce qu'il vient de se passer. Houshang fait de même avec Ester, et je m'aperçois avec plaisir qu'elle comprend ce qu'il dit. Il parle allemand, visiblement. Ouf.

En regardant un peu, je vois les autres approuver, avec plus ou moins de vigueur. Alannah a un large sourire, au point que son collier à mâcher tombe de sa bouche. Seo-jun hoche la tête, tandis qu'Ansgar semble se détendre un peu. Tout le monde a l'air un tant soit peu d'accord avec ce qu'il est en train de dire, même les plus reclus comme Aldéric ou Flor. Je me ragaillardis un petit peu. Avec un peu de chance, on s'en tirera sans meurtres...

« Ne compte pas là-dessus. »

Sachiko m'a lâché la main. Désormais, elle regarde Emerens avec une froideur bien différente de sa haine habituelle. On dirait qu'elle éprouve pour lui une tout autre sorte de mépris, désormais. Et sa réponse pleine de fiel vient d'écrabouiller mes quelques espoirs sur le gravier du parc sans la moindre pitié.

« Au cas où vous auriez pas remarqué, continue-t-elle dans le silence général, vous êtes tous des tueurs en puissance. Une bande de crétins trop rattachés à l'espoir faux que nous laisse Monokuma pour comprendre l'ampleur du problème dans lequel on vous a balancé. Si vous vous rendez au bord de la cité ? Z'allez être déçus. Si vous comptez sur la petite pour vous fabriquer un hélico ? Franchement, si je vois un moteur en état de marche traîner dans une maison au hasard, je crierai à Dieu. On va tous être forcés de tuer, plus vite on l'acceptera, mieux ça vaudra. Et je compte pas me concentrer sur un truc complètement vain alors qu'il y a plus important à faire. Du genre, vérifier que Monokuma dit vrai avec ses histoires d'instigateur.

— Je te suivais à peu près jusqu'au moment où t'as dit ça, réplique Ade. Certes, se raccrocher à la sortie est une chimère bien loin de la Vérité, mais trouver le MasterMind est encore plus onirique. Comment tu sais qu'il est parmi nous et que Monokuma tente de nous en détourner ? Ou même, que sa mort changera quoi que ce soit à notre situation.

— Je le sais, c'est tout, pauvre tarée. Et je me fous pas mal que tu comprennes ou non. Si je suis ici, c'est pour purger ce monde de toute trace de ce que représentent ces ordures de Monokuma, et les instigateurs ne valent pas mieux ! »

Elle prend une profonde inspiration, avant de tous nous désigner d'un geste de la main.

« Je peux vous assurer, bande de crétins, que je ne trouverai pas le repos avant d'avoir au moins nettoyé cette cité de la foutue crasse du Désespoir ! Et si ça inclut de tous vous buter, je vous assure que j'en ai rien à faire ! De toute façon, vous allez tous crever, et à part Ansgar, y'en a pas un qui est complètement à l'abri de la folie qui ronge les Monokuma ! Vous êtes prévenus, bande de minables ! »

Et c'est sur ce défi bien audacieux qu'elle nous plante là, se dirigeant vers l'extrémité du parc sans un regard pour qui que ce soit. Pas même Ansgar. Qui se contente de soupirer, les deux mains posées sur sa canne.

« C'était à prévoir. Ne vous occupez pas de Sachiko, je saurai lui parler. En attendant, je vais me permettre de prendre les choses en main et de vous répartir vos tâches. Qui seront, je le crains, peu nombreuses. »

Le groupe échange quelques regards, avant de hocher la tête. La petite voix d'Alannah s'élève au-dessus du silence général.

« Dites, madame Kasjasdottir. Vous pensez qu'on va tous mourir ? Que comme Sachiko l'a dit, il n'y a pas d'autre solution... ? »

Ansgar serre ses mains sur sa canne, avant de se diriger vers Alannah, suivie par Seo-jun comme son ombre pourrait le faire. Arrêté.e devant elle, iel ferme un instant les yeux, avant de se baisser légèrement et de lui poser une main sur l'épaule. Son visage est entièrement vide de doutes, et n'exprime pas la moindre peur.

« Écoutez-moi, vous comme tous les autres autour de moi. En tant que cheffe de la Fédération du Nord, je m'engage à ne laisser absolument personne sous ma protection mourir ou tuer. En échange de votre confiance et de votre allégeance, je promets de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour assurer votre protection. Et un.e Kasjasdottir tient toujours ses promesses.

— J'approuve entièrement, sourit Emerens. Je ne doute pas que vous êtes suffisamment efficace, madame Kasjasdottir, mais pour tous ceux qui doutent encore, je vous fais la même promesse. Personne ne mourra ici si je peux l'éviter. »

Je ne sais pas si les beaux discours suffiront à éloigner le début d'une Tuerie. Mais une chose est sûre, je me sens profondément soulagé. Sentir que les autres désirent aussi peu que moi la mort de l'un d'entre nous a quelque chose d'empreint de douceur qui m'apaise autant que possible dans une situation aussi alambiquée.

S'il n'y avait pas les paroles funestes de Sachiko, je me sentirais presque entièrement détendu.

« Ça va aller, Thibs, sourit Emerens en remarquant mon air sans doute encore un peu dubitatif. Tu peux être certain que je ne te laisserai pas crever. Je t'ai pas retrouvé après sept ans pour te perdre encore dans une de ces merdes.

— Content de voir qu'on s'accorde, je grommelle, cachant du mieux que je peux mon sourire qui promet d'être idiot. Et maintenant, ô grand leader, on fait quoi ?

— Je m'en voudrais de laisser la décision à quelqu'un d'autre que la plus compétente ici, pouffe-t-il en se tournant vers Ansgar. Que peut-on faire, madame Kasjasdottir ? »

Ce.tte dernière retourne au centre de la ville.

« Vous allez venir avec moi, toi et Thibault Laangbroëk, pour voir de nos yeux l'extrémité de la ville. Nous irons à cinq, avec Alannah Hayes, afin de pouvoir optimiser notre retour.

— Qui est le dernier ? Demande cette dernière.

— Moi, évidemment. »

C'est Seo-jun qui vient de parler. Je remarque seulement maintenant qu'il est toujours posté à côté d'Ansgar, une expression bien plus sérieuse sur son visage.

« J'ai fait suffisamment de conneries dans mon job comme ça. Vu la situation, il faut que je me reprenne sérieusement en main.

— Quant aux autres, reprend Ansgar, ils sont libres de faire ce qu'ils veulent, mais en restant ici. J'ignore ce que Monokuma fait aux belligérants et je ne tiens pas à le découvrir. J'ai été clair.e ? »

Les autres ne peuvent que hocher la tête, incapable de trouver la moindre réplique ou sans doute bien d'accord avec les décisions d'Ansgar. Alannah se dirige vers nous, et notre groupe de cinq fraîchement constitué se dirige vers la sortie du parc.

Il n'y a aucune trace de Sachiko sur le chemin.

« As-tu repéré l'extrémité de la ville ? Demande Ansgar à Alannah lorsque l'entrée du parc est finalement derrière nous.

— Euh, oui, c'est pas très loin d'ici. Par contre, il y a quelque chose de bizarre avec les signaux des mouches...

— On ferait mieux d'aller voir, soupire Emerens. Histoire de se faire une idée. »

Je hoche la tête. C'est le but, de toute façon. Tout ce que je peux faire, c'est suivre Ansgar pendant qu'iel nous mène vers ledit bord de la ville dans le plus grand silence. De toute façon, personne n'a envie de parler. On est tous collés l'un à l'autre en fonction des limites de chacun et aucune autre communication que par contact est faite.

Finalement, on atteint le bord de la cité. Pour constater à quel point nous sommes dans la merde la plus totale.

« Eh bien, soupire Emerens. Je crois que tout compte fait, ce sera plus compliqué que prévu. »

Il ne croit pas si bien dire. Parce que pour s'échapper à pied, il faudrait considérer une chute dans le vide de plus de deux cents mètres, au-delà des cimes de la jungle amazonienne. Il faudrait considérer survivre même après une chute dans la canopée. Il faudrait trouver la solution pour s'échapper d'une cité suspendue dans les airs, soutenue par je ne sais trop quel moyen.

Et ça, j'ai beau retourner le problème dans tous les sens, c'est impossible.


"Ils découvriront l'Espoir même dans l'abîme le plus sombre, ou se perdront en chemin sans lumière pour les guider" 

Entendu au détour d'un couloir de Hope's Peak

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Et voilà, prologue fini !

Vous savez ce que ça veut dire, cette note d'auteur va servir aux votes pour les FTE !

Mais avant ça comme je suis une personne très fair-play, je vais vous expliquer un peu à quel point vous allez piloter cette Tuerie par vos votes ! :D

Le système de FTE va être un peu particulier puisqu'il ne s'agira pas que de décider de ships. Thibault, en se rapprochant de telles ou telles personnes, va acquérir des expériences particulières et développer certains traits de caractère, un peu dans le cadre du développement de personnage, mais de manière plus blunt puisque compléter les FTE amènera Thibault à comprendre voire partager l'opinion de la personne complétée !

Et ces opinions et traits de caractère vont décider de ses réactions à un évènement très particulier, tant et si bien qu'en fonction de ce que vous votez, le chapitre 6, ou mon dernier chapitre, pourra prendre des tournures très différentes les unes des autres...

Vous pourrez entre autres louper des éléments de lore, des conversations apportant des indices capitaux avec tel ou tel survivant, et décider de la manière dont Thibault va achever cette Tuerie... 

Il y a six fins possibles. A vous de voir laquelle vous voulez, vous n'aurez aucun indice pour sa réalisation. :3

Je vous les expliquerai peut-être une fois la Tuerie finie mais on en est pas encore là alors pour finir sur le système de FTE :

Vous avez cinq votes. Vous pouvez les poser OU VOUS VOULEZ. Vous pouvez même les stacker sur le même perso si ça vous branche.

Les FTE ne réaliseront pas forcément les ships. Le relationnel de Thibs va évoluer à part et vous vous doutez bien que certains ships finiront forcément canon, même sans FTE. J'ai été suffisamment obvious sur eux pour ne pas le faire. D'autres encore ne pourront jamais être canonisés, même si le perso atteint 5 FTE, pour des critères divers et variés. Donc pensez que vous votez pour découvrir la backstory complète du personnage et tenter de débloquer une fin qui vous plairait x)

Le ou les deux premiers persos qui auront le plus de votes auront trois FTE. En fonction de la répartition des votes, les personnages suivants en auront deux ou un. Par contre ne vous arrangez pas entre vous pour voter pour tout le monde parce que je vais me poser une limite de personnages qui auront leurs free-times par chapitre et vous ne l'aurez jamais :) 

Si il y a égalité parfaite, c'est moi qui choisis et ça risque de beaucoup dépendre de mon mood donc je vous déconseille fortement de me laisser la moindre marge :)

Aussi, si je m'aperçois que certains FTE demandés spoilent des parties d'Abyss of Despair que je n'ai pas encore écrites (c'est le cas de ceux d'Ibrahim notamment) je mettrai la Tuerie en pause avant ce FTE. A votre charge d'aller lire Abyss of Despair jusqu'à ce que le point spoil soit couvert-

Ah, et, détail qui n'a rien à voir mais je tiens à le préciser : Le chapitre 6 de The Art of Creating Hope se passera forcément après celui d'Abyss of Despair en terme d'écriture. Peu importe au terme de quelle Tuerie j'arrive en premier.

Bref ! Les votes, maintenant :


Ade Okafor, Ultime Archéologue

Alannah Hayes, Ultime Ingénieure en Robotique

Aldéric Lapointe-Chauvin, Ultime Couturier

Ansgar Kasjasdottir, Ultime Dictateurice

Emerens Van Heel, Ultime Ecrivain de Romance

Ester Koppel, Ultime Dentiste

Flor Marisol Fernandez, Ultime Forgeronne

Houshang Cyrus Yazdgard bint Sassan, Ultime Danseur

Ibrahim Nassaoui, Ultime Soldat

Moanaura X, Ultime Capitaine

Nako Moriyama, Ultime Game Designer

Ruben Andersen, Ultime Joaïllier

Sachiko Kimura, Ultime Chanceuse

Seo-jun Yoon, Ultime Garde du Corps

Sparrow Davies, Ultime Vétérinaire


J'ai hâte de voir pour qui vous allez voter :D


Un récapitulatif des personnages arrive dans la partie suivante, pour ceux qui veulent attendre avant de voter.

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