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Chapitre 6 (14) : A ring seals what is left of me

https://youtu.be/Z4dHMNSwH3k

Et encore, promis c'est la dernière fois que j'insiste autant-

___________

On en arrive là.

À une Tuerie qui est censée éradiquer le Désespoir.

L'Ultime Réalité Fictive, l'apogée.

Une apogée qui s'est bâtie dans le sang. Qui a continué dans le sang.

Qui va finir dans le sang.

Et son responsable en face de moi, les yeux et les joues blessées, les poings serrés, bien loin de sa tranquille beauté.

Je sais pas quoi te dire, Emerens. Je ne sais même pas ce que je veux te dire. Une partie de moi a envie de hurler, de t'agonir d'injures, de te jeter moi-même dans l'exécution que, j'en suis sûr, Monokuma a été ravi de préparer pour toi depuis le moment où cette Tuerie a commencé. Parce que tu le mérites. Et je sais que tu le mérites. Tu le sais aussi.

L'autre partie a juste envie de se jeter dans tes bras et de te demander pardon d'être autant une sale merde. D'oublier que c'est toi qui as versé le sang sur mes épaules et de juste me repaître de ta présence.

Dans tous les cas, toutes les parties veulent des réponses.

Encore des réponses.

Jusqu'à satisfaction. Ou mort.

Des réponses...

« ... Et tout était prévu, lance Seo-jun, les yeux baissés, le visage brisé. Tout. Dans ta quête, t'as anticipé les morts de tout le monde. »

Emerens pince les lèvres.

« ... Pas tout le monde, non...

— Je vais prendre le relais, soupire Louna. De toute façon, ça n'a plus d'importance, maintenant. »

Il baisse les yeux. Et elle se penche vers nous avec ce regard atrocement vide.

« La démonstration devait s'achever à l'origine par un seul meurtre. Celui, final, de Monokuma. »

Seo-jun s'étrangle. Moanaura sursaute. Et Monokuma, de son côté, perd le sourire extatique qui de tout le reste du procès ne l'avait pas quitté.

« ... Tiens donc... Et moi qui pensais que tu voulais juste me laisser m'amuser un peu... »

Louna serre les dents.

« Parce que tu as cru que j'allais te laisser la bride sur le cou, qu'on allait te laisser la bride sur le cou sans objectif derrière, Artiste ? Si tout avait fonctionné comme prévu, tu te serais attiré la colère de Sachiko et elle t'aurait tué seul !

— ... Sauf qu'elle a tenté quand même, grimace Moanaura. C'est juste qu'en même temps... Elle a essayé de tuer l'organisateur. Emerens. Peu importe. »

Ce dernier croise les bras sur sa poitrine.

« ... On a mal anticipé sa haine à mon égard.

— Ou plutôt, on a mal anticipé la chance, lance Louna, les lèvres pincées. Parce que tout se passait comme elle l'avait prévu. Comme je l'avais prévu. Thibault allait brancher la guirlande. Et il fallait qu'à cet instant Emerens prenne ce foutu verre de poison ! »

Elle a presque craché ces derniers mots, les dents serrées, son regard déviant sur son partenaire. Pas la moindre trace de ressentiment. Juste un profond regret.

Regret qui fait écho aux paupières tremblantes d'Emerens. Ce dernier prend le relais, les doigts serrés sur ses bras.

« On avait prévu ça ni l'un ni l'autre. Et quand elle a additionné deux et deux, Louna m'a prévenu en catastrophe, quelques secondes avant que je ne m'empoisonne. Et sa panique était contagieuse, puisque je me suis précipité en dehors de la salle. »

... Je me rappelle. Je l'ai vu se ruer dehors au moment où j'ai repéré la guirlande. Moi et Seo-jun, on se demandait quoi, puis la discussion m'a distrait et...

Et j'ai zappé de la brancher.

Putain de merde.

J'ai tellement le cœur lourd que j'en oublie de remarquer un truc essentiel dans sa phrase.

« ... Une minute, lance Moanaura. Comment elle t'as prévenu ?

— Sérieusement ? Bougonne Emerens. Pas une seule fois vous avez remarqué une cicatrice derrière mon oreille ? Comment tu crois que j'ai fait pour suivre son plan à la lettre ? »

... Une cicatr-

Putain, maintenant qu'il le dit, oui, je me rappelle avoir touché un truc qui y ressemblait, plusieurs fois, avant, quand se faire des câlins était encore aussi naturel que le fait de respirer. Je ne m'étais pas posé trop de questions à ce moment-là mais...

« Je me suis fait implanter une oreillette, soupire Emerens. Histoire que Louna puisse communiquer avec moi facilement. Ce qui m'a quelque peu sauvé la vie, soit dit en passant, et pas que la mienne. En espérant que tu coupais la communication à certains moments, Louna ?

— Enfin quand même, mon cœur, elle ricane, un peu faiblement. Je n'ai aucunement l'intention de violer ta vie privée. »

Elle rigole, il rigole, mais le cœur n'y est pas. Il y a quelque chose qui manque dans leurs rires. Une joie, peut-être. Une joie authentique de celui réellement heureux.

« ... Alors c'était vrai, je finis par dire. Sachiko. Ansgar. Nako. Elles auraient pu survivre. »

Emerens ferme les yeux.

« ... Ouais. A un instant près, ouais. »

Ses mots portent dans un silence de mort. Plus lourds que le poids sur mon cœur immobile.

Pourquoi je n'ai aucun mal à te croire alors que tout ce que je vois sur ton visage c'est le regret qui déborde des fissures ? Pourquoi est-ce que j'aimerais considérer que tu regrettes tout ce que tu as fait au moins une fois ?

Pourquoi est-ce qu'imaginer tes regrets me tord autant les entrailles ?

« ... Eh. Emerens. »

Ma voix porte à peine. Pourtant, il se tourne vers moi tout de suite.

Je lève mes yeux vers lui. Vides.

« ... J'ai une question. »

Il pince les lèvres.

« Vas-y. »

Mes poings se serrent.

« Alannah. Qu'est-ce que tu foutais dans cet entrepôt au moment de son meurtre. »

Il écarquille les yeux.

Oh, j'ai touché juste ?

Maintenant réponds-moi.

Je veux des réponses.

Ses dents se serrent. Et visiblement, il met un peu de temps avant de rassembler ses mots. Les mots qui ne veulent pas sortir, comme son nom auparavant. Est-ce que ce sont les mots qui font le plus mal ?

Est-ce que ce sont les mots que je ne veux pas entendre ?

« ... Thibault...

— Pas de Thibault qui tienne, je crache. Réponds-moi. Tu savais qu'elle allait mourir. Qu'est-ce que tu as fait le jour où c'est arrivé ?! »

Les larmes reviennent. Dans mes yeux, dans les siens. Il cherche encore ses mots, se triture les doigts, sa main libre se porte petit à petit à son cou presque comme s'il tentait de l'empêcher. Mais il ne dit rien.

Et c'est ça.

C'est ça qui m'énerve.

« Réponds-moi, Emerens ! Qu'est-ce que tu foutais là-bas ! Tu voulais t'assurer que tout se passe selon le plan, pas vrai, que ma petite amie meure bien comme tu l'avais prévu pour que tu puisses tuer Monokuma ?! »

Ses yeux s'écarquillent encore davantage.

« Je–

Réponds-moi !!!!! J'en ai assez de ne pas avoir de réponses, Emerens ! Tu m'en as bien assez privé tout ce temps ! Dis-moi si tu l'as laissée mourir !

— Thibault, intervient Louna. Tu vas pas avoir ta réponse si tu continues à hurler.

— Oh toi LA FERME ! »

Tout explose.

Je hurle à m'en déchirer la gorge.

« Je parle à Emerens ! C'est lui qui était en plein dedans pendant sept mois, c'est lui qui a laissé faire chaque putain de meurtre ! C'est lui qui a causé la mort de douze personnes juste pour en arriver à ses fins ! Tout ça pour ta conclusion majestueuse, hein, Emerens ?! Tout ça pour pouvoir tuer Monokuma à ton moment ?!

— Thibault, réessaye Louna, c'est moi la responsable ici–

FER-ME-LA ! »

J'en ai marre.

Marre, marre, marre, marre, marre.

Je veux des réponses. Et c'est de lui dont je les veux. Toutes les réponses. Toutes les excuses. Quelque chose. N'importe quoi. Tout, plutôt que ses foutues pseudos-explications et la sensation que je ne l'ai jamais réellement connu.

« J'en ai plus qu'assez de ces conneries ! J'ai cherché un organisateur pour votre bien à tous, tout ça pour découvrir qu'au final mon meilleur ami était un putain de taré mégalomane qui n'hésite pas à sacrifier des vies et jouer une amitié pour arriver à ses fins ! Tout ça pour pouvoir en arriver à reproduire l'exploit de tuer Monokuma ! »

Emerens réessaye d'intervenir.

Mais je n'arrive plus à m'arrêter.

« Ah, elle a bon dos, l'admiration de Senri, je crache. Ça essaye de reproduire ce qu'on voit dans les livres, l'écrivain, le Prodige Littéraire ? Sauf que là, pas de chance, on est dans la vraie vie !

— Je–

— On est dans la vraie vie, je le coupe, et en jouant à la poupée monsieur m'a arraché tout ce que j'avais réussi à trouver de bien ! Tout ce que j'avais réussi à retrouver de bien ! Les gens que j'aimais, mes espoirs, notre amitié, bordel de merde, et tout ça pour quoi ? Tout ça pour pouvoir faire exactement comme Senri–

Je ne suis pas Senri !!!! »

Sa voix me coupe en pleine tirade.

Ses larmes, aussi.

Il hurle. Comme moi j'ai hurlé.

« Tu crois sérieusement que j'ai de quoi me comparer à Senri, aurais-je réussi ?! J'ai provoqué une Tuerie !!! J'ai provoqué une Tuerie sans savoir ce que j'allais y trouver, peu importe mes capacités de prévision ! J'ai vu des éléments de démonstration avant de voir des vrais gens et de comprendre qui étaient ces vrais gens, en les voyant vivre, au même titre que moi je vivais ! »

Sa voix se brise sur les derniers mots.

Mais je ne l'écoute plus.

« Peu importe tes modèles, mon vieux, pour le coup tu ne vaux pas mieux que Veikko, je crache, alors que les larmes débordent. J'arrive même pas à savoir si t'es plus pourri à l'intérieur ou juste complètement con ! »

Tout déborde.

Les larmes. La colère. Tout ce que je ne peux pas retenir.

Je l'ai aimé.

Je l'ai aimé, et c'est ça qui me fait le plus mal.

« Je me fous pas mal de tes objectifs ou même de ce que tu voulais de moi ! Le mal est fait, Emerens, et ce qu'il s'est passé, c'est que j'ai passé sept mois de ma vie à souffrir, à craindre pour ma vie, pour les gens que j'aimais, pour toi ! Sept mois de ma vie à cesser de vivre, et je sais très bien que ce n'est pas Thibault Laangbroëk qui sortira d'ici ! »

Ma gorge me fait mal.

Mais je n'arrive toujours pas

A m'arrêter.

« J'en ai marre de vivre à moitié alors que je pouvais espérer un avenir ! Tu m'as volé ma vie, bordel, je hurle alors qu'il se recroqueville sur sa tribune. Rends-moi ma vie, Emerens ! Rends-la moi ! »

...

S'il te plaît.

Rends-moi la vie qu'on aurait pu avoir.



Il est tremblant, sur sa tribune, les yeux écarquillés, en larmes. Muet. Incapable de répliquer. Sous l'œil de Moanaura qui n'arrive plus à parler. De Seo-jun, qui continue de pleurer. Sous celui de Louna, recroquevillée.

Sous celui de Monokuma, qui n'a cessé de rigoler.

« ... Aaaaaaaaaaah, c'est fou ce que ça fait du bien, de te voir te faire traîner dans la boue, gamin. Je me demande ce que dirait ta chère mère si elle te voyait en cet instant...

— ... La ferme. »

Il parvient à peine à siffler ces quelques mots, le regard se teintant de haine. Mais Monokuma, Ultime Artiste, n'a aucune intention de la fermer.

« Oh non, c'est vrai, elle t'as renié, quel dommage. Alors, on pourrait peut-être parler de quelqu'un qui te regarde peut-être en ce moment, et qui se demande bien pourquoi elle t'as autant aimé ? »

Emerens écarquille les yeux.

« Non...

— Oh mais suis-je bête, ricane l'Artiste avec un large sourire. A ce stade, elle est sûrement morte, ta jolie Etudiante. Tu sais, pour ce truc extrêmement louche qui justifie sa présence dans la Tuerie d'Illustratrice...

— Non... Non, non, non, non, non...

— Ah, c'est toujours ceux à qui on s'attend le moins, pas vrai ? Qui tombent le plus rudement. Ce n'est pas ce que tu avais écrit sur la fiche d'Ibrahim ? à l'heure qui l'est, ta Sharon, celle que tu n'as pas pu protéger, est peut-être morte d'une ou deux balles en plein cœur, hmmm ?

— Ta gueule. Ta gueule, ta gueule, ta gueule, ta gueule...

— Ou peut-être que non, en fait. Peut-être, achève l'Artiste avec un large sourire aux lèvres, qu'elle se trouve dans la même situation que toi, en ce moment. Mais avec un Désespoir, un vrai. Tu sais, le genre que tu aurais pu lui causer par contamination, upupupupu ! N'est-ce pas, monsieur « pas complètement guéri » ? »

...

C'est la fin.

Il a suffi de quelques mots. Quelques mots, et Emerens est par terre. Recroquevillé sur sa tribune, les doigts serrés sur l'écran. En train de sangloter doucement, le visage caché entre ses avant-bras, que je ne peux pas voir.

Sous l'œil ravi de Monokuma, qui éclate de rire.

Louna, elle, lui jette un regard peu amène.

« Ça va, on a compris. Cesse de remuer le couteau dans la plaie.

— ... Sharon, lance Seo-jun. Qu'est-ce qu'il se passe. Avec elle. »

Elle pousse un profond soupir.

« Toujours pour cette raison qu'il n'appartient qu'à Emerens de dire, on n'a pas pu garder le contrôle sur son destin. Les Monokuma m'avaient assuré qu'elle ne les intéressait pas... Visiblement, elle siffle, ils m'ont menti.

— Eh oui, Louna, tu ne peux pas avoir toutes les infos, rigole l'Artiste. Pour ta gouverne, si tu n'étais pas là pour la surveiller, il y a looooongtemps qu'elle aurait fini dans une Tuerie, crois-en le patron, upupupu ! »

Louna écarquille les yeux.

« ... Espèce de salopard....

— Ouaip, c'est moi. Et c'est moi aussi qui gagne à la fin, pas vrai ? J'ai attendu sept mois pour ce moment, il s'exclame, large sourire aux lèvres. Sept mois pour enfin le voir brisé à mes pieds ! »

Il prend une profonde inspiration, toujours souriant, toujours la seule personne ici qui est vraiment heureuse. Avant de se pencher sur Emerens qui n'a cessé de sangloter.

« Aaaaaah, mais toutes les bonnes choses ont une fin, pas vrai ? Et la fin, elle commence aussi par toi, mon cher Ultime Romancier ! Je me demande quelle tête fera ta copine lorsque je t'étriperai sous ses yeux... à n'en pas douter, tu seras ma plus belle œuvre d'Art ! »

Ladite copine se fige sur son siège.

« ... Tu vas pas l'exécuter maintenant. Non.

— Eh si, ma vieille ! Allez, on s'assied, et on admire le spectacle ! »

...

Pas déjà.

Il me restait

Tellement de choses

A lui dire...

Je ne veux pas

Que ça finisse

Aussi facilement.

Et pourtant... Monokuma se penche sur sa tribune. Appuie sur quelques boutons, pendant que le silence se fait.

Mais un marmonnement l'interrompt dans sa tâche.

L'Artiste fronce les sourcils. Se penche vers Emerens. Au moment où je me rends compte que le silence vient du fait que ses pleurs ont cessé.

« T'as une objection à faire, van Heel Junior ? »

Ce dernier se relève. Visage dans l'ombre.

Silencieux.

L'Artiste a un léger sourire ravi.

« Ah là là... Depuis le temps que j'attendais ce moment. Ces années passées sous le mépris de la mère... Tout ce que j'ai imaginé lui faire... Pour en arriver au moment où j'exécute son fils prodige sous ses yeux impuissants, upupu ! »

Emerens ne bouge toujours pas.

Sa bouche s'entrouvre. Et j'y retrouve, l'espace d'un instant, son ancien calme.

« ... Si tu crois que... »

Sa main s'avance.

Vers son écran.

« ... Je vais me laisser... tuer sans rien dire... »

Son visage se relève. Œil vers Monokuma.

Il est plein de haine.

« ... Tu rêves. »

Silence.

Monokuma écarquille les yeux.

Juste un instant.

Juste le temps que la main d'Emerens se pose sur son écran.

Et qu'un bruit de machine retentisse.

« Accès autorisé », lance une voix robotisée.

Quelque chose se dessine sur le visage d'Emerens.

Un sourire.

Un sourire fou.

« Autodestruction enclenchée. »

Monokuma n'a que le temps de se relever.

Avant que tout n'explose.


Une explosion. Puis une autre. Et encore une autre. D'abord lointaines, puis de plus en plus rapprochées, pour que cinq secondes plus tard, finalement, une bombe crève le plafond dans un énorme bruit, ne projetant des éclats de pierre et de métal partout. Puis une autre. Et une autre. Et une autre. Une pluie de bombes digne d'un bombardement

Rythmée par un éclat de rire.

Son rire.

Monokuma crache un énorme juron en néerlandais. Avant de se pencher, d'un coup sec, par-dessus sa tribune.

« Espèce de sale CONNARD ! Comment t'as pu... Comment t'as pu ! »

Emerens lui fait un superbe doigt d'honneur, toujours en train de rire comme un fou, avant d'écarter les bras sur la pluie de bombes, toute lucidité chassée de son visage euphorique.

« Alors, tu en penses quoi de ça, pauvre con ? Petit cadeau de ma part, une surprise que je conservais spécialement pour ce genre d'occasions ! »

L'Artiste s'étrangle. Mais Emerens ne le laisse pas protester.

« Tu as cru être en contrôle ? C'est moi, le maître du jeu ! »

... Les explosifs. Les putains d'explosifs. Ceux que Sachiko avait trouvés et attribués à l'organisateur, que personne n'était censé connaître à part nous, Ansgar, et Ibrahim.

Il vient de les faire détoner et Monokuma, malgré tous ses efforts, n'arrive pas à reprendre le contrôle depuis la salle de procès.

Et la panique est en train de prendre le pas sur son visage.

Le rire d'Emerens se renforce.

« Sayonara, imbécile ! »

Seo-jun bondit sur ses pieds. Suivi par Moanaura. Les deux se mettent à tourner en rond dans la salle de procès, paniqués, cherchant une porte de sortie comme ils peuvent. Oublié, Emerens, oubliés, les disputes, Monokuma, plus rien n'a d'importance à part sauver leurs vies.

Leurs vies qui prendront fin plus vite que prévu.

Monokuma bondit à bas de sa tribune, avant de faire un large geste obscène à l'adresse de Louna.

« Tu me cachais des bombes, espèce de connasse ?!?

— Eh oui mon vieux, siffle Louna avec dégoût. Figure-toi que je ne suis pas la seule à qui on a menti. Tu croyais sincèrement qu'il n'y avait pas de taupe dans l'organisation ? Au sommet même de votre assemblée pourrie ? »

L'Artiste pousse un horrible cri de rage.

Il se répercute sur l'écho des bombes qui ne cessent d'exploser, des pierres qui tombent tout autour de nous.

Il met fin au rire d'Emerens.

Emerens qui se penche. Le regarde.

Me regarde.

Avant de serrer les poings.

« Peu importe, crache l'Artiste. Essayez un peu de vous échapper dans ces conditions, alors que c'est moi qui ai la clé ! Et c'est mort pour que je vous la donne, bande de petits salopards ! »

Ce disant, il s'éloigne vers l'autre porte, celle de l'entrée. Pour trouver son hélico, peut-être ? Avec en sa possession la clé de cet ascenseur dont je me rappelle à peine de l'existence, devant lequel sont pressés Seo-jun et Moanaura en train de se battre pour l'ouvrir, avec leurs doigts, leurs poings, leurs valises ?

Je baisse les yeux.

La canne d'Ansgar est devant moi. Prête à être utilisée.

Je la prends. Paré à en sortir l'épée.

Mais je n'en ai pas le temps.

Je n'en ai pas le temps, parce qu'un gros bruit précède de très peu la chute de l'Ultime Artiste au sol. Qui se retrouve plaqué au sol carrelé, alors qu'une botte retient sa main droite et que deux mains enserrent furieusement son cou.

Emerens. Qui lui a bondi dessus avant même que je ne puisse le remarquer.

Et maintenant, ils sont tous les deux au sol.

... Et moi, je ne peux pas bouger.

Je ne peux pas bouger.


L'Artiste se débat.

« ... Écarte-toi, il gronde. Si tu continues tes conneries, on va mourir tous les deux !

— Rêve, crache Emerens. Tu ne te sortiras pas d'ici vivant. »

Je ne peux toujours pas bouger.

Louna bondit au bas de sa tribune, à son tour. Se précipite vers lui.

Il l'arrête d'un mouvement de la tête.

« Dépêche-toi de les faire sortir, Louna, il gronde. Si ça continue, ils vont tous y passer, et toi aussi !

— Pas sans toi, elle réplique. Laisse-le et viens ! Je refuse de te perdre !

Fais ce que je te dis !!! »

Elle serre les dents.

L'une des mains d'Emerens relâche le cou de l'Artiste, qui se met à tousser, jurer, cracher. Se porte à sa poche, pour en ressortir un petit objet de métal brillant. Une clé.

La clé de l'ascenseur.

Celle qu'on devait arracher au maître de jeu.

« Attrape ! »

Un grand mouvement.

La clé qui atterrit entre les mains de Louna.

Et je ne peux toujours pas bouger.

L'Artiste grimace. Lui crache au visage.

« Vire tes sales pattes de là, van Heel Junior, il siffle. Je ne me laisserai pas tuer aussi bêtement !

— Pourtant, il va falloir te faire à l'idée, crache Emerens sur le même ton. Parce que je vais te faire subir l'exécution que ma sale pute de mère n'a jamais eu les couilles de te donner !!! »

Un hurlement coupe cette dernière phrase.

Est-ce celui de Louna ?

De l'Artiste ?

Le mien ?

Je ne sais pas.

Les pierres tombent en pluie devant nous. De plus en plus grosses. Déjà, l'une d'entre elle est à seulement quelques mètres d'Emerens et de l'Artiste. Le plafond cède de plus en plus, autour de nous, et bientôt, c'est le sol qui va s'effondrer. Le sol, situé à cinq cents mètres de hauteur.

Louna tend la main en avant.

« Emerens !

— Cassez-vous, je vous dis, il gronde, maintenant toujours l'Artiste. Tout va s'effondrer !

— Je pars pas sans toi, hurle Louna au bord des larmes. Lâche-le et viens, par pitié !

Puisque je vous dis de vous dé-pê-cher ! »

...

Je ne peux pas bouger.

Je pourrais juste

aller le tuer, non ?

Monokuma.

J'ai la canne-épée.

J'ai la possibilité.

Je pourrais y aller.

Mais je

Je ne peux pas bouger.

Emerens se tourne vers moi. En-dessous de lui, Monokuma est quasiment inconscient.

« Eh. Thibs.

— ... Quoi... »

Il sourit.

Un vrai sourire.

« Merci pour tout. »

Mes yeux s'écarquillent.

Je le regarde.

Il relâche sa prise.

« Je t'aime. »

Des images me reviennent en tête.

Le sourire innocent d'un enfant insupportable. Des rires entre deux pages de notes. Des projets de groupe, des plans d'avenir. Un jeu de la bouteille. Des cadeaux échangés autour d'un étal. Des étreintes. Des larmes. Des promesses. Des lettres.

Un grand idiot qui se jette sur moi. Des plaisanteries. Des fines séductions. Encore des étreintes. Des jurons autour d'une manette. Des confessions sur l'oreiller. Des sourires. Une main sur mes yeux. Des baisers. Des caresses. Quelques mots chuchotés entre une paire de bras. Des larmes. Des rires. Des regards.


Craquement.

Le plafond qui se détache.

La pierre qui tombe.

Le silence.


Quelque chose roule au sol. Devant moi. Taché de sang.

Une bague.

Trois anneaux, reliés par des chaînes.

Trois noms gravés dessus.





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