Chapitre 3 (18) : Oh, to be the first one
Ok les gens, je vous préviens, vers la fin, va y avoir.... beaucoup de bisouillage et disons qu'on sait où ça mène.
y'a rien de graphique, pas de description trop poussée ni de mention d'organes génitaux mais vu ou ça mène je préfère prévenir-
Comme ça va en s'escaladant vers la fin vous pouvez vous arrêter n'importe quand dans le chapitre quand ça vous dérange vous louperez rien-
La fête a bien avancé, et dieu merci le drag show n'a pas duré longtemps. Tout le monde est parti se remaquiller de manière un peu plus sobre, sans doute dans la crainte de le ruiner ; tout le monde, y compris Sachiko et Emerens, qui ont passé la soirée à me faire crever de chaud, les salopards.
Nan mais Emerens en mini-jupe et haut en dentelle et Sachiko en costume, bah, c'était trop pour mon petit cœur. En tout cas, j'ai pas réussi à supporter sans me prendre les trois dernières bouteilles de rhum arrangé, et maintenant j'ai un peu la tête qui tourne, mais trop tard pour y réfléchir, au moins je suis concentré sur autre chose que leurs corps respectifs.
Même si le « autre chose », en ce moment, c'est Ibrahim et Alannah qui me font tournoyer sur la piste de danse l'un après l'autre, et que je me perds des bras de l'une aux mains de l'autre sans trop comprendre ce que je fais. Mais je m'en fous pas mal en l'instant présent, au moins ça me distrait, et ils sourient, ils rient, alors pourquoi je ne pourrais pas sourire et rire aussi ?
De temps à autres, je vois Nako passer sur la piste de danse, avec Sachiko qui l'entraîne d'une main de fer. Elle s'est changée, mais on ne peut pas dire qu'elle soit moins magnif– provocante. Provocante. Maintenant qu'elle a mis un short de cuir et que ses bottes cloutées sont de retour sur ses pieds, manquant plusieurs fois d'écraser les orteils de Nako. Qui n'a pas l'air de trop s'en soucier. Elle aussi rougit, je pense qu'elle a bu plus que sa part.
Ansgar, assise dans un fauteuil, supervise tout ce beau monde. Ester est avec elle, en train de se resservir en mojito. Je crois que c'est au moins son troisième, mais je suis trop pompette pour m'inquiéter.
Quant à Houshang, il est sur la piste de danse, et tout mon pouvoir de concentration est consacré à ne pas regarder les endroits où le tissu de sa tenue s'éloigne de sa peau.
Un rire attire mon attention dans un coin. Apparemment, Moanaura et Emerens ont commencé un concours de boissons, qu'Ade semble arbitrer. Elle n'a pas l'air de beaucoup apprécier, mais visiblement, elle est plus là pour vérifier qu'ils ne roulent pas trop sous la table plutôt que pour les encourager. Je lui souhaite bien du courage. Même si je me demande qui va gagner.
En tout cas, la musique ne s'arrête pas, et mes mouvements non plus.
Même pas quand Alannah me projette droit dans les bras de Sachiko, prenant sa place dans ceux de Nako. Ce dont Seo-jun profite d'ailleurs pour rejoindre Ibrahim.
Enfin je regarde surtout ça pour oublier que la Chanceuse vient de m'attraper presque à bras le corps avant de me jeter en l'air. Elle a une sacrée force, quand même, Sachiko.
L'imprudente jeteuse de Thibault sur pattes me rattrape de justesse avant que je ne touche le sol, et dieu merci je ne suis pas encore assez bourré pour ne pas manifester mon désaccord. En grognant, comme à mon habitude. On ne change jamais les bonnes habitudes.
« Putain, Sachiko, tu m'as pris pour qui ? Ton ballon ?
— Mon rouquin peut-être, rigole-t-elle. Écoute, j'ai pas pu résister, tu m'en veux pas trop, pas vrai ? »
Gngngngngn. C'est pas en souriant que tu gagneras cette faveur, ma jolie. N'essaie même pas.
Seo-jun me refile un coup de coude en passant, un sourire goguenard aux lèvres, et je lève les yeux au ciel. Bordel, tu vas me faire combien d'insinuations, aujourd'hui ? Le moins possible, j'espère ?
« Rêve pas trop, je grommelle à l'adresse de Sachiko. Y'a des privilèges que t'as pas encore. »
Dans un coin, un bruit de chute me distrait du sourire de la Chanceuse. Visiblement, Moanaura n'a pas tenu longtemps face à Emerens, vu qu'elle vient de rouler sous la table, l'air à moitié évanouie. Une Ade lassée lui fait respirer des sels, et Ansgar se dirige vers elle d'un pas pressé, prête sans doute à l'amener sur le canapé le plus proche. Le tout sous l'air que je ne peux m'empêcher de trouver un poil trop satisfait d'Emerens. Il a les joues rouges, sans doute l'alcool, mais semble en parfait contrôle de ses moyens, ce veinard.
Entre deux tourbillons sur moi-même que m'impose Sachiko, ce en quoi je la remercie parce que comme ça je ne sens pas ses mains sur ma taille, il se lève de sa table de concours, avant de se diriger vers moi. D'un pas bien sûr pour quelqu'un qui a écrabouillé Moanaura en concours de boissons. Avant de profiter d'un mouvement un poil trop expéditif de Sachiko pour me récupérer au vol.
« Hop-làààà. Mon tour ! »
Sachiko grommelle, mais ne proteste pas trop. Elle se contente de choper Ansgar qui avait le malheur, ou le bonheur, de passer par-là, et c'est parti pour le show. Je suis donc abandonné à Emerens qui, lui, ne se gêne pas pour caler ses mains sur ma taille.
La musique change quasiment au même moment, quelle coïncidence. Et évidemment, on change de registre : De Lady Gaga, on passe à Hozier. Et pas n'importe quel Hozier. Take me to Church.
Comme si la situation ne suffisait pas.
D'ailleurs, même Emerens a l'air un peu surpris de la situation, vu sa tête qui se lève vers les haut-parleurs.
« Un slow. Pile au bon moment. Sérieusement ? »
Je lève les yeux au ciel.
« À croire que même la Providence a décidé qu'on avait un truc.
— Merci la Providence, alors, soupire Emerens, après s'être raclé la gorge. Profitons-en, tant que ça dure. »
Pour le coup je ne sais pas si c'est l'alcool ou autre chose, mais je suis bien d'accord avec lui. Je le laisse prendre la tête pour nous entraîner un peu plus loin sur la piste, loin des autres couples qui se sont formés ou des buveurs en série comme Seo-jun qui vient de s'emparer d'une bouteille au hasard.
Nous valsons quelques instants, comme ça, lui m'entraînant par la main et moi profitant de la sensation de sa deuxième main sur ma taille. Je sais pas si c'est l'alcool, mais j'ai beaucoup moins de scrupules à regarder son visage, maintenant. Son maquillage, beaucoup moins ostentatoire que tout à l'heure, souligne son regard vert, lui donne une certaine profondeur. À deux doigts de me noyer dedans. Et ça, je sais que c'est l'alcool.
Vite, me distraire. Et pour ça, j'ai peut-être une solution.
« Je te savais pas avec un foie pareil. Tenir le choc aussi bien face à Moanaura, faut l'faire.
— Moanaura n'a pas trois ans d'addictions diverses et variées derrière elle, ricane Emerens un peu aigre. On va dire que j'ai forgé mon foie à la dure et que je pense qu'il a pas trop apprécié. Et puis, j'espère bien qu'à seize ans, on ne tient pas l'alcool aussi bien qu'un capitaine pirate. »
Il rigole. Son rire résonne à mes oreilles. Et je ne sais toujours pas si c'est l'alcool mais je n'ai aucune envie qu'il s'arrête.
« Dis plutôt que tu espères qu'elle ne tienne pas l'alcool aussi bien que toi. »
Gagné. Ça le fait encore plus rire. Je suis de moins en moins sûr de la cause de l'alcool dans la brume qui m'envahit à l'entendre.
« Ouais, on peut formuler ça comme ça. »
Mine de rien, il est beau quand il sourit. Et je ne pense pas que ce soit l'alcool qui me fasse perdre la tête. Pas que.
Je ne peux pas m'empêcher de le fixer pendant qu'il m'entraîne, dans son pas lent, au rythme de la voix d'Hozier. Regarder comment ses joues s'étirent sous l'action de son sourire. Ou le brillant de ses cheveux sous les projecteurs, qui deviennent de mille couleurs au rythme de la lumière. Sans doute que c'est l'alcool qui m'empêche de me concentrer. Mais là, à l'instant précis, il est beau, il me tient, et devant son regard qui dévie lentement vers mon menton, de plus en plus, je ne vois que lui.
Je vais sans doute le regretter demain quand je serai moins alcoolisé mais tant pis. De toute façon, les regrets, dans une Tuerie, c'est la pire chose qui soit.
Et le seul que j'ai actuellement, c'est de devoir me mettre sur la pointe des pieds.
Son rouge à lèvres a un sacré gout de cerise. Je n'ai pas eu à rester trop longtemps pour le savoir. Mais même si c'est un peu écœurant et que je n'aime pas du tout la sensation du produit sur ma peau, je n'ai pas trop de mal à l'ignorer au profit de l'euphorie qui m'envahit. Sans doute merci l'alcool, enfin, je ne vais pas trop chercher plus loin, là actuellement, je ne suis concentré que sur une seule chose, et ce sont ses lèvres en plein sur les miennes.
Sans doute ne s'attendait-il pas à ce que je franchisse cette barrière, puisque je le sens, plus que je l'entends, émettre un léger grognement de surprise. À peine l'eus-je touché qu'il s'est raidi, le temps d'une demi-seconde. Une autre demi-seconde lui est nécessaire pour resserrer sa prise sur mon manteau, et sur ma main. Je ne sais pas trop combien de temps ensuite s'écoule. Je sais juste qu'il se sépare de moi, d'un coup, sa main sur ma joue, l'autre sur ma taille et sur son visage, une expression de totale surprise les joues bien plus rouges que ce que l'alcool a jamais provoqué.
« Wow, wow wow wow wow ! Thibs, tu voudras peut-être y réfléchir à deux fois ! »
Je pince les lèvres. Alors je savais que j'allais avoir des regrets, mais pas ceux-là.
« Désolé. Ça m'apprendra à ne pas lire les signes. J'aurais dû te demander avant.
— C'est pas ça, espèce d'idiot. Oui, je crève d'envie de t'embrasser, merci, fallait pas être un imbécile pour s'en rendre compte. C'est pour toi que je m'inquiète. Je sens littéralement ton haleine d'alcool, Thibs, il grimace, alors qu'on a même pas... Bref. Tu es vraiment sûr que tu fais ça avec les idées claires ? »
... Eh bah super, celle-là par contre je m'y attendais pas. D'où il me materne ?!?
... Bon. Okay. Il a raison. J'ai bu. Beaucoup bu, assez bu pour que quelqu'un d'autre et de pas habitué ne tombe dans les pommes. Mais au cas où il ne s'en serait pas rendu compte, il n'est pas le seul avec une bonne descente. Je sais quand même un minimum ce que je fais. Je sais pas où ça va me mener, mais je pense que le temps d'une soirée, j'ai le droit de m'écouter un peu.
« Au cas où t'aurais pas remarqué, t'es pas sobre non plus, génie, je marmonne, un poil vexé néanmoins. Ça t'a pas empêché de me repousser et de t'inquiéter de ça, alors je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas avoir les idées claires.
— écoute Thibs, après avoir passé je sais pas combien de temps à repousser mes avances et sachant que je ne connais pas trop ta tolérance à l'alcool, tu ne peux pas m'en vouloir que je m'en inquiète alors que tu te jettes littéralement à mon cou ? Je ne te laisserai faire que quand j'aurais la certitude que t'en ferais autant si tu étais sobre !
— Si j'étais sobre, je réplique, aigre, je passerais mon temps à me demander si oui ou non je garde ma façade de vieux ronchon pour au final avoir des regrets pour l'éternité. Écoute-moi quand je te dis que j'ai les idées parfaitement claires, bon sang. »
Il fait la moue.
« Parfaitement, je n'irais pas jusque-là, Thibs.
— Putain de merde, fais-moi confiance un peu ! Si j'insiste autant, c'est qu'il y a une raison, espèce d'enculé trop sexy pour son propre bien ! »
Certes, ce n'est pas en l'insultant que je vais le convaincre, et encore moins en lui gueulant dessus. Mais bizarrement, il a l'air d'avoir moins envie de protester. Sans doute parce que mon ton et mon insulte lui fait se dire que je suis assez proche de mon état habituel. Enfin, je vais pas chercher à trop réfléchir, je suis vraiment frustré, là.
Même si je comprends son inquiétude et qu'étant sobre je l'aurais partagée, il m'a vraiment laissé sur ma faim, ce bâtard.
Il finit par soupirer. Avant de sourire, son foutu sourire en coin qui vraiment va finir par causer ma perte.
« ... Donc il faut que tu sois bien imbibé pour avoir le courage de m'embrasser. Je dois le prendre comment ? »
Et il rigole en plus. Il m'énerve. Vraiment il m'énerve. C'est pas humain d'être aussi beau. Qu'est-ce que vous voulez que je fasse contre ça.
Un relâchement dans sa prise me permet de lâcher sa main. Et de lui choper le visage entre mes deux paumes. Ça ne l'empêche pas de continuer de sourire, évidemment, il ne s'arrête jamais. Mais je m'étais bien promis de lui arracher son sourire. Il faut croire que j'ai trouvé la meilleure méthode.
De nouveau, je me mets sur la pointe des pieds. Assez proche de son visage pour qu'il capte que je n'ai pas l'intention de rester là à le regarder.
« Tu veux pas la fermer, des fois ? »
Je ne lui laisse pas le temps de répliquer. Tant pis pour lui. De nouveau, je l'embrasse, à pleine bouche, et cette fois, il ne se décale pas, ne se laisse pas prendre par surprise. Il se contente de resserrer sa prise sur ma taille. Et sa main dans mes cheveux. Tout ça pour que nous nous retrouvions, au final, complètement collés l'un à l'autre. Ce dont je ne vais pas me plaindre.
Il profite d'une pause que je prends pour respirer pour rigoler un peu. Doucement. Je l'entends à peine.
« ... Okay. Je me tais. »
Tant mieux pour toi. Je veux plus t'entendre jusqu'à nouvel ordre et je crois qu'au point où j'en suis, j'ai ma petite idée de comment.
Je ne sais pas combien de temps on reste dans cette position. Ni même si les autres nous regardent. Mais je m'en fous. Il n'y a plus, l'espace d'un instant, que cette bulle que nous sommes les seuls à habiter, où les seules sensations qui se valent sont sa main serrée sur ma taille, ses doigts qui empoignent mes cheveux et mes propres mains qui l'empêchent de s'éloigner. Pas qu'il en ait eu, de toute évidence, la moindre envie. Il est plus pressé contre moi que jamais on ne le fut, même alors qu'on a quand même passé une bonne partie du temps dans le même pieu, mine de rien. C'est un élément de comparaison.
Mais bon, les bulles, ce n'est pas éternel. Et la nôtre explose quand un énorme poids me percute et qu'Emerens, déséquilibré, tombe au sol sur le carrelage de la discothèque en m'entraînant avec lui. Vu qu'il ne m'a pas lâché. Nos lèvres se disjoignent, puisque ce n'est pas humainement possible de continuer à se bisouiller pendant une chute imprévue, mais à part ça on est toujours plus emmêlés que des fils d'écouteurs restés trop longtemps dans une poche.
Ouais, ne jugez pas mes métaphores, je viens d'embrasser mon meilleur ami, je crois que j'ai le droit d'être un peu embrumé.
Le poids, qui se révèle être Seo-jun, éclate de rire sur le sol. Et lui alors putain il est complètement torché. Il pue l'alcool d'ici. Et Emerens osait se plaindre de moi ?
« Putain les mecs ! Trouvez-vous une chambre, c'est pas le bon endroit pour se bouffer mutuellement l'intérieur de la bouche ! »
... Oh, le culot de ce mec-
« Tu te fiches de moi, Seo-jun ? Je crie, à moitié hilare à moitié énervé. C'est pas toi qui essaies de pécho dans les couloirs ?
— Les couloirs, au moins, ils sont déserts, » réplique Seo-jun entre deux hoquets.
Emerens éclate de rire.
« Je peux même pas dire que je suis une mauvaise influence sur toi, Thibs, dit-il, toujours hilare, puisque c'est toi qui m'as sauté dessus. Mais bon, ça reste un bon conseil, pas vrai ? Si on se trouvait une chambre, hm ? »
Ce disant, il décale lentement mon T-shirt de mes lombaires, avant de passer ses doigts sur le carré de peau ainsi mis à l'air. Un frisson incontrôlable m'envahit. Mais pour le coup, cette fois, j'ai envie de l'écouter.
« T'es un rapide, toi, dis-donc.
— C'est pas toi qui me disais que tu ne voulais pas avoir de regrets ? »
Je hausse les épaules. Autant ne pas lui dire que je proteste pour la forme.
« Je t'avais pas dit de la fermer ? »
Il continue de rigoler, ce sac. Mais au moins, il fait ce que je lui dis. Et c'est tant mieux. J'ai vraiment, vraiment, ni le temps ni l'envie de râler.
Seo-jun finit par débarrasser le plancher, en roulant sur le sol toujours aussi hilare qu'un mec bourré peut l'être. Et j'en profite pour me redresser sur mes jambes, avant de l'aider à se relever. Vite, avant qu'un autre mec bourré ne nous tombe dessus, ou une malédiction du genre.
Rejoindre notre chambre nous prend, je dois bien l'avouer, pas mal de temps. C'est assez contre-productif d'espérer aller vite quand tu passes quatre angles du couloir sur cinq à embrasser de partout ton meilleur pote qui je pense va vite grimper d'un cran dans l'échelle des relations. Ledit meilleur pote qui a visiblement cru que tes taches de rousseur étaient des cibles à gros bisous, vu le temps qu'il passe à remplir cet office. Je vais finir par ne plus avoir de maquillage avant même qu'on commence avec ces conneries.
Dieu merci, il y pense et m'entraîne dans la salle de bain à peine arrivés, avant de s'emparer de cotons et d'eau micellaire. Même si bon, visiblement, il ne se gêne pas pour me démaquiller lui-même. Bon, c'est de bonne guerre, c'est lui qui m'a mis le maquillage, mais quand même.
« Pas gêné, Emerens.
— A ce stade, il rigole, je vois pas de quoi je devrais être gêné. »
... Il marque un point. Et le fait que je sois incapable de protester n'est absolument pas dû à ses lèvres dans mon cou, nooon.
De la salle de bain, on passe à la chambre. Et on ne perd pas non plus trop de temps pour rouler sur le lit, toujours accrochés l'un à l'autre comme des sangsues. Et après je me plains de lui. Mine de rien, je suis pas mieux, moi qui ai du mal à me décrocher même si c'est pour retirer mon T-shirt.
Il profite de l'accalmie pour enlever le sien. Et moi, pour immédiatement coller mes doigts au tatouage de dragon qui m'avait tant fait de l'œil à la pool party. Ce qui le fait rire.
« Sérieusement ? C'est ça mon meilleur capital séduction ?
— Tu permets ? Je grommelle. Je suis occupé. »
Occupé à tracer le contour du dragon, oui. Enfin, belle excuse pour m'en prendre à celui de ses muscles. Et puis de toute façon, lui, il ne fait pas mieux. Il me rend presque chacun de mes gestes avec une certaine attention, les yeux fixés sur moi avec... A peu près la même faim dans le regard que moi je dois avoir.
On va pas se mentir, c'est loin d'être ma première fois, mais c'est sans doute la première fois qu'on me regarde avec autant de désir.
Je sais pas si le fait que ce soit lui en particulier anime encore plus les choses.
Ses doigts finissent par descendre jusqu'à mes hanches. Et la limite de mon pantalon.
« Je peux ? »
Je dois bien avouer que sa phrase monte encore la température. Surtout sur son ton de voix. Si je fais pas gaffe, je vais me laisser emporter un peu trop. Et même si j'ai envie de passer un bon moment, il y a quand même des trucs, même dans ce genre de moments intimes, dont je suis trop conscient.
Je hoche la tête, et il a un léger sourire. Mais au moment de descendre ma braguette, il se ravise. Avant de se relever, et d'ouvrir un tiroir sur sa table de nuit.
« Attends juste une minute... »
Je me doute de ce qu'il va sortir. Et effectivement, je reconnais le petit carré de plastique entre ses doigts. Bien qu'il y pense. Moi, j'ai failli oublier.
Mais ça me surprend quand même qu'il en ait dans sa table de nuit sachant que j'ai été très clair sur la proportion nulle de gens à forniquer dans cette chambre.
Enfin, moi mis à part, du coup.
« Depuis quand t'en gardes là aussi ? »
Il me sourit. Encore ce foutu sourire en coin. On va voir s'il va le garder longtemps.
« Il faut croire que j'étais du genre optimiste. »
Ah, vraiment ? En tout cas, j'espère qu'il a pensé à en prendre un pour moi. Et je ne vais pas le laisser oublier.
Ni une, ni deux, je le fais basculer sur le dos, profitant d'un moment d'inattention, avant de fouiller dans son tiroir à mon tour. Il en a une sacrée quantité, mine de rien. Et pendant qu'il râle, j'en prends un au hasard, en espérant qu'il m'aille. Enfin, je vais vite m'en rendre compte, j'imagine...
En dessous de moi, Emerens croise les bras, une moue boudeuse sur le visage.
« Ça essaie de prendre le lead, à ce que je vois ? »
Je pose un doigt sur ses lèvres. Avant de me pencher vers lui, pesant au maximum sur son torse grâce à la main qui y est encore appuyée.
Eh bien, tant pis pour le fait de ne pas s'emporter.
« Sois gentil, Emerens. Quand je te dis de la fermer, écoute-moi et ferme-là. »
Ses joues deviennent instantanément rouge pivoine.
Et on va pas nier que c'est satisfaisant.
Après ça, mon monde entier vire au flou.
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