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Chapitre 3 (23) : Another One Bites the Dust

Silence.

C'est tout ce qui m'accueille alors que je fixe ce qu'il reste d'une femme qui aimait tant chanter, qui se réjouissait du moindre petit bonheur qu'il arrivait aux autres, qui avait réussi à garder le sourire pendant de si longs mois alors qu'elle s'affaiblissait de plus en plus.

Et ce n'est même pas sa faiblesse qui l'a tuée.

Je peux lui compter les côtes. Ses joues sont émaciées, sa peau rêche sous mes doigts alors que je recherche, dans un dernier Espoir vain, un pouls qui ne vient pas dans le creux de son cou. Mais toute tentative désespérée ne sert à rien.

La poitrine d'Ester ne se soulève plus.

Pas de souffle sur ma main alors que je la place devant son visage.

Et sur son cou, encore crispé dans la mort, pas la moindre trace de pulsation, même anormale.

Je dois me rendre à l'évidence.

Elle est bel et bien morte.

« Putain, jure la voix de Seo-jun à côté de moi. Putain, putain, putain. Pourquoi Ester ? Pourquoi maintenant ?!?

— Ça, c'est une bonne question, soupire Emerens. Pourquoi maintenant, en effet ? »

L'alarme retentit, mais personne ne l'entend. Nous sommes juste à quatre, recroquevillés autour d'un corps sans vie comme si notre chaleur, notre présence allait la réveiller, en train d'échanger des regards comme si les autres n'étaient que simples parts d'un cauchemar.

« C'est pas possible, sanglote Alannah à côté de moi. Je vais forcément me réveiller. Je vais forcément me réveiller, pas vrai ? »

Je lui passe un bras que j'espère secourable autour des épaules, avant de la serrer contre moi sans mot dire. Mais cela ne semble pas beaucoup n'aider. Au contraire, je sens ses doigts se planter dans mes épaules avec une telle force qu'à coup sûr, je vais garder des traces d'ongles, et sa tête ne s'enfouit dans le creux de ma veste que pour pleurer toutes les larmes de son corps.

A côté de nous gît son écran de contrôle.

Seo-jun frappe le mur, d'une telle force que la pierre se fissure sous son poing. Et un Emerens muet s'assied à côté d'Ester, avant de lui caresser doucement la joue, le regard vidé de toute émotion. Le seul tic qui trahit une éventuelle tempête interne, c'est la crispation, presque périodique, de ses paupières.

Je crois que je suis quelque part à mi-chemin entre les trois. J'ai envie de vomir, les pleurs d'Alannah me font monter les larmes, les jurons de Seo-jun me donnent envie de renchérir. Mais je suis aussi muet et immobile qu'Emerens. Incapable de bouger. Incapable de faire quoi que ce soit d'autre que réfléchir.

Parce que c'est tout ce que je sais faire, n'est-ce pas ?

Réfléchir.

Le corps de cette pauvre Ester est encore chaud. La mort a dû être rapide, et récente. Immédiate, peut-être, mais au vu de toute la douleur qu'exprime son visage, on est en droit d'avoir des doutes. Et cela m'étonnerait beaucoup que ces veinules noires partout sur son corps soient naturelles. Au contraire, elles sont forcément dues à un agent étranger.

Est-ce que quelqu'un aurait pu empoisonner Ester ?

J'imagine que je verrai au Monodossier.

En tout cas une chose est sûre, au moment de la mort, j'étais soit avec Emerens, soit avec lui et Alannah. En fonction du temps d'action du produit, il y a des fortes chances pour que je me récupère, encore une fois, un alibi, mais vu comment elle est morte, je n'ai aucune manière de le prouver. Et Seo-jun, immobile, le poing toujours enfoncé dans le mur, lui par contre, n'en a sans doute pas.

Mais dans la situation présente, c'est un peu trop compliqué de réfléchir.

Je sais pas quoi faire. Est-ce que je lâche Alannah pour examiner le corps ? Chercher ce qui ne va pas avec Ester ? Ou alors est-ce que je la laisse pleurer tout son soûl parce qu'elle en a autant besoin que moi ?

Je sais pas.

Je sais pas.

Je sais pas quoi faire. Que quelqu'un m'aide. Que quelqu'un me guide. Je veux pas prendre cette enquête seul. Je peux pas prendre cette enquête seul. Et je me fous du fait que c'est très probablement ce qui va m'arriver.

« Pauvre Ester, soupire Emerens. Elle a dû affreusement souffrir pendant ses derniers instants.

— ça m'énerve, grommelle Seo-jun. Ça m'énerve tellement, tellement fort. Et putain, j'espère que c'était pas encore un meurtre qu'on pouvait éviter. »

Il jette un regard noir à Emerens, qui lui répond par un coup d'œil glacial.

« Qu'est-ce que j'en sais, Seo-jun. Je ne suis pas omniscient.

— Personne ne l'est, soupire une voix derrière moi. Et parfois, la mort est inévitable. »

Je me retourne d'un sursaut, gardant Alannah dans mes bras. Ansgar, suivie par une Ade au regard indéchiffrable, vient d'arriver, penchée sur le corps avec une expression désolée. C'est à peine si elle nous regarde alors qu'elle s'installe à côté de nous, après avoir posé sa main sur chacune de nos épaules.

Un geste de soutien que j'apprécie vraiment beaucoup.

« Bonjour, Ansgar, soupire Seo-jun, visiblement assez calmé par la présence de san supérieur.e pour retirer son poing du mur. Vous en pensez quoi, de ça ? »

Ansgar pousse un profond soupir, avant de passer un doigt délicat sur la peau d'Ester, que son pull ne recouvre même plus.

« Regardez ça. Elle est maigre, maladive et visiblement son corps entier est dans un triste état, pourtant, elle a quand même les vêtements déchirés, et le corps crispé, comme si elle se battait contre quelque chose. Elle a lutté, je ne sais pas contre quoi, mais elle a lutté. »

Dans mes bras, Alannah prend une profonde inspiration. Ses sanglots finissent par se calmer, doucement, me laissant tout le loisir de me pencher sur Ester.

C'est vrai. Son poing brandi devant elle, ses membres crispés, la bave aux lèvres et les larmes aux yeux, Ester semble être morte dans un dernier combat. Pourtant, son corps ne porte aucune trace de blessure. Aucune trace de blessure récente, du moins, puisque je vois cette affreuse cicatrice lui déchirer l'œil depuis là où je suis, que sa frange ne dissimule plus ; et son corps, même derrière les veinules noires, semble avoir eu droit au même traitement.

Mais contre quoi a-t-elle bien pu lutter ?

Le poison ?

Ou autre chose ?

Alannah se sépare un peu de moi, pour se tourner vers Ester.

« ... Vous avez vu sa cicatrice ? Elle ne s'est sans doute pas fait ça dans la joie hein, elle est carrément borgne... Je crois... Qu'elle a un peu l'habitude de lutter...

— A moins qu'elle ait une maladie qu'on ignore, Ester a forcément été empoisonnée, renchérit Ansgar en traçant du doigt les veines de ses poings. Dans ces conditions, je me demande bien quel genre de lutte elle a pu mener.

— Quelqu'un qui lui a fait avaler le poison, peut-être, grommelle Seo-jun. Ça m'étonnerait pas plus que ça, tu vois.

— Possible... »

Ansgar, perdue de toute évidence dans une profonde réflexion, se décale du corps, et de moi par la même occasion. Alannah la suit, avant de se caler entre elle et Emerens, le regard toujours perdu. Cela laisse tout le loisir à Ade pour s'installer à côté de moi. Et de me fixer d'un air toujours indéchiffrable.

« Tu n'es pas venu à mon rendez-vous, ce matin. »

... Bonjour déjà ? Certes, je suis en tort, mais quand même, de là à me le rappeler directement... En plus, elle parle à voix basse, et je veux bien que ce soit un rendez-vous particulier, mais quand même, t'as des trucs à cacher, Okafor ?

« Ça va, j'suis désolé, je marmonne. J'ai été retenu.

— J'espère pour toi que c'était urgent.

— Nan, juste Emerens qui a énormément insisté, je marmonne, détournant le regard. Rien à dire de plus. »

Surtout que plus de détails consisterait à lui apporter des trucs sur mon intimité et franchement, c'est bien la dernière à qui je raconterais des trucs pareils.

Elle pince les lèvres.

« Je vois. Enfin, ça n'a plus d'importance, maintenant. Ce que je voulais te dire ne tient plus maintenant qu'il y a un meurtre.

— Ah, vraiment, je marmonne, agacé. Tout ça pour ça, quelle ironie. Et c'était quoi, ce truc ?

— Un moyen potentiel de démasquer le maître de jeu. Mais à ce stade, avec une personne, bientôt deux, en moins et un nouveau cercle qui va s'ouvrir, tout est chamboulé. Il va me falloir repenser à un nouveau plan, j'en ai bien peur. »

... ouais enfin, j'ai moyennement envie que tu me mêles à tes histoires, ma vieille. Enfin peu importe. De toute façon, le plus préoccupant, c'est le meurtre qu'on a devant les yeux, le corps de cette pauvre Ester qui a totalement cessé de chanter au sol. Ses muscles semblent se détendre tout doucement, sans doute un effet avant que la rigor mortis ne s'installe, je sais pas je suis pas biologiste, mais son expression reste crispée.

Dans son poing qui se desserre, par contre, j'aperçois un morceau de tissu marron.

Je tique un peu, et tends la main, cherchant à le récupérer, mais Ansgar me devance et se crispe, avant de le reposer sur le corps d'Ester avec une certaine cérémonie. Puis, de se tourner vers nous.

« La mort n'a sans doute pas eu lieu il y a très longtemps. De ce fait, et en fonction de la durée d'action du poison ou de tout autre chose ayant pu la frapper, nous pouvons éventuellement disposer d'alibis au moins pour aujourd'hui. Si vous voulez bien me les dire, ce sera avec plaisir.

« Tu sais où j'étais, Ansgar, annonce Ade. À l'heure probable de la mort, vers neuf heures et quart si j'en crois l'état du corps, j'étais avec toi. Je me doute que cela ne prouve rien dans la situation présente, mais je n'aurai pu être là pour la voir mourir, au moins. »

Je lui jette un coup d'œil en coin. Si elle était déjà avec Ansgar à neuf heures et quart, elle ne m'a pas attendu très longtemps, dis-donc.

Remarquant mon regard, Ade me jette un regard froid, avant de se tourner vers les autres.

Ansgar hoche la tête, avant de se tourner vers Alannah.

« Et toi ?

— Devant le lounge depuis je sais pas combien de temps, elle soupire, mais j'ai été rejointe par Thibault et Emerens vers neuf heures trente, je dirais, et on est allés trouver le corps ensemble. On a aussi vu Seo-jun sur les caméras avant de trouver Ester, il traînait dans le couloir du premier étage.

— Effectivement, marmonne Seo-jun. Je cherchais Houshang, je sais que sa chambre est dans le coin mais je l'ai pas vu de la matinée. Ça a pas été très fructueux, parce que je suis tombé sur le corps en même temps que ces trois-là.

— Je vois. »

Ansgar prend quelques notes, avant de se tourner vers Emerens, puis moi.

« Et vous deux ? j'imagine que d'une manière où d'une autre, vous étiez ensemble avant de rejoindre Alannah, mais j'aimerais avoir un ordre d'idée d'à quel point.

— Comment dire, ricane Emerens. Disons qu'on ne s'est pas vraiment séparés de la matinée. Je sais pas à quelle heure je me suis réveillé, mais je l'ai eu dans les bras presque immédiatement et pour le reste de la journée, et je peux même apporter quelques preuves... »

... Mais c'est pas vrai– Je le bloque pile au moment où il allait dégager son cou, sachant pertinemment ce qu'il allait montrer, avant de me tourner vers un.e Ansgar qui, bon sang de sainte Merde, me semble d'un seul coup beaucoup plus blasée...

« Vraiment. Et vers quelle heure je peux espérer que cet... Alibi commence à tenir ? »

... Putain, Emerens, alibi ou pas je vais vraiment te tuer. Je pousse un profond soupir, avant de relâcher mon insupportable meilleur ami qui se prend visiblement les regards blasés de tout le monde, et de rassembler mes pensées sur un autre centre que « je vais commettre un deuxième meurtre avant la fin de cette journée ».

« J'me suis levé vers huit heures, à partir de là... Bon. J'vais pas creuser dans les détails, vous avez tous déjà compris, merci, Emerens.

— Écoute, rigole l'emmerdeur en question, faut dire ce qui est. Et puis, je n'ai pas rajouté de détails inutiles, si ? »

... Non, mais quand même. Dire qu'on était ensemble tout le début de la matinée aurait sûrement suffi, espèce d'insupportable scandale sur pattes sans la moindre pudeur ! En plus, si t'espérais faire rire les autres, c'est raté. Ade est juste ulcérée, Alannah au mieux blasée, et même Seo-jun a pris son front entre ses mains, l'air vraiment excédé.

« Putain, mec, si on m'avait dit qu'un jour ta libido serait un alibi...

— Comme quoi, savoir se servir de son cul, ça sert des fois.

— Je te prierais de ne pas trop en rajouter, Emerens, soupire Ansgar. J'ai toutes les informations qu'il me faut. Tout dépendra de la cause et de l'heure de la mort, bien évidemment, mais le Monodossier nous indiquera sans doute la voie à suivre... »

Emerens pose un doigt sur ses lèvres avec un large sourire, mais de sourire, je crois bien que c'est le seul que je vois. Tout le monde est soit très énervé soit concentré sur le corps d'Ester sur le sol, et franchement, je pense que c'est bien la meilleure réaction à avoir à un meurtre. De toute façon, il ne faut pas longtemps même à l'emmerdeur pour que lui aussi perde son expression goguenarde.

Un coup d'œil sur le visage crispé d'Ester suffit.

« Ouais. On va voir le Monodosssier, d'abord. Et ce qu'en pensent les autres. Pauvre Houshang, quand même... Je me demande ce qu'il va en penser. Lui et Ester étaient vachement proches...

— Je suis assez surpris que personne n'arrive, d'ailleurs, intervient Seo-jun. Certes, on est à six autour d'un cadavre, là, mais il reste cinq personnes, nan ? Même les Monokuma ne sont pas là...

— Oh, ça, rigole une voix derrière nous, je crois qu'ils sont juste très en retard, les pauvres... »

Le frisson qui me parcourt le dos semble être général. Même Ade, pourtant modèle de calme, a blêmi en entendant la voix on ne peut plus euphorique du Fan qui s'est posté juste derrière Ansgar, toujours souriant, trop souriant, pas assez pour qu'on ne soit pas épargnés par la vision de ses dents jaunies par le tartre et les mauvais traitements.

Le Fan qui se penche vers le corps d'Ester toujours avec son large sourire, avant de lui tapoter la joue. Bordel, il pue. Combien de temps il a passé sans prendre de douches ???

... Je crois que je ne veux pas le savoir. Et encore moins le demander à cette espèce d'ours mal léché, qui semble un poil trop ravi de tripoter un cadavre.

Et encore moins alors que son sourire extatique s'élargit.

« Y'a pas à dire, vous autres, les Ultimes, vous avez vraiment les meilleures manières de mourir...

— Et toi les pires manières de te pointer, je crache, le nez froncé par son affreuse odeur. Éloigne-toi avant que je t'asperge de parfum, au moins ça règlera une partie du problème. »

Le Fan relève la tête vers moi, toujours souriant. Et, l'espace d'un instant, je retrouve son affreuse soif de sang dans ses yeux alors qu'il m'appuie son gros doigt sur le nez, toujours imperturbable, toujours plus euphorique que jamais.

« Remballe ton sel, ma petite frite, je vais finir par perdre foi en les recettes belges... Et puis, ce serait peut-être bien que tu te rappelles que même si je suis là en tourisme, je reste Monokuma, votre maître de cérémonie, peu importe si ce n'est pas moi qui gère... Pas vrai ?

— Fais moi le plaisir de fermer ta gueule, Fan, siffle Emerens à côté de lui. Personne ne veut t'entendre. »

Le ton glacial d'Emerens a au moins le mérite de décaler le Fan de mon nez. Et avec lui son haleine dégueulasse. A croire que ce type a jamais vu une brosse à dents de sa vie, bordel de merde. Par contre, rien ne semble détacher son sourire de son visage.

« Comment refuser quoi que ce soit à un de mes chers Ultimes ? Même si t'es vraiment pas poli, gueule d'amour, » ricane le Fan en essayant de passer une de ses mains puantes dans les cheveux d'Emerens. Qui, bien évidemment, esquive. « De toute façon, j'étais juste là sur ordre d'Artiste pour les petits renseignements d'usage...

— Il a enfin mis à jour le Monodossier ? » L'interrompt Ansgar.

Fan a un large sourire.

« Exactement ! Et il a aussi d'autres choses à vous dire, mais ça, ça attendra que vous compreniez... »

Je ne l'écoute plus. Je suis en train de sortir précipitamment ma foutue tablette de mon sac, parce que dieu merci vous qui n'existez pas j'ai pensé à la prendre avec moi ; avant d'ouvrir le plus vite possible la coque de protection et allumer l'engin. Sur lequel je tombe immédiatement sur un nouveau dossier, intitulé « Chapitre 3 ».

« Il contient aussi les codes d'accès au cercle 4, m'annonce Ansgar en me voyant fouiller un peu. Mais le Monodossier est ici. »

Ouais, je viens de le repérer. Je clique dessus, et s'affiche aussitôt sur mon écran la fiche d'autopsie d'Ester.

« Neuf heures vingt-six, je grogne en lisant le Monodossier. Elle est vraiment morte il y a à peine une demi-heure.

— Et ce qu'il nous dit sur la cause de la mort n'est vraiment pas énorme, renchérit Alannah. Genre, membres crispés, veinules noires, organes vitaux potentiellement détruits et arrêt cardiaque sur insuffisance apparent ? On ne sait même pas si c'est du poison ou autre chose ! »

Avec un profond soupir, je referme le Monodossier. Avant de voir le regard crispé d'Emerens. Qui semble concentré dessus.

« Emerens ? Y'a un problème ?

— Thibs, me lance ce dernier gravement, est-ce que tu peux regarder les noms de fichier et me dire si tu vois le même problème que moi ? Juste pour être sûr qu'il ne s'agit pas d'un bug. »

Ansgar pince les lèvres, avant de se repencher sur sa tablette. Je fais de même. De toute façon, les fichiers dans le Chapitre 3 ne sont pas très nombreux. Il y a les différents codes d'accès, le Monodossier d'Ester, et...

...

Putain.

« ... Il y en a deux...

— Deux Monodossiers, me fait immédiatement écho Ansgar. Et je doute fort qu'il s'agisse d'un bug. Pas dans cette situation.

— Je ne sais pas si vous avez remarqué, rigole Fan, mais l'alarme a retenti deux fois, mes chers Ultimes. C'est quelque peu un problème, n'est-ce pas ? »

... Deux fois.

Deux fois...

DEUX FOIS ?!?

Oh putain, dites-moi que c'est une blague. Dites-moi que c'est une foutue blague. Dites-moi que je ne vais pas devoir déplorer une mort supplémentaire, dites-moi qu'on est onze et pas dix, dites-moi que c'est un Monodossier à la con pour un animal.

Je n'ose même pas cliquer dessus pour confirmer. De toute façon, Ansgar a déjà bondi sur ses pieds.

« Tout le monde me suit immédiatement. On va chercher le deuxième corps.

— Tout le monde ? S'exclame Ade, crispée. Personne qui ne reste là pour surveiller la scène de crime ?!?

— Tout le monde. De toute façon, Monokuma ne semble pas vouloir bouger, et il est contraint à un certain nombre de règles.

— Exact, ricane le Fan en s'asseyant en tailleur devant Ester. Et puis, ce serait bête que quelqu'un vienne ruiner votre enquête. Je vais donc surveiller tranquillement le temps que vous vous retrouviez en groupe uni, n'est-ce pas ? Oh, et pour votre information... »

Son doigt se pointe obligeamment vers les escaliers les plus proches, ceux qui mènent au rez-de-chaussée du bâtiment.

« C'est par là, les enfants. »

Pas le temps de me demander d'où il tient cette information. Je me précipite dans le couloir vers l'escalier, suivant Ansgar et suivi par les quatre autres, qui ont aussitôt tous bondi sur leurs pieds en entendant le Fan. Et nous dévalons tous l'escalier en colimaçon de concert.

Cet escalier est immense, presque escarpé. Pourtant, je ne vois pas passer le temps avant d'arriver en bas. Et de voir ce qui s'y trouve, entouré par quatre autres personnes, trois debout et une assise au sol, la seule personne à sourire.

Sachiko, que je n'avais pas vu depuis si longtemps, tourne la tête vers moi avant de me faire un large sourire, ses dents blanches flashant sous la lumière du soleil à l'extérieur. Mais elle ne se lève pas, ne bouge pas, ne m'adresse pas le moindre signe. Pour cause, parce que ses mains sont maintenues dans son dos par un Ibrahim au visage fermé, qui la maintient assise au sol. Et que même à cette distance, je peux voir qu'elles gouttent d'un liquide écarlate.

Du sang.

Du sang pareil à celui répandu au sol, sur la dernière marche d'escalier, sur le parquet du sol et la pierre du mur, sur le marbre même du couloir qui nous sépare de cette scène. Du sang qui goutte encore des escaliers, qui goutte d'une bouche entrouverte associée à un regard sans vie, à un corps étalé au sol comme une poupée de chiffon. Si peu et à la foi tant de sang répandu au sol, dont nul ne peut détacher le regard, même pas les témoins initiaux de la scène, même pas nous, qui venons d'arriver.

Ade, dans mon dos, retient une exclamation.

Mais la seule chose que j'en entends est le nom de la victime.

Houshang, dont ses yeux fixent le sol sans le voir, étalé par terre alors que la mort lui ôte toute forme de grâce.

La deuxième victime de cette partie du jeu de la mort, abandonnée au coin d'un escalier, alors que je croyais naïvement que tout s'arrêterait à Ester gisant au sol.

Mais cela ne s'arrête jamais.

Jamais, jamais, jamais...

"Les rêves ne peuvent continuer bien longtemps" 

Entendu depuis le placard d'un bâtiment inconnu

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