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Chapitre 4 (1) : Why we should forget

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J'aimerais dire que je n'ai pas pris l'habitude de me réveiller sur les souvenirs d'un cadavre.

Mais la vérité, c'est que lorsque j'émerge de mon sommeil hélas pas si éternel que ça, la sensation de vide, de tristesse, de terreur, de deuil tout le toutim me donne une horrible sensation de déjà-vu. Pire. De quotidien.

On aurait pu croire que ça s'est empiré, puisqu'avant, j'ai quand même vécu trois mois... Comment dire. Relativement décents. Les différences d'ambiance, tout ça tout ça. Mais non. Tout ce que je me dis en me réveillant ce matin, c'est que je vais vraiment finir par ne plus rien ressentir le lendemain d'un procès.

Ce n'est jamais que le troisième. Si on ne se bouge pas le cul, il en restera deux à subir, et même si j'aimerais être optimiste, je doute que l'histoire s'achève si facilement.

Je ne veux pas m'habituer comme ça.

Surtout que ceux qui restent...

Ceux qui restent...

J'ouvre paresseusement un œil. À sentir l'énorme poids sur mon estomac, je m'attendais à trouver Emerens en train de me confondre avec sa peluche, comme j'y ai été habitué au cours du dernier mois, mais pas la moindre trace de sa chevelure blonde aux alentours. Ce qui est plutôt étrange.

Non, à la place, j'ai une espèce de gremlin roux en kigurumi chat qui a passé ses bras autour de moi et confond mon ventre déjà pas bien épais avec son oreiller. Visiblement assez confortable pour elle puisqu'elle ronfle doucement, les yeux fermés et le visage tranquille.

... Bonjour, l'hétéro panic, tu m'avais pas manqué, ma jolie...

La question surtout, c'est qu'est-ce qu'Alannah fout ici. À la place d'Emerens, déjà, ce qui est un problème en soit de ne pas le voir à mon côté ; Et puis surtout qu'est-ce que diable Alannah fabrique dans mon lit, sur mon estomac, et avec visiblement la ferme intention de me prendre pour sa peluche ?!?

J'essaie de rassembler mes souvenirs, rapidement, histoire de me refaire un petit récap des heures qui ont suivi le procès d'Ade ; mais rien à faire. Je crois que j'étais tellement crevé que je me suis endormi à la sortie. L'un des tas de muscles de la Tuerie m'a sûrement ramené dans mon lit, derrière, enfin en espérant qu'il s'agisse bien de ma chambre... Et, Seigneur, qu'ils aient pensé à changer les draps.

Oui parce que bon, mon, hem, petit écart me paraît très loin, mais c'était hier matin, bon sang. Il m'a littéralement sauvé la peau, mais je n'ai pas vraiment eu le temps de changer mes draps...

...

Je préfère ne pas y penser maintenant. Déjà parce que c'est chelou, ensuite parce que bah... Le lendemain d'un procès ? Vraiment, Thibault ? Tu t'es endormi pendant les cinq derniers mois ou quoi ?

En tout cas ça m'apportera rien de faire l'endormi. Même si je me refuse à décaler le petit chat qui a choisi mon ventre comme coussin, autant que je me bouge un peu, que j'essaie de retrouver mes esprits et de voir un petit peu dans quelle situation inconnue je me suis encore fourré.

Je baille, dans une vaine tentative d'éloigner la brume de mon cerveau, mais visiblement mon bâillement a un super pouvoir, à savoir, celui de ramener à la vie les oreillers. Parce qu'en-dessous de ma tête, je viens de sentir mon coussin bouger, avant de se contracter comme un... Bah comme un bras, en fait– Attendez une minute.

« Ah, tu es réveillé, fait une voix juste derrière moi. Je ne te demande pas si tu as bien dormi, j'imagine qu'hélas la réponse est évidente. »

... Ce n'est toujours pas la voix d'Emerens.

Non, ce qui vient de finir de me faire émerger, c'est Ibrahim, sur qui j'étais de toute évidence affalé comme une larve, son bras passé sous mon oreiller et un léger sourire triste aux lèvres. Qui pousse même le vice jusqu'à me caresser la tête avec sa bouille endormie.

Sweet mother of gayness what do I find myself into...

Ibrahim, qui bon sang est tellement adorable avec son t-shirt trop grand pour lui (comment il en a trouvé un je ne sais pas) et ses cheveux détachés, se redresse un peu devant mon air éberlué, avant de tapoter doucement la tête d'Alannah, qui marmonne dans son sommeil.

« Désolé si je t'effraie. Emerens nous a dit qu'il préférait être un peu seul, cette nuit, et lui... comme nous craignons que tu ne tiennes pas le choc si tu te réveillais sans compagnie pour te distraire. Du coup, j'ai pris sa place, et Alannah nous a rejoint. Est-ce que j'outrepasse quelque chose ? »

... Bon, déjà, ça explique beaucoup de trucs, dont l'absence d'Emerens extrêmement inhabituelle. Même si je me demande où diable il a bien pu se fourrer. Et aussi le fait que je sois confondu avec une peluche, ce qui la première surprise passée est quand même pas mal confortable.

Mais quand même.

Aie un peu de respect pour mon pauvre cœur de bon matin, Ibrahim, déjà que je me sens au fond du trou, j'ai pas envie que tu détruises mes derrières barrières...

« ... Nan, t'inquiètes, je grommelle. Juste surpris. Tu sais où il est allé, du coup ? Il aime moyen dormir seul, pour ça qu'il squatte, à la base...

— Non, je ne sais pas, me répond Ibrahim en s'emparant de ses lunettes sur ma table de chevet, me tendant les miennes dans le même mouvement. Mais je doute fort qu'il ait dormi. Le procès a été, je pense, plus dur à encaisser pour lui que pour nous, peu importe à quel point il fait le fier. »

... Ouais, ça fait sens. Faut dire, on va pas se mentir, que se rendre compte non seulement s'être fait frame, mais avoir en plus tué quelqu'un sans même le savoir, ce n'est pas rien. J'ai vraiment pas envie de savoir comment il a encaissé ça. Fin, s'il veut en parler, je l'écouterai, mais voilà quoi, j'aimerais pas être à sa place...

Je me demande comment il l'encaisse. S'il se dit qu'au moins il a réussi à me sauver les fesses, à sa manière. Si ça lui apporte un minimum de réconfort.

Ibrahim se redresse, se décalant d'à côté de moi avec une certaine lenteur. D'un coup, j'ai froid au côté gauche. Mais bon, je vais pas lui demander de revenir me faire un câlin. Il va me prendre pour quoi, après...

« On est plus que neuf. Je ne sais pas... Ce que tu en penses, Thibault. Mais je trouve qu'atteindre la moitié de nos membres en seulement trois meurtres, même sur l'espace de cinq mois, c'est déjà énorme.

— M'en parle pas, je marmonne, à voix basse pour pas réveiller Alannah. J'ai pas envie de penser aux prochains. Je veux juste me barrer d'ici. Sans plus perdre personne. »

Et surtout pas vous.

Jusqu'ici, les victimes n'étaient pas de mes proches. Je ne connaissais que très peu Sparrow, Aldéric m'était assez antipathique, Flor ne s'est pas franchement attiré la sympathie du groupe. Houshang était une figure de toute beauté, de loin. Et Ade, on ne peut pas dire que je l'aimais beaucoup, et après ce qu'elle nous a sorti, je l'aimais encore moins.

Mais Ester allait mieux. Elle avait une chance.

Et Ruben voulait juste que tout s'arrête.

Je les appréciais, l'un plus que l'autre, certes, mais quand même.

Nous n'étions pas vraiment des amis.

Or, des amis, je n'ai plus que ça.

Même Moanaura, si insupportable, en est une, d'une certaine manière.

Même Ansgar, à la fois inaccessible et surpuissante, a pu gagner ce titre pendant les derniers mois.

Et puis il y a ces deux-là, allongés à mes côtés, l'une endormie comme si rien de mauvais ne se passait sur terre, et l'autre qui après un meurtre arrive encore à me sourire, à faire passer mon bien-être avant le sien.

Et puis, il y a Emerens, que j'ai perdu pendant trop d'années pour envisager seulement le voir disparaitre de nouveau. Et encore moins de la sorte.

Je ne supporterai pas de perdre encore un ami. Encore un amour.

Ibrahim hausse les épaules.

« Tout le monde le veut. Malheureusement, on a pas toujours ce qu'on veut dans la vie. Et si l'un d'entre nous est l'organisateur, il va falloir penser à son élimination. D'une manière où d'une autre, ce genre d'ordure ne peut pas revoir le monde extérieur.

— ... Et tu comptes vraiment le traquer ?!? »

Parce que ça me fait vraiment peur, là.

La traque d'un organisateur se termine très souvent par la mort du traqueur.

Il y a eu bien trop de schémas comme ça.

Bien trop pour que je ne sois pas terrifié pour la vie d'Ibrahim.

Qui plisse les yeux, une certaine froideur dans le regard.

« J'ai vu de quoi étaient capables les organisateurs, Thibault. Je l'ai vu dans le livre de Wen Xiang, je l'ai vu dans les mots de Reina, je l'ai vu dans ce qu'il restait des survivants des Tueries précédentes. Ils sont capables de tuer, ils sont capables de manipuler, ils sont capables de torturer. Et emmener avec nous celui qui nous a mené ici, peu importe le niveau de déni qu'on décide de dresser, nous mettra en danger vis-à-vis des Monokuma. Je ne sais pas ce que ça provoquera... Mais j'ai peur que quoi qu'il arrive, il y ait des pertes. Beaucoup de pertes.

— A commencer par la tienne si tu fais des trucs inconsidérés, mec, je grommelle, le cœur enserré par une chape de glace que je m'efforce de cacher. On ne sait même pas si on pourra s'échapper. Ou même s'il y a un instigateur parmi nous. Tu sais, cas sans précédent, tout ça ? »

Ibrahim hausse de nouveau les épaules, avec un petit sourire triste.

« Tu as raison. De toute façon, j'aimerais autant ne pas en arriver là. L'idée de devoir prendre une vie, quelle qu'elle soit, me répugne au plus au point. Je préfèrerais autant ne plus avoir à répéter mes erreurs. »

... Ouais, et moi je préfèrerais ne pas t'enterrer.

Cette conversation me file le bourdon à un point incommensurable. Heureusement pour moi, le mouvement sur mon ventre est une parfaite source de distraction, de même que le visage endormi d'Alannah, qui se redresse en se frottant les yeux, un énorme bâillement retentissant dans la chambre. J'avais pas vu qu'elle avait une canine aussi pointue, tiens...

« Hmmm c'est déjà le matin ? J'étais bien, moi...

— Bonjour, Alannah, sourit Ibrahim. Désolé, mais je crois que ton coussin n'est plus exploitable...

— Oh non quel dommage, elle bougonne en collant son visage contre mon torse –bordel je suis quoi moi ? Une énorme peluche ? Aies pitié de moi un peu, Alannah, merde– avec un certain entrain. Je voulais encore dormir...

— Ouais bah fini la nuit, je marmonne. Moi, j'aimerais bien me lever, hein. »

On va passer sur la partie ramollie de mon cerveau qui me supplie de les prendre tous les deux dans mes bras et de me rendormir en priant ne jamais me réveiller. Nan mais si je l'écoute, on va louper l'ouverture du cercle suivant avec ces bêtises, et si Emerens vient me tirer du lit dans cette situation, je n'ai pas fini d'en entendre parler...

Alannah, en tout cas, ne semble pas l'entendre de cette oreille. Même si elle raccroche sur la tête les siennes, vous savez, celles en forme d'oreilles de chat que je crève d'envie de gratouiller, elle ne se décale pas une seule seconde de moi. Au contraire, elle se colle encore plus.

Ce qui fait bien rire Ibrahim.

« Eh bien. Je devrais peut-être vous laisser tranquilles, tous les deux ?

— Pas cool, bro, je marmonne dans ma barbe inexistante. Tu m'aides vraiment pas à me lever.

— Certes. Mais je dois y aller, de toute façon. L'hygiène matinale, tout ça. Je peux t'emprunter ta douche, Thibault ? »

... Euh, oui ? Mais aux dernières nouvelles, tu n'as pas pensé à prendre des fringues– Oh bordel de merde.

Éloignez-vous, pensées malaisantes, il y a eu un meurtre hier, bordel à couilles !!!!

Enfin bref. Je donne non sans balbutiements mon accord à Ibrahim et ce dernier se lève... Pour sortir de ma chambre. Dieu merci il va chercher des fringues. Mais pourquoi avoir demandé ma douche si de toute façon il retournait à ma chambre... Bon dieu de merde j'y comprends plus rien...

Et évidemment comme un malheur n'arrive jamais seul, je me retrouve dans la chambre seul avec une Alannah qui me regarde en rigolant tel le plus mignon des gremlins.

Tuez-moi en fait.

Quoique... Nan, vraiment, tuez-moi.

Alannah continue de me regarder avec ce sourire de travers. Au point qu'elle commence à me faire peur.

« ... J'peux savoir pourquoi tu me regardes comme ça ?

— T'es gay, » elle ricane avant de se décaler de mon torse.

... Oui, merci, j'avais pas besoin de toi pour le savoir, merde, je couche avec mon meilleur pote qui est devenu un poil plus que ça depuis bien un mois et demi.

Mais bon quand elle le dit je me rends très bien compte qu'elle ne visait pas forcément ma relation extrêmement tactile avec Emerens. Non mais parce que, après la scène que je viens de me payer...

« Bravo, Cap'tain Obvious, je marmonne. T'en as d'autres des comme ça où je peux aller me doucher ?

— J'te conseille plutôt de passer après Ibrahim, ehe. A moins que tu veuilles qu'il te rejoigne ? »

Bonjour, vous avez demandé un panier de tomates ?

Eh bah voilà, juste là, sur ma figure, il est servi, et bon dieu qu'elles doivent être parfaitement mûres. Parce que là, je crois que mon visage est rouge, puissance au moins un million, et de manière absolument pas discrète.

Bravo Thibault, excellente manière de démontrer à quelqu'un qu'un autre mec te fait très envie sur plein de plans. Surtout quelqu'un qui a l'air de bien en rigoler. Pas vrai, Alannah ?

Cette dernière a un petit ricanement avant de me pincer la joue.

« T'sais tu peux juste lui en parler, hein. La communication c'est important, et puis c'est rigolo...

— Je regrette les jours où je te croyais innocente. »

Elle ricane de nouveau avant de me monter sur les genoux.

« Me dis pas que tu me prends pour une enfant ? »

... Elle est trop près putain au secours !!!

Bonjour, le deuxième panier de tomates, juste ici à point madame, un vrai plaisir de faire affaire avec vous, mais pitié contentez-vous de rigoler et de vous barrer, pas de me caresser la joue, je suis en train de mourir !

Alannah, qui a réussi à coincer mon visage entre ses mains de manière purement coïncidente et pas du tout pour un objectif derrière non non non pas d'objectif derrière du tout bordel de merde je vais mourir, a un petit sourire.

« On devait pas parler de trucs nous ? »

Oui bien sûr, go en discuter avec la friture plein mon cerveau qui est tout juste capable de sortir des « ehguégué » du plus profond des Enfers. Le meilleur moment pour en parler c'est quand t'as bien piégé ta cible, pas vrai ?

... C'est dangereux, les relations dans les Tueries. On s'attend à les voir mourir. Ou tuer. Ou pire encore. Le bon sens voudrait qu'on ne se mette pas avec quelqu'un qu'on ne connaisse pas. Pour éviter le tragique destin de certaines.

Si j'étais vraiment quelqu'un qui faisait marcher son cerveau, j'aurais essayé de tuer dans l'œuf tout le sentiment. Amical, amoureux, tout ça. De fonctionner avec logique, de voir les choses objectivement. Même Emerens, dont je connais le passé et la manière d'être, j'aurais sans doute été plus prudent à son égard.

Hélas pour moi je suis un être humain. Un être qui a besoin d'aimer et d'être aimé. Un être qui a des faiblesses et qui n'a absolument pas envie de résister à une vague d'amour et de confiance.

Oui, c'est vrai, Alannah, on doit parler.

Est-ce le meilleur endroit ou le meilleur moment pour ça je ne sais pas, mais bon, au point où j'en suis...

« Oh... Décidément, j'ai le chic pour tomber au pire moment. Vous... Voulez que je m'en aille ? »

.... Sauvé par le Soldat.

Ibrahim, un paquet de vêtements sous le bras, se tient dans l'encadrement de la porte, un air un peu gêné sur le visage. Bon, ça ne m'aide pas trop à me reconcentrer correctement parce qu'il est en T-shirt et caleçon, mais au moins j'ai récupéré un peu de conscience de mon environnement pour réussir à décaler Alannah de mon visage.

Cette dernière a une moue déçue, mais ne proteste pas. Elle me laisse même me relever et choper mes propres fringues, avant d'attraper sa paire de lunettes.

Ibrahim, devant la scène qui se déroule sous ses yeux, se contente de hausser les épaules et s'enferme dans la salle de bain. Ce qui me laisse l'occasion de faire un peu le tour de ma chambre, que j'imagine ne pas garder très longtemps. D'ailleurs, dieu merci, les draps ont été changés.

Alannah est toujours assise sur le lit. Elle a l'air de bouder un peu, ce que je peux en toute honnêteté comprendre. Les yeux fixés sur sa manette de drones, je la vois appuyer sur des boutons, et un bourdonnement retentit dans mes oreilles.

Genre, vraiment dans mes oreilles.

...

Nom d'un capybara.

« Aïeuh ! Le drone dans les tympans, tu pouvais t'en passer ! »

Elle me tire la langue, avant d'appuyer sur de nouveaux boutons. Le bourdonnement s'arrête, mais elle ne dit toujours rien. Je pousse un profond soupir.

« Écoute, Alannah, je t'aime beaucoup sois-en sûre, mais je suis pas vraiment dans la meilleure situation pour qu'on puisse parler, à l'instant présent.

— Meh, elle grommelle. Je disais quoi sur la communication ?

— Ouais, et je me rends bien compte qu'on a besoin de causer. Mais là, il vient d'y avoir un putain de meurtre. Je suis pas vraiment... Au meilleur de ma forme, tu vois, et j'ai pas envie de prendre une décision que je regretterai pour raisons diverses et variées. »

Je la voix hausser les épaules, et une moue ennuyée se forme sur son visage.

« Ouais je vois. Mais bon... y'a pas de mal à essayer d'oublier. Moi je me dis... Que si j'essaie pas de me distraire, je pourrai jamais oublier leurs cris. Qu'il faut que je pense à autre chose, tout le temps, sinon je vais me perdre dans ces souvenirs. Tu comprends ? »

... Ouais, je crois que je comprends. Je comprends très bien ce besoin d'oublier, de se concentrer sur quelque chose de joyeux, un petit plaisir éphémère, puis un autre, puis un autre, puis un autre, pour oublier l'horreur qui nous entoure. Je comprends très bien que dans sa tête, discuter avec quelqu'un qui lui plaît de comment faire avancer leur relation soit bien plus réjouissant que de discuter d'un cadavre. Il n'y a vraiment qu'Ibrahim qui arrive à en parler.

Mais là, je sais pas vraiment si c'est une bonne idée.

« Hmm. Mais quand j'essaie d'oublier un truc dans les bras de quelqu'un, je préfère que ce soit clair entre nous. Et là, Alannah, on pourra jamais se mettre d'accord sans compliquer les choses. »

Elle hoche la tête, doucement. Et c'est le moment que choisit Ibrahim pour sortir de la salle de bain.

« J'ai fini, il annonce. Qui y va après moi ?

— Moi, j'annonce. Autant faire vite. En plus, si Alannah tient tant que ça à utiliser ma douche, j'ajoute après un regard en coin à cette dernière, il va falloir qu'elle aille récupérer des fringues.

— t'inquiète, j'vais aller dans la mienne, elle répond en bondissant de mon lit. On se rejoint au lounge avec les autres ? »

J'imagine que oui, on a pas eu beaucoup d'autres lieux de réunion.

Et de toute façon, il va bien falloir qu'on décide de ce qu'on fait.

Sans tarder.

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