Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 2 (6) : Soldier, screenwriter, ambassador

Difficile d'enterrer un animal mort dans une rue pleine de pavés, et de toute façon je crois que je n'aurais pas eu la force nécessaire pour creuser un trou. Mais je tenais au moins à donner un minimum de sépulture à cette pauvre bête. Alors Sachiko m'a emmené dans le coin où elle avait posé les deux cadavres des chatons.

La boîte, abandonnée derrière un buisson dépassant du sol pavé de béton, contient désormais trois petits corps enroulés dans un drap. J'ai essayé d'arranger un peu le pseudo cercueil histoire que ça ne fasse pas trop pitoyable, même avec nos moyens ; mais même en ayant fait mon maximum, le résultat reste toujours aussi pathétique.

Même aux animaux, on ne pourra jamais donner de sépulture correcte, ici.

Du coup, disons que j'ai un peu le moral dans les talons. Et quand je rejoins Ansgar enfin sortie, accompagnée d'un groupe plus réduit que ce que je pourrais penser, je crois bien que même luel hausse les sourcils devant ma tronche de déterré.

Sachiko n'est pas là. Tout de suite après avoir fini de donner une sépulture au chat, elle s'est cassée je ne sais trop où. J'ai essayé de ne pas trop faire attention, à vrai dire. Ses paroles me trottent encore dans la tête. Confiance absolue. Est-ce qu'on en est seulement capable, ici ? Est-ce que j'en suis capable, tiens. Est-ce que je peux regarder ces gens sans me demander qui sera le prochain à tuer, ou si un de ces visages qui me fixent avec inquiétude ne se tordra pas d'un large sourire devant mon Désespoir.

Ansgar, me voyant arriver en traînant des pieds, hausse les sourcils.

« Il y a un problème, Laangbroëk ?

— ça va sans doute foutre le bourdon à tout le monde, je grommelle, mais bon... On commence à trouver des animaux crevés un peu partout. Je crois que la grande majorité d'entre eux se laissent mourir depuis la mort de Sparrow. »

Ansgar pince les lèvres, et le reste du groupe, à savoir Houshang –que je suis d'ailleurs très surpris de trouver là– Ibrahim, Alannah, Seo-jun, Nako et Emerens font une fort vilaine grimace. Ce dernier crache d'ailleurs au sol non sans un certain dégoût.

« Mais quelle idée de merde Monokuma a eue de foutre des animaux ici, bon sang...

— Tu es certain qu'ils ne sont pas simplement en train de mourir de faim ? intervient Houshang, un peu plus calme que les autres mais néanmoins la voix pleine d'un mépris que j'espère ne pas voir dirigé vers moi. Sparrow morte, et nous coincés dans ce cercle, il y a tout à penser que plus personne ne les nourrit...

— J'aurais partagé cet avis avec les jaguars, qui ne peuvent vraiment sortir de leur forêt, soupire Nako. Mais Flushy est là, et j'ai vu passer des chats ce matin. Eux peuvent passer et être nourris par nous, et comme j'ai vu une assiette de croquettes pleine près de la porte...

— En plus, intervient Alannah, Kimura a demandé de la bouffe pour animaux dans sa liste. Je l'ai entendue. S'il y a des chats ici, ils ont été nourris, par elle ou un autre. »

J'opine à cette dernière remarque, et Houshang se contente de hausser les épaules.

« Peu importe, j'imagine. Le résultat est le même. Nos vies ne sont pas les seules en danger.

— Et à ce train-là, grogne Emerens, il n'y aura plus un seul animal vivant dans la ville, à part peut-être Flushy, puisque visiblement Kimura est la seule à se préoccuper des animaux assez pour s'attirer la confiance de l'un d'eux. Pour qu'elle nous batte sur ce plan elle, je crois vraiment qu'on a merdé, les gens.

— Emerens, soupire Ansgar. Retiens ta colère. »

Il lève les yeux au ciel, mais n'ajoute rien de plus. Son visage ne tarde pas à revenir au neutre. Moment que choisit Ansgar pour s'avancer vers la première porte S.

« Voici comment nous allons faire, commence l'Ultime Dictateurice. Chacun à son tour, nous allons scanner notre Monodossier. Inutile de rentrer le code. Cela nous enregistrera tous pour la journée. Je vous attendrai dans la première place de la rue, et quand tout le monde sera là, nous progresserons ensemble. Vous êtes libres de ramasser ce que vous voulez, mais je veux que vous me rapportiez absolument tout. Je déciderai ensuite si cela vaut la peine d'en parler, après discussion au préalable avec le concerné. Ça vous va ? »

Houshang pince les lèvres, mais ne proteste pas. Il se contente de regarder Ansgar se diriger vers la porte en sortant son Monodossier de son sac avec un regard inquisiteur. Alannah, qui avait le sien dans sa main, ne tardent pas à la suivre. Seo-jun fait de même. Puis Emerens. Puis Houshang. Nako, elle, se contente de nous saluer avant de repartir vers la maison. Ne restent finalement qu'Ibrahim et moi sur la place. Ce dernier me jette un petit coup d'œil. Je crois qu'il y a une certaine distance dans son regard.

Notre dernière conversation en tête à tête me revient en mémoire. Ouais, je crois que je peux comprendre pourquoi. Mais, et c'est tout à son honneur, le Soldat s'avance vers moi sans me manifester la moindre hostilité, avant de poser une main sur mon épaule.

« Je suis désolé que tu aies eu à assister à ça.

— A quoi, Ibrahim ? Je soupire. Aux animaux morts ? Ou aux humains morts ? Parce que j'ai eu droit aux deux, j'ai même envoyé se faire dépecer un gamin de quinze ans.

— Tu as fait ce qui te semblait juste pour sauver la vie du plus grand nombre, Thibault. Personne ne t'en veut pour ça. Et de mon avis personnel, ceux qui le font sont des hypocrites, étant donné qu'ils t'ont tous confié la charge de le faire. »

Sa main se serre sur mon épaule. Et je ne peux m'empêcher d'y voir un léger parallèle. Entre ce qu'il me dit, et ce qu'il m'a dit avant que toute cette merde ne commence.

« C'est ça que tu penses des gens contre l'armée ? »

Ibrahim ne répond pas. Il se contente de s'avancer, à son tour, vers le lecteur de Monodossiers. Et alors que le sien se scanne, il se tourne vers moi.

« Je ne hais pas ceux qui sont contre l'armée. Moi aussi, j'aimerais qu'on n'en ait plus besoin. Et je ne voulais pas non plus te voir arriver avec l'œil du vétéran de guerre. Mais j'imagine que tu comprends un peu mieux ce que je voulais te dire, la fois dernière. But noble ou pas, la guerre, c'est rarement aussi beau que ce que les médias le disent. On se récupère les mêmes traumatismes qu'ici. »

La porte de verre se referme derrière lui avant que je n'aie eu le temps de lui répondre.

C'est dans le silence qu'à mon tour, je scanne mon Monodossier. Une icône verte portant mon nom s'affiche sur l'écran –d'ailleurs je me demande bien si on peut accéder d'une manière où d'une autre aux fichiers contenant les dates et heures d'identification ici– et je finis par rentrer, à mon tour, dans la rue aux mille secrets.

Je suis le dernier et visiblement, tout le monde m'attendait. Houshang lit une feuille volante avec un intérêt assez peu développé, sans doute pas quelque chose d'important. Emerens et Alannah s'échangent des coups de coude joueurs, et Seo-jun et Ansgar discutent dans leur coin avec le plus grand sérieux. Ne reste qu'Ibrahim, assis sur un banc, les yeux fixés vers l'étendue de la rue. Je me demande bien ce qu'il a en tête.

Je vais m'asseoir à côté de lui. En silence, d'abord, puisqu'il me fait à peine un signe de tête pour signaler qu'il est conscient de ma présence. Et puis, je finis par ne plus tenir dans ce silence, et je me tourne vers son visage expressif.

« Ça fait longtemps ? Que tu te bats, je veux dire. »

Ses épaules se crispent, et il me jette un regard un peu ambigu. Je plisse les yeux.

« Quoi, c'était indiscret ?

— Un peu. Mais pour être honnête, j'ai envie de t'en parler. »

Il pousse un profond soupir, et je vois ses yeux dériver vers le ciel, perdus dans je ne sais trop quelle scène.

« Je suis un enfant soldat, Thibault. Un produit de la guerre syrienne, d'abord. Je n'ai jamais connu mes parents, et d'ailleurs il y a de fortes chances qu'ils m'aient vendu à l'armée en échange de je ne sais trop quoi. C'était le destin de beaucoup de membres de mon unité de l'époque. La grande majorité n'ont pas eu la même chance que moi. Celle de vivre. »

J'ignore si c'est le ton égal avec lequel il balance ce genre d'atrocités, ou juste son regard plus vide encore que sa voix, mais je sens un frisson me parcourir la nuque alors qu'il continue à parler. Il m'a réduit au silence en quelques phrases simples. Et moi qui causais de guerre comme un imbécile...

« Les enfants soldats ne sont pas faits pour tuer, continue Ibrahim sans me regarder. On les envoie se faire massacrer, compter sur une corde sensible de soldats qui n'existe pas. Mais je ne voulais pas mourir. Alors un jour, lorsque j'ai eu accès à une arme, je me suis défendu. Contre un régiment entier. J'avais sept ans. »

Ses poings se serrent.

« J'ai survécu. Mais pas l'ennemi. Et à partir de là, comme on reconnaissait mon talent, on s'est acharné à me mettre bien plus souvent une arme dans les mains. Trop souvent, soupire-t-il. Ma renommée s'est construite sur des cadavres, j'ai grimpé dans les grades, jusqu'à ce que le gouvernement du Laos ne finisse par me capturer pour une raison sans doute liée à ladite renommée, et que je passe d'une guerre à l'autre. »

... La guerre du Laos... Reina en a parlé, je m'en rappelle. L'Ultime Révolutionnaire en était apparemment le héros, qui y a mis fin tout ça pour que le pays tombe entre les mains des Monokuma l'année suivante, après sa Tuerie. Je me demande ce qu'en a pensé Ibrahim. Puisque lui, je me rappelle, était du côté perdant.

« Ce n'est qu'à Hope's Peak que j'ai pu vraiment connaître la paix, continue l'Ultime Soldat qui en cet instant, n'a jamais aussi bien porté son titre. La paix, et l'occasion de me découvrir moi-même au-delà des morts et des enjeux. Et de comprendre à quel point la guerre était une atrocité.

— Est-ce que tu croyais réellement à ce que tu faisais ? »

Ibrahim se tourne vers moi. Sur son visage se dessine un sourire fatigué.

« C'était ma forme d'idéalisme. Je croyais vraiment pouvoir me battre pour une cause noble. Mais on ne reste jamais bien longtemps idéalistes, malheureusement, et je crois que tu en es aussi conscient que moi. J'ai fini par donner ma vie et celle des autres au bien de guerres en quoi je ne croyais plus, et chaque corps qui tombait au sol me rappelait que je tuais pour rien. Et ça hante mes cauchemars. Chaque nuit, je revois leurs visages dans mes rêves. Sparrow et Aldéric ne sont que deux visages de plus. »

Il se relève, et sa main se serre sur mon épaule. Son sourire fatigué est toujours sur son visage.

« On ferait mieux d'y aller. Ansgar nous attend. »

Et il s'éloigne, me laissant planté là comme un imbécile, ce que je suis tiens. Même pas il me regarde alors qu'il se dirige vers Ansgar et Seo-jun, me laissant sérieusement contempler à quel point j'ai été con en sa présence.

Il y en a qui disent que les personnes les plus redoutables, ce sont ceux qui choisissent consciemment d'être bons. Et Ibrahim, aussi angélique et patient puisse-t-il être, ne fait sans doute pas partie de ces personnes qui le sont naturellement. Je l'ai entendu dans le sang qui coulait de ses histoires, dans sa voix sans expression. Depuis le début, c'est un énorme tas de traumas qui choisit consciemment d'être un ange et moi derrière j'ai littéralement craché sur toutes ses opinions et ses efforts en parlant de la guerre comme un truc ayant un but ? alors que fondamentalement, j'y connais rien, c'est ça sans doute le pire.

Faut croire que voire des gens mourir, ça élargit ses perspectives, putain.

Sérieusement, je crois qu'il mérite que je fasse davantage d'efforts à son égard. Pour tout ce qu'il a fait ou essayé de faire pour nous, et la patience qu'il manifeste à notre égard depuis le début de ce foutu jeu de la mort.

Décidément, c'est la journée de la déprime, tiens.

Parce que quand je rejoins Emerens et Alannah, qui se préparent à partir, j'ai encore plus une tête de déterré que tout à l'heure, au point que notre loli nationale aille me tirer doucement les joues.

« La vache, Thibault, tu n'as vraiment pas l'air bien... ça va ?

— C'est rien, c'est rien, je grommelle. P'tite discussion pas folichonne avec Ibrahim. J'avais besoin qu'on me remette les idées en place.

— Eh bah qu'est-ce qu'il t'a raconté ? Intervient Emerens. Faut que j'aille aller le taper ? Je le prends en 1v1 quand tu veux ! »

Ce disant, il replie ses bras dans la plus pure position du Musclor cliché, en me faisant en même temps une moue énervée que je sais joueuse. Et même si je vois se dessiner sous ses manches des muscles pas trop mal définis –je dois retenir mon gay, soit dit en passant, c'est pas le moment– l'idée que cette espèce d'asperge qui développe plus sa féminité que sa musculature aille défier à un combat au poing l'Ultime Soldat, aussi le plus gros tas de muscles de toute cette Tuerie, est tellement risible que je ne peux retenir un ricanement.

« Te donne pas cette peine et préserve ta vie, mec ! Je crois que ça vaut bien mieux pour toi que tu provoques pas une baston avec Ibrahim Nassaoui !

— Tes désirs sont des ordres, Thibs, pouffe Emerens non sans un clin d'œil à mon adresse. Mais ma proposition tient toujours.

— Franchement, mec, il a raison, je crois que ça vaut mieux pour toi, rigole Alannah, une moue moqueuse sur le visage. Allez, on ferait mieux d'y aller, Ansgar, Seo-jun, Houshang et Ibrahim ont l'air de s'impatienter. »

Emerens râle un peu, mais je sens que c'est des grognements pour la forme puisqu'il ne perd pas trop de temps pour me prendre la main. Alannah, après un clin d'œil accompagné d'un ricanement de gremlin à mon adresse –gnagnagna je t'en foutrais du gay– fait de même et notre groupe rejoint Ansgar et compagnie plus loin dans la rue.

La rue aux mille secrets, à part ces papiers qui traînent partout –un véritable problème au vu du vent mais j'imagine que Monokuma a paré à ce petit problème car je ne sens pas le moindre courant d'air– ne diffère pas trop de notre ville du cercle précédent. C'est le même genre d'architecture, un poil plus grise et froide certes, mais quasiment la même. Le même genre de maisons, le même type de pavement, le même écartement des rues... Une rue normale, j'ai l'impression. Enfin. Je disais ça jusqu'à tomber sur la première place.

D'ailleurs, je crois que tout le monde est aussi surpris que moi. Ansgar pile net, et Seo-jun retient un juron ; du côté d'Houshang, il grimace, avant de lever ses yeux vers le ciel. Ou plutôt vers les deux yeux tristes dissimulés derrière d'épaisses lunettes de métal d'une statue de jeune fille, qui tient dans sa main un livre et une plume, et fixe le sol, c'est-à-dire nous, d'un air que je trouverais presque hanté si ce n'était pas de la foutue ferraille.

Et le pire, c'est que je la reconnais.

« ... Wen Xiang Monogatari... »

Le regard d'Emerens est perdu, sans doute dans les yeux de la statue qui me paraissent bien trop vrais pour être de simple métal. Pourtant, c'est bien lui qui vient de parler. D'ailleurs, sa main vient de se serrer sur la mienne. Fort. Aussi fort que la crispation de mes membres lorsque j'ai reconnu la survivante originelle.

On dirait que Monokuma nous fait un charmant rappel d'où nous sommes et pourquoi nous y sommes.

« Avançons, soupire Ansgar. Inutile de trop nous attarder ici. »

L'intégralité du groupe ne perd pas de temps pour obéir. Mais même si on a hâte de fuir cette place aussi flippante, aucun d'entre nous ne pouvons détacher notre regard de l'expression torturée de Wen Xiang, figée pour l'éternité dans le métal.

D'ailleurs, les places suivantes sont du même acabit. La statue d'Ambre est à genoux devant un orgue. Elle hurle, elle pleure, elle crie, des cris que j'ai presque l'impression d'entendre. Celle d'Eugène lève une épée très haut vers le ciel, et sa moustache ne cache que très mal la crispation bestiale de sa mâchoire. Un relief étrangement liquide descend de son cou. Celle de Raraka tient une télécommande, et de l'or semble couler de ses doigts. Elle n'a pas de visage. Celle de Kagari le montre assis sur un tas de briques, les jambes pendantes et sans vie. Une cicatrice sur sa joue se dessine au soleil. Celle de Veikko est devant ses platines, les doigts jouant avec les vinyles. Il est le seul à sourire, son écharpe flottant presque au vent inexistant.

C'est quand on atteint celle de Senri, les bras en croix retenus par des cordes et des flèches, qu'Emerens s'arrête net.

« Stoppons-nous là. J'ai... Je crois j'ai besoin d'une pause. »

Ansgar hoche la tête, et tout le monde s'égaille autour de la place. Alannah, la seule à être un tant soit peu calme, se rapproche de nous, interrogatrice, alors qu'Emerens se laisse tomber au sol et que je le suis, en silence.

« Qui sont tous ces gens ? j'ai reconnu Veikko Lajunen, il était très connu avant ça, et Kagari Goto aussi, mais les autres...

— Si tu as reconnu Veikko, tu peux te faire une idée des autres, je soupire, assez sèchement. Ce sont tous des participants à l'Originelle. Et la plupart sont morts.

— j'en admirais certains, soupire Emerens, la voix atone. Et même sans ça, il suffit de voir Wen Xiang une fois pour se prendre en pleine face toute la douleur qu'ont vécue ces gens. »

Alannah pince les lèvres, et s'installe à côté de lui sans ajouter un mot de plus. Il se laisse d'ailleurs très volontiers servir de coussin, Emerens, puisqu'on est tous les deux chacun dans le creux d'une de ses épaules. Mais bon, ça ne dure pas très longtemps. Au loin, Ibrahim ramène une des feuilles qu'il a trouvées à Ansgar, et son expression un peu sombre semble rappeler à Alannah pourquoi nous sommes là.

« Au fait... j'ai trouvé un truc, dans la place où il y avait... Euh... Le Chevalier, je crois. Avec l'épée... je sais que je devrais le montrer à Ansgar d'abord, grimace Alannah en sortant son papier, mais pour le coup, je voulais d'abord en parler avec toi... »

Et elle tend le papier à Emerens, qui le déplie avant de grimacer, une grimace assez prononcée.

« J'irais pas jusqu'à dire que t'as bien fait mais j'étais déjà au courant, donc ouais, je peux répondre à tes questions. Dis toujours, je sais que t'en meurs d'envie.

— Minute, je grogne. Je me sens un peu exclu, là. Il se passe quoi ? »

Emerens fait la moue, avant d'échanger un regard avec Alannah. Finalement, il soupire.

« Je vais résumer ce qu'il y a sur ce papier. Tu vois qui est Kichiro Tamura ?

— Non... Attends si. C'est pas l'Ultime Ambassadeur de 2016 ? J'ai vu son nom dans un témoignage de Satou, et je crois que tu m'en avais déjà parlé...

— Oui, c'est ça. C'est l'ancien patron de Seo-jun, avant qu'Ansgar ne l'engage, peu après la rentrée 2018. Leur contrat a un peu pris fin parce que Kichiro s'est retrouvé embarqué dans le donjon du Désespoir et n'en est jamais ressorti vivant, mais ce n'est pas le plus important... »

Ses doigts se serrent sur le papier, et Emerens jette un coup d'œil à Seo-jun, toujours en train de monter la garde près d'Ansgar.

« Le souci, c'est que Kichiro avait un énorme sister complex. Reina ne s'est pas étendue là-dessus à part pour expliquer comment ledit sister complex l'a entraîné dans le Désespoir, mais ce papier formule le truc de telle façon que pour un observateur non averti, sans doute ce que tu as pu penser, d'ailleurs, Alannah, fait-il en désignant l'Ingénieure d'un signe de tête, Kichiro a cédé à ses pulsions et Seo-jun l'a couvert. C'est extrêmement exagéré, croyez-moi. Ceux qui connaissent Seo-jun savent que non seulement il n'était pas au courant, mais en plus Kichiro n'a jamais rien fait de répréhensible à sa sœur... Mais imaginez voir ça tomber entre des mains de gens qui n'en savent rien ? »

Il grimace, et moi je serre les dents. Effectivement, il y a de quoi créer des tensions inutiles sur un malentendu volontaire. D'ailleurs, le visage d'Alannah vient de se détendre.

« Tu me rassures... J'ai cru qu'il l'avait laissé faire, ou encouragé. C'est pour ça que j'hésitais à parler de ça à Ansgar devant lui...

— Très franchement, ricane Emerens, on serait probablement jamais devenus aussi proches si jamais j'avais appris qu'il avait laissé faire un truc comme ça. Rien que l'idée de tomber amoureux de ma sœur me donne la gerbe, alors je crois que j'aurais très probablement essayé de dissuader un max Kichiro si j'étais à la place de Seo-jun et que j'étais au courant de ça... D'ailleurs, je crois que Kichiro a essayé de se dissuader lui-même, tiens. Pas surprenant. »

Je vois quelques secondes une moue dégoûtée se dessiner sur son visage, ce qui me pousse un peu à intervenir.

« Alors autant je suis d'accord avec toi sur le point que tomber amoureux d'un.e adelphe me foutrait la gerbe, autant Kichiro, je crois qu'il avait des circonstances atténuantes, nan ? Les Tamura ont grandi séparément, Kichiro ne savait même pas qu'il avait une sœur avant de tomber amoureux d'elle.

— Ouais, ça je veux bien, mais le fait que ça ait pas disparu après qu'il l'ait appris, je veux pas dire, mais y'a des limites. Surtout qu'à côté t'avais ton garde du corps tout à fait sexy et probablement plus dévoué qu'il voulait bien te le montrer, si tu vois ce que je veux dire... »

Il me fait un clin d'œil, et je lève les yeux au ciel. Calme-toi un peu, commère. Seo-jun va te niquer ta race s'il te surprend à faire des sous-entendus pareils, et moi je regarderai avec le plus grand plaisir...

« Oh on sait jamais, fait Alannah en haussant les épaules, il était p't'être hétéro, Kichiro. »

Emerens éclate de rire.

« Des hétéros ? à Hope's Peak ?!? La bonne blague ! »

Honnêtement je ne sais pas si je veux bien en rire, mais apparemment pour Alannah c'est le summum de l'hilarité puisque je la voix frapper ses genoux, alors que visiblement Emerens se prépare à faire la liste de tout ce qu'il a bien pu visionner de gay. Enfin, lui excepté, s'entend.

Après bon, ça fait pas de mal de rire de ce qu'on peut...

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro