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Chapitre 5 (26) : Unlucky guesses mark the end of the Last Hope

(TW : Mention et imagerie de cannibalisme)

Tout seul.

Je suis dans ma chambre depuis la fin du procès. Sans avoir pu dormir autrement que par à-coups entre cauchemars divers et variés.

Emerens n'était pas dans la chambre, lorsque j'y suis rentré. Ce qui est assez légitime, quand on y pense. Je doute qu'il avait vraiment envie de voir ma sale face après ce que je lui ai sorti. Et je crois que ce n'est pas le bon moment pour que je cherche à m'excuser.

Mais il n'était pas là. J'ai dormi seul pour la première fois depuis très, très longtemps. Et franchement, je ne peux pas appeler ça dormir.

Entre les cauchemars, les souvenirs, l'odeur du sang qui ne me quitte pas...

Certes, c'est la fin de cette Tuerie. Mais la Tuerie ne me quittera plus. On n'en sort jamais vraiment. Une part de nous y restera enfermée pour l'éternité.

La canne d'Ansgar est serrée contre moi. Je l'ai récupérée, au moment de partir du musée. Je sais pas trop pourquoi. Peut-être que j'avais besoin de réconfort, de soutien, ou simplement parce que je me dis qu'il va bien falloir que je trouve une occasion de la rendre à Teodora. Et de lui demander pardon.

De pas avoir été assez fort pour protéger san adelphe.

En tout cas, elle a été ma seule compagnie, cette nuit. Elle, et le collier vibrant dans ma bouche, que je mâchonne sans conviction depuis tout à l'heure. Les deux plaquettes de soldat sur une chaîne à ma ceinture. Le chouchou autour de mon poignet, qui recouvre une de mes cicatrices.

La bague à mon doigt.

Putain. J'ai vraiment fait de la merde, pas vrai ? Déjà, je suis obligé de condamner la femme que j'aimais et l'espoir de toute une nation, et en plus, je ne trouve rien de mieux à faire que de gueuler sur Emerens qui voulait juste m'aider. Et pas gentiment, hein. Alors que je savais très bien que la question de son aromantisme était un sujet sensible.

Paye ton survivant.

Paye ton ami.

Pourquoi est-ce que c'est moi qui survis ?

Je ne peux m'empêcher de soupirer. Le pommeau de la canne d'Ansgar serré entre mes doigts comme si je pouvais encore sentir son contact dessus.

Un petit toc-toc retentit depuis ma porte au même moment. Ah, tiens. Donc c'est le moment de venir me tirer de mon trou ? C'est vrai que Monokuma avait un truc à préparer avant d'ouvrir le cercle un, je crois...

« C'est bon, j'arrive, je grommelle. On a le temps, je crois ?

— C'est moi, Thibault, soupire Seo-jun de derrière la porte. Je peux entrer ? »

Ah. Bon bah, pas de Monokuma cette fois. Et je suis assez surpris de voir Seo-jun maintenant. J'aurais plutôt pensé qu'il serait du côté d'Emerens. Pas que je ne puisse pas le comprendre, sur ce coup-là, je reconnais volontiers avoir vraiment merdé. Mais quand même.

Je donne mon accord, et Seo-jun passe la porte avec précaution, en faisant le moins de bruit possible. Ses joues sont creusées, et ses paupières rouges, mais il se contente de me regarder avec lassitude.

« Salut, Thibault.

— Venu me faire la morale, hein, je grommelle. Ça va, j'ai compris, j'ai merdé. »

Il secoue la tête.

« Non, pas vraiment. Je veux juste qu'on discute un peu, toi et moi, si tu veux. »

Décidément, je vais de surprises en surprises.

Il s'assoit sur le bord de mon lit, croise les jambes ; M'adresse un sourire autant faible qu'incongru.

« Alors. C'était vraiment dur pour toi, hier, pas vrai ? »

... Je les enchaîne, décidément.

Je m'attendais à ce qu'il me parle de mon ton, de ma condamnation, n'importe quoi. Qu'il me fasse les reproches que j'aurais cherché. Pas à de la compassion. Je la mérite même pas, sa compassion. Si j'étais lui, je me serais laissé mariner jusqu'à ce que je vienne m'excuser pour ce que j'ai dit.

Et pourtant, il est là.

Je serre les dents.

« On va dire ça comme ça, ouais. »

Seo-jun soupire.

« T'sais, j'ai parlé à Emerens, ce matin. »

Ah. Là, c'est déjà moins surprenant.

« Lui, et moi, d'ailleurs, on a vraiment été blessés par ce que t'as dit, je peux pas dire le contraire, il soupire. Mais d'un autre côté, je pense qu'on peut pas vraiment t'en vouloir. Déjà que nous, ça a été un sacré choc, l'intégralité du meurtre, j'imagine pas toi. Protagoniste, et obligé de condamner quelqu'un que tu aimais.

— Mouaif, je grommelle. Franchement, vous auriez eu tous les droits de me laisser pourrir dans mon coin. »

Seo-jun pince les lèvres.

« Justement, Thibault, on veut pas faire ça. Ce meurtre a pris tout le monde par surprise... moi, notamment, parce que je pensais que j'aurais dû... Faire attention à Ansgar, tu vois. T'as fait mal parce que t'as touché juste. »

Mes doigts se resserrent sur la canne, que Seo-jun ne cesse de fixer des yeux depuis tout à l'heure.

« ... Désolé. Vraiment.

— Excuses acceptées. Mais là où je veux en venir, c'est que... Ansgar a avoué pour qu'on s'en sorte. Le moins qu'on puisse faire, c'est rendre un sacrifice de cette ampleur utile.

— Là maintenant tout de suite, je grommelle, je vois mal comment, hein... On peut pas se contenter de juste survivre, nos vies ne sont rien comparées à la sienne, on pourra jamais reproduire son œuvre.

— La vie elle-même n'a pas de prix, Thibault. On ne s'en rend pas compte, et les Tueries n'aident pas. Mais tant qu'on vit, on peut faire quelque chose. Et vu que tu es Théoricien, il rit, je suppose que tu es familier avec l'effet papillon. »

... Ouais, certes, d'une certaine manière, je l'ai pas mal étudié, l'effet papillon, mais je suis pas l'ultime provocateur de coïncidences cheloues. Je doute être capable d'avoir le même poids sur le monde qu'Ansgar. Le même genre de poids, s'entend. Le poids qui protège un peuple plutôt que de prédire sa fin.

Mais bon. De toute façon, qu'est-ce que je peux faire ? me laisser crever ? Ce serait une insulte à sa mémoire. A leur mémoire à toutes les deux.

Je serre les dents.

« ... Comment va Emerens ? »

Seo-jun hausse les épaules.

« Tu t'en doutes, pas très bien. Je pense qu'il a pas envie de te parler maintenant, il a besoin d'un peu de temps pour tout avaler. Depuis le meurtre, je veux dire. Je lui ai dit que j'irais discuter de ça à sa place, histoire qu'il puisse se poser. Mais je te conseillerais plutôt de le laisser revenir vers toi.

— ... c'est pas vraiment dans l'ordre des choses. Je devrais aller m'excuser d'abord.

— Thibault, lui comme moi savons que tu as dit ça sous l'effet de la colère et de la souffrance, sourit Seo-jun. Il sait très bien que tu veux t'excuser. Je veux dire, est-ce que tu as vu Moanaura pendant tout le procès. Elle s'en veut beaucoup, elle aussi, soit dit en passant. »

Il soupire, alors que je me rappelle de la figure écumante, furieuse, de l'Ultime Capitaine, prête à condamner tous ceux qu'elle pouvait pour venger celle qu'elle aimait. Pour elle, pas de consolation par le polyamour, pas vrai.

Seo-jun a les yeux dans le vague. Il ne me regarde même pas alors qu'il termine sa phrase.

« Mais Emerens a besoin de pouvoir suivre son rythme. Il reviendra vers toi quand il sera certain de ne pas se sentir encore blessé. Pour ne pas te faire de mal. »

... Ben voyons. Et c'est encore lui qui prend. C'est ma faute, indubitablement, et c'est moi qui dois être protégé.

Toujours la même chose avec lui.

Toujours.

J'en ai vraiment marre.

Mais qu'est-ce que tu veux que je fasse, de toute façon ? Je peux pas m'imposer. Je peux pas non plus faire comme si tout allait bien alors que tout ne va clairement pas bien, pour lui comme pour moi, et pour nous.

Bordel de merde...

« ... j'suis vraiment qu'un enfoiré. »

Seo-jun secoue la tête.

« Personne ne le pense.

— Moi si. Merde, je savais très bien que ça allait lui faire du mal, on en avait parlé... C'est mon meilleur ami, la seule personne qu'il me reste ici, je renifle, et regardez où on en est, putain. Donc ouais, j'suis vraiment qu'un enfoiré.

— Nan, mec. T'es juste un pauvre gars qui vient d'enchaîner la perte des trois personnes dont il était amoureux et qui avait pas forcément eu le temps de récupérer. Et puis bon, je pense que personne reprocherait ses paroles malheureuses à Moanaura alors qu'elle a vraiment été violente pendant le procès, si ? Alors toi, ça devrait le faire. »

Je grimace.

« On verra ce qu'en dit Emerens.

— T'inquiète. Vous avez le reste de vos vies pour en discuter. »

... Si tu le dis, Seo-jun. Si tu le dis.

De toute façon, je n'ai pas trop le temps d'en discuter. Parce que les haut-parleurs crachotent, et la voix tant honnie de Monokuma retentit dans les chambres en couvrant un affreux grésillement.

« Salut les enfants ! Bon, maintenant que j'ai fait ce que j'avais à faire, je me suis dit, pourquoi ne pas leur offrir un petit cadeau d'adieu ? De type, un superbe banquet de départ ! Alors venez donc dans le grand salon, vous savez où c'est, upupupu... Je vous rejoins avec les plats ! »

... Ouh là.

Un banquet d'adieu ? De la part de Monokuma ? ça sent jamais bon, ça. J'arrive pas à m'enlever de la tête l'idée qu'il a en tête des desseins bien plus sombres que le simple fait de nous nourrir avant de lâcher ses survivants dans la nature.

Et visiblement, Seo-jun a la même idée que moi. Vu ses sourcils froncés.

« ... Un banquet d'adieu... Juste avant de partir ? Ça sent pas bon. Il va essayer de nous faire un dernier truc dégueu, je le sens.

— Ouais, connaissant Monokuma, on est mal barrés, je réponds, les lèvres pincées. Mais viens, de toute façon, on a pas trop le choix. »

Et puis en même temps, je pourrai prendre la température auprès de Moanaura et Emerens. Essayer de leur dire un truc. N'importe quoi.

Seo-jun hausse les épaules. Avant de se relever, de se diriger vers la porte.

« Allez, viens, Thib. Plus vite cette merde est finie, plus vite on voit la sortie. »

... Il a pas tort.

Je me lève, gardant la canne d'Ansgar entre mes mains presque par réflexe, et le suis jusqu'à la sortie en silence.

Le Musée du Sommet de son Art n'a pas été enrichi d'une œuvre supplémentaire. Ça, déjà, c'est mauvais signe. Normalement, et autant que je ne voulais pas le voir, Sachiko et Ansgar auraient dû... Auraient dû trouver leur place sur le plus haut sommet du podium, celui marqué d'un chiffre cinq tracé en lettres de sang.

Mais ce qui me préoccupe sans doute le plus, c'est le fait que les traces de lutte, elles, ont été nettoyées pendant la nuit. Plus aucune trace des tribunes du procès, des bancs des accusés, de la lutte qu'a mené Sachiko contre ceux qui l'emmenaient à sa mort.

Monokuma a remis le musée en l'état. Pourquoi ne pas avoir rajouté les artefacts ?

Il ne peut pas avoir simplement voulu me ménager. Pas Monokuma. Pas alors que tout ce qu'il attend, c'est mon Désespoir.

Seo-jun grimace devant la scène. Ah, donc je ne suis pas le seul qui trouve ça louche.

« ... pourquoi il ne les a pas exposées ?

— J'ai le sentiment qu'on ne veut pas savoir, je soupire. Allez, viens, allons-y. Avec un peu de chance, on ne verra pas les œuvres de l'Artiste du tout. »

Mais je sais que c'est trop espérer. Et trop d'Espoir mène à la mort. On s'en rend bien compte avec les Ultimes Espoirs qui tombent les uns après les autres. Peu importe qui pourrait porter ce titre.

Le grand salon est déjà rempli, visiblement. Une immense table nappée de blanc a été installée en lieu et place de notre fête, et les guirlandes ont été remplacées par des décorations beaucoup moins artisanales. Quelques plats sont déjà sur la table, remplis, et à côté les restes des pâtisseries de Seo-jun et Nako nous attendent. Douloureux souvenir que le simple fait de n'avoir jamais eu l'occasion de les finir.

Et, dans un coin de la salle, Moanaura joue distraitement avec son sabre, alors qu'Emerens fixe le sol, l'air plongé dans ses pensées. Ses cernes creusent son visage.

« On est là, les gars, lance Seo-jun en agitant la main. Pas de Monokuma en vue ? »

Les deux relèvent la tête. Moanaura me fait un signe hésitant en remarquant ma présence, mais Emerens, lui, ne croise mon regard qu'une seconde avant de détourner la tête.

Ouch.

« Salut, répond Moanaura au bout de quelques secondes de silence. Nan, pas de Monokuma. Je pense qu'il arrivera un peu plus tard. Autant en profiter pour se poser. »

Seo-jun hoche la tête, et se dirige vers elle sans perdre trop de temps. Ils entament une discussion à laquelle même si j'avais voulu me joindre, je me serais senti exclu, sur les cartes et la prédiction de l'avenir. Ce qui fait qu'il ne me reste plus qu'une solution.

Je prends une profonde inspiration, avant de me diriger vers Emerens. Et d'agiter la main devant lui.

« ... Hey. »

Il ne se retourne pas. Pas le moindre mot. Rien.

Je serre les dents.

« Ecoute, je voulais te dire... Seo-jun est venu me parler ce matin, je soupire. Il m'a dit que t'avais besoin d'un peu de temps pour toi et... euh... C'est bien normal, on va dire. Mais j'voulais juste te dire quand même que j'suis désolé. Mes mots ont dépassé ma pensée, je voulais pas te faire de mal, ou remettre en question ce que tu vis, c'est juste que... Fin, j'ai été un petit con, quoi. La prochaine fois, je passerai pas mes nerfs sur toi. Tu mérites pas ça. »

Il reste la tête détournée. C'est à peine si je vois ses épaules trembler.

La canne d'Ansgar pèse lourd entre mes doigts.

« ... Et puis... Je sais que c'est dur pour tout le monde, je continue, la voix tremblante. Mais je crois que j'ai un peu saturé, avec le procès d'hier. J'comprendrais parfaitement si tu m'en veux, ou si tu veux qu'on s'éloigne un moment... j'voulais juste te dire ça. »

Enfin, je lui arrache une réaction.

Il pousse un profond soupir, avant de porter ses doigts à ses colliers. L'un d'entre eux brille entre ses doigts, un petit pendentif rond gravé, alors qu'il se tourne vers moi, le visage vide de toute expression.

« Tu te souviens de ça ? »

Je plisse les yeux. De si loin et avec ma vision dégueulasse, même mes lunettes ne me permettraient pas d'identifier le dessin sur le pendentif, mais je ne sais pas si je peux vraiment me rapprocher sans qu'il me mette un stop, et... Attendez une minute.

Je reconnais ce dessin.

Il est tout con, hein. C'est un arbre engravé dans l'argent, sur un simple disque raccroché à une chaîne fine. Un petit colifichet qui fait tache, au milieu de tous ses beaux bijoux. Mais c'est justement parce qu'il fait tache que je me souviens.

L'hiver 2011. Un petit tour sur un marché belge. Des souhaits de bon anniversaire. Des rires.

Surtout les rires.

Le collier échangé entre deux étals. Les remerciements. Un sourire dont je n'arriverai jamais à me le sortir de la tête.

...

Il l'a gardé.

Tout ce temps.

Mon expression semble offrir à Emerens la réponse qu'il attendait. Puisqu'il ferme doucement les yeux, serre ses doigts sur le collier.

« Ça, Thibs, c'est la seule chose à laquelle j'ai réussi à me raccrocher au pire des moments. Très probablement la raison pour laquelle je suis encore en vie. Un symbole, d'une certaine manière. Un souvenir. »

Il soupire.

« Je sais que tu ne pensais pas ce que tu m'as dit. Mais si ça peut te le faire rentrer dans le crâne, la voilà, la force des sentiments que je peux éprouver. Je pense que ça n'a rien à t'envier.

— ... Nan. Nan, en effet. »

Il remet le collier, le seul cadeau d'anniversaire que j'ai jamais pu lui offrir, dans sa chemise, avant de se tourner vers moi.

« Ecoute, j'imagine que Seo-jun te l'a dit. Je vais avoir besoin d'un peu de temps pour digérer. Ce n'est pas que ta faute. Il s'est vraiment passé... Enormément de choses, pour ce meurtre, beaucoup de choses que je vais devoir accepter. En attendant, je préfèrerais prendre mes distances. Au moins pour quelques jours.

— Compréhensible... »

Un léger sourire se dessine sur son visage.

« T'inquiète, Thibs. J'ai fait une promesse à Sachiko. Je compte bien la tenir. »

Je cligne des yeux. Mais je n'ai pas le temps de répondre quoi que ce soit. Parce que la porte vient de s'ouvrir en grand, et que Monokuma la franchit, avec un plateau recouvert de cloches à nourriture, mais si vous savez les trucs pour tenir les plats au chaud, et un large sourire très, très froid sur son visage.

« Salut la compagnie ! J'vous ai manqué ? »

Alors là, clairement pas. Mais même si on ne craint logiquement plus rien, je crois que personne n'ira lui dire. Tout ce que je vois autour de moi, ce sont des regards haineux.

Et Monokuma se repaît de notre ressentiment.

Son sourire déchire son visage.

« Visiblement pas tant que ça... Mais peu importe ! Prenez vos places sur la table, commencez donc à manger ! Ne vous en faites pas, ce n'est pas empoisonné, je me ferais taper sur les doigts si je vous achevais de la sorte, upupupupu...

— Et comment tu peux le prouver, ça, gronde Moanaura. Parce que ce serait bien ton genre, ce type de coup fourré. »

L'Artiste ricane. Avant de s'emparer d'un gâteau, d'un autre biscuit et de s'enfiler une grande lampée de vin avec un rire ravi.

« Ça vous convainc ? Sinon, je peux tout bouffer à votre place, hein, mais ce serait dommage de ne pas profiter des dernières pâtisseries de votre amie Nako... »

Moanaura serre les dents, mais récupère néanmoins un biscuit, avant de s'asseoir sur une des chaises. Je la suis, et Seo-jun s'installe à côté de moi, suivi par Emerens à l'autre bout de la table. Chacun à notre tour, nous nous servons dans les plats, avant de renifler de près la nourriture. Histoire d'être bien, bien sûr que Monokuma ne nous a pas effectivement fait un gros coup fourré.

Le pire, dans l'histoire, c'est que les pâtisseries sont bonnes. Nako s'était... Vraiment surpassée, sur ce coup-là. Je peux presque imaginer son air ravi alors que Seo-jun mâchonne ses mochis, prête à lui dire de se resservir, y'a de quoi faire, et à côté d'elle Sachiko qui essaie de me fourrer dans la bouche un onigiri, Ansgar qui rit au bout de la table, Alannah qui crie sur Sachiko parce que c'est son tour, un peu, Ibrahim qui m'aide à ne pas m'étrangler...

Ade qui lève les yeux au ciel dans son propre coin de chaise mais se régale néanmoins avec la mousse au chocolat, en fixant Emerens du regard, Houshang et Ester qui discutent dans un langage que personne ne comprend mais des sourires partout, Ruben qui tripote ses joyaux avec l'air d'hésiter à reprendre une part, Flor qui empile un énorme tas de bouffe dans son assiette et celle d'Aldéric, Sparrow qui glisse une partie de son assiette à Flushy sous la table...

... Nous seize, qui aurions pu être heureux à partager un moment entre Ultimes autour de cette table...

... Sauf que nous ne sommes plus que quatre.

Et que ces quatre ne seront plus jamais capables d'apprécier la convivialité d'un banquet.

A la place, on mange presque sans conviction, alors que l'Artiste nous regarde, satisfait.

« Tu voulais vraiment qu'on finisse les restes ? Finit par soupirer Seo-jun. Parce que c'est un poil trop sympa de ta part. »

L'Artiste ricane.

« Ah, non, ça, c'est parce que je n'aime pas cuisiner. Et que vu qu'il restait plein de bouffe, je me suis dit que ça ferait l'entrée parfaite, vous voyez ? Mais ne vous en faites pas, le plat principal arrive... »

D'un geste ample, il s'empare de la première cloche à plat, avant de les poser, l'un après l'autre, sur la table, devant nous, répartis avec une certaine élégance. Son sourire qui ne le quitte pas.

L'un des plats est posé devant moi. A mes narines parviennent des relents presque insupportables de sang frais.

Mes doigts se serrent sur la canne.

Qu'est-ce que ça veut dire ?

Tout le monde a cessé de manger.

Tout le monde a flairé le sang.

Et l'Artiste, lui, semble bien vouloir prendre tout son temps avant de retirer les cloches des plats.

Putain, qu'est-ce qu'il y a là-dessous ?

Pourquoi une telle odeur de sang frais et pourquoi elle me donne envie de gerber ?

C'est forcément un simple pavé de viande crue, pas vrai ? Pas vrai ? Juste du tartare de bœuf particulièrement sanglant, rien que ça, rien que ça, rien que ça, rien que ça...

Rien que...

...

L'Artiste a retiré la première cloche.

Au milieu des tomates et des brins de salade, la moelle épinière enroulée autour, se trouve un cerveau.

Un cerveau humain.

Moanaura pousse un hurlement. Seo-jun, lui, se recule d'un bond, les pieds de sa chaise raclant contre le sol, alors que ses jurons divers et variés deviennent purée à mes oreilles. Le tintement sonore qui couvre son énième « putain de merde » est sans doute dû à la fourchette d'Emerens qui tombe dans son assiette.

Mais tout ça, ce n'est que du vent.

Un simple brouhaha.

Rien qui pourrait me distraire du fait qu'il y a un cerveau dans un plat devant nous et que je sais à qui il appartient.

...

A laquelle des deux il l'a arraché ? à laquelle des deux il a ouvert le crâne, avant d'apprêter devant nous cet organe comme si on allait le dévorer sans rien dire ? Laquelle des deux a-t-il décidé de nous offrir en pâture ?

Est-ce que je veux vraiment le savoir ?

Un rire perçant retentit à travers le brouhaha. C'est l'Artiste. Evidemment que c'est l'Artiste.

« Ah, eh bien, on dirait que j'ai produit mon petit effet rien qu'avec la mise en bouche... Alors, les enfants, vous appréciez mon cadeau d'adieu ?

— ..................... Espèce... De.... Sale... Bâtard... »

C'est Emerens. Qui tremble de tous ses membres, les dents serrées, les poings serrées, les yeux fixés sur les restes que l'Artiste nous présente sans la moindre forme de cérémonie.

« .... Comment... As-tu...... Osé. »

L'Artiste a un large sourire.

« Vous savez, l'Art culinaire est aussi de l'Art. Ah, je regrette de n'avoir pu emmener avec moi les Ultimes Charcutière et Traiteur... On aurait pu faire de grandes choses, eux et moi... Et au lieu de ça, regardez avec quelle équipe de bras cassés je me retrouve. N'est-ce pas, Garde du corps, Capitaine, Théoricien, Romancier ? »

Aucun de nous quatre ne réagit. On le regarde. On le regarde, juste pour pouvoir évacuer notre haine sur quelque chose.

Putain de Monokuma de merde.

La simple idée de ta survie me donne envie de vomir.

Sachiko aurait dû te tuer.

Emerens aurait dû te tuer.

J'aurais dû te tuer.

Mais à quoi bon, maintenant ?

C'est terminé.

Et maintenant, l'Artiste enlève toutes les cloches.

Une à une.

Révélant, à grands renforts de hurlements, une langue plantée d'un fin couteau d'argent, quatre globes oculaires noyés dans un bol, deux cœurs qui ne battront plus, une saucière entière de sang.

Les restes de celles qui avaient voulu le tuer.

Leurs artefacts.

L'Art culinaire, mon cul. Ce n'est pas de l'Art. C'est une complète boucherie. Un non-respect de la vie et de la mort.

Et c'est ce genre de types qui veut nous sauver du Désespoir.

C'est ce genre de type qui est à la tête d'une orga terroriste d'envergure mondiale qui capture les Ultimes les uns après les autres.

Ce type, qui se prétend dans son bon droit alors qu'il sert devant nous les restes de Sachiko et d'Ansgar comme si ce n'était que de simples bouts de viande pour notre consommation.

Salopard.

Salopard, salopard, salopard.

Je te laisserai pas t'en tirer comme ça.

Je te laisserai pas t'en tirer comme ça, putain.

Devant notre silence, l'Artiste sourit, avant de tremper son doigt dans la saucière de sang. Qu'il porte à ses lèvres avec un large sourire sous nos regards dégoûtés et enragés.

« Moi qui pensais que ça vous plairait un peu plus que ça... J'ai même rajouté des fines herbes exprès pour les amateurs... »

Emerens se relève. Ses deux mains posées sur la table.

Sa chaise racle contre le sol.

« Sors d'ici. »

Son ton est encore plus glacial que la fois où il l'a étranglé.

« Ou je te tue. »



L'Artiste sourit.

Se détourne.

Se dirige vers la porte.

Son rire victorieux est la seule chose que j'entends alors que la porte se referme.

Ah, tu crois avoir gagné ?

Tu crois avoir gagné, hein.

Mais je ne te laisserai pas agir à ta guise.

Toi, comme l'organisateur.

Notre dernier Espoir est mort hier. Mais ce n'est pas pour autant que je compte te laisser la victoire.

Sur leurs morts, leurs corps, leurs âmes, tu vas me le payer.

"Évidemment qu'il allait profiter de l'occasion pour mettre fin à la Fédération du Nord. Nous ne pouvons plus lui laisser la moindre marge de manœuvre. Plus la moindre."

Message téléphonique retrouvé sur un portable ensanglanté

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Salut la compagnie :D

Ne faites donc pas ces têtes, je sais que vous êtes contents de me voir. Quel chapitre riche en émotions, pas vrai ? Je suis vraiment vraiment très curieuse de savoir ce que vous en avez pensé~

Vous attendiez-vous à cette victime ?

A ce dénouement ?

Dites-moi tout, j'adore vous écouter :D

Mais plus sérieusement, passons à des sujets plus pressants.

Comme vous le savez, le Chapitre 5 était le dernier où vous pouviez voter pour les FTE. La fin est désormais décidée, on va voir très, très prochainement si vous avez eu de bonnes idées... Ou si j'ai été sympa avec vous :)

Le Chapitre 6 tout entier va se baser sur vos votes, puisqu'à présent, Thibault va enquêter. Vous vous doutez bien que je ne vais pas le laisser sortir si facilement. Après tout, l'organisateur court toujours.

Tous vos choix jusqu'à présent ont conditionné son enquête, et avec l'enquête sa réussite. La fin est fixée, mais pour vous, chers lecteurs, il reste encore un choix à faire...

Voyez-vous, j'ai remarqué que les survivants actuels ne vous provoquaient pas tant d'empathie que ça. Ce qui est fort dommage. Cherchant à en savoir plus, j'ai fait des sondages, consulté ma chère co-scénariste Corneille, avant de prendre la décision d'ouvrir un dernier vote, plus de popularité qu'autre chose, mais bon.

Il s'agit de déterminer l'établissement de parties supplémentaires pendant le Chapitre 6 ou Thibault pourra interroger chaque survivant. Sur la Tuerie, sur son passé,  ses opinions, tout ça. Ils pourront ainsi vous révéler, qui sait, des infos intéressantes, vous donner des indices, ou simplement parler un peu d'eux...

Donc si vous sentez qu'un personnage ne vous a pas tout dit ou que vous soupçonnez ce personnage de cacher des choses, c'est le moment, parce que Thibault ne laissera rien passer~

Ces interrogatoires sont ouverts pour les trois survivants. Pas Monokuma. Monokuma vous en a dit bien assez. :)

Ce qui fait que du coup, vous pouvez voter pour :

Emerens van Heel, Ultime Romancier

Moanaura X, Ultime Capitaine

Seo-jun Yoon, Ultime Garde du Corps

Demain viendront les bonus, puis, un peu plus tard dans la semaine, une partie de discussions, stats, funfacts divers et variés, peut-être quelques dessins si j'en trouve, un petit truc tranquille pour discuter de la Tuerie, quoi. Histoire de vous faire patienter.

Certes, le Chapitre 6 arrivera probablement très, très vite. Mais on ne sait jamais..... :)









Ah oui, au fait, les gens.

FAQ, AoD, toujours ouverte. J'attends. Bande de moules. :,)))



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