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Chapitre 3 (11) : Aquatic Hell, second edition

Y'a comme qui dirait beaucoup de matage dans ce chapitre, rien de vraiment salace hein juste Thibault qui est EXTREMEMENT PANSEXUEL-

Souhaitez-lui bon courage car il s'embarque dans une spirale de pd-

... Putain de merde, je veux qu'on me rappelle ce que je fous ici.

De base, l'idée de la foutue fête de Moanaura and co, j'étais vraiment, mais alors vraiment pas pour.

Mais alors quand elle m'a dit que c'était au bord de la piscine.

Putain, X, tu veux ma mort ou quoi ?

Moi, Thibault Laangbroëk, la plus grosse tronche de cul de tous les temps avec le corps qui va avec, obligé de m'exposer devant onze Ultimes qui on va pas se mentir correspondent quand même tous plus ou moins à mes standards de beauté et de me prendre sans le moindre doute leurs regards de jugement ultimes parce que je suis un haricot fripé même pas bon à se mettre sous la dent ?

C'est mort, hors de question que je retire mon T-shirt.

Je me baignerai tout habillé et merde au soleil, à l'eau et à toutes ces conneries.

Emerens, évidemment, dort comme un bienheureux qui ne risque pas de passer sa journée à se ridiculiser au bord de l'eau. Je l'envie. En fait, je crois que j'envie tous ceux qui sont capables de se pointer de leurs chambres à moitié désapés, le maillot de bain déjà mis, serviettes sur l'épaules et larges sourires. Parce que putain de merde j'aimerais avoir la même confiance. Mais je suis un littéral gros tas de merde, on voit mes côtes, j'ai des taches dégueulasses plein la peau, mes cheveux ne sont même pas foutus d'être disciplinés, et merde, quoi, vous me voyez, moi, me présenter devant cet étalage de beautés pour faire tache avec ma tronche de cul ?

Moi, non.

Et c'est bien pour ça que j'ai une casquette enfoncée sur la tête, mes lunettes de soleil et mon T-shirt noir qui même face aux pires adversités ne me quitteront pas.

Moanaura, un plateau de bouffe plein les mains, me fait un signe de tête. Ses cheveux sont relevés dans son dos, et elle porte un short accompagné d'un crop top qui ne font pas grand-chose pour dissimuler le tissu de son maillot de bain au niveau des épaules et du ventre. Un moment, je dois me rappeler qu'elle est lesbienne. Et qu'elle a seize ans donc bon, doucement, hein.

« Oh, eh, Thibault, tu tombes bien ! Si tu vas à la piscine, tu peux déposer ça sur la grande table au milieu des transats ? C'est pour le buffet de midi, les biscuits apéro ! J'ai plein de trucs à aller chercher et un peu d'aide ne serait pas de trop... »

Ouais, c'est ça, et donc tu m'exploites, X ? Je lui adresse un grognement en guise de bonjour et récupère la bouffe de ses mains, pendant qu'elle rigole et se précipite vers la cuisine. Foutue Capitaine et son amour de l'eau.

J'ai au moins la bonne –ou la mauvaise– surprise de croiser Ester sur le chemin, un autre plateau de bouffe dans les mains. Elle fait la moue, semble aussi peu motivée que moi. Et elle, elle est habillée de pied en cap, chapeau de paille, haut à manches longues et jupe qui effleure le sol, comme à son habitude. C'est un peu rassurant.

« Salut, Ester, je soupire, essayant de me montrer le plus intelligible possible. Toi aussi, ça t'embête ?

— Oui, beaucoup, me répond l'Ultime Dentiste sur le même ton. Pas aimer... Soleil. Bruit. Montrer mon corps. Mais au moins, gens heureux. Plus important.

— J'admire ton altruisme.

— Je médecin. Normal... essentiel, pour moi. Altruisme. »

Son anglais ne s'est clairement pas amélioré, contrairement à Moanaura qui progresse à une vitesse fulgurante. Mais j'imagine que c'est parce qu'Ester parle beaucoup moins que Moanaura. Et très franchement, je la comprends.

Et quelque part, c'est un peu rassurant, de savoir que je suis pas le seul à avoir en horreur ce genre de sorties.

Par contre, moi qui m'attendais à une petite piscine de merde, comme dans, à tout hasard, les Abysses, je tombe des nues. Le parc aquatique, parce que c'est rien de plus ni rien de moins qu'un immense parc aquatique, s'étend sur des centaines et des centaines de mètres carrés, et comporte au moins trois bassins différents. Sans compter tous les toboggans plus ou moins vertigineux. Et la quantité de jacuzzis et de transats que je vois au bord de la piscine. Ce n'est pas une Tuerie à seize qu'on peut faire, mais carrément une Tuerie à deux cents...

... Mieux vaut ne pas y penser.

Et évidemment, parce que Moanaura ne peut jamais s'arrêter, les alentours de la piscine principale sont décorés pire que pour un anniversaire. Je sais même pas s'il y en a un, aujourd'hui. Je crois pas. On est début juin, d'après mon Monodossier, et à part la Pride, je ne vois vraiment pas ce qu'on peut célébrer...

... D'ailleurs, c'est peut-être bien à ça que se réfèrent la déco à thème arc-en-ciel.

Génial. Je vais donc de ce pas briser l'ambiance avec ma dégaine d'emo. J'adore ma vie.

Ester et moi posons la nourriture sur la table prévue à cet effet, et elle se dirige vers les transats en sortant un livre de son sac, pendant que moi, un peu désœuvré, je fais le tour du parc. Qui plus je le visite plus il me parait grand. Et pourtant, en même temps, si vide.

Sans doute parce qu'il n'y a qu'Ester et moi, dedans. Et Houshang, en binder de bain et short, qui me fait un petit signe de la main depuis le bord d'un jacuzzi.

Ne pas regarder ses abdos. Ne pas regarder ses abdos. Ne pas regarder ses abdos, putain.

« Salut, Houshang, je lui dis en m'asseyant à côté de lui. Tu profites ?

— Eh bien, je dois avouer être un grand amateur de piscines, sourit ce dernier en remuant ses pieds dans les bulles. Il m'a fallu du temps pour en profiter pleinement, cependant.

— La dysphorie ?

— Entre autres. Et les cicatrices. »

... c'est vrai que maintenant qu'il le dit, son dos est littéralement traversé de zébrures qui me paraissent un peu trop être des coups de fouet pour être honnêtes. Quelque chose dont il ne semble pas spécialement honteux en l'instant présent, certes ; mais je veux bien comprendre que ce soit dur à assumer. Mes plus grosses cicatrices viennent de mon opération pour l'appendicite, mais c'est pas pour autant que je vais retirer mon T-shirt.

Houshang, devant ma mine boudeuse, se permet un clin d'œil.

« C'est tout un travail sur soi, mon cher Thibault. Que j'espère bien te voir réaliser un jour.

— Ouais, bah, ce sera pas aujourd'hui, je grommelle, détournant les yeux. Rêve pas trop, je me ridiculiserai pas en public. »

Il hausse les épaules, avant de se relever.

« Commence par cesser de penser que ton corps est une source de ridicule, ce serait un progrès. Je vais voir Ester, je te laisse profiter. De toute façon, les autres ne devraient pas tarder à arriver. »

Et il me plante là, au bord du jacuzzi, se dirigeant vers Ester alors que je constate qu'en effet, les autres commencent à arriver. Il y a notamment Alannah et Nako, chargées de boissons, en train de discuter avec un sourire ravi. Les deux sont en bikini, et j'ai même la surprise de voir que celui d'Alannah... Ne couvre pas grand-chose. Putain de merde.

Pas le temps de détourner le regard, cependant. Les deux femmes se rapprochent de moi une fois les boissons posées, et Nako pousse un profond soupir d'aise en s'enfonçant dans l'eau du jacuzzi. Alannah, de son côté, s'installe entre nous avec un large sourire. Ses oreilles de chat frémissent sur son crâne.

Bien content d'avoir un truc pour me distraire de son top, je les pointe du doigt.

« C'est waterproof, ce truc-là ? »

Elle se hérisse.

« Enfin voyons, pour qui tu me prends, Thibault ? Je suis une professionnelle, je ne vais pas risquer de détruire mes merveilles robotiques à cause d'une simple goutte d'eau ! »

C'est... Bon à savoir. Et j'avoue que la présence non négligeable de son décolleté m'empêche de réfléchir. J'aimerais bien que les gens cessent d'être beaux, s'il vous plaît, c'est vraiment pas bon pour mon ego. Putain, pourquoi de nous deux, c'est la seule à bien porter les cheveux roux et les foutues taches de rousseur ? ça m'énerve, mais alors, d'une puissance...

Que Dieu bénisse la force qui l'a rendue oblivious à ma profonde gêne. Parce qu'elle ne remarque même pas, alors qu'on se met à causer de choses et d'autres avec Nako, que je consacre tous mes efforts à ne pas regarder son maillot de bain.

D'ailleurs, le reste des gens se ramène au fur et à mesure que la discussion avance. D'abord, Ibrahim, lui aussi en short de bain et T-shirt trop large, ce qui n'est cependant pas suffisant pour dissimuler ses cicatrices ; La suivante, c'est Ansgar, en chemise et short et seigneur même aussi peu découverte, iel est magnifique. Ensuite, vient Ade, sans doute la plus ronchonne d'entre tous, mais qui a eu le mérite de se mettre en maillot de bain ; à peine arrivée, elle se pose sur le transat le plus éloigné de nous possible et ouvre son livre à une page avancée.

Seo-jun suit Ansgar et Ade de près. Le petit con est en bermuda, au moins ça pour que je n'aie pas à regarder ses cuisses ; mais je crois que ses bras suffisent largement à la déshydratation. Qui a permis à cet enculé d'être aussi musclé ? C'est l'Ultime Garde du Corps et il a besoin de ses muscles dans son métier ? Ça n'a rien à voir.

Et évidemment, la suivante à arriver est Sachiko. Cette fois, je ne prends même pas le moindre risque ; je tourne mon regard dans une autre direction presque tout de suite. Quels que soient ses attraits, elle ne m'aura pas.

Moanaura ferme la marche, un plateau de bouffe plein les mains. Elle le dépose sur la table avant de hurler de joie comme une possédée, d'enlever aussitôt son short et son top et de bondir dans la piscine à vagues la plus proche, provoquant... Une gigantesque vague.

Juste à côté du jacuzzi où nous nous trouvons.

Super.

Nako est obligée de plonger pour esquiver la terrible attaque aquatique, Alannah pousse un cri mi-amusé mi-colérique, et moi, parce que je refuse de prendre des risques, je me carapate le plus loin possible avant que mon haut ne soit davantage mouillé. Au risque de m'étaler par terre sur le sol glissant, mais bon, un désagrément où un autre...

Par contre, ma course a le gros désavantage de me faire rejoindre Seo-jun et Ibrahim, posés dans un coin des transats avec un verre de je ne sais trop quelle boisson. Et si Seo-jun est toujours aussi peu habillé qu'avant, ce qui en soit est un soulagement car pas plus de vêtements mais surtout pas moins... Ibrahim, paix à mon âme, a enlevé son T-shirt. Et je crois que c'est pas humain d'avoir des pecs pareils, bordel, même avec les cicatrices j'ai envie de fourrer ma tête dedans !

...

Je hais mes hormones si fort.

Tu vois, X, c'est exactement pour ça que je voulais pas aller à la piscine.

Maintenant, en plus du coup à l'ego, j'ai droit aux bonnes vielles pensées de l'adolescent en pleine crise de désir en plus de la crise identitaire. Vous savez, la joie et la bonne humeur.

Mon humeur à moi qui est très mauvaise, d'ailleurs. Tentant de dissimuler que je crève de chaud, ce qui est malheureusement pas seulement dû au soleil, je m'installe à côté de Seo-jun, et ce dernier rigole.

« Ça va, Thibault ?

— Ferme ta gueule.

— Je vais prendre ça pour un oui. Un petit cocktail ? »

Ah bah putain, je dis jamais non à un rafraîchissement. Le garde du corps m'en attrape obligeamment un verre, et moi je commence à le siroter, empêchant, comme d'habitude, mon regard de dévier. Parce que bon, on va pas se mentir, c'est vraiment pas poli de faire le petit voyeur du dimanche comme ça. Les gens se montrent pas pour que je les regarde, hein...

En attendant, et pour me donner une excuse pour faire glisser mon regard sur les gens, je compte. Voyons. Moi, un, Seo-jun et Ibrahim, trois, Moanaura, quatre, Nako et Alannah, six, Ansgar et Sachiko, huit, Houshang et Ester, dix, Ade, onze...

Je plisse les yeux.

« Il est passé où, Emerens ?

— Fashionably late, comme à son habitude, rigole Seo-jun. T'inquiète pas, il va arriver. »

Pas que ce soit un truc que j'espère mais bon, on va faire sans. En attendant je regarde ailleurs. Comme Sachiko par exemple. Sachiko qui a mis un bikini au design... intéressant, avec de la résille qui flotte en volant en partant de son haut. Encore plus noir que mon T-shirt, mais très clairement, elle est moins cachée que moi, puisque même ses cheveux d'habitude lâchés sur son dos sont relevés en une espèce d'immense chignon, qui me laisse une vue impeccable sur la courbure de ses hanches et toute la force que je peux voir dans ses cuisses...

... Thibault, stop. Thibault, stop, putain.

En plus, je suis presque sûr qu'elle a senti mon regard sur elle, puisqu'elle vient de se retourner dans ma direction, avant de me filer un clin d'œil et de s'étirer aussi ostensiblement qu'il est seulement possible à un être humain ! Et bordel je vois tout, même à cette distance, y compris la manière dont les muscles de son dos se contractent alors que ses bras se lèvent vers le ciel, et...

Thibault, arrête tes conneries, bordel de putain de merde !

Je dois chercher un truc pour me refroidir, n'importe quoi, genre... Genre tiens, les Monokuma. Les Monokuma que je m'attendais à moitié à voir, mais qui sont excellents pour se détendre les hormones, outre le fait que ce sont des psychopathes. L'Artiste, plus maigre qu'un clou, est en bermuda noir avec un chapeau de paille noir, des lunettes de soleil noir et sa sempiternelle écharpe bleue ; et le Fan, lui, a plus tendance à me donner envie de vomir avec sa bedaine pleine de poils recouverts de saletés, qui recouvre à peine son slip de bain à thème Monokuma.

Erk. Là, c'est quand même un peu trop, même pour le bien de la redescente de mes hormones.

L'Artiste ne perd d'ailleurs pas trop de temps pour se mettre à l'abri sous un transat proche de nous, avant de sortir un livre et de pousser un profond soupir. Il a l'air d'avoir encore moins envie que moi d'être ici, et c'est dire. Et c'est bien pour ça que je me pose la question, parce que lui, on ne l'a pas invité...

« Qu'est-ce que tu fous ici, Monokuma ? Gronde d'ailleurs Seo-jun à côté de moi. Besoin de faire le mirador ? »

L'interpellé relève la tête, avant de descendre sur son nez ses lunettes de soleil noires. Dans ses yeux, l'expression de la plus profonde lassitude.

« Très franchement, Yoon, si je pouvais être n'importe où ailleurs qu'ici en ce moment, je le ferai. Mais j'ai des ordres. Quelqu'un doit surveiller cette insulte à la race humaine, et aux Monokuma par-dessus le marché, pour éviter qu'il ne commette de trop grosses bêtises... »

L'insulte à la race humaine en question, à savoir le Fan, vient d'ailleurs de bondir dans la piscine à vagues en provoquant une telle déferlante que ce.tte pauvre Ansgar, assis.e sur une bouée flottante, se fait instantanément renverser.

Bon, iel ressort immédiatement de l'eau et reprend sa place non sans une certaine dignité, mais quand même.

Et pour une fois, le soupir que Monokuma et moi poussons est unanime.

L'Artiste repose d'ailleurs son livre, avant de remettre ses lunettes en place.

« On dirait que je vais encore devoir le repêcher. Le pire serait qu'il se fasse tuer parce qu'il a été suffisamment idiot pour provoquer la colère de Kimura... »

Il récupère ses affaires et le voilà parti engueuler son collègue qui semble être au comble du bonheur. Même alors que l'Artiste le tire par les cheveux pour le sortir de la piscine et le traîner sur un autre transat, le plus loin possible de nous.

Ouf, soit dit en passant.

« Foutus Monokuma, marmonne Seo-jun. Il en faut toujours un pour ruiner le fun.

— Ouais, enfin en attendant, y'en a au moins un qui est raisonnable et je trouve ça dégueulasse que ce soit le nôtre, je grommelle, sur le même ton. Et putain, il en met du temps, Emerens. Quelqu'un l'a tué pendant que je m'étais cassé ou quoi ?

— Je doute qu'il se laisse faire, pouffe Seo-jun. Et puis, regarde, tu vas vite être rassuré, c'est lui, là-bas.

Ah bah pas trop tôt... Je commençais à m'inquiéter d'une potentielle noyade et je dois dire que ça le ferait assez mal dans les souvenirs de la Tuerie. Bon, alors, il est ou cet imbéc– sdkfgjdfkdggfghklfgmkhj ?!?

Que. Je. Quoi. Pardon. Quoi être le monde. Pourquoi. Qu'est-ce que. Que. Putain de fmlsdjgskdfjkgjf de m– Je n'arrive même plus à penser, putain !!!

Seigneur Jésus vous qui n'existez pas délivrez moi de cette souffrance car je brûle dans les flammes de l'Enfer. Et il est la cause de ma damnation.

A ma défense, je vous demande vous tous qui êtes au moins un tout petit peu attirés par les hommes de regarder de plus près ce mec et de me dire exactement si vous pouvez vraiment m'en vouloir ou pas.

Ceux qui préfèrent les gens couverts exclus parce que c'est vraiment pas du jeu.

Nan mais très franchement, je veux savoir qui, sur cette putain de planète, lui a permis à un moment de son existence de se ramener avec un putain de bermuda de bain à peine coloré dans diverses nuances de bleu et d'être aussi putain de beau dedans !!!!

Emerens, bordel, je crois que tu veux ma mort !!!

Et je dis pas ça parce que je peux pas retirer mon regard de ses foutus cheveux blonds qu'il a eu la monumentale bêtise de laisser détachés, qui flottent sur ses épaules à la perfection ce qui ne l'empêche évidemment pas de les remettre en place en passant ses doigts dedans comme le pire des fuckboy, ou de sa silhouette de dieu grec parce que là putain je ne plaisante pas on dirait vraiment un Apollon sur pattes.

Et le tatouage, putain.

Je l'avais entraperçu alors qu'on dormait ensemble, un bout de dragon par-ci, une fleur bleu ciel par-là, mais le voir dans son entièreté, c'est autre chose. L'aile du dragon lui recouvre entièrement le bas du pectoral, je peux voir le corps de l'animal s'enrouler autour dudit pectoral, et même les foutues fleurs retracent les contours de ses abdos, jusqu'à la limite de ses hanches !

...

...

...

C'est bon, okay, j'avoue, là je peux clairement plus nier que je suis extrêmement gay pour lui, vous êtes contents ?!?

En désespoir de cause et pour éviter de me prendre un coup de chaleur, je cherche un truc pas désirable à regarder sur son corps. Pas gagné gagné, on se l'avouera. Finalement, le seul truc qui attire mon attention après cinq minutes à prier pour que l'éclair de lumière que je vois près de son nombril ne soit pas un piercing, ce sont ses manchons, toujours sur ses avant-bras. Un choix de style plutôt... Étonnant, en termes de couverture. Il n'y avait rien de plus urgent à cacher que tes avant-bras, mec ? Genre, je sais pas, tes abdos ?

Que je ne vais évidemment pas regarder en détail ?

Seo-jun me file un coup de coude. Juste à temps pour que je remarque que je suis sur le point de renverser mon cocktail sur mon T-shirt.

« Alors, ça valait la peine du retard, pas vrai mon gars ?

— Ta GUEULE, Seo-jun. Genre, vraiment, ta gueule. »

Il rigole.

« Eh oui Thib, ça s'appelle le gay. T'inquiète, j'ai eu la même tête la première fois que je l'ai vu à poil. Et moi, j'ai pas eu le droit à la sortie piscine pour me préparer psychologiquement, hein...

— J'ai dit TA GUEULE, Seo-jun. »

... Parce que là maintenant j'ai vraiment aucun putain d'argument. Je peux même pas dire que je n'ai aucune intention de le voir à poil parce que mes hormones sont en train de m'emmerder et je crois que je ne croirais pas moi-même !

Jamais autant envié les personnes asexuelles...

Seo-jun rigole. Et Ibrahim, paix à son âme, se contente de hausser les épaules avant de saluer Emerens. Qui s'installe, évidemment, juste à côté de moi.

« Salut la compagnie... On profite du soleil à ce que je vois ? »

Clin d'œil. Et sourire en coin. Et je décède. Et je déteste ça. Je déteste ça, parce que je sais vraiment pas quoi en faire.

Ibrahim lui fait un signe de la tête, tandis que Seo-jun lui refile un coup de coude.

« Encore plus maintenant que t'es là, dis-donc. C'est que ça s'est mis à l'aise ! Thib a passé les cinq dernières minutes à te mater... »

Et vas-y pas que je m'étouffe dans ce qu'il me reste de cocktail. Avant de filer un coup de poing bien mérité à Seo-jun qui a l'immense impolitesse de le bloquer avant qu'il n'atteigne sa place désignée, à savoir sa mâchoire. Putain, Seo-jun.

Et évidemment, ça n'échappe pas à Emerens qui a un immense sourire. Avant de s'étaler voluptueusement dans son transat. Merde, son corps, putain.

« Tu me mates, Thibs ? ah mais dans ce cas profite, profite, je ne suis pas né dans ce corps pour que personne ne puisse en profiter...

— Seo-jun profite déjà pas mal, je gronde, essayant de me distraire avec mon verre désormais vide. Tu devrais t'en contenter au lieu de chercher à pêcher un nouveau poisson. »

Il rigole, ce con. Et merde, maintenant, je suis hyper-conscient qu'il a des piercings plein le visage. Genre le septum et le labret, là. Putain.

« Je m'en voudrais de te laisser de côté, Thibs, il faut bien que de temps en temps tu aies la confirmation que tu es extrêmement désirable... »

.... Je. Tuez-moi ce beau parleur, et tuez-moi tout court avant que je ne finisse par surchauffer. J'ai vraiment besoin de picoler, là. Tequila, par pitié. Par pitié.

Dans une vaine manière de me distraire avant d'aller choper les deux bouteilles qui me font de l'œil sur la table, je lui jette un regard noir, reposant mon verre par la même occasion.

« T'es sûr qu'on parle du même mec ? Y'a pas un clone sans défaut de moi quelque part ailleurs ? Parce que moi, tout ce que je vois, c'est un gros tas de merde. »

Il sourit encore plus.

« Thibs, un clone, par définition, reprend absolument tous les traits de l'original. Donc si je vois un clone sans défaut de toi, je pourrais me dire que je te vois juste toi. Tu n'es pas d'accord ?

— Racoleur, je grommelle. Continue de dire des beaux mots, ça m'aidera pas à me persuader que je ressemble à quelque chose. Tu trouves quoi de beau chez moi, sans déconner ?

— Tu veux que je te fasse une liste ? D'accord, Thibs, je vais te faire une liste. »

... Oh, n–

Il se relève, l'enculé. Pour passer ses doigts sous mon menton, sur les rares poils que j'arrive même pas à raser malgré tous mes efforts, suivant le contour des motifs de mes taches de rousseur.

« Tes taches de rousseur. Tes cheveux en désordre, juste parce que j'adore fourrer mes mains dedans. Ton petit air grognon quand je te fais des compliments, comme là maintenant tiens. La courbe de ton menton quand tu boudes. Ta manière de rougir. Je continue ? »

Et il rigole. Il rigole, oubliant le fait que je me suis transformé en fourneau.

« J'en ai encore plein des comme ça, et si ça te provoque cette réaction, c'est encore mieux, tu es vraiment adorable... »

Je suis un poêle. Un poêle muet en train de rougir ses grands morts. Putain, je hais les beaux parleurs. Ils parlent, ils parlent, ils parlent, et moi je finis par les croire, je finis par penser qu'il y a quelque chose de désirable en moi, avant que quelqu'un n'intervienne pour nier toutes leurs belles paroles et qu'ils se la ferment, parce qu'ils ont pas envie de protester auprès de ce quelqu'un plus que de me rendre beau à leurs yeux.

Des phrases qui ne sont aussi peu défendues sont forcément des mensonges, pas vrai ? Des jolis mots que tu dis en privé pour les retirer en public, devant les gens plus beaux que toi.

Le sourire d'Emerens disparaît. Son pouce vient effleurer le coin de ma lèvre, pendant qu'il se penche vers moi.

« Eh, ça va, Thibs ? T'as l'air... Perdu dans tes pensées.

— Si tu pouvais au moins me prouver que tu dis pas ça pour me faire plaisir, je soupire, ça irait ptêtre mieux, crétin. »

Il fait la moue.

« Okay, qui c'est qui t'a rentré dans le crâne que tu étais moche que j'aille lui niquer ses grands morts ?

— l'intégralité de la planète, peut-être ? je grommelle. Va pas essayer de me faire avaler une couleuvre avec tes belles paroles.

— Tu sais Thibault, intervient Ibrahim, j'apprécierais de ne pas faire partie de l'intégralité de la planète à tes yeux. Parce que je me range à l'avis d'Emerens. Et je ne crois pas avoir un jour vu qui que ce soit mériter l'épithète de mocheté, à part ceux qui sont aussi laids à l'intérieur que Monokuma. »

... Je. Putain, Ibrahim, t'y mets pas aussi, s'te-plaît. Je ne sais plus qui croire, moi, maintenant. Je ne sais plus que croire. Est-ce que je peux me permettre d'avoir de l'espoir ? De me sentir beau quand tout le monde me croit moche, juste parce que ces deux-là ont décidé de parler joliment comme il faut ?

« Franchement Thib, intervient Seo-jun, même si c'était des mots pour te faire plaisir, il faut que t'en sois persuadé, au bout d'un moment. Y'a des gens qui te trouveront moche, d'autres comme ces deux gays-là qui te trouveront beau, et franchement, qu'est-ce qu'on s'en branle ? Du moment que t'arrives à être heureux dans ton corps ? »

... Je demandais pas de la psychanalyse de la part de vous trois, merci. Mais force est de constater que je trouve plus rien à répondre. À la place, je choisis de fuir en m'affalant dans mon transat, essayant du mieux que je peux de ne croiser le regard de personne.

Ce qui n'empêche pas Emerens de ne pas décoller sa main de ma joue.

Il est quelque chose comme seize heures, le soleil ne diminue pas, et la quantité de bouteilles de bière vides qui traînent à côté des transats est essentiellement due à moi qui me suis enfilé la majorité des réserves fournies par Moanaura. Réserves suffisantes pour que j'aille me tremper dans la piscine, insuffisantes cependant pour que je retire mon T-shirt. Je suis un peu pompette mais y'a des limites.

Sachiko, Alannah et Moanaura jouent au volley non loin. Au milieu du match épique, Nako et Ansgar, chacune sur leurs bouées gonflables, flottent paisiblement en ignorant les ballons qui volent. Plus d'une fois, le passage paresseux de Nako devant le nez de Moanaura fait rater le tir de cette dernière, à cause de ses yeux qui dérivent ; et Sachiko est plus occupée à siffler Ansgar qu'à tirer les balles, ce qui est en soit très rigolo.

Seo-jun et Ibrahim ont décidé de se payer un petit tour tranquille, je me retrouve donc seul avec Emerens au bord de la piscine. Emerens qui ne s'est d'ailleurs pas gêné pour passer un bras autour de ma taille. C'est gentil de penser à réguler ma température, mec, mais là, c'est trop.

Les rires d'Alannah qui vient sans doute de réussir un merveilleux trickshot attirent mon attention, et je laisse mon regard me perdre sur les trois filles en train de jouer. Elles sont belles, il faut dire, et leurs sourires radieux ne gâtent rien. Même alors que Sachiko Kimura est dans le lot. Stupéfiant.

Emerens, qui a remarqué mon regard, a un petit rire.

« Elles sont belles, hein ?

— Oui bon ça va, hein, je grommelle. Interdit de me charrier. T'as eu plus que ta dose, Van Heel.

— J'appellerais pas trop ça charrier, moi. »

Il pouffe, avant de s'appuyer contre mon épaule.

« Tu sais, des fois, t'as le droit d'avoir l'air heureux, hein, Thibs. »

Je lève les yeux au ciel.

« Heureux ? dans une Tuerie ? Des fois j'ai des doutes. C'est pas parce que personne n'est encore mort à cette fête que je dois me méfier. »

Il soupire.

« Oui, heureux, plus encore dans une Tuerie. Ce sont les gens malheureux que Monokuma vise. Et je crois que tout le monde l'a plus ou moins inconsciemment compris. D'une manière où d'une autre, tous les tueurs de l'Originelle étaient malheureux, tu sais. À part peut-être Jésus. »

Je lève les yeux au ciel.

« Ou alors ils ont juste tué pour tuer, ou par esprit de sacrifice. Tu comptes Jésus, mais il ne faut pas oublier que Senri aussi a tué quelqu'un, et lui, ce n'est pas Monokuma qui l'a forcé, bien au contraire.

— Senri... Senri c'est différent, quelque part. »

Le regard d'Emerens se perd au loin.

« Je ne sais pas si on peut le comparer à Jésus. Jésus a cru en l'Espoir que donnait Monokuma, et il s'en est sévèrement mordu les doigts. Senri savait dans quoi il s'engageait, ce qu'il risquait. Et d'une certaine manière, il a, bel et bien, mis fin à sa Tuerie. En se salissant les mains, certes, personne ne pourra jamais nier que c'est un tueur. Mais ce fut le dernier meurtre, l'ultime sacrifice, pour protéger ceux qu'il aimait.

— Je sais pas si tuer un Monokuma sur une bonne vingtaine était vraiment mettre fin à cet enfer. L'Originelle porte ce nom pour une raison.

— C'est compliqué de mettre fin à un enfer entier sur la base d'un simple acte, sourit Emerens, le regard perdu dans le vide. Il faut vraiment pouvoir frapper fort. Et à cette époque, ils pouvaient difficilement savoir la réelle teneur de leur organisation. Mais à son échelle, je trouve cet ultime sacrifice impactant. Alors qu'il conservait, jusqu'au bout, l'espoir que cela cesse, pour Raraka, pour Wen Xiang, pour Kagari qui l'a aidé à concevoir son plan. C'est... ça compte, quelque part, tu ne trouves pas ? »

Très philosophique. Et je n'ai pas spécialement envie de réfléchir à la teneur de la philosophie dans une Tuerie. Encore moins de débattre avec mon meilleur ami sur ce qu'est un ultime sacrifice. Parce que lui, je ne veux pas le voir se sacrifier. Ni maintenant, ni jamais, et encore moins au nom d'un Ultime Espoir ou d'un héritage venu tout droit de quelqu'un qui n'a pu que se salir les mains dans un espoir de fin qui n'est même pas venue.

« Je sais pas, mec. Mais j'aime pas du tout comment tu parles. Je veux pas te voir mourir comme lui. Exécuté pour avoir tué un Monokuma. »

Il pouffe.

« Très sincèrement, je doute en avoir le cran. Mettre fin à notre Tuerie, à toutes les Tueries, c'est un rêve un peu fou que je caresse en n'étant même pas sûr d'être en mesure de le réaliser. Mais je peux au moins agir à mon échelle. En te protégeant, toi, et les autres. Je n'aurai peut-être pas le même courage que Senri, cette même force qu'il a utilisé pour se sacrifier, mais pour toi, pour vous, pour sauver la moindre trace d'Espoir, j'irai même jusqu'en Enfer s'il le faut. Même si je dois, d'une manière où d'une autre, suivre ses traces. »

... Beau parleur. Et je n'aime pas du tout ta manière de me parler. Moi, à choisir, je préfèrerais que tu ne portes pas, à ton tour, le titre d'Ultime Espoir. Celui que Gabriel et Amell ont passé tant de temps à rechercher, celui que les Monokuma d'une certaine manière traquent sans jamais pouvoir le trouver, qui meurt misérablement sous les coups d'une Tuerie sans avoir accompli sa mission.

« ... Commence par rester en vie, Emerens, c'est tout ce que je te demande. »

Il sourit.

« Promis. Et puis de toute façon, Senri est une figure de proue, mais je ne pense pas être un jour capable d'être à sa hauteur. »

Ça commence à faire beaucoup de compliments pour Senri, là. Je veux bien qu'il soit important dans l'histoire, qu'on le considère comme un Espoir perdu, que sa force mentale soit d'après Wen Xiang un modèle, mais là quand même... Une minute.

Il a les joues bien rouges, Emerens, et je ne pense pas que ce soit à cause de moi.

Est-ce ma vengeance qui se profile ?

« Mais dis-donc, mon bonhomme, je souris, avant de lui pincer la joue, je te trouve bien rosissant, tout d'un coup, quand tu me parles de Senri comme d'un dieu vivant... Tu crois pas qu'il y a autre chose derrière toute ton admiration ? »

En plein dans le mille. Même s'il continue à sourire, derrière, je vois bien qu'il s'est mordu la lèvre.

« Je ne sais pas, Thibs, est-ce que je ne peux pas rougir parce que je suis en face de toi et que tu es d'une beauté enivrante ?

— Menteur, je ricane. C'est la première fois que je te vois rougir depuis que je t'ai sous les yeux, et je ne crois pas avoir retiré mon T-shirt.

— Est-ce que c'est une suggestion de le retirer pour moi ?

— T'occupes et avoue plutôt que tu simp, fanboy... »

Il rigole.

« Okay, tu m'as eu. Je suis un simple romancier qui aime énormément les figures de proue, il ne me faut pas longtemps pour développer quelque chose de particulier sur quelques mots représentant une personne qui a vécu pour tout ce à quoi j'aspire. Surtout quand ces quelques mots représentent une personne comme Senri.

— Ouais, enfin en quelques mots, tu es un authentique fanboy, je rigole, avant de lui donner un coup dans l'épaule. Tous ces beaux discours pourraient se résumer en le simple fait que tu simp énormément sur Senri juste grâce au livre de Wen Xiang. C'est con, hein ?

— Oh toi, rigole Emerens tu vas vite regretter ces paroles, monsieur je me mêle de tout...

— T'es sûr que tu parles pas de toi– »

Et pas le temps de finir ma phrase. Ce gros sac d'Emerens me pousse à la taille et je fais un superbe plongeon dans la piscine, avec un énorme plouf dans lequel je perds mes lunettes es ma caquette, ainsi que la moitié du volume de mes cheveux. Tout ça pour que ma tête crève la surface de l'eau sur un Emerens hilare, qui me rend bien volontiers le doigt d'honneur que je lui adresse.

T'as de la chance d'être beau, crevard.

Ade, qui passe à côté du bord, se prend le front entre les mains, avant de pousser un profond soupir. Évidemment, Emerens, qui n'en loupe pas une, se tourne vers elle avant de lui tirer la langue. Merde, le piercing. Ne pas penser au piercing.

« Un souci, Ade, tu veux prendre un petit bain, toi aussi ? Je suis sûr que ça te détendrait... »

Elle le balaie de haut en bas, le visage marqué par une profonde lassitude. Avant de, de nouveau, prendre son front dans sa main, et de pousser un profond soupir.

« Pourquoi est-ce que ce sont toujours les plus beaux qui sont les plus bêtes... »

Emerens lui tire, bien évidemment, encore plus la langue. Mais moi, en attendant, Ade m'a fourni la distraction que j'attendais. Celle qui me permet de le choper par le bras et de l'entraîner avec moi dans les profondeurs de la piscine.

De nouveau, un énorme plouf retentit.

Mais cette fois, il est bien plus satisfaisant.

C'est un Emerens quelque peu grognon qui ressort de l'eau, avant de remettre ses cheveux en place dans un mouvement que je sais stratégique, parce que y'a pas moyen qu'il ne se rende pas compte de l'effet que sa simple présence recouverte d'eau a sur moi, avant de me lancer un air absolument outré.

« Qu'est-ce que c'est que cette immonde attaque en traître, Thibault Laangbroëk ? Tu en veux à ma vie ? Ou alors non, j'y suis, tu voulais voir à quoi je ressemblais recouvert de gouttes d'eau pour tester plus tard ! »

Je lève les yeux au ciel. Et Ade, encore plus blasée que moi, s'empresse de s'éloigner. Bien lui en fait, parce que je sens que la bagarre va s'escalader...

« Même pas dans tes putains de rêves, Van Heel ! Je lui lance, hilare. Y'a des limites à ma gay panic !

— Oh, si ce n'est pas dans mes rêves, ce sera dans les tiens, ricane l'insupportable Van Heel en se ramassant sur lui-même. En attendant, viens un peu par ici que je t'explique la vie, mon petit Thibs adoré... »

Oh, alors là, par contre, c'est encore moins dans tes putains de rêves ! Et je vais profiter du fait que tu as une prothèse pour filer me planquer le plus loin possible, y compris dans les jupes de quelqu'un qui peut me protéger !

Je bondis à travers la piscine et évidemment, comme je m'y attendais, il me fonce dessus à peine le premier mouvement effectué. Mais je suis trop rapide, et ma rapidité d'action en plus de la capacité ultime de disposer de deux jambes valides me permettent de traverser juste assez de terrain pour me planquer derrière la fille la plus proche. À savoir, Sachiko. Qui semble très surprise que je m'abrite dans son sein... Mauvais choix de mots. Et pas le moment d'y penser.

« Eh bah alors, Titi, y'a un problème mon mignon ?

— Le problème s'appelle Van Heel, je grommelle en essayant de ne pas relever le surnom. Tu peux le virer de là s'il te plaît ? »

Alannah pouffe, et Ansgar de sa bouée secoue doucement la tête, un sourire amusé sur les lèvres. Que quelqu'un sèche sa chemise, d'ailleurs, à Ansgar, par pitié. Mais Sachiko, elle, se contente de se tourner vers l'endroit où le grand requin blond vient de s'arrêter, avant de sourire, un immense sourire sardonique, et de me prendre sous son bras.

... Putain, quand je disais dans son sein, je voulais pas dire « la joue écrasée contre son sein gauche »...

« Eh, regarde un peu ça, la blondasse, rigole Sachiko. J'ai ton mari rien que pour moi, maintenant ! Tu viens un peu le chercher ? »

Exactement le même sourire sardonique apparaît sur le visage d'Emerens. Qui a je ne sais trop comment gardé ses lunettes.

« Tu veux la guerre, Kimura ? Tu vas l'avoir. »

Je n'aime pas du tout la tournure que ça prend– Et j'avais raison, il se jette sur nous sans faire grand cas de ma propre sécurité. Tout ça pour nous projeter tous les trois sous l'eau d'un coup, manquant de me noyer.

Je sais pas trop à qui appartiennent ces mains que je sens me tirer dans tous les sens sous l'eau. Sans doute aux deux, car celle-ci est trop en train de me chatouiller pour appartenir à Sachiko, et celle-là me tient le bras avec une poigne trop forte pour qu'il s'agisse d'Emerens. Je suis littéralement un dommage collatéral dans la bagarre sous-marine de ces deux bâtards et très franchement, si je ressors de là en ne m'étant pas noyé au moins une fois, je crie au miracle.

C'est sans doute la pire situation qu'il pouvait m'arriver.

... Alors pourquoi je suis en train de rire ?

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