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Chapitre 4 (25) : Please, not him

(TW : Mention de mort par pales d'hélicoptère (potentielle méthode de meurtre))

Ibrahim.

Ou Emerens.

C'est l'un des deux.

C'est l'un des deux qui a tué Alannah.

Ça ne pouvait pas être pire.

Non seulement ça veut dire... Que l'un des deux a tué la femme que j'aimais... Pour je ne sais trop quelle raison...

Mais en plus, qui que ce soit qui ait commis ce crime, cela veut dire que je vais le perdre à la fin de ce procès, lui aussi.

Et même alors... Même alors qu'on se rapproche de la réponse... Je n'arrive pas à le voir. Je n'arrive pas à voir l'un des deux comme étant le coupable. Je n'arrive même pas à être en colère contre eux, qu'ils aient été témoins et décidé de me cacher la chose ou qu'ils aient été le meurtrier.

Sachiko a raison. Je suis incapable de mettre un visage sur ce meurtre. Je suis incapable de juste être en colère.

Je n'arrive même pas à savoir si c'est une mauvaise chose.

« Ibrahim, ou Emerens, reprend Ansgar, froid.e. L'un des deux est le meurtrier, l'autre l'a surpris. Impossible de savoir qui est qui, même en prenant les mobiles. Et ils ne nous arrangent pas la chose en restant silencieux. »

Iel les regarde, l'un après l'autre, d'abord Ibrahim qui a les yeux fermés, puis Emerens qui ne regarde même plus devant lui. Aucun des deux ne réagit à cette petite pique de l'Ultime Dictateurice, qui de toute façon n'a pas l'air de vraiment en faire une priorité.

C'est Nako qui, elle, semble en prendre ombrage. Je vois ses poings se serrer.

« ... Je sais que ça pointe plutôt vers Ibrahim, cette histoire, mais... Il est vraiment totalement non-violent... Je dois vraiment vous rappeler l'incident de Flor ? »

... Plus qu'un incident si tu veux mon avis, Nako, Ibrahim a failli y passer, bon sang. Mais je vois ce que tu veux dire. Moi aussi, je me dis que s'il n'est pas capable de se défendre dans une situation de vie ou de mort, cela m'étonnerait beaucoup qu'il ait été en mesure de commettre un meurtre.

Mais si ce n'est pas Ibrahim, c'est Emerens.

Et mon cerveau traître m'informe que les gens peuvent changer, en l'espace de plusieurs mois.

Même si...

« Je sais pas, Nako, intervient Moanaura dubitative. Un dégoût, ça évolue, ou ça se simule, non ?

— Si son dégoût a évolué, je bougonne, c'est certainement pas en sa faveur. Je l'ai encore vu y'a pas plus tard que quelques semaines à manquer de vomir parce qu'il avait manipulé une arme de destruction massive. Et c'était même pas une arme en soit, je rajoute parce que j'ai vraiment pas envie de parler des explosifs, juste un truc capable de gros dégâts.

— Et puis, je ne pense pas qu'il soit en mesure de simuler, soupire Ansgar. L'année dernière, alors que rien ne l'en empêchait, sachez-le, il n'a pas été en mesure de suivre les cours liés à son Ultime. La violence et la vision des armes le rendaient à chaque fois malade. Je sais que Seo-jun l'a beaucoup accompagné à l'infirmerie pendant cette période. Il n'aurait aucun intérêt à simuler son dégoût à ce moment-là. »

Seo-jun hoche la tête, mais Moanaura, elle, reste moyennement convaincue, vu son expression.

« C'est pas super logique, Ansgar... Qu'il ait été le témoin ou le tueur, c'est forcément lui qui a étranglé Emerens, on vient de l'établir. C'est pas de la violence, ça ?

— La colère peut faire beaucoup de choses, soupire Ibrahim alors que je le regarde. Ce point-là, je ne le nierai pas. »

Emerens soupire, avant de se masser la gorge de nouveau. Et Moanaura grimace.

« Mais quand même, Ibrahim... Emerens s'est pas retrouvé étranglé tout seul... Alors pourquoi tu l'as attaqué, si t'es non-violent et dégoûté ? Y'a forcément un vieux réflexe qui traîne, non ?

— Il y a plusieurs possibilités, soupire Ansgar. À commencer par, comme Ibrahim l'a cité, la colère. Mais étrangler quelqu'un, peut-être pour se défendre, peut-être pour attaquer, on ne sait pas, et causer la décapitation de quelqu'un sont deux choses très différentes.

— Ouais, justement, réplique Moanaura. Lé décapitation, ça se fait pas comme ça. Et même si Emerens a une certaine force, ça reste un écrivain. Qui, entre l'écrivain et le soldat, a le plus de chances de savoir décapiter une pauvre fille ?

— Je trouve que c'est de la discrimination par titre Ultime, ricane Sachiko. C'est pas très correct de ta part, X, dis-donc. »

Moanaura lève les yeux au ciel, avant de porter un regard agacé sur Sachiko toujours appuyée à sa tribune. Cette dernière ne cesse de sourire depuis tout à l'heure.

« J'appelle pas ça de la discrimination, juste du bon sens. On parle d'une des méthodes de meurtre les plus violentes qui soient. Évidemment que je vais plutôt accuser le mec qui a déjà tué plein de gens dans sa vie avant la Tuerie. Sans offense, Ibrahim.

— Ne t'inquiète pas, sourit ce dernier un peu tristement. Je le mérite. »

Son air de chien battu me fend le cœur, putain, même si c'est un des deux suspects qu'il nous reste et à cinquante pour cent de chances le coupable du crime. Et j'en ai marre d'être aussi faible. Aussi con. Aussi incapable de voir la vérité en face.

Sachiko, visiblement, n'a pas les mêmes scrupules que Moanaura, toutefois. Elle rigole à sa remarque, avant de cliquer sur son Monodossier. Je vois sauter devant mes yeux la fiche d'autopsie de Monokuma, et manque de vomir alors que s'affiche de nouveau l'image de son meurtre.

« Tss tss tss. Tu négliges un détail, Moanaura. C'est qu'on a toujours pas trouvé comment Alannah a bien pu diable être décapitée. Pour un peu, c'est peut-être plus simple qu'on ne le croit, nan ? »

Moanaura pâlit.

« Attends donc... Vous avez rien trouvé sur la scène de crime ? Même pas un outil qui aurait pu correspondre ?

— Sinon on l'aurait dit, petit génie, je grommelle non sans un certain agacement. Je m'appelle pas Ade, merci. »

Elle grimace, mais ne réplique rien. C'est Sachiko qui enchaîne.

« En soit, y'a plein de possibilités, en effet. Un outil qu'on aurait loupé, une arme type ton sabre, hein, pas vrai Moanaura, elle annonce en ricanant. Et les pales de l'hélico.

— Et justement, Moanaura, je coupe Sachiko dans son énumération (de toute façon probablement finie), tu m'avais pas dit avoir laissé ton sabre de côté pour manger ? Tu crois pas qu'il aurait été utilisé ? »

Les poings de la Capitaine Ultime se resserrent sur la garde de son arme, alors que je vois ses doigts trembler. Pourtant, c'est sûre d'elle qu'elle me répond, les dents serrées.

« ... C'est pas possible. Certes, je l'ai laissé dans ma chambre pour bouffer, et je l'ai repris qu'en revenant à l'hôtel... »

Elle prend une profonde inspiration. Ses mains se desserrent de la garde en or.

« Mais si c'est Ibrahim ou Emerens, aucun des deux aurait pu l'utiliser et l'y remettre. Ma chambre a pas de fenêtre et on était dans l'entrée, donc ils pouvaient pas y être allés avant. Et après, bah, j'y suis allée tout de suite, dans ma chambre. Mon sabre y était. »

Une grimace se forme sur ses lèvres avant qu'elle ne pousse un profond soupir.

« Si c'était Seo-jun je dis pas, et encore, parce qu'il faudrait qu'il ait trouvé un moyen de le cacher, en rentrant. Mais maintenant qu'on est sûrs que c'est pas lui...

— ça se tient, intervient Ansgar. On peut donc retirer le sabre de Moanaura des possibilités. Quelles sont les autres ?

— Des outils présents sur la scène de crime que ni Nako, ni Sachiko, ni moi n'aurions vus, ou dont le coupable s'est débarrassé, je réponds. Et les pales de l'hélicoptère. »

Voyons un peu. Il faut que je réfléchisse. Que j'éprouve les deux raisonnements un à un, pour voir où ils nous mènent.

Difficile à croire que j'aie loupé quelque chose. Si j'avais été seul, peut-être. Mais Sachiko et Nako ont fait le tour de la scène de crime en même temps que moi. Si quelque chose d'assez particulier avait été laissé sur place, quelque chose capable de décapiter Alannah, on l'aurait vu, c'est certain. On a cherché une arme du crime, après tout.

Si ce sont des outils dont on s'est débarrassés... Il faut le reconnaître, ça s'incline beaucoup plus vers Ibrahim qu'Emerens. Il s'agit de couvrir son crime. Couvrir son crime implique aussi se débarrasser de ses vêtements ensanglantés, et essayer de se trouver ailleurs que sur la scène de crime.

Je jette un coup d'oeil à Emerens, qui est toujours planté devant sa tribune, immobile. C'est à peine si il a pris le temps de remettre sa chemise en place. Il n'en est clairement pas capable, puisqu'on l'a directement propulsé en haut de la liste des suspects. Ou il est toujours, d'ailleurs, vu que tant de trucs pointent vers lui.

Pourquoi est-ce qu'il aurait caché son arme, et pas ses vêtements pleins de sang ? Et pourquoi, s'il avait eu la présence d'esprit de cacher son arme, aurait-il décidé de rester sur la scène de crime avec le comportement le plus suspect qui soit ?

Même avec cette histoire de mental instable, ce qui dans un sens se tient... C'est pas logique.

Mais l'autre scénario tient toujours. Les pales de l'hélico sont des instruments de destruction à soi tout seul, et dans ce cas, il n'y avait rien à cacher. Donc, Emerens redevient suspect, dans ce cas de figure. Il pouvait très bien, sur un coup de tête, porter Alannah jusqu'aux pales.

Et Ibrahim aussi.

Reste à savoir lequel est le bon...

... Lequel est le tueur.

« Des outils, reprend Ansgar. Il faudrait quelque chose d'assez spécifique, j'imagine, mais ça doit pouvoir se trouver, sans doute.

— Non, je ne crois pas, Ansgar. »

Nako vient de pousser un profond soupir.

« Passe encore que l'outil ait été enlevé de la scène de crime. Mais depuis le début, il n'y avait rien sur place qui pouvait provoquer une décapitation. Rien du tout. En tout cas, rien du tout de coupant, et je prends large.

— l'objet aurait pu être amené, intervient Moanaura. Vous pensiez à mon sabre, mais il y a plein d'autres possibilités d'armes...

— Comme quoi ? La coupe Nako. Il ne s'agit pas seulement d'une décapitation. La blessure est nette, la mort d'Alannah a été immédiate, et plus encore, elle ne l'a pas vu venir. Il faut une arme pour ça. Une vraie arme blanche maniée avec assez de force. Ton sabre est la seule chose que j'ai vue dans le cercle 3 capable d'une telle chose. De plus, Emerens n'aurait pas pu la cacher, et toujours pareil, Ibrahim est non-violent. Même si cette arme existait... »

Moanaura fait la moue.

« ... Tu sais ce que j'en pense, Nako, elle répond doucement. De la non-violence d'Ibrahim. »

Nako pousse un profond soupir, avant de hocher la tête.

« Oui, je sais. Mais je me dis qu'il y a sans doute une nuance quelque part. Mais pas de nuance possible dans une arme capable de décapiter nettement Alannah. J'ai fait assez de recherches sur les armes pour savoir qu'aucun outil commun et facilement transportable n'aurait pu provoquer la blessure décrite par Sachiko. J'imagine qu'Ansgar pensait à une scie, elle sourit tristement en désignant lae Dictateurice, mais scier un cou... C'est extrêmement douloureux, et ça n'a rien d'immédiat. »

Ansgar hoche la tête, et Ibrahim, de son côté, pousse un profond soupir.

« Je dois malheureusement confirmer. Vu la... mort... d'Alannah... On peut exclure tous les... Outils dont elle se servait. »

Il serre les dents, baisse les yeux, à l'instar de Nako, qui pince les lèvres. Moanaura, de son côté, semble à court d'arguments, vu qu'elle garde le silence.

Mon premier scénario vient donc de s'effondrer. Aucune arme, aucun outil, n'aurait pu causer la blessure d'Alannah telle qu'on l'a vue. Bien sûr, ça implique qu'il faut faire confiance à Sachiko, mais... Je ne sais pas, je la trouve bien investie dans l'argumentaire, cette fois, pour quelqu'un qui base tout son raisonnement sur un mensonge. Et je pense que, au moins... On peut lui faire confiance sur ce point.

J'espère.

Mais si elle a raison, il ne me reste qu'une seule possibilité.

« Les pales de l'hélicoptère, sourit Sachiko. Le seul truc restant qui aurait pu décapiter Alannah. En plus, ça se tient, y'a du sang dessus. »

Exact. Le deuxième scénario que j'avais en tête, celui ou l'arme du crime est trop grosse pour pouvoir être cachée. Le scénario ou rien n'accuse Ibrahim, rien n'accuse Emerens, les deux restent aussi suspects qu'au début.

Il va donc falloir déterminer qu'est-ce qui les démarque, tous les deux, l'un de l'autre.

« Mais du coup, rigole Sachiko, ça fait se poser une question essentielle. Que je suis sûre que vous vous posez déjà.

— Laquelle ? Grommelle Seo-jun. Abrège, fais pas ton suspense, putain. »

Sachiko ricane.

« Est-ce qu'Alannah fait deux mètres cinquante, Seo-jun ? Je ne crois pas. Il lui manquait au moins un mètre pour que son cou arrive au niveau des pales, pas vrai ? Dans ce cas, comment diable elle a pu y arriver ? »

Seo-jun grimace. Il faut croire que Sachiko a visé en plein dans le mille, et pourtant... Pourtant, on est pas plus avancés.

« C'est assez évident, ça, grommelle Moanaura. Quelqu'un l'a portée. En plus, Ibrahim et Emerens en ont tous les deux la force. Et ça, c'est clairement pas une action de violence brute, pas vrai ?

— Pas si évident que ça, en fait, la coupe Ansgar. Il faut qu'on voir la situation dans son ensemble pour déterminer ce qu'il en est. Sachiko, si tu veux bien nous faire un résumé ?

— Mais avec grand plaisir. »

Sachiko rigole de nouveau, avant d'allumer un fichier de traitement de dessin sur son Monodossier. Je vois son stylet courir en même temps sur son écran et en même temps sur le stream qu'elle nous partage alors qu'en-dessous se dessine un schéma étonnamment précis.

« Voilà ce que ça donne, à peu près. L'hélico est une structure d'environ deux mètres cinquante, et les pales sont à cette hauteur. Pas d'échelle, donc on est forcément obligés de porter Alannah jusque-là. La pupuce, elle fait pas des sauts d'un mètre, vous me suivez ?

— Mouaif, je marmonne. Abrège. C'est pas le moment pour faire des traits d'esprit.

— Mais oui, mais oui. Du coup, on peut en déduire que pour qu'elle atteigne les pales, faut la porter, comme le dit Moanaura. Et si je calcule bien... »

Deux personnes se dessinent sous son stylet. Une, qui arrive à peu près aux deux tiers de l'hélico, et une, à qui il manque environ cinquante centimètres pour arriver aux pales. Les deux tiennent une autre forme humaine à bout de bras, de manière à ce que la tête soit au niveau des pales.

« Voilà, sourit Sachiko. L'un ou l'autre serait obligé de bien la soulever, voire au-dessus de sa tête. Faut une sacrée force pour ça. Et aussi une sacrée taille. Voilà qui exclut, au cas où vous vous en douteriez pas après tout le boulot qu'on a fait, Thibault, Moanaura, Nako, et Ansgar.

— Et pas toi ou Seo-jun, intervient Moanaura. Vous êtes soit du gabarit d'Emerens, soit de celui d'Ibrahim. »

Sachiko hausse les épaules.

« Ah, ça non, ma grande, mais on a d'autres preuves derrière nous, pas vrai ? »

Moanaura hoche la tête.

« Ouais. C'était juste pour être sûre. On peut continuer.

— Il y a autre chose qui me préoccupe, lance Nako. Si le moteur était déjà lancé, approcher Alannah des pales de cette manière l'aurait sans doute terrifiée, non ? Imagine se sentir soulevée du sol pour se rapprocher des pales d'hélicoptère sans pouvoir se défendre... Même si c'est allé très, très vite, ça aurait dû la paniquer... Or, là, elle est juste surprise...

— Je sais pas, grommelle Seo-jun. Le moteur aurait pas pu être lancé au moment où elle avait la tête entre les pales, pour la maintenance ?

— Pas possible, le coupe Sachiko. Un, y'a pas d'échelle, deux, le bouton d'allumage est trop loin pour que quelqu'un qui porte Alannah ait pu le pousser. Et même s'ils étaient trois dans la pièce, le témoin aurait sans doute eu le temps de reculer Alannah. En plus, elle ajoute sèchement, la blessure aurait pas été la même. Je suis sûre que les pales étaient déjà en train de tourner à grande vitesse lorsqu'Alannah s'est retrouvée la tête dedans.

— Donc, le moteur tournait déjà, soupire Moanaura. Et Alannah s'est doutée de rien alors qu'on la rapprochait des pales. Ça... Dénote une sacrée confiance envers le meurtrier, putain. »

... et putain ça m'énerve.

Alannah n'a même pas vu venir ce qu'il lui arrivait. Elle ne se doutait peut-être même pas que la personne avec elle projetait de la tuer, de la tuer aussi sauvagement. Parce que même en agissant vite, avoir un cou déchiqueté par des pales d'hélico... C'est putain d'horrible.

Le meurtrier...

Ibrahim...

Emerens...

... Qui qu'il soit.

Il a exploité sa confiance en lui pour la tuer.

Il a tué quelqu'un qui voulait juste faire confiance. Qui voulait juste faire sortir.

Comment... Pourquoi ?

Et pourquoi même en sachant ça...

Je n'arrive pas à m'énerver ?

Contre aucun des deux ?

Je serre les poings. Je hais cette situation. Je la hais, je la hais, je la hais. Quelqu'un a tué ma petite amie, quelqu'un me l'a prise, l'a fait souffrir avant qu'elle ne meure, a mis fin à ses objectifs, et pourtant, qui qu'il soit, plus son visage se dessine, moins j'arrive à m'énerver, moins j'arrive à haïr.

Pourquoi ?

Pourquoi ?

« Une énorme confiance envers le meurtrier, soupire Seo-jun. J'ai peut-être une hypothèse à proposer, dans ce cas. »

Ansgar se tourne vers lui.

« Dis toujours ?

— Eh bien... Alannah n'avait pas fini l'hélico, pas vrai ? Il n'est pas à exclure, c'est même d'ailleurs certains, qu'elle ait voulu allumer le moteur elle-même. Pour vérifier que tout tournait bien avant les premiers tests d'envol. Peut-être qu'elle a demandé de l'aide à son meurtrier ? Pour la maintenance ?

— Développe. »

Le ton d'Ansgar s'est fait bien plus sec. Iel doit sentir, comme moi, je me dis, qu'on se rapproche de la solution.

Seo-jun grimace.

« Sans échelle, impossible pour Alannah de regarder si tout tournait bien. Donc, il y a à prévoir qu'elle ait juste demandé à son meurtrier de la soulever, le temps qu'elle regarde ça. Voire de monter sur ses épaules...

— ... ça fait sens, répond Ansgar, les traits tirés. Parce que du coup, cela lui enlève un temps de réaction considérable avant de mourir. Et du côté du meurtrier... Il aurait suffi d'avancer un peu trop. Ce n'est même pas... Un acte de violence... »

Nako grimace à son tour, les yeux fixés sur Ibrahim.

« ... D'où la nuance... Et après, une fois Alannah morte... »

Une fois Alannah morte, je ne peux m'empêcher de finir dans ma tête, qui sait quelles barrières mentales auraient pu être brisées.

Qu'est-ce que davantage de violence après avoir commis l'acte de douleur ultime, après tout ?

Ibrahim pousse un profond soupir. Et Emerens se masse de nouveau la gorge, les yeux dans le vague. Ses bleus, même après douze heures d'enquête, ne semblent pas vouloir s'effacer.

« Mouaif, enfin, ça veut juste dire qu'Ibrahim en est capable, lance une Moanaura dubitative. Emerens aussi, pouvait la porter sur ses épaules. Dans ce cas de figure, y'a pas de talent ou de dégoût qui tienne.

— Mais il y a forcément un moyen qui permet de les départager, non ? Lance une Nako de plus en plus tremblante. On ne peut pas s'arrêter ici ! »

Quelque chose qui permet de les départager...

Sachiko sourit, et se repenche sur son dessin. Je vois des règles apparaître sur l'écran de partage, des règles qu'elle place à côté de l'hélico.

... Des règles...

Des hauteurs...

Si Alannah était portée sur les épaules...

Alors ça veut dire que...

Je déglutis. Emerens fait un mètre quatre-vingt-deux. Ibrahim, deux mètres tout rond. Il y a vingt centimètres d'écart entre les deux.

Et dans la situation présente, si Alannah était vraiment portée sur les épaules du meurtrier comme c'est, visiblement, quasiment certain, ces vingt centimètres vont être déterminants.

Je me représente mentalement la taille d'Alannah. Cherche à imaginer comment cela se présenterait en étant sur les épaules de quelqu'un. Compare avec l'hélico. Calcule dans ma tête.

Et me raidis d'un seul coup.

Parce que si mes calculs sont bons...

Il n'y a qu'une

Seule

Possibilité.

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