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Interrogating in progress (day two)

J'aurais bien aimé avoir un peu de temps pour me remettre de mes émotions et de la quantité d'informations que la simple présence de Louna Asin-Orduña implique pour le groupe comme pour certains individus.

Sauf que je n'ai pas cette chance. Puisqu'au moment où je ressors de la planque de l'organisateur, Seo-jun me tombe presque quasiment dessus, le stress apparent sur son visage.

« Putain, enfin ! Il est plus de huit heures, je commençais à croire que tu t'étais fait tuer !

— Et t'es pas venu voir ? je réplique, mi railleur mi aigre. Paye ta protection rapprochée... »

Seo-jun grimace.

« Ça va, pas la peine d'en rajouter là-dessus, je finis par comprendre. Mais peu importe, j'suis content de te voir en vie. T'as appris des trucs, alors ? »

... Ouais, presque trop, j'en ai bien peur.

Mais je sais pas trop comment faire un résumé à Seo-jun. Ce serait bien trop long, et on a le procès pour ça, de toute façon. Tout ce que je sais... Tout ce que je sais, c'est que j'ai beaucoup trop de pistes, et en même temps, pas assez. Et que vu qu'il est huit heures du soir... Je crois que je ne vais pas faire grand-chose de plus que l'interrogatoire et déverrouiller les fichiers sur le Monodossier administrateur.

Du coup, à la place, je me contente de soupirer.

« Ouais, quelques trucs. On peut passer aux choses sérieuses, maintenant ? Direction ta chambre.

— Je ferais bien une blague sur la question mais je ne suis pas Emerens, pouffe Seo-jun. Allez, viens. On va se poser. »

... Merci pour l'absence de blagues, en effet. Surtout qu'au vu de ton intonation très peu convaincue, je crois que tu n'y aurais même pas cru toi-même, à ta blague.

Personne n'est d'humeur à faire des douces plaisanteries.

Seo-jun me guide jusqu'à sa chambre, et prend place sur son lit le temps que je m'installe sur sa chaise de bureau. Ce n'est qu'une fois que je me suis posé qu'il me balance un paquet de biscuits, qui m'atterrit droit sur les genoux.

« Tiens, mec, salaire de l'enquêteur. Je crois que t'as pas des masses bouffé, aujourd'hui...

— Nan, en effet, je grommelle alors que mon estomac se rappelle à ma présence d'un grondement sonore. Merci. »

Je m'empresse d'avaler un cookie tandis que Seo-jun se cale sur son lit.

« Alors ? Tu voulais me poser des questions sur quoi ? »

Je réfléchis. Quelques secondes.

« Sur tes liens avec un Désespéré notoire. »

J'ai eu le temps de fouiller les archives, en sortant de la salle de diffusion. Par pure curiosité, je suis allée chercher celles de Sharon et Kichiro. Je n'ai pas trouvé les premières, ou plutôt son classeur était entièrement vide, à l'exception d'une note disant « sujet extrêmement sensible, faire très attention à son développement » ...

Par contre, Kichiro, tout y était. Et j'ai pu voir absolument tout de sa vie. Dont un certain nombre de névroses et autres problèmes mentaux qui ont fini, dans la Tuerie du Donjon du Désespoir, par se transformer, en... Eh bien, en Désespoir.

Seo-jun se rembrunit.

« Kichiro, hein.

— Ouais. Au risque de te décevoir, je risque de te poser pas mal de questions sur lui et sur votre relation. Le mec n'était pas n'importe qui, et tu n'es pas n'importe qui non plus, Seo-jun. »

Il hausse les épaules.

« J'aime pas ça, mais je comprends pourquoi. Du coup, vas-y, pose tes questions. On commence par quoi ?

— Un truc facile, pour commencer. Tu savais quoi de lui ? »

Il pousse un profond soupir.

« C'est une très bonne question. Parfois, j'ai l'impression d'être celui qui le connaissait le mieux, et parfois j'avais l'impression de ne rien savoir.

— Il était si mystérieux que ça ? »

Seo-jun a un petit rire.

« Oh, oui, pas mal. Et je crois que ce n'était absolument pas volontaire. Il était juste... Atrocement socialement inepte, tu vois ? Il savait pas parler aux gens. Je crois que ça s'est un peu amélioré quand il m'a pris à son service, mais c'est tout. Sinon, il ne parlait jamais de lui-même, ou même normalement, avec des gens. On était tous... Ses relations de travail. »

Ouais, jusque-là, ça colle avec ce que je sais du personnage. Pas aimable, hautain, froid, distant. Le simple fait qu'il ait engagé quelqu'un comme Seo-jun est déjà assez exceptionnel pour être noté.

Mais Kichiro n'était pas juste un gars hautain. Kichiro était le premier de la Tuerie des Abysses à avoir plongé dans le Désespoir. Et ça, ce n'est pas anodin, même en comptant l'organisateur.

Son cas à elle est extrêmement complexe.

Je pince les lèvres.

« Rien d'autre, vraiment ? Tu voyais pas... Comment il était, une fois seul, par exemple ? »

Seo-jun soupire.

« Oh, si. Il faisait des crises de panique, était pathologiquement paranoïaque, et parfois irrationnel. Mais quand il pouvait se détendre un peu, il était, bah... Détendu. Je voyais bien qu'il allait pas bien, hein. Je veux dire, entre lui et Emerens, je crois que je les attire. Mais j'ai jamais senti son début de Désespoir. C'est quand Reina me l'a dit que... »

Il serre les dents.

« ... Enfin bref. Du coup, voilà comment je l'ai connu. Mais au-delà de tous ses problèmes, c'était un mec bien. Juré. Dès le début, même alors que personne ne croyait Wen Xiang... Il s'est impliqué dans les recherches sur le Désespoir. Je crois que ça a été l'un des pionniers, avec Takeda.

— Tout le monde peut faire des recherches sur le Désespoir, je grimace. Emerens en a fait, avec toi et Sharon de ce que je sais. Ça ne fait pas d'eux des gens ayant découvert des trucs extraordinaires.

— Mais Kichiro, si. »

Seo-jun se redresse sur ses coudes, les sourcils froncés. Les yeux fixés sur la canne entre mes doigts.

« Il a été le premier à découvrir que... Le Désespoir n'était pas qu'une simple maladie mentale. En tout cas, pas comme la décrivait Takeda. Il s'est rendu compte qu'un des points communs à presque tous les Désespérés avérés, c'était cette sensation de vide qui les habitait. De vide... Vertigineux. »

Je grimace.

Une conversation avec Sachiko me revient en mémoire.

« Ce vide... Qu'ils cherchent à combler de toutes les manières, pas vrai ?

— Plus ou moins, répond Seo-jun. Selon Kichiro, l'état le plus proche du Désespoir, c'était l'ennui. Il pensait que tous les Désespérés devaient s'ennuyer plus ou moins. Sauf que certains des Monokuma et des organisateurs nous ont prouvé le contraire... Sans compter Kichiro lui-même. Du coup, je pense que c'est plus compliqué que ça. »

Hmmm. Ouais, c'est vrai que je peux citer pas mal de contre-exemples, de gens Désespérés avérés, qui sont tombés pendant leur Tuerie ou avant. Sans avoir jamais ressenti cet ennui, fléau de l'Ultime Juge.

Anthony Hugghes. La peur de mourir. Ambre Caroline Stahlkorper. Le désir de vengeance. Shô Watanabe. La peur pour ses proches.

L'Impératrice. Le complexe de Dieu.

Aldéric. La pression sociale.

Ruben. Le stress.

Ade. La perte de repères.

Ibrahim.

Le désir de protection.

Et Kichiro lui-même, qui a chuté entre sa paranoïa et son amour incestueux, interdit pour de bonnes raisons, par la loi autant que par lui-même.

Seo-jun se met à regarder le plafond. Visiblement, il est perdu dans ses pensées. Je ne peux que le comprendre.

Je me cale plus confortablement dans la chaise de bureau. Je suis loin d'en avoir fini avec lui.

« Du coup, t'avais accès à ses recherches ?

— Yep yep. Enfin, il m'en parlait, j'ai jamais vu ses papiers. Il paraît que maintenant, c'est Goto qui les a. Je les lui demanderai peut-être.

— Elles risquent d'être un peu out of date, si tu veux mon avis, » je ne peux m'empêcher de ricaner.

Seo-jun hausse les épaules.

« Au moins, je pourrai voir ce qui le passionnait autant.

... Mouaif. Si tu veux, mon gars.

« Enfin bref. Tu savais qu'il avait été impliqué dans le Projet Renaissance ? »

Seo-jun relève la tête. Sur son visage, la surprise totale que je m'attendais à trouver.

« Je... Non. Comment ça ?!?

— C'était dans son dossier, je soupire. Apparemment, son paternel voulait l'intégrer aux installations, à un moment, avant de se faire exécuter par Haruko. Du coup, il avait fait quelques recherches en parallèle dessus. Pour ça qu'il a été nommé en 2016, d'ailleurs, et pas en même temps que Saki.

— ... Putain de merde. Non, je savais pas... »

M'étonne pas, vous me direz. Le projet Renaissance a pris fin en 2015, peu avant l'ouverture d'Hope's Peak. Seo-jun a pris son poste en 2017. Qu'il sache aurait sans doute été plus étonnant. Ou même qu'il me le dise.

Parce que rien ne l'empêche de mentir, et je ne peux pas l'acculer tout seul.

Le Garde du corps Ultime, ou plutôt ex-Garde du Corps Ultime, a une fort vilaine grimace.

« ... Bordel... Plus ça va, et plus je me rends compte qu'il me cachait vraiment des choses.

— Normal venant d'un gars comme Kichiro, je soupire. Quand tu t'enfermes dans ta solitude, le Désespoir vient frapper à ta porte. Mais tu es certain qu'il... Ne l'était pas, à Hope's Peak ?

— Je ne suis certain de rien, soupire Seo-jun. En tout cas, si c'est contagieux, c'est pas comme ça que j'aurais pu le choper, au contraire. Je crois même que je le tirais vers le haut. Ou alors, c'est ce que j'espère. C'est apprendre sa mort, surtout, qui m'a... »

Il pousse un profond soupir, et détourne le regard.

De mon côté, je serre les dents.

Il vient lui-même de m'avouer une possible raison pour chuter.

« Ça a été ? S'en relever, je veux dire. »

Il ferme les yeux.

« Je sais pas trop, Thib. Au moins, j'étais pas tout seul, j'ai envie de dire. Il y avait Emerens, et Reina, aussi, un peu. J'avais encore des camarades qui comprenaient ce que je vivais. La fin de l'année a été super dure... Mais je crois que j'ai réussi à encaisser grâce à eux.

— Sachant qu'Emerens n'allait lui-même pas très bien... ça m'étonne qu'il ait réussi à t'aider.

— Emerens préfère aider les autres que s'aider lui-même, grimace Seo-jun, un peu amer. Il a vraiment fait tout son possible pour me distraire alors que lui-même venait de perdre Hina, et même avant quand on s'inquiétait pour nos camarades... Et il faisait pas ça qu'avec moi, hein. Mais les résultats sont les mêmes. Je m'en suis plutôt bien tiré jusqu'à aujourd'hui, la preuve, je suis toujours en vie. »

Oui, et je n'ai aucun moyen de savoir si le fait que tu tiennes le choc est la vérité vraie ou une façade du Désespoir, mon vieux. C'est pour ça que je creuse toutes les failles.

Beaucoup d'organisateurs arrivent à résister parce qu'ils sont déjà au fond du trou et que rien ne leur procure plus de plaisir que d'observer.

Et pas seulement les organisateurs.

Les Monokuma, aussi.

Je pousse un profond soupir.

« Je vois. Par contre, question. A Hope's Peak, t'étais proche des gens comment ? »

Il se tourne vers moi, déjà un poil plus enjoué.

« A Hope's Peak... En vrai, j'avais quelques amis, quand même. Masayuki, Michiru, Scott... Hina, Ibrahim... Et, bon, Emerens, évidemment, qui m'a bien aidé à m'intégrer, sans doute le meilleur ami que j'aurais pu avoir. Lui répète pas, hein, il pouffe, mais j'crois qu'à un moment je pensais même lui crush un peu dessus.

— Je promets rien, je ricane. Mais du coup, t'as pu rencontrer plein d'Ultimes, non ?

— Ouaip.

— Il en est quoi de Louna Asin-Orduña ? »

... Allez hop, Thibault, les pieds dans le plat. J'espère ne pas avoir été trop évident dans ma question.

Mais Seo-jun, si elle lui paraît incongrue, il n'en montre rien. Il se contente de hausser un sourcil.

« Louna. Tu veux dire, la copine d'Emerens ?

— Elle-même. Il paraît qu'elle était au Japon depuis deux ans, du coup, je me posais la question. Tu l'as déjà rencontrée ? »

Je marche un peu sur des œufs, là. J'essaie de cacher, du mieux que je peux, le fait que j'ai appris que Louna cachait son, ou plutôt ses titres. Visiblement, à Emerens également, vu que ce dernier n'était pas au courant de son titre...

... Ou me le cachait aussi.

Mais la réponse de Seo-jun m'apprendra autant d'informations sur sa relation avec elle que sur ce que pouvait me cacher, ou non, Emerens.

Seo-jun se contente d'ailleurs de hausser les épaules.

« Oui, bien sûr. Elle est rentrée à l'école en même temps que moi, mais pas dans notre classe. Je crois qu'elle sortait déjà avec Emerens, à l'époque... Elle était là quand Reina est venue, et puis, je crois qu'elle allait à la Réserve. Elle avait pas de titre à ma connaissance. Mais ça ne l'empêchait pas de se mêler très facilement aux Ultimes... Emerens l'aidait souvent à s'échapper de la Réserve, elle et Thal, d'ailleurs. En 2018, ils faisaient très fréquemment des jeux de rôle avec Héloïse Delaporte, notre Ultime Maître de Jeu. »

... Je vois.

Donc, si Seo-jun ne m'a pas menti, et vu que ça correspond plutôt bien avec mes infos et celles d'Emerens, je peux considérer qu'il n'a pas menti, Louna ne faisait pas que cacher son titre, elle cachait aussi son statut d'Ultime. Intégrer la Réserve est un bon moyen de le faire, et j'imagine qu'ils lui ont permis histoire qu'elle puisse se planquer, tout en nous observant.

Et elle est rentrée à l'école en même temps qu'Emerens et Seo-jun.

Donc, elle a passé deux ans à leur dissimuler qu'elle était en cheville avec les Monokuma.

Je sais pas si je dois être dégoûté ou admirer sa détermination à garder un secret même de l'homme avec qui elle vivait.

Surtout dégoûté, on va dire.

« Okay je vois. Dernière question, Seo-jun...

— Hm ?

— Ta lettre. Tu l'as reçue comment ? »

Il fait la moue.

« Bah, par la poste. Pourquoi ? »

Je pince les lèvres.

« Pour rien. Merci. »


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