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Chapitre 3 (5) : Endless entertaining

Bon on va pas se mentir.

Le cercle 4 est beaucoup, beaucoup plus confortable que le cercle 5.

Je dis pas ça seulement parce qu'il n'y a plus ce rappel omniprésent que nous sommes en pleine Tuerie et que les chambres ont une déco tout ce qu'il y a de plus normale, hein. Aussi parce que j'ai dormi dans un king size et que même si Emerens, immonde salopard, s'est étalé en travers du lit avec ses jambes dans un sens, son pantalon dans un autre et sa prothèse sur le tout, j'ai encore toute la place qu'il faut pour faire exactement de même.

Il dort encore, d'ailleurs. Profondément, visiblement, puisque sa respiration me rappelle un peu trop un ronflement. Loués soient les dieux, je ne suis pas dans ses bras, sinon j'étais bon pour m'ennuyer toute la matinée, enfermé dans le carcan des enfers. Mais là, j'ai été parfaitement en mesure de me lever, me laver et m'habiller sans déchaîner sur moi tous les orgues de Satan.

Et cette fois, il ne s'est même pas réveillé une fois moi prêt.

Si c'est pas beau ça.

En attendant, je suis pas d'humeur à l'attendre toute la journée. Je vais essayer de visiter d'un peu plus près le cercle 4, histoire de me donner une idée de ce à quoi m'attendre exactement de ce parc d'attractions. Je crois qu'il va bien falloir, de toute façon, que je fasse mes trucs de mon côté.

L'épisode Ruben m'a rendu parfaitement conscient de l'inquiétude possiblement déclenchée par le fait de ne pas me voir au réveil. Je prends donc le temps de rédiger un petit mot grâce au bloc-notes bien fancy de la chambre d'hôtel avant de laisser mister roupillon dormir tranquillement dans son lit.

Qu'il profite au moins de ses moments de calme.

Dehors, c'est plutôt tranquille. Personne dans les couloirs, dont la déco reste quand même bien plus accueillante que la moyenne des Tueries ; bon, je sais qu'il y a une vingtaine de maisons imbriquées en cercle, mais quand même, je m'attendais, en faisant le tour, à croiser au moins une personne.

Le bâtiment principal, une espèce d'immeuble à cinq étages construit en rond, est vide aussi. Pas le moindre Ultime, ou même une autre âme qui vive type Monokuma. Quoique, qu'est-ce que je dis, il a pas d'âme, ce type.

Il n'y a personne non plus dans le réfectoire. Ou plutôt le buffet à volonté, qui déborde littéralement des mets les plus délicats et venant de tous les pays. Au point que la nourriture embaume littéralement la pièce de tous les coins possible et inimaginable, et ce réfectoire fait au moins deux cents mètres carrés.

... Explosion du budget sur vingt. Et on va pas se mentir, ça fait quand même beaucoup, pour un simple cercle, un sixième de la cité. Si c'est à ça que ressemble le 4, j'ose pas imaginer la gueule des trois suivants...

Et je crois bien que je ne veux jamais les voir.

Par contre, une fois que j'aie fini de manger et de visiter ne serait-ce que sommairement notre nouveau lieu de vie, j'ai la surprise de croiser Ansgar devant la porte qui mène au parc d'attractions. Avec elle, Alannah, casque sur les oreilles et ordinateur dans la main.

Elles semblent en pleine conversation, si bien que j'essaie de faire le tour pour ne pas les déranger, mais Ansgar finit par me remarquer et me fait un grand signe de la main. Pas d'autre choix que d'obéir à l'ordre.

Alannah me salue d'un mouvement de main enthousiaste, et Ansgar incline la tête dans ma direction.

« Bonjour, Thibault. Bien dormi ?

— Aussi bien que possible dans un endroit pareil, je réponds, haussant les épaules. Et au moins, pas trop de cauchemars, ça change. »

Iel a un léger sourire.

« C'est une bonne chose. Ce genre d'arrangements semble être une bonne idée pour conserver sa santé mentale. Comment va Emerens ? »

Content de voir que t'insistes pas trop, Ansgar. Ça change des autres, et je vois sur le visage d'Alannah qu'elle, elle meurt d'envie de faire un commentaire. Mais je l'ignore, du mieux que je peux. Pas le moment de me prendre des insinuations.

« Il dort encore. Pas pu lui demander, et m'est avis qu'on le verra pas avant midi.

— Je vois. »

Alannah pouffe, l'air sur le point de faire une blague que je ne vais pas apprécier au vu de son petit sourire mutin. Mais Ansgar lui jette un regard réprobateur qui étouffe tout ersatz de rire, avant de la désigner d'un mouvement de canne.

« Alannah et moi-même nous apprêtions à tester les montagnes russes, sur la base de ses calculs. Veux-tu te joindre à nous ?

— Sans offense, Ansgar, je grommelle, mais c'est pas parce que je suis un peu bon en maths que je saurai ce qu'il se passe pendant les tests. Je préfère faire mon tour par moi-même et tirer mes propres conclusions. T'inquiète pas, je compte pas me mettre en danger. »

Iel n'insiste pas, et me fait signe de tracer ma route avant de se retourner vers Alannah. Je les salue donc toutes les deux avant de de diriger vers le parc d'attractions.

La musique est toujours aussi forte, et d'autant plus entraînante qu'hier. Impossible d'y échapper, même en s'éloignant des principales attractions. Partout où je vais, au moins un haut-parleur diffuse un truc encore pire que la musique de la maison de poupées à Disneyland.

Merci Maylis qui adorait me faire chier avec, je l'ai dans la tête, maintenant.

Par contre, un point de détail que je n'avais pas remarqué, c'est que maintenant, tous les stands sont occupés par des robots. Des androïdes, visiblement, très bien faits mais dont l'apparence un peu trop humaine ne m'empêche pas de discerner, outre les soudures de leur corps, la marque de Monokuma dans leur cou.

Et pas n'importe quelle marque.

Celle de la principale faiseuse de robots de toute l'organisation, la génie naturelle qui les a propulsés à la place qu'ils ont désormais. L'Ultime Impératrice en personne.

L'une des Monokuma les plus cruelles, et les plus douées en technique. Qui a conçu la grande majorité des salles d'exécution les plus complexes, l'armée de robots des Monokuma et beaucoup trop d'IA, dont l'Alter Ego. Et elle a décidé d'allouer ses androïdes à la gestion de ce parc en apparence uniquement alloué à l'amusement.

C'est extrêmement louche.

On va pas se mentir, voir les robots de l'Impératrice ne me rassure pas quant aux dangers de ces parcs.

Préférant ne pas m'y confronter seul, je décide de sauter les jeux de foire et les stands de bouffe, même si je ne croise plus que ça désormais. On verra avec quelqu'un de plus courageux pour vérifier que ces fusils en plastoc du tir à la carabine ne contiennent pas de vraies balles perforantes.

En attendant, puisque mes pas m'ont mené en plein cœur du parc d'attractions, il me faut une bonne heure pour m'en sortir, et retomber sur la zone d'autres amusements que m'avaient décrit Ibrahim et Houshang.

Il n'y a visiblement pas que des lieux d'amusements. Trois discothèques marquées d'un « Monodisco » qui brillent de mille feux, entourées de bars divers et variés, occupent une place toute entière. Et la musique, même si ce n'est plus celle du parc à thème, est encore plus forte ici. Au point de me donner mal à la tête.

Je commence à regretter le casque antibruit d'Alannah.

Dieu merci et étonnamment, il y en a une collection pleine sur un étal non loin. Pas de robots devant, je peux donc me permettre d'en prendre un au hasard et de le placer sur ma tête. Aaaah, l'annulation du bruit, ça fait du bien, quand même.

Le niveau sonore est devenu un peu plus supportable. Je me permets donc de céder à ma curiosité et de rentrer dans une des discothèques au hasard. Et visiblement, je tire le numéro chanceux, puisque pour la première fois depuis une heure, je croise quelqu'un. Et pas seulement quelqu'un. Trois quelqu'uns.

La discothèque est en pleine activité. Même alors que les seules personnes que je peux voir, ce sont Seo-jun en train de fourrager dans un placard, Moanaura qui s'enfile boisson sur boisson au minibar et Nako qui se déhanche comme si elle était possédée par le démon de la musique sur la salle.

Et on va pas se mentir, mêle si le phénomène des boîtes de nuit est en grande partie dû à de l'émulation de foule, j'ai soudainement très envie de rejoindre l'une des deux.

Nako ne semble pas me remarquer, tout à son déhanché extrêmement élaboré, et Moanaura a l'air plus occupée par la descente des réserves de coca que par ma présence. Je me dirige donc vers Seo-jun. Qui sort du placard un immense boa de plumes avec un air on ne peut plus satisfait.

... Un boa de plumes. Autour du cou de ce colosse d'Ultime Garde du Corps.

On va pas se mentir, ça fait un peu décalé.

Pas le temps de me baigner dans mon jugement, cependant. Seo-jun finit par me remarquer, avant de m'agiter sous le net l'extrémité dudit boa de plumes avec force gestes maniérés. Je ne peux que noter son immense sourire aux lèvres.

« Tu aimes te perdre dans les plumes, ou quoi, mec ? »

Il ricane.

« Je sens le jugement sur ton visage, mon petit Thibault. T'as jamais essayé le drag ? Tu vas voir, c'est une libération, ufufufu... »

... Ce rire sonne très faux, Seo-jun. Et à bien y réfléchir, je reconnais certains de ses maniérismes pour les avoir déjà vus en regardant Rupaul Drag Race. Mais le drag n'a jamais été mon activité favorite. Rares sont les drag queen qui m'ont vraiment fait fondre.

Mais bon, derrière, il a l'air sincèrement heureux, donc qui suis-je pour juger, à part un petit salopard ? ... Oh, wait.

Je lève les yeux au ciel.

« On va pas se mentir, le drag, ça a jamais été mon truc. En plus, je ferais une drag queen très peu convaincante.

— Oh, ça c'est rien, Thibault, rigole Seo-jun. On est tous pas très sûrs de soi quand on commence le drag, mais je t'assure que le jugement des autres finit par s'oublier, à condition de se sentir libéré, évidemment... Et c'est vrai que pas tout le monde aime.

— Merci pour cette merveilleuse sagesse, Seo-jun, mais je vais toujours pas m'y mettre. »

Il rigole.

« Tu sais, c'est exactement ce que m'a dit mon ex quand il a essayé de me grimer la première fois. Et pourtant. T'en déduiras que je suis pas très convaincu ? »

Je grommelle. Nan mais c'est qu'il insiste.

« Et t'as commencé quand tes actions de crossdressing, monsieur l'expert ? »

Visiblement, il attendait que je lui pose cette question. Sur son visage, le sourire de présentation se fait plus sincère, plus doux.

« Quand j'avais quinze ans. J'étais en dernière année de mon école, un peu paumé par mes choix d'avenir, et mon copain de l'époque m'a introduit au drag dans un but de me distraire. Au début, j'étais pas convaincu, hein, parce que bon, j'étudiais pour devenir garde du corps, et dans ma tête un garde du corps ça devait rester sérieux en toutes circonstances même les plus triviales... Mais bon, regarde où j'en suis aujourd'hui, à se sentir heureux rien qu'avec un boa autour du cou. »

... je m'attendais pas à la backstory je vous avouerais. Mais vu sa tête, c'est un souvenir qui lui est très cher. Pas étonnant qu'il me le déballe. Même si je pensais pas qu'on en était arrivés à ce stade, lui et moi, pour tout vous dire ? Un peu plus et je vais commencer à lui parler de mon échec scolaire et de la découverte de ma sexualité...

Deux sujets vous en conviendrez assez sensibles.

Avant qu'il ne se rende compte qu'on entre dans un territoire de confessions dangereux, toutefois, je choisis d'enchaîner. Pas que je ne suis pas un peu curieux, mais quand même, il n'a pas tort sur un point, je n'imagine pas un garde du corps faire du drag.

« Ça t'a... Vraiment plu ?

— Au bout d'un moment oui, rigole Seo-jun. Après mon ex, un de mes meilleurs amis m'a appris à me maquiller et je me suis rendu compte qu'en fait, je m'exprimais au mieux en tant flamboyant de temps à autres. Puis bon, ma marque de fabrique, c'est que j'ai l'air d'un ado normal, pas d'un type en costard. Donc j'ai intégré tout ça à ma série de jobs et suis très rapidement devenu un expert. Pour tout te dire, il rigole, c'est moi qui aie filé tous ses trucs de maquillage à Emerens...

— Attends sérieux ? Tu lui as appris à se maquiller ?!? »

L'air très fier de lui, Seo-jun bombe le torse.

« Eh ouais. Bon, pas totalement, j'avoue. Avant qu'on se rencontre, il y connaissait pas grand-chose, mais damn son eyeliner était toujours au point. Mais maintenant, il est encore plus doué. Demande-lui de te refaire une beauté un de ces quatre, tu vas voir... Et ne le laisse surtout pas nier mon implication dans son apprentissage, hein ! »

... Eh bé putain si je m'attendais à ça. Parce que oui, j'ai eu maintes fois l'occasion d'admirer le maquillage d'Emerens, c'est un des rares mecs que je connais à le faire presque quotidiennement, mais si on m'avait demandé entre Emerens et Seo-jun qui avait appris à l'autre à se maquiller, j'aurais pensé l'ordre inverse.

Et sa manière de présenter le truc me fait tellement penser à un genre de rituel du gay que mine de rien, je suis un peu tenté. Un peu, juste pour voir comment est-ce qu'ils vont réussir à transformer mon visage bien moche en quelque chose de péchotable...

Un bruit de porte derrière la musique détourne mon attention, et Seo-jun s'empresse de réajuster son boa en voyant rentrer Houshang et Ester. Ester qui semble plus convaincue par les canapés de la discothèque que la piste de danse, je dois bien l'avouer. Par contre, Houshang, à peine eut-il repéré le flamboyant garde du corps avec son faire valoir –c'est-à-dire moi– qu'il se dirige vers nous d'un pas vif, et hoche la tête avec approbation devant la tenue de Seo-jun.

« Des tenues de drag. Cela me semble très... intéressant.

— Tu veux t'y mettre aussi, Houshang ? Sourit Seo-jun. Il y a largement de quoi te rendre encore plus impressionnant que tu ne l'es déjà... »

... Emerens, sors de ce corps. Et de manière littérale aussi, s'il te plait. Je suis pas là pour tenir la chandelle entre un groupe de gays qui assument totalement leur sexualité. En plus, Houshang, qui a très bien saisi l'intonation charmeuse du ton de Seo-jun, répond par un léger clin d'œil.

« Au risque de te décevoir, Seo-jun, je n'ai jamais aimé le concept même du drag. Porter des tenues féminines ne me dérange pas mais être perçu comme une femme est au-dessus de mes forces, et de celles de ma dysphorie. Après, en comité réduit et sur l'assurance que je ne peux être mégenré, peut-être...

— On est pas malpolis au point de donner à quelqu'un des pronoms qu'il ne veut pas, rigole Seo-jun. Mais comme tu veux, comme tu veux. Je te laisse fouiller, je vais comme qui dirait rejoindre Nako sur la piste de danse ! »

Et le voilà parti, boa flottant derrière lui, avant de se lancer sur la piste dans le déhanché le plus exagéré que j'ai jamais vu. Parfaitement en rythme avec la musique. Et je vais pas me mentir, ça a quelque chose de fascinant.

Houshang, qui a remarqué mon regard, sourit, moqueur.

« Intéressé par la culture du drag, Thibault ? Ou par l'homme qui la fait vivre ?

— Est-ce qu'il y en a pas juste un, je grommelle, qui pourrait commencer par assumer que je suis hétéro ? C'est totalement faux mais au moins, ça me changerait des insinuations... »

Houshang hausse les épaules, avant de récupérer dans le placard encore ouvert deux très, très longs rubans qui me paraissent bien être de la soie.

« Difficile de te croire hétéro alors que rien qu'aujourd'hui ton regard dévie un peu trop sur les arrière-trains de ces messieurs. Ce n'est pas vraiment quelque chose que je te reproche, Seo-jun ne semble pas s'en préoccuper, mais tout de même, ne nous crois pas si stupides... »

Yes. Le gros inconvénient d'être dans un espace queer, c'est vraiment que les gens ne te voient plus à travers leurs lunettes de l'hétérosexualité. Et ce serait agréable si je me prenais pas la masse d'insinuations dans la figure.

Mon absence de réponse semble faire rire Houshang, qui déploie ses rubans derrière lui avant de rejoindre Seo-jun et Nako sur la scène. Me rappelant du même coup la teneur de son Ultime.

Parce que putain sa grâce et sa manière de jouer avec deux bouts de tissu pourtant on ne peut plus encombrants, dans un mouvement voluptueux digne des plus grands... Je ne peux pas me mentir à moi-même, je n'ai jamais rien vu d'aussi beau.

Et bon on va pas se mentir, en cet instant précis Houshang a raison, seul un abruti me croirait hétéro.

Oublions tout de suite que sur la piste de danse il y a deux mecs absolument magnifiques qui dansent encore mieux que dans mes rêves les plus fous et allons causer à Nako. En plus elle est lesbienne, donc c'est pas elle qui va me replonger dans mes pensées de gay en décrivant sa propre attraction... Et en plus, elle a l'air un peu fatiguée, je la vois ralentir ses mouvements. C'est le moment idéal pour la rejoindre.

Me voyant arriver, Nako me sourit, avant de me faire signe de me diriger vers les canapés à l'autre bout de la discothèque. Sur lesquels nous ne tardons pas à nous installer avec bonheur, alors que je surprends un coup d'œil dépité d'Ester dans notre direction.

La Game Designer s'essuie le front, luisante de sueur, avant de s'affaler plus confortablement dans le canapé. Elle est en nage et rouge comme une tomate, mais son sourire est authentiquement ravi.

« Venu profiter de la fête aussi, Thibault ?

— Pas vraiment, j'explore, je réponds en marmonnant. Les fêtes, on verra plus tard. »

Elle sourit un peu plus.

« Pourtant, on dirait bien qu'il n'y a que ça, ici. Les discothèques sont toutes en cours de fonctionnement, avec des musiques d'ambiance différentes. Évidemment, ça ne rend pas pareil quand nous ne sommes que douze pour un endroit si grand... Mais quelque part, tout semble être conçu pour qu'on s'amuse, n'est-ce pas ? »

Mouaif. Tout ce qu'elle m'apprend, là, surtout, c'est que l'ambiance est à l'amusement dans absolument tous les coins du parc. Et je n'ai pas spécialement envie de m'amuser maintenant. Je me contente de lever les yeux au ciel.

« De l'amusement dans une Tuerie. Je me demande à quoi ça ressemble. »

Nako se renfrogne un peu.

« Cela va te paraître sans doute très matérialiste, mais je crois que je préfère me laisser tenter par le démon et oublier, même l'espace de quelques instants, que je suis dans une Tuerie. Comme ça, je peux espérer que tout le monde l'oublie aussi, et qu'on finisse par établir un semblant de communauté, ici, même à douze, sans plus avoir la volonté de tuer. Tu vois ce que je veux dire ?

— ça se tient, je soupire. Ça se tient, même si je pense qu'on oubliera pas comme ça notre véritable destin. Mais si certains arrivent à essayer... Je n'en demande pas plus. »

Elle hoche la tête, avant de la tourner vers la piste de danse, ou Seo-jun et Houshang ont commencé un petit duo dansant sous le regard quelque peu fasciné d'Ester et les rires de Moanaura. Très esthétiquement agréable, soit dit en passant.

« Moi non plus. Et après ce qu'il s'est passé, on a tous besoin de sourire. Le dernier procès a été traumatisant, les deux dernières semaines ont été affreusement stressantes, pour tout le monde. Monokuma y tient, à son Désespoir. Au point d'y pousser des enfants de seize ans.

— Et nous ne sommes pas beaucoup plus âgés, Nako, je lui rappelle avec une grimace. Quel âge tu as, rappelle-moi ? »

Elle sourit, un peu amèrement.

« Dix-huit ans. Et j'ignore si je verrai mes dix-neuf, dans un climat pareil... Mais pourquoi tu fais cette tête, Thibault ? J'ai dit quelque chose de mal ? »

Et disant ça, elle rigole, l'air au comble de l'amusement par ma tête ébahie.

A ma défense, je m'attendais pas à ce chiffre.

« Dix-huit ans ?!? Comment tu peux être plus jeune que moi ?!? Je t'en donnais au moins vingt ! »

Elle rigole d'autant plus, avant de me pincer la joue.

« On va dire que je n'en prends pas ombrage, surtout que tu n'es pas le premier à me dire ça ! J'ai apparemment une maturité inhérente, je dois dire que je n'en ai jamais tiré fierté ou quoi... Mais oui, j'ai dix-huit ans. Je suis née le 18 juillet 2000, et apparemment, je ne les fais pas... »

... Bon, elle est pas taaaant plus jeune que moi, c'est une bonne chose. Je suis un 2000 aussi, mais de mars, ce qui explique que j'ai déjà eu mes dix-neuf ans. Mais quand même. Avec sa manière de tous nous prendre sous sa protection, de nous couver comme une douce maman, j'aurais pensé qu'elle avait au moins l'âge d'Ansgar...

... Mine de rien, ça rend le gros crush de Moanaura sur elle bien plus sain, si vous voulez mon avis. J'vais ptêtre commencer à foutre le bordel. Juste en guise de vengeance envers cette maudite pirate.

Disons que la prochaine chose que je vais faire, c'est accoster la demoiselle accoudée au bar en train de rigoler.

Chacun son tour, pas vrai ?

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