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Epilogue : For you, my last confession


Voilà bien deux semaines que je n'ai pas quitté ma chambre.

Pas qu'on ne me fasse pas de l'œil pour que je sorte, évidemment. Seo-jun et Moanaura viennent très régulièrement me voi. Ils essaient de me changer les idées, chacun à leur manière. Comme ils disent.

Et puis il y a Reina, qui vient parler de temps à autre. Ou Wen Xiang. Ou les deux.

Elles parlent, et moi je les écoute. Ou pas. Voire pas du tout. J'ai pas forcément envie d'écouter. Ça me fait pas du bien. Parfois si. Parfois non. Mais qu'est-ce que vous voulez dire à deux femmes qui ont vécu les mêmes expériences que moi ? Voire bien plus, dans le cas de Wen Xiang.

Elles s'invitent dans ma chambre malgré la porte fermée à clé. Je suis sûr que c'est ce maudit Kagari qui leur a filé un double. Je devrais m'énerver, évidemment. Je me serais énervé. Normalement.

Mais je ne dis rien.

Alors elles continuent.

C'est pour ça qu'aujourd'hui, quand la porte s'ouvre, je ne cherche même pas à savoir qui c'est. De toute façon, qui a envie de me voir... Moi, j'ai pas envie de les voir. J'ai juste envie qu'on me laisse m'embourber tranquille. Tes dernières volontés, quelles qu'elles soient, tu peux te les fourrer dans les profondeurs de ton cul.

Enfin. Si t'as encore un trou de balle pour les y mettre, là, où t'es.

« J'suis pas d'humeur, Satou, je grogne, sans relever la tête de ma console. Va voir un autre pauvre malheureux traumatisé, je suis sûr t'en as des tas.

— Ce n'est pas Reina, Thibault. »

Je connais cette voix. Je la connais, et je la hais. Du plus profond de mon âme. Mais je n'ai pas la force de m'énerver. Je me contente de redresser la tête et d'adresser à Louna Asin-Orduña le regard le plus haineux qu'il me soit possible de lui offrir.

Elle a beaucoup changé depuis la fois où je l'ai vue, au sommet de son arrogance, sur la tribune du procès. Sa tenue noire, blanche et rouge, trop assimilable à Monokuma, a laissé place à un pull trop large et un pantalon souple, et ses cheveux habituellement superbement coiffés retombent en mèches grasses et pathétiques sur ses épaules. Elle n'a même plus sa tresse. Je soupçonne que ce soit une extension qu'elle s'est coupée. Personne n'a de cheveux aussi longs.

Et puis, ses cernes sont encore plus gros que les miens. Tant mieux pour moi. Mais bizarrement, ça ne me rend même pas heureux.

Ça devrait.

« Qu'est-ce que tu fais là, Asin-Orduña. Je pensais pas que Kagari te donnait le droit de bouger de ta chambre ?

— Il ne m'en donne pas le droit, grommelle l'ex-MasterMind en levant son poignet, sur lequel brille un bracelet étrange. Je ne suis pas censée avoir le droit de sortir du palais, ou même d'accéder à des zones sensibles, malgré cette permission exceptionnelle de sortie. Et je ne suis là que parce que votre roi y a consenti. »

Je lève les yeux au ciel. Aussi importante que soit cette meuf dans la lutte contre les Monokuma, au moins je vois que Kagari n'est pas complètement con au point de la laisser se balader sans rien dire. Par contre, je me demande bien ce qu'elle a négocié pour atterrir dans rien de moins que ma chambre. Cette connasse est à l'origine de tous mes problèmes, merde, il peut comprendre ça ?!

Bon, ce n'est pas tout à fait vrai. Mais quelque part, je crois que l'accuser elle me fait un certain bien. Parce qu'elle, au moins, est encore là.

Elle croise les bras en voyant mon hostilité.

« Écoute, Thibault. Je sais ce que tu penses de moi et je ne suis pas là pour te faire une plaidoirie. Il s'en est chargé. Je dois juste te donner un truc.

— Je veux rien recevoir de toi.

— Légitime. Mais ça ne vient pas de moi. »

Elle fouille dans la poche de son survêtement, avant de me tendre sans mot dire une lettre cachetée. Mon nom est inscrit sur l'enveloppe. Dans une écriture que je reconnais immédiatement.

Je me recule aussitôt.

« Éloigne cette merde de moi !

— Thibault...

Non !!!! Je veux pas t'entendre, sale connasse, je hurle, sans doute pour la première fois depuis deux semaines. Je ne veux pas de ça, tu m'entends ?! Je ne veux rien de toi, ou même de lui, ou aucune de vos conneries de tarés ! Éloigne ça de moi, tu m'entends ?!

— Non. C'est toi qui vas m'écouter. »

Elle s'avance vers mon lit, ignorant mon second mouvement de recul alors qu'elle me tend de nouveau la lettre.

« Toi et moi, je veux qu'on soit clairs. Tu me hais, et j'en suis bien consciente. Je ne t'aime pas beaucoup non plus. Mais si tu es encore en vie aujourd'hui, c'est parce qu'il me l'a demandé. »

Elle colle la lettre à mon torse, d'un geste presque rageur. Pendant que je la regarde. Et que je me demande encore pourquoi je ne l'ai pas encore frappée.

" Alors je me fous pas mal de ce que tu comptes faire après ou de ce que tu penses de moi, elle siffle, mais tu vas lire cette lettre, même si c'est la dernière chose que je dois faire dans ma putain de vie. Parce que ce sont les derniers mots de lui qu'il me reste et que contrairement à certains, j'honore les dernières volontés des gens. J'ai été suffisamment claire ?! »

Ouais. Ouais. C'est ça.

Claire comme le cristal, connasse. Même si je ne veux toujours pas lire ta lettre à la con. Je ne veux pas t'entendre, je ne veux même pas me rappeler que tu existes. Mais je fais rien. Je crie même pas.

Je pourrais. Mais je crois que quelque part, j'en ai pas envie. Je crois qu'elle ne sortira pas de ma chambre sans que j'aie lu cette lettre. Et je crois que je le sais parce que c'est la première fois, de toutes celles où je l'ai vue, que je la vois en train de pleurer.

Alors je tends la main. Et je la prends.

« Ne va pas croire, je grogne, que c'est un geste de réconciliation.

— Parfait. Fais ce que tu veux, je m'en fiche. Les seules personnes un tant soit peu importantes pour moi sont mortes où me haïssent. Rajouter celui pour qui j'ai dû en sacrifier une ne sera qu'une ombre de plus au tableau.

— J'veux pas savoir ta vie de merde. C'est ta faute.

— Oui. Qu'est-ce que ça change ? »

Et elle sort, en me laissant avec cette foutue lettre entre les doigts.

J'ai envie de la jeter par la fenêtre. De la chiffonner, de la brûler, tout ce que vous voudrez. Je suis sûr que ce serait vraiment cathartique, et que tous les autres résidents qui ne seraient pas cette gigantesque connasse m'approuveraient.

Mais j'y arrive pas.

À la place, je décachette la lettre d'un geste presque trop lent pour être perceptible, et j'en tire doucement une... Non, deux feuilles recouvertes de mots.

C'est bien son écriture. Je reconnais sa manière de former les h et les i. Combien de fois je l'ai vue à l'école, en tentant de recopier ses notes. Visiblement, il y a des choses qui ne changent pas avec les années.

Thibault,

Si tu as cette lettre, cela signifie sans doute que je ne suis plus là pour te parler en personne.

J'ignore les circonstances exactes qui me conduiront à passer l'arme à gauche, mais j'espère très sincèrement avoir emporté Monokuma avec moi. On va considérer que oui pour la suite. Sinon, je suis sincèrement désolé d'avoir été autant un fardeau.

... Je ne veux pas continuer à lire. Pourquoi je continue à lire ? Monokuma est mort. Lui aussi. Je l'ai vu. Au moins ce coup-là, il l'a réussi. Ça devrait me suffire de savoir qu'il en avait l'intention. Je veux arrêter de lire. Pourquoi je n'arrête pas de lire ?

Avant de commencer, je tiens à te dire qu'à coup sûr, lors de ce procès qui me coûtera la vie, je n'aurai pas été honnête avec toi. Je crois que je commence à complètement perdre la tête, ça ne va pas arranger la confrontation que nous aurons, inévitablement, lorsque tu comprendras qui est le responsable de cette horreur que tu as subie.

Me connaissant, il est fort possible que j'aie fait tout ce qu'il était en mon pouvoir pour que tu me détestes. Pour passer la pilule, sans doute.

Mais avant que je ne cède complètement au Désespoir qui me guette, je crois que je te dois cette dernière confession.

Perdu la tête ?

Ne te fiche pas de moi.

Tu l'avais perdue au moment où tu avais décidé que c'était une bonne idée d'organiser une putain de Tuerie. Pire, de la contrôler encore plus qu'un salopard de Monokuma. Tu me réservais le beau rôle, mais toi, tu prétendais être qui dans cette machination ? Même lorsque tu m'as tout révélé, je crois que je n'ai jamais eu la réponse. Et je crois que je ne la veux même pas.

Tu m'auras probablement posé un certain nombre de questions. Plus ou moins personnelles. Je vois déjà lesquelles. J'ai l'œil pour ces choses-là. Dommage que le courage n'aille pas avec.

C'est malin de le remarquer maintenant. Connard.

Commençons par le commencement. Est-ce que je crois vraiment en cet idéal dont tu as sans doute entendu parler, de moi ou de Louna ?

Je suis navré de devoir te le confirmer mais la réponse est oui. Entre mon propre Désespoir, les dégâts causés par cette maladie dans les rangs des Ultimes, et ce que j'ai pu constater pendant la Tragédie, mes convictions n'ont pas changé.

Je trouve toujours cet état d'esprit ignoble, et éradicable à tout prix. Surtout maintenant que j'ai vu ce qu'il pousse à faire, ce que les Tueries poussent à faire. Et j'imagine que tu le sais maintenant, je connaissais ta théorie depuis le début. Je savais que nous courions droit à la catastrophe.

Est-ce que pour autant je regrette d'avoir organisé une Tuerie ? Plus que tout.

Il ne s'agit pas seulement de la cruauté de l'Ultime Artiste. Il s'agit du fait que depuis le début, j'ai considéré les gens que j'avais capturé comme des pions.

J'aimerais me dire que tu étais l'exception, mais je crois bien qu'au fond de moi, j'étais parfaitement conscient de me servir de toi pour mes objectifs personnels. Et de toute façon, je crois que ça ne t'apporterait pas beaucoup de réconfort.

Mes poings se serrent sur le papier.

Pour qui il se prend ?!

Évidemment que je suis furieux. Il a balancé des vies humaines à l'abattoir, on les a vus s'entretuer, tous autant qu'ils soient. Certains d'entre eux... Certains d'entre eux étaient des gens que j'aimais.

Et il a osé me justifier ça pour je ne sais trop quelle sacro-sainte éradication du Désespoir ?! Est-ce qu'il se rendait seulement compte de ce qu'il disait, de ce qu'il mettait en jeu pour un idéal tordu ?!?

Je n'arrive même pas à savoir ce qu'il trouvait de juste dans sa pensée. Peut-être rien du tout. Peut-être que c'était juste le Désespoir qui parlait.

Peut-être que je n'ai même pas besoin de lui chercher des excuses.

Passons à la suite. J'imagine que tu te demandes si je t'ai menti, pendant les mois qu'on a passés ensemble.

Pour être franc, cette fois encore j'ignore ce que je te répondrai. Est-ce que cela vaut mieux que tu me croies comme Veikko Lajunen, ou que tu aies au moins une bonne pensée à mon égard ? Je pense que je ne mérite pas la dernière. Sans compter que l'effet que ça aura sur toi n'est pas le meilleur non plus.

Mais je ne me crois pas capable de te mentir. Pas à ce moment-là, alors que tu exigeras de moi la plus complète honnêteté.

Pour pouvoir te répondre, Thibault, je vais devoir remonter pas mal loin. À nos onze ans, plus précisément. Lorsque je croyais encore en Dieu, en un avenir, en toutes ces conneries. Lorsque j'ai rencontré mes camarades de chambre à Saint-Cyr et que j'ai tout de suite su que je ne pourrai pas traverser cet enfer seul.

J'étais assez naïf, à l'époque. On l'est toujours, à onze ans. Au moins un peu. Personnellement, ma naïveté se présentait sous la forme d'un petit garçon qui découvrait à peine le monde en dehors de ses parents, qui n'avait presque jamais eu de contacts sociaux à cause de ses longs mois à l'hôpital. Qui même en étant le génie que tu sais désormais que je suis, n'allais pas s'en sortir à Saint-Cyr tout seul.

Je n'avais aucune idée des contacts humains, et même si à l'époque, je ne connaissais pas le mot « aromantique », il y a beaucoup de choses qui m'ont détaché des relations humaines tels que mes camarades de classe les entendaient. Je ne comprenais pas, par exemple, pourquoi Sven me filait de tels coups de coude à chaque fois qu'une fille me regardait de trop près. Ou la gêne de Lucius avec les autres garçons de l'internat.

Mais même avec cette déconnexion sur laquelle je n'ai pu mettre un mot que bien plus tard, j'ai tout de suite compris que toi, et Sharon, vous n'étiez pas devenus de simples relations amicales.

Je me suis vite retrouvé à désirer ce contact humain plus que tout. Au fur et à mesure que l'année avançait et avec elle disparaissaient mes chances de m'en sortir, je me suis retrouvé à dépendre de vous presque comme d'une drogue.

J'ai fait de mon mieux pour ne pas le faire rejaillir sur notre relation, que je ne voulais surtout pas ruiner par ma propre toxicité. Je crois que je savais, instinctivement, que ce n'était pas normal de vouloir à ce point la proximité des gens. Mais je pense que tu as fini par t'en douter, quelque part, de l'affection que je te portais.

Quand je t'ai embrassé, la première fois, à ce jeu de la bouteille, j'étais bien plus heureux que ce que je t'ai laissé croire. Ce que j'avais compris de ma déconnexion du public, c'était que les baisers étaient une manière de créer un lien plus fort que tout entre deux personnes unies par le destin, et je voulais créer un lien de cette puissance avec toi.

Te voir y consentir, à ta manière, c'était plus que ce que je ne pouvais en demander, même si ce n'était qu'un jeu. Cependant, la suite, le développement de notre relation, qui t'a peut-être fait souffrir parce que quelque part, nous n'étions pas en accord avec nos désirs l'un pour l'autre, ça n'avait rien d'un jeu.

Et puis tu as quitté l'école à la fin de l'année, et Sharon a terminé ses études. Et tout s'est effondré.

Je te passe mon épisode dépressif. Tu sais très certainement par quoi il s'est terminé. La Tragédie de Saint-Cyr, mes tentatives de suicide, mon émancipation.

Ma nouvelle vie.

J'avais fait une croix sur ce type de liens, et j'ai vite appris à m'en couper. Il y en a bien eu quelques-uns, parmi mes ex, avec qui j'ai essayé. Et puis il y a eu Louna, même si je pense que tu ne veux pas entendre le bien qu'elle m'a fait dans cette lettre alors que tout ce que tu sais d'elle, c'est qu'elle m'a aidé à commettre l'irréparable.

Ce à quoi je veux en venir, c'est que ce moment où je t'ai revu, dans cette cité aérienne, pour la première fois depuis sept ans, a été celui où tous ces désirs d'enfant me sont revenus en pleine face. La seule différence, c'était que nous étions tous deux très différents. J'avais une nouvelle manière de les gérer, et toi, tu avais vécu ta vie loin de moi, sans doute en ayant appris entre temps la « bonne » manière d'avoir une relation.

Tout ce à quoi j'ai pensé à ce moment-là, c'était reconstruire ce que j'avais perdu. Je voulais sortir avec toi de cet enfer, je voulais qu'on puisse vivre tous les deux d'une manière qui nous conviendrait mutuellement. C'était tout ce qui m'importait.

D'une certaine manière, ça doit vouloir dire que je ne t'ai pas menti. Je t'aimais... non, je t'aime réellement, à ma manière. Mais avec ce que j'avais déclenché, je n'ai jamais pu être complètement honnête avec toi.

Petit con.

Ah ça oui t'as été malhonnête.

Tout ce que tu m'as caché... J'en reviens pas.

À commencer par tes relations. Ta dépression. Tes convictions.

Merde j'ai eu l'impression de redécouvrir un nouveau mec quand t'as dit tous ces trucs de merde ! Et quand tu fais du collé-serré depuis plusieurs mois avec ladite personne ça pique un peu, tu comprends ?

...

Qu'est-ce que j'essaie de foutre comme mots à la con pour dédramatiser. S'il s'agissait simplement de collé-serré, je serai pas recroquevillé sur mon lit à pas pouvoir me détacher de cette foutue lettre.

Avec les yeux qui brûlent.

J'ai la réponse que je voulais, pas vrai ?

La réponse que j'attendais depuis que j'ai eu à hurler son prénom.

Alors pourquoi...

Pourquoi je ne me sens pas plus heureux ?

Pourquoi j'ai aussi mal ?

...

On en arrive sans doute à ta dernière interrogation. Pourquoi j'ai fait ça comme ça. Pourquoi, puisque j'avais le contrôle, je ne me suis pas contenté de tuer Monokuma et de tout arrêter à la seconde où j'ai compris que Sachiko avait fait dérailler toute ma machinerie. Pourquoi j'ai voulu employer le format de la Tuerie à la base.

Tu as eu une partie de la réponse. Celle qui fait le plus mal. Mais cette fois encore, j'ai manqué d'honnêteté. Et de courage.

Je ne sais pas comment tu vas le prendre, Thibault. Mais je crois que je te dois la vraie explication. Non, que je veux te la dire. Au moins sur le papier, parce qu'en face, devant les caméras de l'Ultime Artiste, devant les autres et le monde entier, je ne serai jamais en mesure d'être complètement franc avec toi.

Quand je t'ai dit que pour toi, j'irai jusqu'en enfer s'il le fallait, je ne plaisantais pas.

Je ne t'ai pas choisi pour te faire souffrir, ou que tu serves d'exemple. Je voulais te sauver la vie. C'est la seule raison qui m'a poussé à te faire subir ça, à toi spécifiquement.

Un souvenir revient à ma mémoire. Deux personnes, au bord d'une piscine. Une discussion philosophique sur la Tuerie, les objectifs, ce qu'on pouvait en espérer. Une petite voix tristoune qui prononçait exactement cette phrase.

« Pour toi, pour vous, pour sauver la moindre trace d'Espoir, j'irai jusqu'en Enfer s'il le faut. »

Comment la prendre à présent qu'il a créé l'Enfer ?

Louna avait sans doute d'autres plans en tête, mais je ne veux pas les connaître. Moi, tout ce qui m'intéressais, c'était qu'on te laisse tranquille après que tu aies purgé ta « peine », le prix de l'obtention d'un titre Ultime.

J'avais l'intention de suivre le même plan avec Sharon. Mais d'après Louna, c'était impossible de vous sauver tous les deux. Pas dans la même Tuerie, pas comme ça alors que les Monokuma te surveillaient déjà de bien trop près.

Je lui fais confiance sur ce point. Je l'ai toujours fait. Mais malgré toutes mes propositions pour faire fonctionner une solution, nous n'avons jamais pu trouver de compromis, et j'ai été contraint de faire un choix que je n'ai jamais eu le courage de fixer.

C'est Louna qui a transmis au patron des Monokuma la liste des Ultimes que nous voulions. Techniquement, la décision finale lui est revenue, mais ce serait mentir en disant que je n'y ai pris aucune part.

Je suis arrivé dans cette Tuerie avec comme seul objectif qu'on en ressorte à sept. Sans Monokuma, sans Désespoir, sans entraves pour les survivants. J'aurais même accepté une fin au chapitre 4, j'aurais trouvé une solution pour achever cette pourriture. Même si Ibrahim n'avait pas tué Alannah.

Je doute que tu me croies maintenant, et je doute être capable de te le dire de vive voix. Affronter ta colère va être extrêmement complexe en sachant très bien que je la mérite. Mais je crois qu'elle mérite, qu'Ibrahim mérite que tu saches.

J'ai vraiment essayé de la sauver, Thibault. Vers la fin, lorsque j'ai appris à vous voir comme des êtres humains, je voulais vraiment qu'elle survive. Pas parce qu'elle m'aurait permis de sortir plus tôt, de chercher Sharon. Parce qu'elle... Parce que personne ne méritait de mourir comme ça.

Je peux te le promettre. Même si j'imagine que ça n'a plus grande valeur à tes yeux, pas vrai ?

Enfin, ça n'a aucune importance, n'est-ce pas. Elle est morte. Il est mort. Selon mon propre plan. Mon plan qui n'en valait même pas la peine.

Rien ne s'est passé comme prévu mais je crois qu'au final ça n'a rien changé à l'horreur que tu as éprouvée. Le meurtre de Sparrow par Aldéric, la charge que je t'ai mise bien malgré toi sur les épaules, la fin de Ruben que j'aurais dû croire plus impactante, le fait qu'Ade ait tenté de te tuer, que nous nous soyons utilisés mutuellement pour arriver à nos fins. Ester, que je n'ai pas hésité à tuer comme si elle n'était qu'un dommage collatéral.

La mort d'Alannah. L'exécution d'Ibrahim. Sachiko.

Je suis responsable de tout ça et de bien plus encore.

Je ne peux pas m'excuser avec un bagage pareil. Je ne le mérite pas. Mais je veux que tu saches, du plus profond de mon cœur, que je regrette tout ce que je t'ai fait subir pour le bien d'une idéologie qui aujourd'hui ne sert plus à rien. J'ai été un idiot qui a voulu jouer à Dieu et je t'ai fait souffrir dans le processus, toi que j'espérais sauver.

Je sais que je ne mérite ni ton pardon ni l'affection que tu me portes.

Mais si j'ai des derniers mots à t'adresser, je veux que ce soient ceux-là.

Vis bien de ton côté, s'il te plaît. Même si ce n'est pas pour moi, vis pour tous ceux qui le méritent bien plus que je ne l'ai jamais pu.

Je t'aime.

Bonne chance, Thibs.

Emerens

...

...

Connard.

Enflure.

Fils de chien.

Évidemment que je ne te pardonnerai jamais. Tu mérites pas. Tu mérites pas. Espèce de taré que tu es, à croire que ce genre de mots vont me faire magiquement oublier que t'as tué tous ceux que j'aimais.

Si ça se trouve, c'est peut-être un de tes plans pour me faire du mal, hein ?! Eh bien bravo, c'est réussi. Du pur génie. J'y vois plus rien tellement je suis furieux. Ou c'est peut-être parce que l'encre est en train de se diluer dans mes larmes.

Si t'étais encore en vie je t'aurais tué moi-même. J'étais bien comme j'étais là maintenant. Je pouvais récupérer tranquille. Dis-moi pourquoi t'es venu tout gâcher, même alors que tes foutus restes à la con pourrissent sous une grosse pierre, dans une cité ravagée par les bombes.

Je veux pas pleurer comme je le fais. Je veux pas hurler comme je le fais. Je veux pas qu'on vienne me voir en se précipitant parce qu'apparemment ça y est, il paraît que je donne signe de vie.

Je veux même plus entendre parler de toi.

Je te déteste.

Je veux pas savoir pourquoi t'as fait ça.

Je te déteste.

Je veux pas entendre tes derniers mots résonner dans mon crâne. Je veux pas me raccrocher à une bague gravée de trois noms, à une autre qui n'a pas quitté mon annulaire. Je veux pas me raccrocher à une lettre recouverte de traces de larmes alors que tout ce que j'entends de mon entourage est un brouhaha paniqué.

Je te déteste.

Je te déteste.

Je te déteste.

...

...

Je t'aime.

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