Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Interrogating in progress (day three)

Je ne m'attendais pas à ce qu'Emerens simplement assis sur sa chaise de bureau, en train d'écrire un truc sur des feuilles volantes, me fasse un tel coup au cœur.

Pourtant, rien que de le voir pousser un petit soupir avant de reposer ses feuilles, les yeux cernés, me déchire en deux.

Pas le temps, ni l'occasion de m'annoncer. Tout ce que j'arrive à faire, c'est me jeter dans ses bras, et l'étreindre le plus fort possible. Retenant, de toutes mes forces, les larmes qui me piquent les yeux.

Emerens hausse un sourcil surpris.

« Ouh là. Ça va, Thibs ? »

Je n'arrive même pas à lui répondre.

Sans doute parce que je sais que si j'ouvre la bouche, je vais me mettre à chialer.

En guise de seule réponse, je me serre encore davantage contre lui. Et lui, visiblement conscient qu'il n'obtiendra rien d'autre pour le moment, se contente d'enrouler ses bras autour de ma taille, avant de me hisser sur ses genoux.

Sa main vient, doucement, caler ma tête contre son épaule, alors que son pouce me caresse délicatement le bas du crâne.

Je l'aime.

Putain, je l'aime. Tellement, tellement fort.

Tellement fort que je n'arriverai sans doute même pas à l'interroger correctement. Tellement fort que me rappeler pourquoi je dois lui poser des questions me donne envie de hurler. Parce que c'est me rappeler que même si je l'aime, même si je l'ai aimé, je n'ai pas été là au pire moment.

La Tragédie. La fameuse Tragédie de Saint-Cyr, qui me poursuit depuis la première fois que je l'ai entendu en parler, loin, très loin dans le cercle 6. Dont Flor avait réussi à récupérer des informations je ne sais trop comment juste avant de mourir. La Tragédie dont je viens enfin de connaître les tenants et les aboutissants.

Et putain j'étais mieux sans savoir.

Un sanglot que je ne peux retenir m'échappe, et je serre sa taille comme si nos vies en dépendaient. Ce qui est peut-être le cas, tout compte fait.

Si Emerens se demande bien ce qu'il me prend, il n'en montre rien. Il se contente de me bercer tout doucement, sa joue contre mon crâne, alors qu'un murmure rassurant fait vibrer ses cordes vocales contre ma propre joue. Et je ne peux m'empêcher de penser que c'est encore moi qui doit être rassuré.

Putain de merde.

Je serre les poings sur sa chemise. Emerens, de son côté, a un petit rire.

« Eh bien eh bien. Je m'attendais pas à une telle décharge d'affection.

— ... Ta gueule. »

Le rire se fait plus franc.

« Ah, là, c'est déjà plus ce que je connais. »

Je bougonne dans son épaule, mais la plaisanterie me permet néanmoins de me décaler de lui en ayant un peu moins envie de pleurer. Même si je dois avoir une sacrée sale gueule. Ce dont il se rend compte, d'ailleurs, vu que son pouce effleure doucement mes paupières inférieures.

« Quelque chose ne va pas, Thibs ? »

Je fais la grimace. Je peux pas lui dire ça comme ça, mais... D'un autre côté... Je vais être obligé de l'interroger. C'est pour ça que je suis là. Je peux pas me permettre... Je peux pas me permettre de me laisser guider par un biais. Même si c'est surtout pour lui que je fais ça.

Alors, à la place, je me contente de soupirer.

« ... La Tragédie. »

Son sourire disparaît aussitôt.

Il a compris.

Je ne me décale pas de ses genoux, néanmoins. Pas encore. Je me contente de profiter de ma présence pour serrer ses épaules entre mes doigts, essayant de lui apporter le réconfort que je peux. Evitant, au maximum, de regarder ses manchons.

Quelques secondes de silence s'écoulent avant qu'Emerens ne pousse un profond soupir.

« ... Je vois. »

Il serre les dents.

« ... Si je peux te demander... Qu'est-ce que tu sais de cette fameuse Tragédie ? »

Son regard ne croise même pas le mien. C'est à peine, d'ailleurs, si son étreinte se renforce.

Le silence est de plus en plus lourd.

« ... Beaucoup de choses, je soupire. Les morts. Les blessés. L'état psychologique grave des élèves. Le fait que ce soit considéré comme... La première étude du Désespoir sur les masses.

— C'est déjà beaucoup, en effet. »

Emerens hausse les épaules. Son regard est de plus en plus vide, pourtant, il ne me lâche pas. Tant mieux. Parce que je ne vais pas pouvoir réussir à bouger avant un bon moment.

Je ne veux pas le lâcher.

Pas maintenant.

Plus jamais.

Le silence se réinstalle de nouveau. De longues, très longues minutes. Longues minutes pendant lesquelles mon cœur est tellement lourd que je crains qu'il ne lâche. Longues minutes qui me font monter les larmes aux yeux alors qu'Emerens reste assis sur sa chaise, et que sa main sur ma joue me fait l'effet de la seule ancre vers ce monde.

Longues minutes de silence qui sont rompues par un autre de ses soupirs.

« J'imagine que tu vas me poser des questions là-dessus.

— ... Ouais. J'en ai vraiment aucune envie, mais...

— C'est nécessaire. Je sais. »

Il sourit. Un sourire tellement, tellement vide, tellement triste, que je peine à le percevoir comme tel.

« Ne t'arrête pas à ce genre de considérations, Thibs, me dit-il, tout doucement. Considère-moi comme n'importe quel suspect. C'est la seule manière pour toi de... D'y arriver. Un biais ne t'aidera pas, crois-moi.

— Tu crois que c'est facile, je grommelle, retenant encore mes larmes. Tu crois que j'ai envie de te... De te considérer comme un suspect, Emerens ? Merde, l'idée de te perdre me donne envie de crever, alors, t'imaginer à... à l'origine de tout ça...

— Il faut, mon cœur, il faut. Toutes les éventualités sont possibles, pas vrai ? »

Je grimace.

« ... Je sais pas. J'ai envie de suspecter... J'ai envie de suspecter personne, putain. En plus, ce que j'ai découvert... C'est pas très engageant pour savoir si oui ou non il y a un MasterMind parmi nous. Je sais trop de trucs, et en même temps je ne sais rien, et...

— Shhhhht. Concentre-toi. On est presque au bout, Thibs, il sourit, rassurant. C'est bientôt fini. On va en discuter ensemble, okay ? On va trouver une solution ensemble. »

Il me pince la joue, en douceur.

« Je ne serais sans doute pas capable de te parler de... De ce que j'ai vécu là-bas. Mais j'essaierai, au maximum, de répondre à tes questions. Sans crise. D'accord ? »

Je serre les dents.

« ... D'accord. »

Mes questions. Oui. Je dois me concentrer. Je dois regarder Emerens et voir un potentiel suspect, et pas mon meilleur ami, pas la personne que j'aime le plus au monde, pas le gars qui s'est tiré des Enfers alors que je ne faisais rien et qui en garde de sérieuses séquelles sans que je puisse ne serait-ce que l'aider.

Allez, Thibault. Tu peux y arriver.

« ... C'était vraiment... Le Désespoir ? »

Ça m'arrache la gorge. Ça m'arrache la gorge, putain, alors que ce n'est même pas la pire des questions que j'ai en tête. En tout cas, c'est peut-être la pire des questions que je pourrais poser.

Il hoche la tête.

« J'en suis sûr. Pas pour tout le monde, hein, je ne pense pas qu'il y ait eu beaucoup de génies outre Willy et moi. Mais oui, tout est parti d'un Désespéré. Je ne vois pas d'autre explication.

— ... Un Désespéré dont le Désespoir s'est répandu à tout le monde.

— Plus ou moins. Après, je ne sais pas si les personnes non-génies ont subi le même Désespoir que les génies, ou si ça a simplement déclenché une très mauvaise phase de leur dépression. C'était... très confus. »

Ouais, cela ne me surprend pas. Il va pas chercher à creuser trop loin dans, genre, un putain de suicide de masse. Surtout à treize ans alors que lui-même n'allait vraiment pas bien.

Et quand je dis pas bien, c'est genre...

« ... Tu penses que le Désespoir t'as affecté aussi ? »

Il hausse les épaules.

« Probablement... Après, comme tu peux le voir, je m'en tire assez bien, pour quelqu'un au cœur de soi-disant le premier évènement en lien avec le Désespoir des masses. »

Ouais, effectivement. Tu t'en tires plutôt bien pour quelqu'un dont la propension au Désespoir est tellement élevée qu'on la tient sous surveillance, pas vrai ?

Mais d'un autre côté, c'est déjà un miracle qu'il s'en soit tiré sans être tombé. Parce que ce genre de point de non-retour... C'est celui qui fait déclencher des Tueries.

C'est donc pour ça qu'il déteste autant le Désespoir. Parce qu'il l'a vu de ses propres yeux. Bien plus qu'en assistant à une Tuerie, bien plus qu'en écoutant les survivants, non, en vivant la douleur de ceux qui le répandent.

Je pince les lèvres.

« ... On va dire ça comme ça. Comment t'as fait pour t'en sortir ? »

Nouveau haussement d'épaules.

« Mon émancipation, pour commencer. Pas d'obligation de retourner à Saint-Cyr, et je pouvais enfin laisser mes géniteurs derrière moi. Et puis, comme mon livre est passé en maison d'édition, j'ai pu vivre correctement et payer mes soins psychiatriques. Ensuite... J'ai rencontré Louna. Puis, j'ai retrouvé Sharon. Ça m'a plus ou moins aidé à remonter la pente. »

... Louna...

... Merde, Louna.

Il sait toujours pas que c'est elle qui est derrière tout ça, putain !

Et je... Et c'est pas moi qui réussirait à lui dire, je crois. Je veux pas imaginer ce qu'il se passerait si je lui disais, en plein milieu d'une conversation extrêmement vulnérable, que sa copine est celle qui l'a foutu là-dedans, qui l'a envoyé au bord du Désespoir.

Qu'est-ce qu'il se passerait ?

C'est lâche, putain. C'est tellement lâche de ma part de lui cacher ça. Il va fatalement le découvrir, hein, et ça risque de lui faire encore plus de mal que maintenant. Sauf que je peux pas.

Je peux pas lui dire.

Chouette ami que je fais, pas vrai ?

Mes poings se serrent sur ses épaules. Lui arrachant une légère grimace.

« Ouille. Quelque chose ne va pas, Thibs ? »

...

Je peux pas lui dire.

Je peux pas.

« ... Non. Rien. Continue. Ça a été, à Hope's Peak ? »

Il serre les dents.

« Oui et non. D'un côté, l'école était très libertaire quand j'y suis rentré, et voir des gens de mon âge m'a beaucoup aidé à remonter la pente. Et puis, Sharon. De l'autre... »

Ses yeux se teintent d'orage.

« Je suis pas con, Thibs. Je savais très bien ce qu'il se passait, ce pourquoi cette école avait ouvert. J'avais lu Danganronpa peu avant de recevoir officiellement mon titre. Juste après sa sortie. C'était largement suffisant pour piger l'horreur qu'il y avait derrière ce foutu établissement. »

Un soupir lui échappe alors que sa main se serre sur ma joue.

« J'ai fait le con pendant deux ans, à espérer ne pas me faire prendre. J'ai supporté des inepties type Nicomaque Papoulos, le genre de gars qui ose expliquer pourquoi les Tueries sont salutaires à notre société sans un battement de cils. J'ai vu quatre Tueries se faire, et les participants de l'une d'entre elles ont été capturés en plein milieu de l'école. Ça m'a foutu la haine, tu n'imagines pas à quel point. Je voulais que cela cesse. »

Il serre les dents.

« J'étais prêt à n'importe quoi pour que cela cesse. »

Mon cœur se serre devant son expression hantée.

— Sauf qu'on s'en est rendus compte tous les deux ici, je grimace. Ça va pas cesser. En tout cas, c'est pas un Ultime seul qui va y arriver.

— Non. Clairement. Je le vois bien, maintenant. Mais quand on ne sait pas ce que c'est, on fait le con. On fait ses recherches dans son coin en essayant d'attirer l'attention sur tout autre chose, on essaye de monter des plans qui ne marcheront jamais. On cherche comment porter un coup aux Monokuma. Ma volonté de tuer l'Artiste... Ne date pas d'hier, Thibs. »

Un léger sourire ironique se dessine sur mes lèvres.

« T'en parlais pas déjà à son arrivée ? »

Heureusement pour moi, il me rend mon ricanement.

« Si. Et regarde un peu où ça m'a mené... Enfin, tu as raison sur un point, avec ton histoire de procès. »

Son sourire disparaît.

« C'est la dernière chance qu'on ait de tuer Monokuma. Et quoi qu'il s'y passe, je compte bien la prendre. »


Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro