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Chapitre 4 (24) : Testimony

C'est sans doute la première fois qu'Emerens parle depuis le début du procès.

Sa voix est rauque, presque plus que lorsque je l'ai interrogé. J'ai l'impression qu'il n'a pas parlé depuis des lustres, à l'entendre. Pourtant, personne n'a pu louper son unique mot.

À une question de Sachiko que je trouve à la fois étrange et terrifiante.

Sachiko qui n'a pas cessé de le fixer, un sourire moqueur déformant son visage. La seule qui sourit, d'ailleurs. Fière d'elle, elle nous balaie du regard, savourant son assentiment, avant de se mettre à rigoler.

« Et voilà, qu'est-ce que je disais. Enfermé par ses propres regrets et ses propres peurs. Encore plus efficace qu'un chantage de Monokuma. Mon pauvre chou, tu te ramollis, il est passé où, le mec qui a eu aucun scrupule à condamner Ade ? »

Emerens grimace, mais ne dit rien de plus. Il se contente de serrer ses doigts sur le banc de sa tribune. Les yeux fixés sur Sachiko dans une expression indéchiffrable.

Seo-jun a une moue dubitative.

« Je comprends pas trop le but de ta question, Kimura. Je veux dire, qui que ce soit qui l'ait tuée, c'est un ami. On va forcément morfler.

— Tu sais, elle rit, y'a des moyens plus pernicieux que d'autres pour avoir envie de crever. Et à mon avis, la fin du procès te fera comprendre ce que je voulais dire.

— On s'écarte du sujet, soupire Ansgar. Admettons qu'Emerens a plus de chance d'être le témoin que le tueur. Soit. Dans ce cas, on devrait peut-être s'intéresser à avec qui il a bien pu lutter. »

C'est.... Pas faux, ça. Parce que bon, que l'autre personne soit le témoin ou le tueur, il a bien fallu qu'il lui porte des coups. L'état dans lequel il est le prouve. Étranglement, fatigue, probablement d'autres bleus ailleurs, même s'il n'était pas blessé, il n'empêche qu'il a reçu des coups.

Nako grimace.

« Ça pourrait être un bon indice, en effet. Emerens est dans un sale état. L'étranglement qu'il a subi l'a complètement empêché de parler pendant les soins, et même là, j'ai bien l'impression qu'il préserve sa voix.

— c'est clair que ça fait bizarre de pas l'entendre tout le temps, ricane Sachiko. Ça change agréablement de d'habitude. »

Emerens lève les yeux au ciel. Nako, elle, ignore totalement Sachiko avant de reprendre.

« Il n'y a pas que ça. Il a aussi des bleus plein le dos. Ils m'ont l'air un peu étranges pour être dus à des coups comme des coups de poings ou des coups de pied, mais à partir de là...

— La vache, Nako, intervient Moanaura, tu t'y connais tant que ça en blessures ? »

Nako hausse les épaules.

« J'ai un petit frère, tu sais, Moanaura. Il se met souvent dans des situations difficiles, et les gens semblent s'acharner sur lui.

Ijime, grommelle Sachiko. Ouais, je vois le genre. »

Une grimace déforme le visage de Nako alors qu'elle se tourne vers Sachiko, qui a cessé de sourire en prononçant le mot. Un mot japonais que je ne connais pas, mais qui ne semble pas du tout plaire à cette chère Nako, au vu de son expression.

« C'est... Oui. Mais passons, mon petit frère n'est pas le sujet le plus important. Ce que je veux dire, c'est que les bleus d'Emerens sont probablement dus à autre chose que des coups, mais je ne sais pas quoi.

— Ah bah on va vérifier tout de suite, ricane Sachiko. Allez, poupée, fais-nous rêver ! »

Ce disant, elle fait un geste que je qualifierais d'assez évocateur du doigt qui tourne sur lui-même, avant de le pointer vers un Emerens qui loin de son expression vide de tout à l'heure, me semble cette fois complétement blasé. Ses bras se croisent, et je vois un de ses sourcils se relever, alors qu'un léger murmure s'échappe de sa gorge.

« ... Sérieusement, Kimura ?

— Quoi, et moi qui pensais que c'était ton truc, je suis déçue, ricane Sachiko, qui visiblement l'a très bien entendu. Allez, quoi, fais-nous ton petit spectacle, je suis sûr que tout le monde attend que ça... »

Emerens lève les yeux au ciel de nouveau. Avant de déboucler, avec une lenteur d'escargot, les boutons de sa chemise, un à un. Chemise qui finit par retomber le long de ses bras alors qu'il se retourne, juste le temps de présenter son dos au cercle de tribunes, avec un regard plus agacé qu'autre chose.

« ... Voilà. Satisfaits ? »

Satisfaits, je ne sais pas, vu le regard éberlué de tout le monde. Mais pour le coup, je pense que cette stupéfaction est surtout due au fait que son dos est littéralement recouvert de traces violacées. Tous les endroits où ses os sont saillants, colonne vertébrale, omoplates, hanches, sont entourés par des bleus qui, maintenant que je les vois, me font bien comprendre pourquoi Nako s'est posée des questions. Ce ne sont clairement pas des marques de coups ordinaires.

D'ailleurs, ce ne sont probablement pas des marques de coups tout court.

Seo-jun, en détaillant de plus près les bleus, serre les dents.

« T'as raison, Nako. Il s'est pas pris des coups dans le dos. C'est le genre de blessures que t'obtiens quand on t'envoie valser au sol, et que tu sais pas chuter correctement, soit dit en passant. »

Emerens lève de nouveau les yeux au ciel, appuyé sur sa tribune, dos face à nous. Moanaura, de son côté, fait la moue.

« Donc en gros, il s'est juste pris l'étranglement, qui l'a envoyé au sol ? Sans pouvoir se défendre ? ça veut dire que l'autre personne est quelqu'un capable de prendre le dessus sur lui, ça, non ?

— Moi, je dirais que ça fait beaucoup de monde, ricane Sachiko. Il a l'air d'aimer ça, le bougre. Pas vrai Titi ? »

JE- Sachiko, c'est vraiment, mais alors vraiment tout sauf le moment ! Et quand même Emerens van Heel, qui trouve le moyen de se caler un alibi sur la chose à chaque putain de procès, est d'accord avec moi, je crois que ça veut dire que tu vas vraiment beaucoup trop loin, nom de Zeus ! Bordel, il a l'air complètement à bout, ça veut pas dire quelque chose, ça ?!?

Moi, en tout cas, j'en ai vraiment, mais lors vraiment marre. Alannah vient de mourir, bon sang ! On ne fait pas le procès de mes préférences au pieu, on fait le procès pour trouver son meurtrier ! Et non, Seo-jun, même toi, tu n'as pas de passe-droit pour rigoler, nom de Dieu !

Me retenant très fort de balancer mon poing quelque part, j'agrippe ma tribune de toutes mes forces avant de me tourner vers Sachiko, les dents serrées.

« Est-ce qu'on pourrait se concentrer sur autre chose que le coup du sexe qui revient à chaque putain de fois, parce que ça commence sérieusement à me casser les couilles, bon sang ?!? Je crois qu'il y a autre chose à foutre que de faire des blagues sur le sujet alors qu'Alannah vient de mourir !

— Marrant comme tu disais pas ça quand c'est ta poupée qui les fait, les blagues, ricane Sachiko. Je trouve qu'il y a des passe-droits bien flagrants. »

... Ouais enfin là tu me soûles.

« Laisse-moi t'introduire au merveilleux concept d'atteindre ses limites, je crache avec tout le fiel dans ma voix. Et en l'occurrence, je crois que les miennes ont été dépassées à partir du moment où j'ai retrouvé ma petite amie décapitée. C'est bon, tu as compris le principe, est-ce que maintenant on peut se recentrer sur, genre, qui est capable de foutre sa pâtée à Emerens, oui, ou non ?!?

— Oh, je sais pas, ricane Monokuma depuis sa tribune, je trouve ça marrant, moi. »

Cette fois, j'en ai vraiment assez.

Assez d'être pris comme un sujet de rigolade pour une raison ou pour une autre, assez qu'il y en ait toujours un pour détourner le procès en une gigantesque blague, assez que les gens n'accordent pas à ce procès l'importance que moi je lui revêts, l'importance que tout le monde devrait lui donner.

Je crois bien que là, je ne vois plus que du rouge.

« Oh, toi, la ferme, vraiment, la ferme ! On ne t'a pas sonné, tu ne participes même pas au procès, tu es tout juste une poupée là pour nous donner les renseignements qu'on veut avant de disparaître dans la nature ! Tu n'es même pas capable de déclencher les votes quand tu veux, pas vrai, Monokuma, même pas capable de nous punir, parce que tu sais très bien que tu n'es qu'un jouet entre les mains du même genre de bâtard que toi, mais qui lui au moins ne se comporte pas comme une marionnette avec des illusions de grandeur ! Maintenant ferme ta grande gueule et contente-toi de répondre à nos questions comme tu le fais d'habitude, espèce de putain de pantin ! »

... On va pas se mentir, ça fait du bien de hurler, un peu.

Même si tout le monde me regarde, horrifié. Ansgar et Sachiko compris, sans compter Emerens qui est juste un océan de désolation sur une marionnette blonde. Même si je viens probablement de me peindre une énorme cible sur le dos, vu le regard de Monokuma, le regard plein d'orage que je n'ai vu décrit que deux fois, une fois dans ceux du Juge, et une fois dans ceux de l'Impératrice.

Même si je vais probablement crever à la fin de ce procès, putain, ça fait vraiment, vraiment du bien de tout lâcher. Lâcher ce qu'à peu près tout le monde pense, j'ai envie de dire.

Monokuma est figé sur sa tribune. Les yeux écarquillés, les doigts contractés sur sa table de commande, il me fixe, l'orage dans les yeux. Une haine que je ne lui ai vu qu'une fois en train de brûler sur son visage.

Il se penche vers moi, le visage vidé de toute expression. À part l'orage qui explose dans ses yeux.

« ... ça, crois bien que tu vas le regretter, Thibault Laangbroëk. »

Un frisson parcourt ma colonne vertébrale. Ce n'est pas lui que je crains le plus ici. Mais en cet instant, il me rappelle que ce n'est pas pour rien qu'il porte le nom de Monokuma.

Mais je ne lâche pas. Je ne lâche pas, parce qu'à ce stade, je crois bien que ça m'est bien égal de crever, si j'emporte le salopard avec moi.

Au bout de quelques dizaines de secondes de confrontation silencieuse, Ansgar finit par faire claquer sa canne au sol.

« Assez de bêtises. Nous sommes en plein milieu d'un procès, comme l'a rappelé Thibault, et la preuve en cours d'analyse sont les sévices qu'a subi Emerens. Qui indiquent assez clairement, comme l'a dit Moanaura, qu'il a été surclassé en termes de force. Nettement.

— Ouaip, reprend Moanaura, l'air un peu moins sûre d'elle maintenant que l'atmosphère s'est à ce point alourdie. Et je pense que ça limite un peu la liste des suspects. Je veux dire, Emerens est capable de porter un coup à Monokuma sans le moindre problème. Ceux qui auraient pu prendre le dessus sont des gens qui doivent être des habitués du combat.

— ça rend Nako hors-course, renchérit Seo-jun. Thibault, aussi. Même si Emerens se laissait faire, aucun des deux n'aurait vraiment la force de lui causer des dégâts pareils.

— Ansgar, aussi, soupire Moanaura. Même raisonnement. En plus, bah, elle a une arme, Ansgar. Sa canne. On aurait relevé d'autres coups. »

Ce qui fait que la liste des suspects vient de se réduire. Ansgar, évidemment, était déjà tout sauf suspecte, de même que moi, évidemment. Mais Nako est forcément hors du coup. Puisque effectivement, elle n'a pas vraiment la force nécessaire pour un étranglement correct, surtout en luttant contre Emerens, qu'il se soit laissé faire ou pas.

Et comme elle était sur la liste primaire des suspects, ça limite bien les choses.

« En partant de ce point de détail, conclut Ansgar, les suspects sont, par ordre décroissant de force physique et d'habileté au combat, Ibrahim, Seo-jun, Sachiko et Moanaura. On peut déjà faire des recoupements avec les alibis. Chacun de vous est certain de n'avoir rien vu de particulier ? Ibrahim ?

— j'étais avec Alannah, avant de partir chercher Nako et Seo-jun, soupire ce dernier. Désolé, je crois que je n'ai rien à dire de plus.

— Moi, je me baladais dehors jusqu'à quinze heures, avant de revenir, même si j'étais étonné de pas avoir vu la relève, grommelle Seo-jun. Rien vu non plus. »

Ansgar se tourne vers Sachiko, qui hausse les épaules.

« Je cherchais la poupée blonde. Pareil, rien à dire de plus.

— Et moi, très franchement, j'ai un putain d'alibi, Ansgar, annonce Moanaura. Parce que j'étais avec toi et Thibault tout l'après-midi. Si déjà c'est compliqué pour Seo-jun d'avoir pu commettre le meurtre ou d'avoir été témoin, je crois que pour moi, bah, c'est mort. »

Ansgar hoche la tête. Et moi, j'essaie de me concentrer sur une liste mentale. Donc, on a le choix entre Ibrahim, Seo-jun, et Sachiko. Moins de la moitié des gens encore vivants. En excluant Emerens dont le rôle n'est toujours pas très sûr.

L'étau se resserre. Et je n'aime pas ce que j'y trouve.

Trois projecteurs s'allument au-dessus de leur tête, plus un au-dessus de celle d'Emerens. Je vois Ibrahim lever les yeux, Seo-jun déglutir, mais dans le cas de nos deux habituels fauteurs de troubles, aucun des deux ne réagit.

Sachiko se permet même un léger rire.

« Sans vouloir vous offenser, je crois que si jamais je m'étais retrouvée à lutter contre la poupée blonde, je me serais pas embarrassée d'y aller à mains nues. Tout particulièrement si j'avais déjà tué quelqu'un. »

... Elle a pas tort. Et tout le monde peut très bien prendre comme preuve le fait non négligeable qu'elle a un couteau, et qu'elle l'a déjà levé contre Emerens. Ce dont manifestement, vu sa manière de se frotter la gorge, il se souvient, le bougre.

« Effectivement, je finis par grommeler en voyant que personne ne prend la parole. Un étranglement, c'est prendre le risque qu'il se défende. En plus, si Sachiko avait déjà tué quelqu'un, elle ne serait pas plus punie pour un deuxième meurtre. Elle aurait pas hésité à le tuer. Disons qu'au moins, on peut être sûrs que c'est pas la coupable. »

Sachiko rigole, avant de sortir ledit couteau de sa poche pour se curer négligemment les ongles avec. Pas la moindre trace de sang ou de rouille dessus, je ne peux m'empêcher de remarquer. Mais d'un autre côté, aucune chance que ce couteau soit impliqué dans le crime.

Après, rien ne dit que Sachiko n'était pas le témoin. Surtout que Seo-jun a tort sur un point. Emerens n'est pas le seul à n'avoir voulu rien dire. Sachiko aussi, elle adore garder ses informations pour elle.

Qu'est-ce qu'elle m'avait dit, un jour ?

« Je n'aime pas gâcher les plot twist. »

Je n'aime pas du tout l'effroyable ironie de cette phrase.

« Sachiko, lance Ansgar, tu es absolument positive sur le fait que tu as perdu Emerens de vue trois jours ? Que tu ne l'as pas vu avant ou pendant le meurtre ? »

Sachiko hausse les épaules.

« Positive à cent pour cent. En plus, de tout le temps où je l'ai suivi, il s'est pas approché une seule fois de l'entrepôt d'Alannah. Je veux dire, je savais pas où il était, moi. Il a fait le tour de pleins d'endroits bizarres pendant son enquête, ou je sais pas trop quoi, mais après... »

Emerens soupire.

« ... Stalkeuse.

— Nope, bonne fifille obéissante, contrairement à certains, ricane Sachiko. Je veux dire, tu t'absentes dans des lieux inconnus, ne va pas me dire que tu ne penses pas qu'Ansgar aurait trouvé ça suspect. »

Il hausse les épaules, et Ansgar, de son côté, hoche la tête.

« Je pense qu'on peut te laisser de côté quelques instants, Sachiko. Tu as raison, tu es en effet la moins susceptible de l'avoir surpris, d'une manière ou d'une autre. Ce qui fait qu'il reste dans la liste des suspects... »

Un projecteur s'éteint sur les quatre. Plus que trois allumés.

Au-dessus de la tête d'Ibrahim, d'Emerens et de Seo-jun.

Trois suspects.

On y est presque.

Moanaura jette un œil aux lumières, avant de grimacer.

« Seo-jun, Ibrahim et Emerens. Je veux pas dire, mais je crois que niveau alibis, ça pointe plus vers Ibrahim et Emerens. Parce que bon... Un qui disparaît pendant trois jours, et un qui de son propre aveu était avec Alannah, qui plus est seul ? C'est plus facile pour eux de mentir que pour Seo-jun, quand même. Le mec a juste pas d'alibi. »

Seo-jun grimace. Ibrahim baisse les yeux. Emerens soupire.

Je les regarde, l'un après l'autre, fixement. L'un d'entre eux... l'un d'entre eux a tué Alannah. L'un d'entre eux a définitivement mis fin à nos chances de sortir plus tôt.

Et l'un d'entre eux va mourir aujourd'hui.

Nako les regarde, elle aussi. Les yeux brillant de larmes. Sans doute à cause du fait que ce sont tous, sans exception, ses camarades de classe. Les trois de 2017, les trois qui ont vu quelqu'un qu'ils aimaient mourir dans une Tuerie, je me rappelle. Et l'un des trois a tué.

« ... Je sais pas, elle commence. Je veux dire... Emerens et Ibrahim étaient tous les deux très proches d'Alannah. Par l'intermédiaire de Thibault, ou par eux-mêmes... Alors que Seo-jun, moins... ça peut influer dans la balance au moment d'un meurtre...

— Oui et non, soupire Ansgar, l'air attristée. Aldéric a tué Sparrow. Ruben a tué Flor. À chaque fois, le meurtrier adorait sa victime.

— Mais c'était un accident, pour Ruben ! S'exclame Nako d'une voix tremblante. Et maintenant, la donne est différente ! Non seulement on sacrifie quelqu'un, mais en plus, on sacrifie avec nos chances de sortie !

— ... Je sais pas si ça vaut, Nako, réplique Seo-jun. Parce que bon... Ibrahim et Emerens adoraient Alannah, mais... Je l'aimais bien aussi, quoi. Je voulais pas qu'elle meure, moi non plus. Ce n'est pas vraiment la question... »

Ce n'est pas vraiment la question, tu dis, mais je sens l'hésitation dans ta voix, Seo-jun. Et Nako la sent aussi. Nako la sent aussi, puisque je vois sa posture se raffermir, son doigt se pointer vers lui, les larmes pointer dans ses yeux en même temps que la certitude.

« Ibrahim est totalement non-violent ! On le sait depuis que Flor a tenté de le tuer et s'en est ressortie indemne ! Et Emerens, je ne l'ai jamais, jamais vu porter le premier coup à qui que ce soit, malgré les situations ! Il n'a jamais porté le premier coup à Ruben, ni à Sachiko, pourquoi il aurait choisi de tuer quelqu'un ?!?

— Pas porté le premier coup, ce n'est pas tout à fait exact, intervient Ansgar. Monokuma en est la preuve. »

Nako grimace. Mais Sachiko reprend aussitôt son argument, appuyée sur sa tribune avec un petit sourire.

« Justement. En prenant en compte son mobile, vous ne croyez pas que le mec qu'il aurait tué en premier, ce serait plutôt Monokuma ? »

... Elle a raison.

Nako a tort sur un point. Emerens est prêt à tuer. Je le sais. Il me l'a dit.

Mais la personne qu'il veut voir faire disparaître, ce n'était pas l'un de nous. C'était Monokuma. En prenant ça en compte, la probabilité pour qu'il ait tué Alannah me paraît bien faible.

Mais pas inexistante, malgré tout.

« De toute façon, finit par couper Ansgar, ce n'est pas Seo-jun. Le facteur temps est trop réduit.

— ... Même en étant le témoin ? » Grimace Nako.

Ansgar hoche la tête.

« Le meurtre a eu lieu à 14h30 environ. Seo-jun est revenu à quinze heures. Il faut environ vingt minutes pour rallier l'hôtel de l'entrepôt. Déjà, c'est très court, quand tu tombes sur un témoin. Mais il y a autre chose. »

Iel se tourne vers Seo-jun, avant de le balayer d'un geste de la main.

« Que tu sois le tueur ou que tu sois le témoin, la lutte dans le sang t'a forcément taché. Il suffit de voir dans quel état s'est retrouvé Emerens, plaqué dos au sol dans une flaque. »

Ce dernier hoche la tête, et je me rappelle du sang qui le recouvrait. Une autre preuve, d'une certaine manière, qu'il a eu le dessous sur son adversaire. Adversaire qui ne pouvait certainement pas être debout dans le sang pour maintenir un étranglement aussi prononcé...

Ansgar semble penser à la même chose que moi, puisqu'elle enchaîne en désignant ses vêtements.

« Or, Seo-jun est revenu immaculé, sans la moindre trace de sang quelle qu'elle soit. Rien sur les chaussures, rien sur les vêtements, pas même de traces d'eau sur les genoux. Et c'est impossible qu'en une demi-heure, il ait eu le temps d'étrangler Emerens, de se laver, changer de vêtements et revenir à l'heure où il est revenu. »

Nako fait la grimace. Je vois une larme perler dans le coin de son œil.

« ... Je vois. »

Le projecteur s'éteint au-dessus de la tête de Seo-jun presque au même moment. Ce qui fait qu'il ne reste plus, désormais, que deux lumières allumées.

Ansgar les regarde, avant de se tourner vers nous. Elle est appuyée sur sa canne, et ses yeux brillent d'une étrange froideur alors qu'elle s'arrête, plus particulièrement, sur les deux restants.

« Ce qui signifiequ'il ne reste plus que deux suspects. Ibrahim. Et Emerens. »

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