Chapitre 3 (12) : When dreams come true
Salut la compagnie-
Ce chapitre va un peu parler de cul, comme d'hab aucun truc explicite mais genre... Y'a des rêves qui se font et Thibs est paumé quoi-
Le CW risque de pas mal revenir vu le tour que ça prend mais promis ça se transforme pas en romance >w>"
Bref enjoy le chapitre-
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...
Urgh.
Eh ben mon vieux Thibault, t'es pas dans la merde.
Nan mais je dis ça je dis rien, mais se réveiller le matin avec les joues brulantes et le cœur qui bat à cent à l'heure, plus les nerfs plus agités que le Parkinson de ma grand-mère, ça a jamais été très folichon, hein, on va pas se mentir. Surtout quand t'as quelqu'un qui dort à côté.
... Booooooooon.
Inspire.
Expire.
Faut que j'essaie de me détendre, ça va pas aller là.
Petite explication pour les trois du fond qui on pas compris. On va commencer par un peu de contexte. Habituellement, les seuls rêves dont je me souviens, ce sont des cauchemars ; Des fois j'en ai des psychédéliques, mais je les garde en mémoire cinq minutes avant de les oublier. Et les rêves roses, comme les appelait gentiment ma maman, ils n'ont jamais eu énormément d'effet sur moi non plus. Je me réveille avec la gaule, j'attends cinq minutes, j'oublie, je passe à autre chose.
Sauf que là, ça fait un bon quart d'heure et je suis toujours au bord du gouffre des Enfers.
Et puis si seulement c'était un rêve comme les autres, avec, je sais pas, une célébrité random.
Mais non.
Je pouvais pas être si chanceux.
Parce que le sujet du rêve dort juste à côté de moi, putain.
J'essuie la sueur qui me coule encore sur le front. Je suis mal barré, hein. Un quart d'heure que j'essaie de penser à des mamies à poil pour faire redescendre la tension, mais le moindre regard à ma droite fait immédiatement cesser l'effet de la vieille peau sur mon organisme. Et c'est affreusement contre-productif parce que non seulement ça passe pas, mais en plus je suis frustré, moi, maintenant.
On va pas se mentir, je crois que la pool party d'il y a quelques jours a méchamment chamboulé mon cerveau. Et pas seulement avec Emerens, qui dort complètement insensible à mes hormones du matin. J'ai vu passer d'autres visages, avec le sien. Et rien que d'y penser fait battre mon cœur beaucoup, beaucoup plus vite.
J'ai vraiment, vraiment besoin d'une douche. Maintenant, pour réfléchir, le plus loin possible de sa sale gueule que pourtant mon cerveau m'a torturé hier à imaginer l'embrasser.
La douche est réglée à la température la plus glaciale possible, mais je ne la sens même pas. Bon, même si ça va mieux, maintenant que je l'ai plus sous les yeux, ça n'empêche pas que derrière la sensation de désir y'a quelque chose de beaucoup plus insidieux qui se profile. À savoir, où est-ce que j'en suis avec tous ces gens ?
Pas seulement Emerens. Ibrahim. Juste Ibrahim, et son sourire encore plus large que sa silhouette. La vision d'Alannah, mutine, bras ouverts, entre deux moments de calme, revient à mon esprit et me monte le rouge aux joues alors que j'augmente encore le jet. Et bordel, même Sachiko, putain. Comment est-ce que foutue Sachiko Kimura est arrivée dans mon rêve rose, j'en ai pas la moindre idée, mais maintenant qu'elle y est, je ne veux plus l'en voir repartir.
Putain de merde.
Bon. Une chose est sûre et je ne peux pas le nier, je fantasme assez méchamment sur ces quatre-là. Plus ou moins, hein, parce que je n'ai pas de problèmes avec les lolis. Enfin j'espère. Et sans doute plus, puisque je n'ai pas non plus de mémoire des rêves photographique ; mais les autres, si je les ai oubliés, on peut considérer que je suis juste méchamment sous l'effet de mes hormones.
Mais après ?
Est-ce que je suis de retour dans le beau bordel du polyamoureux qui doit bien faire gaffe sur qui il crush ou est-ce que ça s'arrête là ?
Nan mais parce que mine de rien. Ibrahim je veux bien voir d'où ça vient. Alannah, euh, limite mais on va pas en parler, le but des douches c'est d'avoir des crises existentielles seul avec ses poils de cul. Mais Sachiko ? Genre vraiment ? D'où ?
Et puis, Emerens, surtout.
Emerens que j'ai aimé de toute mon âme toute mon année de collège sans même le savoir. Emerens que j'ai passé les cinq dernières années à tenter de passer au-dessus parce que je ne croyais jamais pouvoir le revoir. Emerens, qui ne pourra jamais me rendre un quelconque sentiment romantique aussi dur que je puisse espérer. Emerens, plus collant qu'une sangsue, trop chiant pour être vu en face mais sans qui je serais très probablement incapable de vivre. Emerens, qui... Qui quoi ?
On va pas se mentir, si je suis aussi paumé, c'est surtout à cause de toi, mon loulou.
Parce que bon qu'est-ce que je veux ? Est-ce que le fait que je sois résigné à ne jamais l'entendre me dire « je t'aime » est un facteur dans le fait que je sois prêt à ne rien partager de romantique avec lui ? Mais dans ce cas pourquoi l'idée de passer ma vie à ses côtés me parait aussi satisfaisante ? Un manoir, deux chiens et un feu dans la cheminée, et lui qui m'attend sur le canapé avec son insupportable sourire de travers juste pour se prendre un coup de coude parce qu'il est trop chiant et une rouste à Mario Kart parce que c'est drôle de l'emmerder.
Mine de rien, ça ressemble pas mal à notre relation actuelle, l'avenir en plus. Est-ce que c'est pour ça que je me sentirai satisfait de ce que j'ai ? Que je n'envisage rien d'autre, foutues hormones de merde mises à part parce que ce n'est rien dans une vie ?
Ou alors je suis juste dans le déni et je suis de nouveau amoureux ?
Je secoue la tête. Nan. Nan, pas possible. Je sais ce que ça fait d'être amoureux. Je sais ce que ça fait de souffrir pour un sentiment non rendu. J'ai passé la moitié de ma vie à me languir de gens qui ne m'aimaient pas comme moi je le voulais, et à me prendre des râteaux. Emerens ne fait d'ailleurs pas exception à cette première règle.
Il manque cette petite douce douleur qui ne m'a jamais quitté.
Un coup sur la porte interrompt mes réflexions. Fort, le coup, d'ailleurs. La personne derrière doit être bien pressée.
« Thibs ! Je te jure que si tu prends toute l'eau chaude, je te fais bouffer le pommeau de douche ! »
... T'inquiète pas pour ça gros, la douche est toujours glaciale. Et je te trouve bien ronchon de bon matin, tiens, même si tout ça c'est habituel... Enfin bon. La séance introspection est terminée. Faut bien que je lui laisse la place, à un moment, sinon il va râler.
Je coupe l'eau, m'empresse de m'habiller parce que dieu merci j'ai pensé à prendre des vêtements dans la brume de mes fantasmes, et m'empresse de sortir de la douche, essayant d'afficher l'air le plus grognon possible.
« Ça va, ça va, mec, du calme ! Tu crois franchement que Monokuma a pas prévu au moins cinq chaudières rien que pour l'hôtel ? On parle de terroristes pleins aux as et pas forcément soucieux de l'environnement, quand même...
— Ta faible préoccupation de notre empreinte carbonée n'empêche pas le fait que j'aimerais bien me laver, Thibs, grommelle le concerné en faisant passer sa serviette sur son épaule. Et j'espère pour toi que c'était un message subliminal pour me dire de te rejoindre, la prochaine fois... »
... On va dire que je ne vais même pas laisser ça s'enregistrer dans mon cerveau pour le bien de ma santé mentale. Et du coup, puisque je n'ai évidemment pas entendu, je me contente de hausser les épaules avant de le laisser aller vers la salle de bain tranquille.
Au passage, il me serre l'épaule distraitement, et sa main s'égare quelques secondes dans mon cou avant que la porte ne se referme.
... Hm hm. Eh ben mon vieux Thibault, t'es pas dans la merde.
Arrivé dans la salle de réception du bâtiment principal avec une tronche de six pieds de long, j'ai la mauvaise surprise de voir Seo-jun, en train de porter un paquet de CDs et autres trucs bien rigolos. Enfin, un certain sens du mot rigolo. Il y a notamment un micro qui dépasse de son carton.
Je m'approche un peu, à moitié curieux à moitié terrifié par les implications de ce foutu micro, et le Garde du corps balance son chargement sur son épaule sans la moindre délicatesse avant de me faire un grand signe de la main.
« Yo, Thib ! T'en fais une tronche... Tu t'es fait rouler dessus ou quoi ?
— Avoue t'aimerais bien, je grommelle. C'est quoi cette merde ?
— Oh, c'est rien ça, c'est juste pour la fête de ce soir. Alannah voulait absolument organiser un karaoké géant doublé d'une soirée dansante, hier, du coup Emerens a bondi sur l'occasion en disant qu'il avait repéré une discothèque avec tout ce qu'il fallait pour ça pas loin... Mais faut quand même la préparer ! »
... Ah bah oui évidemment. Hier, c'est le jour où j'avais décidé de m'isoler un peu parce que sans déconner, enchaîner les fêtes, ça m'use, de plus en plus. Évidemment qu'ils ont décidé de prévoir un truc spécial sans moi. Et évidemment que c'est un karaoké. Je déteste chanter, putain.
« Joie, bonheur, vie, mort et chatons. On est vraiment obligés ?
— Écoute, Ansgar a forcé Ade à venir pour la garder sur place, donc si Ade est là, je pense pas que t'auras de dérogations, mon vieux, rigole Seo-jun. Allez, viens m'aider à porter ces cartons-là. Ça m'aidera, pour le coup... »
Tu parles, tu les transportes limite avec un seul doigt, espèce de Goliath coréen !... Mais je crois qu'il me laissera pas le choix. Du coup, avec force grognements de colère, je chope un ou deux trucs qui dépassent dangereusement de son carton, et Seo-jn m'aide à les équilibrer avant que nous ne nous mettions en chemin vers la fameuse discothèque.
Ibrahim, qui visiblement en revenait, nous croise devant la porte. Il est dégoulinant de sueur, les cheveux relevés en chignon et des cernes sous les yeux ; pourtant, même sa dégaine crevée ne l'empêche pas de nous adresser un signe de la main ravi et un immense sourire. D'ailleurs, c'est moi ou il me regarde d'un peu plus près que Seo-jun... ? Nan, c'est sûrement moi.
Sauf qu'évidemment, à trop réfléchir, mon rêve que j'avais quasiment oublié me revient en mémoire, et même si Dieu merci Ibrahim s'est déjà trop éloigné pour remarquer que je prends une subtile couleur de tomate trop cuite, la rougeur de mes joues n'échappe pas à Seo-jun.
« Ouh là là. Quelqu'un commence à céder aux charmes masculins ?
— Ta gueule, je grommelle. J'suis un adolescent hormoné comme tous les autres qui comment un peu à être frustré, c'est tout. Les deux mois sans cul, ils pèsent, tu devrais comprendre ça, toi qui forniques quasi toutes les semaines ? »
Il éclate de rire. Pas gêné pour deux sous, Seo-jun. Après j'avoue, je l'ai cherché, vu à quel point mon prétexte était vaseux.
« Emerens va être déçu que ce soit Ibrahim et non lui qui ait finalement brisé cette barrière... Je lui dirais bien, tiens, histoire de le charrier un peu !
— N'y pense même pas. Et Emerens a qu'à apprendre que des fois, il n'est pas la priorité absolue de tout le monde. »
Sans compter que si je pouvais espérer le faire taire avec l'excuse de mes hormones pour Ibrahim, la moindre mention de la teneur actuelle de mes pensées envers Emerens va me précipiter dans un puits sans fond de railleries. Avant qu'il ne me cafte auprès du concerné.
Enfer et damnation en perspective.
Il pouffe, avant de changer son carton d'épaule pour m'ouvrir la porte.
« Tu lui demandes l'impossible, mon pauvre Thib. Allez, on va juste poster ces cartons ici, après je te libère, tu pourras faire ce que tu veux de ta journée ! Même mater Ibrahim, tiens...
— Ta. Gueule. Seo-jun. »
Aussitôt, il fait le signe de la fermeture autour de ses lèvres, mais visiblement ça ne l'empêche pas de pouffer comme un malade, vu à quel point ses épaules remuent. Connard.
Je crois que je supporterais pas la journée sans trois grammes d'éthanol pur dans le sang. D'ailleurs, je vais de ce pas commencer maintenant, avec la magnifique bouteille de Malibu qui traîne sur la table au loin... Histoire de prendre de l'avance.
Nique le jeûne. Y'a des priorités, et si ces priorités impliquent que demain je souffrirai de la gueule de bois la plus absolue qui puisse être, ainsi soit-il.
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