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Chapitre 2 (22) : At the limit

« Bon, est-ce que vous vous décidez, alors, oui ou non ? parce que pour moi, ça ressemble beaucoup à une fin de procès, tout ça... »

Oh seigneur. Je l'avais oublié, lui. Enfin, dans la mesure du possible pour oublier un foutu Monokuma qui nous surplombe du haut de son poste de juge. Et qui ne perd pas une occasion pour nous ricaner dessus, en plus.

L'entente de cette phrase me fiche le bourdon des Enfers. En plus d'avoir particulièrement froid dans le dos parce que quand Monokuma dit ça, c'est qu'on va dans la mauvaise direction. On l'a vu la fois dernière avec Sachiko. On le voit dans son sourire goguenard. Il sait qu'on est en train de se tromper et il n'attend que ça. Il veut nous nous faire la peau et justifier la fin du jeu par notre indignité en tant que génies. Bordel, je sais même pas si c'est une volonté du gouvernement que décider de tous nous assassiner en cas d'échec....

Et vraiment, j'ai pas envie de savoir.

La main d'Emerens se resserre sur la tribune. Son regard, particulièrement glacial, est fixé sur la tribune du juge sans faillir depuis tout à l'heure. Pas étonnant, j'ai envie de me dire. Lui aussi doit voir le parallèle dont doit jouir Monokuma entre la situation présente et son propre procès. Combien de temps l'Artiste Sanglant a-t-il attendu pour exécuter un Van Heel ?

Franchement, je préférerais qu'il attende un peu plus longtemps.

Surtout que vu la situation, on mourrait tous avec.

Ma tête est plus vide qu'un trou noir. Ou le foutu cerveau de Moanaura. Pas moyen de chercher la moindre autre piste, je ne sais même pas d'où partir. On a nos suspects, l'un d'entre eux a de la force et un mobile tout trouvé, il est parfaitement en mesure de commettre ce meurtre même si je trouve que ce serait vachement cruel de sa part, alors pourquoi, pourquoi je m'échine à chercher ailleurs ?!?

Est-ce que c'est la peur de Monokuma, un putain de biais envers Ibrahim, ou simplement un élément qui m'échappe parce que je ne peux pas me putain de concentrer dans ce putain de tribunal ?!?

Réfléchis, Thibault, réfléchis.

T'es bon qu'à ça, de toute façon.

« Nous réfléchissons encore, intervient Ansgar, toujours aussi froid.e et calme. Tu ne vas quand même pas interrompre le procès si tôt juste parce que nous avons un suspect, quand même ? »

Monokuma rigole, mais je vois quand même sa main s'éloigner de ce qui est sans doute l'écran de sa tribune. Putain, c'est pas passé loin, ce bordel.

Ansgar ferme les yeux, mais n'a pas le temps de se remettre à parler. Moanaura, de son côté, s'est remise à pointer du doigt Ibrahim.

« Je pense que c'est assez évident là quand même ! On a un coupable tout trouvé, avec tout ce qu'il faut, même le mobile !

— Vu a capacité à sauter trop vite aux conclusions, Moanaura, pardonne-moi, mais je ne vais pas prendre pour argent comptant ce que tu me dis, » lâche sèchement Ade.

La Capitaine gonfle les joues.

« Sauf que toi, pour défendre ta pseudo thèse, t'as zéro preuve ! Je sais que t'es pas la dernière des connes, mais là quand même faut pas chercher trop loin !

— Je dois reconnaître, soupire Houshang, que des quatre que nous sommes à être passés dans la rue aux mille secrets à l'heure du meurtre, Ibrahim est sans conteste le coupable le plus probable... Rationnellement parlant, s'entend.

— ça me plaît pas, grimace Seo-jun, mais je vois personne d'autre, moi non plus... »

Évidemment Seo-jun, que ça ne te plaît pas. Moi non plus, ça ne me plaît pas. Si je pouvais accuser quelqu'un d'autre, je le ferais. Si je pouvais n'accuser personne, je le ferais. Mais l'un comme l'autre des cas est impossible. Il n'y a rien. Rien du tout, rien que je trouve et putain je hais ma foutue tête vide !

Je suis l'Ultime Théoricien, bordel de merde, pourquoi je ne peux pas me montrer à la hauteur de mon titre ? Est-ce que je peux me montrer à la hauteur au moins une fois dans ma putain de vie de merde ?!?!?

Pourquoi est-ce que j'ai autant l'impression de ne servir à rien ?!?

« Si personne d'autre n'a rien à dire, finit par annoncer Ansgar, à regret, alors je crois que... »

Elle ne finit pas sa phrase. Monokuma rit. Et mon sang se glace. Même Ansgar le dit. Même Ansgar le dit, putain.

Quelque chose... Il me faut quelque chose n'importe quoi, n'importe quoi, il faut que j'arrive à réfléchir, il faut que j'oublie cette poupée qui me fixe, il faut que j'oublie tous les yeux accusateurs des morts dans les cadres photos, je ne veux pas, ça ne peut pas se finir aussi facilement, ça ne peut pas se finir comme ça, ça ne peut pas, ça ne peut pas, non, non, non, non, non, non...

« NON ! »

Douze paires d'yeux ébahies se tournent dans une unique direction. La direction de ce hurlement de terreur, de négation, qui traverse le tribunal comme une flèche, coupe la résignation comme la lame d'une épée.

Ce n'est pas moi qui ai hurlé.

C'est Ester, qui a les mains serrées sur sa poitrine, les larmes dans le seul œil que j'arrive à percevoir d'elle. Dans ses mains, son Monodossier, débranché de sa tribune, qu'elle serre fort contre elle, toute tremblante.

Les regards la font se recroqueviller. Mais elle continue de nous fixer avec cette même panique dans le regard.

Immédiatement, Ansgar interrompt son mouvement. Et la main qu'iel lève dissuade même Monokuma d'allumer l'écran de vote.

« Ester ? As-tu quelque chose à nous dire ? »

La voix de l'Ultime Dictateurice est douce, rassurante presque, loin de la froideur qu'elle affichait à l'égard de Monokuma. Personne n'ose même parler alors qu'iel regarde la jeune femme perdue, l'invitant à poursuivre sans lui mettre la moindre pression. Et Ester semble en être ravie, puisqu'elle lui adresse un regard de remerciement avant de hocher la tête.

« J'ai... Quelque chose... à avouer.

— Quoi donc ? »

C'est Emerens, cette fois, qui parle. Sa voix a le même calme que d'habitude, mais je le sens un peu plus pressant que l'Ultime Dictateurice. Ses yeux ne quittent pas Ester. Cette dernière déglutit.

« Ibrahim... Jamais allé dans la rue à secrets. Il dormait à infirmerie. Je... lui a pris, Monodossier. C'est moi, qui suis allée à sa place... »

...

Putain de merde, mais ça change tout, ça !!!

Alors Ibrahim ne m'avait pas menti en me disant être resté à l'infirmerie toute la nuit pendant l'interrogatoire ? Et visiblement, le fait qu'il ait peu surveillé son Monodossier s'est retourné contre lui, parce que non seulement il n'a pas pu aller dans la rue aux mille secrets, garantissant de manière presque absolue son innocence dans ce cas de figure...

Mais en plus celle qui le remplace, Ester, ne dispose que de très peu de force physique. Ce qui ruine complètement et le raisonnement d'Houshang, et la liste des suspects qu'on a obtenue jusqu'ici.

J'ai envie de hurler sur Ester pour lui demander pourquoi est-ce qu'elle ne l'a pas dit plus tôt, putain, mais un regard en coin d'Emerens me dissuade d'élever davantage la voix. Ouais, il a pas tort, de toute façon, ça servirait à rien, Ester ne ferait que se braquer.

Mais putain, tout un procès qui a failli nous coûter la vie juste pour ça...

« Pourquoi tu as fait ça ? Demande doucement Nako, un sourire amical aux lèvres. Tu sais, c'est assez grave, ce genre d'usurpation. Ça peut mettre la suspicion sur toi...

— Secrets... terrifiants, sanglote Ester. Peur pour moi, peur pour les autres, surtout après... Ibrahim. Je voulais... Être sûre... Tout va bien... »

Elle est au bord des larmes, et les hoquets dans sa voix ont presque l'air trop sincères pour être honnête. Mais bon, je vais pas me vanter de savoir analyser les gens, moi j'analyse des données, un point c'est tout. De toute façon, personne n'a l'air de vouloir protester.

Ou de demander quel secret Ester pourrait bien avoir peur de trouver.

« Ça explique beaucoup de choses, soupire Ibrahim. Je suis désolé, j'aurais dû mieux surveiller mon Monodossier. »

... Il est même pas fâché alors que ce qu'a fait Ester lui a littéralement peint une cible dans le dos. Je l'admire, vraiment, vraiment beaucoup. Enfin surtout maintenant que son innocence se confirme un peu plus, parce que sinon j'aurais juste eu peur de ce calme constant.

« Un instant, intervient Houshang. On est bien sûrs de ça ? ça se prouve ? Pardonne-moi, Ester, mais tu pourrais simplement le couvrir.

— Houshang, tu exagères, soupire Nako. Ester n'a pas vraiment de raisons de couvrir Ibrahim, cela impliquerait sa mort. De plus, ça lui a très clairement coûté d'avouer ça. Elle se place dans la liste des suspects d'office en avouant être là à la place d'Ibrahim sur cet horaire...

— Liste des suspects qui devient un vrai bordel en la prenant en compte, grommelle Seo-jun. C'est à l'opposé du déroulé probable du meurtre. Les plus faibles sont les plus suspects dans un crime nécessitant de la force, et ça vous semble pas bizarre ?

— Houshang soulève un point intéressant, intervient Emerens. Est-ce que cela se prouve ? »

Un détail de l'interrogatoire me revient.

Oui, ça se prouve, ça se prouve tout simplement parce que quelqu'un a filmé quelque chose de suspect.

« Alannah, je lance à cette dernière, tu m'avais dit qu'un de tes drones avait filmé quelqu'un sortir de l'infirmerie vers trois heures du matin ; D'après les logs, ça correspond à peu près à l'heure d'entrée du Monodossier d'Ibrahim dans la rue aux mille secrets, donc je pense que sa destination n'était pas trop à creuser. »

L'Ingénieure se tourne vers moi, surprise. C'est vrai qu'elle m'avait dit qu'elle n'avait pas réussi à identifier la personne à cause d'une interférence thermique, toutefois...

« Il y a sûrement moyen de faire la différence entre Ibrahim, massif et le plus grand d'entre nous, et Ester, qui fait à peine ma taille. Tu penses que ça penchait plus vers qui ? »

Ma question semble perturber Alannah. Elle prend son menton entre ses mains, indécise, avant de secouer la tête.

« Je suis désolée, je ne me rappelle plus... Par contre, j'ai pris une capture d'écran, avec mon ordinateur ! Est-ce que je peux le sortir pour la montrer à tout le monde ? S'il te plaît ? Monokuma ? »

Un ricanement émane de la tribune. Encore. Il ne sait décidément faire que ça, Monokuma. Ça et torturer de pauvres diables.

« Je ne sais pas, j'hésite...

— Je l'ai sur moi ! S'exclame Alannah. Je n'aurai pas à aller le chercher, ce sera rapide, c'est seulement parce que je n'ai pas pu l'exporter sur mon Monodossier... Allez, s'il te plaît, c'est une preuve, non ? Il faut un procès impartial ? »

Le silence s'installe, pesant, alors que Monokuma se passe les doigts sur le menton, son regard balayant nous treize, restant dans cette salle de procès. Je le vois sourire, un sourire terriblement carnassier, comme s'il savourait son refus, le refus de prouver la preuve qui ferait continuer ce foutu procès dans une direction un peu plus sûre. Et puis finalement, sous les regards de tout le monde, il hoche la tête.

« Eh, une preuve est une preuve, et ce procès ne serait réellement une œuvre d'Art sans que je n'y sois un minimum impartial... Tu peux, puisque tu l'as sur toi, ricane-t-il, un rictus moqueur aux lèvres. Mais je veux que ce soit bien clair que ça pose un précédent. S'il y a une preuve inattendue, elle ne pourra être présentée que si elle se trouve dans cette salle, c'est bien clair ? »

Clair comme le cristal, et les implications de cette nouvelle règle, je m'en préoccuperai plus tard, parce que pour le moment tout ce à quoi j'arrive à penser, c'est qu'Alannah dispose de la foutue preuve sur elle. On va enfin pouvoir avancer. D'ailleurs, c'est à gestes précipités qu'elle déballe son ordinateur, avant de l'allumer sous les regards de toute l'assistance et de pianoter sur le clavier à un rythme effréné.

« Voilà ! C'est cette image que j'ai prise, s'exclame Alannah, fébrile, après un temps d'arrêt. Je vais garder mon ordi allumé au cas où d'autres photos auraient pu enregistrer des trucs, mais... Y'a au moins celle-ci. »

Celle-ci, c'est déjà beaucoup, Alannah. Si je pouvais, je t'embrasserais, parce qu'on avance enfin, nom d'un chien, et ça fait vraiment plaisir. J'ai l'impression d'avoir au moins mille kilos qui me sont retirés des épaules. Une piste. Une preuve. Un truc pour dédouaner Ibrahim. Quelque chose, nom d'un chien.

La photo est assez nette, même pour une capture d'écran d'une image caméra. Assez impressionnant pour un ordinateur portable, mais on parle de l'ordi de l'Ultime Ingénieure, j'imagine qu'elle a réussi à en faire quelque chose de surpuissant. De toute façon, le plus important, c'est le contenu de l'image.

Je me rappelle encore d'Alannah qui me faisait un cours sur les caméras thermiques. Plus c'est rouge, plus c'est chaud, et l'humain étant à trente-sept degrés en moyenne, il se détache facilement dans un environnement classique, à vingt degrés. Ici, on voit deux formes tendant vers l'orange-rouge, selon la sensibilité de la caméra thermique. La première, c'est un radiateur dans un coin. Allumé, visiblement, et juste à côté de la deuxième forme rouge puisque comme Alannah l'a dit, ça floute un peu ses contours. Mais la deuxième forme en question, elle, a bien une forme humaine. Et je dirais même, en fonction des objets aux alentours... Une forme petite. Fine. Maigre.

Certainement pas une silhouette qu'on attribuerait à l'Ultime Soldat.

Houshang, devant la preuve, hoche doucement la tête.

« Je crois qu'en effet, ça prouve pas mal de choses.

— À tout hasard, sourit Emerens, tu n'as rien filmé d'autre, Alannah ? D'utile, j'entends.

— Eh bah non, désolé.e mon vieux ! Mes caméras sont presque toutes direct live, et j'ai perdu les deux seuls drones capables d'enregistrements récemment... Dans le sens où on me les a piratés et que je les contrôle plus du tout, grimace Alannah. Du coup, pour avoir des images comme ça, il faut que je sois chanceuxe. Mais t'inquiète, je suis certainement pas allé.e filmer tes cochonneries ! »

Elle rigole, mais je sens les tremblements dans sa voix, de quoi bien prouver que ce n'est pas une blague comme ça. Elle est bouffée par la nervosité, et même si j'ai envie de me frapper le front, je crois que je la comprends un peu. D'ailleurs, les seuls à réagir négativement, ce sont Ade, qui grimace, Houshang, qui lève les yeux au ciel, et Seo-jun, qui marmonne un truc dans sa barbe inexistante.

Emerens, de son côté, se contente d'écarter les bras.

« Eh bien voilà qui me soulage, j'ai encore quelques petits secrets en réserve, dirait-on !

— De toute façon, grimace Ade, on voulait pas savoir. »

Le ton assez glacial de l'Ultime Archéologue ne semble pour autant pas refroidir Emerens puisque ce dernier a un large sourire à son adresse.

« Oh, tu sais, je suis sûr qu'il y a des gens que ça intéresse...

— Emerens, si t'es pas intéressé par le procès, dis-le tout de suite, je crache, sérieusement agacé. Parce que je dis ça je dis rien, mais on a un peu un autre problème sur les bras que comment tu te sers de tes parties génitales ! »

Nan mais sans blague, ça commence à bien faire, son attitude de je-m'en-foutiste ! Et heureusement pour toi que tu fermes ta gueule parce que sinon là j'aurais vraiment été soûlé. Même si ton sourire en coin à la con là... Hmmm. J'vais vraiment finir par te l'arracher.

Enfin, en attendant, il n'ajoute rien de plus, et même si Sachiko semble l'insulter dans son japonais un peu guttural, elle laisse tout le loisir à Ansgar de parler.

« Bien. Nous avons donc la certitude que c'est Ester qui s'est rendue dans la rue aux mille secrets à la place d'Ibrahim. Donc, nos quatre suspects principaux redeviennent Ade, Houshang, Ruben et Ester. Or, il est tout à fait exact qu'aucun n'aurait été capable de tuer Flor de la sorte. Donc, quelqu'un d'autre a pris leur place, ou bien nous nous trompons complètement de piste.

— Ou alors c'est le mec avec les codes administrateur ? Intervient Moanaura. C'est qu'on en a pas trop parlé, de lui, et apparemment il était aussi présent pendant l'heure du crime... »

Je revérifie rapidement les données des logs sur cet horaire. Cinq personnes, dont l'administrateur inconnu, sont effectivement enregistrées comme étant présentes à quatre heures sept. Ibrahim que je peux remplacer par Ester, j'imagine, mais ce n'est pas ça qui m'intéresse.

Je me penche sur la ligne qui concerne le fameux inconnu. Voyons. Heure de rentrée, deux heures vingt-trois. Heure de sortie...

« Nan, c'est pas possible. »

C'est Alannah qui vient d'intervenir. Apparemment, elle a elle aussi affiché les logs sur sa tablette, puisque je vois briller l'option du partage d'écran sur mon propre Monodossier.

« Certes, l'administrateur était là sur l'horaire, mais il est ressorti à quatre heures dix, si on fait bien gaffe, explique-t-elle. Quand on réfléchit pas trop, ça fait sens de l'accuser, mais en fait, la place d'Eugène est beaucoup trop loin du lecteur de sortie pour qu'il ait eu le temps de tuer Flor à quatre heures sept et ressortir trois minutes plus tard. Même si Flor était pas morte tout de suite, ça prend au moins une heure de faire le tour complet du cercle en ne s'arrêtant pas... »

Je hoche la tête. Même si je crève d'envie de découvrir qui a ce foutu code, trouver qui est l'administrateur ne nous aidera pas. Les dates ne collent pas, et la mort de Flor a été trop brutale pour qu'on puisse considérer une lente agonie. Le ventre perforé de part en part. Un organe vital a forcément été touché, et elle a perdu énormément de sang. Impossible qu'elle soit morte en une heure.

Pour me donner bonne conscience, je jette un œil aux autres logs. Celle partie la plus tôt dans les quatre restants est Ade, quatre heures cinquante-sept. Ce qui semble tout juste, mais assez plausible. Donc, ça n'élimine personne d'autre.

Dommage, ça aurait pu aider.

« On a déjà établi que les Monodossiers pouvaient être utilisés pour quelqu'un d'autre, soupire Ansgar. Ester a pris celui d'Ibrahim, pas de doute là-dessus. Mais quelqu'un aurait pu utiliser celui d'Houshang, d'Ade ou de Ruben. Quelqu'un qui correspondrait à cette image de force.

— Houshang et Ade, pas possible, j'interviens. Selon eux, ils protègent avec soin leur Monodossier. Le leur piquer ne doit pas être si facile. »

Les deux hochent la tête. Ne reste donc que Ruben, qui de toute façon n'a pas dit un seul mot après la disculpation d'Ibrahim. Ade lui jette d'ailleurs un petit regard en coin avant de parler.

« On peut considérer qu'Ibrahim est innocent. Se servir de son propre Monodossier c'est une chose, aller chercher celui de Ruben après s'être aperçu de la disparition du sien en est une autre. Surtout que Ruben semble s'être enregistré avant lui, suivant les logs. À deux heures trente-sept exactement. Celui qui s'est servi de ce Monodossier, plus que probablement le coupable, ne peut donc pas être lui.

— Je ne voudrais surtout pas briser cette belle ambiance de réflexion, ma chère Ade, mais je remarque que tu ne t'es pas réellement incluse comme suspecte dans ton raisonnement, sourit Emerens, que je ne peux m'empêcher de trouver un peu froid. Pourtant, tu y es, avec Houshang et Ester en plus de quiconque aurait pu prendre le Monodossier de Ruben, puisqu'on a toujours pas réellement établi comment Flor est morte. »

Ade lève les yeux au ciel, mais ne répond rien. Je choisis ce moment pour intervenir.

« Même si du coup, Seo-jun et Sachiko redeviennent suspects, ça, ça vaut uniquement dans ce scénario du crime, hein. Emerens a pas tort, on a déjà un mal fou à le prouver.

— Ouais, mais on arrive pas à prouver autre-chose non plus, grommelle Seo-jun. Et même si je peux jurer sur mes grands morts que je suis innocent, bah, y'a encore Kimura derrière. »

Cette dernière éclate de rire.

« Tu es vachement drôle, Seo-jun, dis-donc ! Monter sur tes grands chevaux alors qu'on ne sait même pas comment Flor est tombée sur cette fameuse épée bien tendue vers le ciel ? A croire que tu as un sacré grief contre moi, mon petit monsieur ! »

... Honnêtement, Sachiko, je crois que le grief, tout le monde l'a, et on comprend pourquoi, même si je t'ai trouvée bien sage pendant cette enquête, incroyablement conciliante, à m'emmener sur ce balcon et tenter des hypothèses pendant l'enquête, sans jamais nous lâcher, et même si tu as raison dans le fait qu'on ne sait toujours pas comment Flor est tombée sur cette ép–

Une minute.

Tombée.

Tombée...

Tombée ?!?

...

...

...

Putain mais...

Mais je suis vraiment trop con.

Depuis tout à l'heure que je construis mes spéculations sur le fait que Flor ait été montée sur cette épée alors qu'en fait la solution était juste devant mes yeux depuis le foutu début de ce foutu procès ?!?

C'était ça.

C'était ça depuis le début.

Les cartes sont de nouveau redistribuées, et cette fois je le sais, je la tiens, cette foutue piste.

Je vais trouver qui c'est.

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