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Chapitre 1 (3) : The Animal Council

(CW : P'tite mention de sexe et d'organes génitaux, rien de méchant vu que c'est juste une conversation sur le sujet, mais j'préfère prévenir quand même.)


Je ne sais pas si on peut dire que la sortie a été fructueuse, mais une chose est sûre, j'ai la tête pleine de questions maintenant que je rentre à notre lieu de vie attribué. À commencer par « Bordel mais elle est grande comment cette ville ?!? »

On a fait le grand tour avec Ansgar et compagnie, ce qui nous a sans doute pris plusieurs heures. Ce qu'Ansgar nous avait prédit comme une sortie qui ne durerait que jusqu'à midi nous a au final bouffé la journée entière, et seuls les snacks de Seo-jun nous ont permis de survivre sans avoir l'estomac dans les talons. Car évidemment, il n'y a pas un seul supermarché dans le coin. Ce qui est soit dit en passant très étrange.

La ville est construite comme un Paris sans bouffe. Rues vides, grands boulevards, des zones qui ressemblent fort aux arrondissements de la ville, j'aurais trouvé une tour Eiffel que je n'aurais même pas été surpris. Enfin, je dis ça, mais je ne suis jamais allé à Paris. Pas eu le temps, pas eu les sous, quelques soucis m'empêchant d'aller y faire un tour. Et je suis déjà bien content que mon ex ait pu m'emmener à Bruxelles juste avant la fin des grandes vacances belges. Dommage qu'elle ait choisi le Manneken Pis comme cadre pour me larguer, cette connasse.

M'enfin, assez de sel. On a visité tout ce qu'on a pu, avec l'aide d'un système de transport fort pratique, mais outre le rebord de la ville connu de chacun, tout ce qu'on a pu trouver, c'est une espèce de barrière géante toute lisse, sans la moindre fioriture. Et apparemment, un brouillage d'ondes a cours au-delà puisqu'Alannah a perdu un drone en essayant de voir ce qu'il y avait derrière. Il y a fort à parier qu'il s'agisse d'une zone faisant partie des bonus que nous promet Monokuma en cas de meurtre, mais bon, histoire d'éviter toute référence au jeu vidéo, j'ai préféré ne pas exprimer le fond de ma pensée. La curiosité humaine est un très vilain défaut quand on se retrouve dans une situation de vie ou de mort.

Visiblement, nous sommes attendus. Il y a deux personnes plantées devant la maison, reconnaissables à la touffe verte et aux mèches blondes discernables même de loin ; Emerens et Sparrow, qui nous attendent dans l'entrée. Ce dernier se dirige d'ailleurs dans notre direction en voyant notre groupe rentrer, avant de saluer Ansgar.

« Madame, je me suis permis de demander une réunion à votre retour... Cela ne vous dérange pas, j'espère ?

— Réunion de quel genre ? » Demande un.e Ansgar dubitatife.

Sparrow se contente de s'incliner.

« Pas de mutinerie, hein ! Mais y'a un truc auquel j'ai pensé dont on doit parler tous ensemble... C'est important, hein madame ! Faut me suivre, s'il vous plaît. »

Ansgar prend son menton entre ses mains quelques instants, avant de hocher la tête et suivre Sparrow. Nous prenons sa suite, mais pas de chance pour moi, Seo-jun et moi nous retrouvons stoppés en plein milieu du couloir par la tornade blonde câlineuse, le retour, qui semble particulièrement peu tenté par l'idée de nous laisser passer sans se coller à nous...

« Lâche moi un peu, Emerens, » je grommelle pendant que Seo-jun pouffe.

« Y'a quelqu'un qui est en manque, j'me trompe ?

— Oh la ferme, grogne le pot de colle en se rapprochant de nous. J'ai juste pas eu ma dose de câlins de la journée. Vous étiez pas censés partir pour seulement la matinée ?

— Arrête de geindre, soupire Seo-jun, on a eu droit à un petit imprévu à savoir cette ville est beaucoup trop grande. Allez, suis-nous ou choisis une victime, si tu ne veux pas nous lâcher. Sparrow a demandé une réunion, visiblement.

— Ouais, ouais, je sais, grogne Emerens en se déportant, évidemment, sur moi. Elle veut qu'on s'occupe des animaux de la ville, si j'ai bien compris. C'est sans doute une bonne idée, surtout en pensant au nombre qu'il y a, mais quand même, vous auriez pu vous dépêcher. »

Je lui dirais bien d'arrêter de se plaindre mais bon, on est pressés. Je me contente donc de guider cette espèce de sangsue jusqu'au réfectoire sans perdre trop de temps, main sur ses bras noués autour de mon cou pour lui faire signe de se dépêcher. Et de ne pas fourrer sa tête dans mes cheveux merci. Seo-jun, derrière moi, pouffe.

« Je te prends la sangsue ce soir, si tu veux, je crois qu'il a besoin de très gros câlins.

— Je peux gérer, je grogne. Pas comme si ce n'était pas moi qu'il colle depuis le début. »

Le sourire de Seo-jun m'indique immédiatement que j'ai mal interprété sa phrase et qu'il est trop tard pour revenir en arrière. Et merde.

« Ah, tu peux gérer ? On apprend des trucs, dis-donc. Enfin, tout le monde se doute de ton orientation sexuelle, mais merci de me faire la confirmation. Je te laisse donc mister horny pour la nuit, on dirait ?

— Premièrement j'suis pan, donc sympa les assomptions, je grogne, éberlué de devoir en arriver à faire mon coming-out sur une affirmation pareille, deuxièmement vous êtes tous les deux une bande de gros pervers parce que je pensais pas à ça.

— Pfft, moi, horny, ben voyons, grommelle Emerens dans le même temps. J'apprécie ce que la vie a à m'offrir, voilà tout. »

J'imagine que c'est extrêmement drôle puisque Seo-jun vient d'éclater de rire. J'espère que ce n'est pas de moi qu'il se moque. Enfin. Vu la tape qu'il vient d'envoyer dans le dos d'Emerens, je ne suis pas la victime pour cette fois.

« C'est ça. Je vérifie qu'Ansgar est OK pour me donner ma nuit et je te retrouve ce soir, monsieur le « libertin ». Sauf si tu préfères te trouver quelqu'un d'autre ?

— J'suis pas volontaire, je grommelle. Allez fourrer vos organes ailleurs, tous les deux, et le premier qui essaye de me refiler des détails finit au fond de la forêt amazonienne.

— Eh bien ça, ça veut dire que je reste avec toi, Seo-jun, » pouffe Emerens –attendez, il y a sérieusement pensé ce con ???– alors que nous nous dirigeons vers le réfectoire. « Par contre, Thibs, si tu pouvais éviter de balancer des menaces de ce genre, ça me rassurerait.

— Non pas que tu en sois capable, hein, renchérit Seo-jun, mais on est en pleine Tuerie et personne n'a envie de voir venir le premier meurtre aussi tôt.

— Alors laissez vos pénis dans vos pantalons et contentez-vous de pas me faire chier ! »

Nan mais sans blague. Dieu merci, la porte du réfectoire est juste là, ça m'évitera de supporter encore une conversation du genre. Je préfère encore mener le débat sur les bestioles que d'écouter les détails de la vie sexuelle de mon meilleur pote, merci. Et bon, je me doute que j'aurai pas trop à dire des trucs sur les animaux avec l'Ultime Vétérinaire dans la zone.

Je rentre dans le réfectoire, Emerens toujours en mode sangsue, pour voir apparaitre devant mes yeux une espèce de table ronde à seize chaises, dont onze sont remplies. Sparrow et Ansgar trônent l'un à côté de l'autre, en grande conversation, et les autres présents semblent soit parler entre eux, soit s'ennuyer ferme. Sachiko et Ade ne semblent pas être là.

« Il manque du monde, signale Seo-jun le capitaine Obvious alors que nous prenons trois chaises parmi les cinq de libres. Je ne suis pas surpris quant à Sachiko, mais Ade ?

— Ade m'a dit qu'elle ne prendrait pas part à ce genre de décisions, ça l'intéresse pas apparemment, soupire Emerens. Selon elle, chercher le maître de jeu est plus important que décider du sort d'animaux qui sont visiblement domestiqués, là depuis longtemps et en pleine forme. »

J'avoue que quelque part, je vois ce qui l'anime. J'irai sûrement lui poser quelques questions plus tard. Mais pour le coup, le fait que les animaux aient été nourris et soignés jusqu'à une date X ne signifie pas que les soins ont continué. À part nous, je n'ai vu trace de personne, et même si Monokuma a parlé de robots, ou de tout autre moyen de maintenance de cet endroit, rien ne dit que les animaux vont rester privilégiés et qu'ils ne seront pas à notre charge. Et bon, je veux bien qu'on ait autre chose à penser, mais je ne suis pas un monstre.

« S'il vous plaît ! Demande Sparrow, coupant ma réflexion net. Si tout le monde est là, on va pouvoir commencer...

— Minute, papillon ! On attend pas les dieux ? Bonjour le manque de respect ! »

Et qui vient de claquer la porte du réfectoire avec une telle force que je la soupçonne d'avoir utilisé son pied ? Sachiko Kimura en personne, eh ouais. Moi qui pensais qu'elle n'allait pas être là, en fait elle se paye le retard de la célébrité. Ou alors elle faisait autre chose, je ne sais pas.

« Que faisais-tu, Sachiko ? » Soupire Ansgar alors que notre fauteuse de troubles attitrées s'installe, évidemment, juste à côté de moi.

Cette dernière a un large sourire.

« La tarée est du genre bizarre, mais je peux pas nier qu'elle a un cerveau ! Elle et moi, on a inspecté tout cette espèce d'hôtel de fond en comble, et on a trouvé quelques trucs marrants... Je t'en dirai davantage plus tard, ricane-elle alors qu'Ansgar semble sur le point de la questionner, pour l'instant faut voir qui va veiller sur notre petit Flushy ! »

Lae Dictateurice pousse un profond soupir avant de se rasseoir.

« Je te verrai après le rapport du soir et ce conseil. Sur ce, je laisse la parole à Sparrow.

— Merci ! »

La Vétérinaire se permet un large sourire avant de se remettre à parler.

« Donc ! ça sera sûrement noté dans le gros cahier des rapports, mais aujourd'hui j'ai fait un recensement des différents animaux de la cité ! Dans ceux qui ne peuvent pas partir, évidemment, précise-t-il avec son sourire. Il y a environ une bonne vingtaine de chats, à peu près autant de capybaras, une famille de singes, un couple de jaguars dans une recréation de la forêt amazonienne, et quelques tapirs ! à part les jaguars, aucun n'a l'air d'être dangereux ou quoi, ajoute-t-il sous le silence de l'assistance, donc je pense qu'on peut les approcher sans problème, mais j'ignore si, ou comment, ils sont nourris et Monokuma a refusé de me répondre...

— Donner à manger quelqu'un à des jaguars affamés est une excellente méthode de meurtre, intervient Sachiko avec un sourire encore plus large que celui de Sparrow. Si ça se trouve, Monokuma a cessé de les nourrir pile au moment où on s'est réveillés dans cet endroit de merde. »

Sa remarque jette un froid. Tout le monde échange des regards apeurés, et je sens que Sparrow n'aime pas du tout la direction que menace de prendre ce conseil. Ansgar luel-même semble sérieusement réfléchir à la question. Question qui pourrait être répondue par « empoisonner les animaux et comme ça plus de problème ». Moi-même, je vois cette hypothèse comme acceptable. Enfin, je ne sais pas s'il y a eu des précédents, je n'en ai pas entendu parler, mais les animaux affamés sont effectivement une excellente méthode de meurtre, voire un bon moyen de se débarrasser du cadavre...

« Alors ? Sourit Sachiko. On en fait quoi, de ces bons gros chats-chats ?

— On les laisse tranquille. »

Emerens vient de pousser un profond soupir, avant de darder un regard agacé sur Sachiko.

« Les meurtres par animaux sont possibles, mais dans notre cas, y'a un couac. Même plusieurs, en fait. Le premier souci, c'est que ces animaux sont très, très loin de nous, et que Sparrow est la seule à savoir où ils se trouvent. Enfin, à moins qu'Aldéric l'ait suivie au fin fond de cette recréation de forêt, allez savoir. Donc si on retrouve un cadavre, on saura tout de suite qui accuser.

— Je ferai jamais ça ! S'exclame un Sparrow outré. Les humains sont une terrible forme de nourriture pour la diète d'un jaguar et je ne vois pas pourquoi j'y sacrifierais quelqu'un !

— Deuxièmement, le coupe Emerens avant qu'il n'ait pu élaborer sur cette macabre remarque, dans le climat actuel, personne ne se laisserait entraîner dans un lieu où il pourrait être dévoré vivant. Il y en a parmi vous qui seraient capables de me suivre en pleine jungle habitée par des carnivores alors qu'on est en pleine Tuerie ? Et même si j'avais voulu tuer avec ces animaux, même si ça en valait la peine, d'ailleurs, fait-il remarquer avec un rictus, les chances pour que la victime n'échappe aux jaguars et me balance restent bien présentes. Donc un jaguar ne servirait qu'à se débarrasser du corps, et même là, ça n'en vaut pas la peine. »

Silence. Tout le monde le fixe avec une bonne dizaine d'émotions contradictoires. Personnellement, c'est l'admiration pour un tel raisonnement qui doit briller dans mon regard, mais je comprends parfaitement la méfiance qui anime celui des autres. Il semble y avoir pensé de bout en bout, et même si je l'aurais fait aussi en apprenant qu'il y a des carnivores dans le coin, ça ne le rend pas moins suspect.

Ansgar plisse les yeux, avant de lever une main, coupant net les murmures qui venaient de commencer.

« Développe ton raisonnement.

— En fait, ce qui me fait principalement dire que les jaguars vont être inutiles à un tueur potentiel, c'est le règlement de Monokuma. Un tueur n'est déclaré tueur que si le corps de sa victime est trouvé, non ? Ce qui fait que tant qu'on a pas trouvé la moindre preuve irréfutable que nous avons un mort, on restera coincés là, soupire Emerens sous le regard de tout le monde. Pas de procès, ou même pas de nouvelle zone débloquée, ce qui fait que quelqu'un, même en ayant voulu déguiser son crime avec les jaguars, ne profitera pas de son forfait avant qu'on ait trouvé un corps. Et essayez un peu de fouiller la jungle pour retrouver des bouts d'os, parce qu'un jaguar affamé, ça m'étonnerait qu'il laisse des restes.

— Et dans le cas où le meurtrier agirait par pur ressentiment envers sa victime ? Demande Ansgar. Cela se peut, et cela s'est vu. Dans ce cas, il n'aurait aucun intérêt à voir un procès.

— Même là, je pense qu'il y a des moyens moins risqués de se débarrasser d'un corps qu'en le donnant aux jaguars, ricane Emerens, d'un rire sans joie. En commençant par le balancer au-dessus du bord de la cité.

— Je trouve que t'y as quand même pas mal pensé, la blondasse, grogne Sachiko. Tu as des choses à nous dire, peut-être ?

— Je réfléchis, moi, siffle Emerens. Puisque visiblement c'est un concept qui t'est inconnu, contente-toi d'écouter ceux qui savent faire marcher leur cerveau. »

Et je me retrouve encore au milieu de ces deux cons ! Parce qu'évidemment, je suis littéralement entre eux deux... Et en plus, Ansgar semble trop occupé.e à peser le pour et le contre de ces arguments pour intervenir. Et les seuls qui ont de l'autorité ici à part luel sont Moanaura et Ade, et Ade n'est même pas là... Et comme Nako est trop occupée à traduire le débat à Moanaura, j'imagine que c'est pas elles qui vont s'en charger, tiens ! On dirait que c'est encore bibi qui s'y colle... Bon. Quand faut y aller.

« La ferme ! On essaye de décider ce qu'il faut faire des animaux, pas se balancer des accusations inutiles qui feront que stimuler la tension !

— Évidemment, tu le défends, grimace Sachiko alors qu'Emerens sourit. Je te parie que tu rigoleras moins d'ici quelques semaines.

— Sachiko, j'essaie de décider comment on va s'occuper d'autres formes de vie, sacré nom de Dieu ! Je décortiquerai les propos des gens plus tard ! »

Elle siffle, avant de décaler sa chaise de moi. Visiblement, je l'ai sacrément vexée. Tant pis pour elle, j'ai pas envie de faire médiateur. Et d'ailleurs, je vais le prouver tout de suite.

« Et toi, je lance à Emerens, enlève tout de suite ce sourire en coin de ton visage, parce que ça me fera pas oublier ta petite réflexion sur le cerveau des gens ni ta façon de décortiquer un modus operandi auquel pas grand-monde n'aurait pu penser ! J'veux plus vous entendre ni l'un ni l'autre jusqu'à ce qu'on ait réglé le sujet du jour, je me suis bien fait comprendre ?!? »

Il lève les yeux au ciel, mais grâce à tous les dieux qui traînent dans ce ciel pourri, il se la ferme. Ansgar, de son côté, me jette un regard indéfinissable, dont je ne sais pas s'il me remercie ou si juste l'Ultime Dictateurice pense que je lui pique son job ; Enfin, iel a le mérite de me calmer tout de suite. Sparrow, par contre, semble vraiment reconnaissant de mon intervention. Au moins un.

« Je te savais pas si autoritaire, Thibault, me lance Seo-jun, amusé. Qui l'aurait cru.

— EH !

— Faudrait que t'en sois fier, ricane Alannah. On va avoir besoin d'un maître-chien pour quand madame Kasjasdottir sera pas là. »

Oh, pitié... Je préfère me taire, j'en ai marre des débats stériles et j'ai envie que la conversation se concentre sur autre chose que moi. Les regards que je sens peser sur ma pauvre échine douloureuse ne sont pas des plus plaisants, même si la plupart sont positifs. Ruben, particulièrement, me regarde comme si j'étais le messie. Ça va, j'ai juste mis fin à un débat pour que Sparrow puisse se remettre à parler...

Ansgar détourne enfin son regard de moi, après avoir haussé les épaules, laissant tout loisir à l'Ultime Vétérinaire de reprendre ses explications.

« Je pense que je m'occuperai des jaguars seul, pour éviter un problème je dois identifier leur diète actuelle et leur quantité de nourriture avalée ! Les chats ne demanderont sans doute pas trop d'entretien, il y a un distributeur de croquettes dans l'entrée de l'hôtel et si on en mène un jusqu'ici, les autres suivront le mot... Les singes pourront se nourrir de ce qu'il y a dans la nature, j'ai vu énormément de fruits et d'insectes rien que dans le parc... Pareil pour les tapirs, vu le coin qu'on leur a donné. Reste les capybaras. Quelqu'un veut s'occuper des capybaras ?

— Dieu merci, chuchote Emerens, au moins une espèce qui va réduire la population de moustiques. »

Je lui jette un regard noir et il se tait immédiatement. Bien.

« Moi j'veux bien, lance Alannah, mais ça s'entretient comment un capybara ?

— Il est déjà dans son environnement naturel ! Je pense qu'on aura pas besoin de plus, mis à part vérifier qu'ils sont en bonne santé et ont un bon régime. Ceux qui veulent viendront avec moi faire un tour de leur habitat, vérifier qu'ils peuvent être auto-suffisants, et dans le cas contraire je vous dirai de quoi ils manquent, donc ce ne sera pas un problème, sourit Sparrow. Pour les autres animaux, la plupart sont des aras, des oiseaux, donc ils peuvent aller dans la vraie jungle pour se nourrir ! D'ailleurs, la grande majorité des animaux ici peuvent s'autosuffire, à part les jaguars et les chats vu que ce sont des carnivores. Ça répond à pas mal de questions.

— Sauf celle de qui a nourri les félins, grommelle Aldéric. Et vu que parmi ces félins il y a des prédateurs de l'humain, on peut s'inquiéter un peu quand même. »

Il a raison, mais je n'ai pas l'impression que Sparrow s'en inquiète. Sans doute a-t-il déjà en tête différentes manières de nourrir ces animaux pour le moins problématiques. Tant que ça n'implique pas nous, même si, comme Emerens le dit, ce serait particulièrement idiot d'utiliser les jaguars comme ça alors qu'on peut juste leur sacrifier notre stock de viande rouge... M'enfin.

« J'imagine que cela met fin au conseil, finit par dire Ansgar. Merci d'avoir pris cette initiative, Sparrow ; elle nous aura au moins permis de soulever un problème qui méritait d'être pensé. »

Sur ces mots, iel jette un regard à Sachiko, puis Emerens, qui évitent toujours de se regarder l'un l'autre. Je fais de même. Sachiko semble particulièrement me bouder, puisque c'est limite si elle n'est pas collée à la chaise à sa gauche, celle d'Alannah ; cette dernière a l'air ravie de l'attention, mais visiblement l'autre ne lui en témoigne que pour m'emmerder. Pas comme si ça marche. Okay, je suis un peu vexé, mais quand même, elle l'a cherché.

« Maintenant, reprend Ansgar, je veux entendre le rapport de tous ceux que je n'ai pas eu à l'œil aujourd'hui. Je vous prierai de parler lentement, car je noterai tout ce que vous me dites. Nous allons commencer par ceux qui ne parlent pas anglais. Thibault, peux-tu traduire pour Flor ? »

Flor ? Elle n'a pas... Oh, crénom, j'avais oublié, Ade n'est pas là. Flor a suivi tout le meeting sans rien capter, et moi maintenant je vais devoir aller à côté d'elle en laissant les deux trublions l'un à côté de l'autre sans barrière ! J'avoue que là, je suis moyen enthousiaste, hein.

Je jette un regard à trublion un, qui tape du doigt sur la table avec un certain agacement, puis à trublion deux, qui m'ignore toujours résolument, avant de lancer un coup d'œil suppliant à Ansgar. Par chance, ce.tte dernier.e comprend tout de suite quel est mon problème. J'imagine qu'iel connaît Sachiko aussi bien que moi Emerens. Voire mieux, vu que j'ai huit ans à rattraper.

« Seo-jun, emmène Van Heel ailleurs et prends son rapport, soupire-t-iel après quelques secondes de flottement. Sachiko, à côté de moi.

— Très bien, madame, » répond Seo-jun alors que Sachiko se lève obligeamment.

Lui et Emerens se lèvent de leur chaise avant de sortir de la salle le temps que Sachiko s'installe, et Ruben me fait une petite place à côté de Flor. Cette dernière me lance un regard mécontent.

« De quoi est-ce qu'ils parlent, eux tous ? j'ai à peine compris quelques mots et un peu de fritage.

— c'est rien, je soupire, juste Sparrow qui voulait qu'on décide quoi faire des animaux. Je pense que le seul truc intéressant, c'est le fait qu'il y a une famille de jaguars sur les lieux. Après, la plupart des autres sont relativement autosuffisants. Si tu veux t'occuper de certains, on ira voir Sparrow.

— Nourrir les chats me suffit, grogne Flor. Le grand type aux cheveux vert fluo m'a montré où était le truc à bouffe. Pas besoin de parler anglais pour mettre des croquettes dans une assiette. Et puisque visiblement, c'est une corvée pour certains de traduire, autant que je me démerde sans.

— Eh calme toi ! J'suis désolé, okay, je m'exclame avec toute l'agressivité que me permet mon espagnol balbutiant. Je n'avais pas pensé qu'Ade serait pas là.

— Ouais bah Ade, elle m'a dit « Demande au rouquin pour la trad moi j'ai pas que ça à faire », grommelle Flor en me jetant un regard agacé. Et j'aime pas l'impression d'être une corvée qu'on se refile. »

Wow, sympa. D'accord, j'ai pas été très cool, mais j'étais surtout pas là. Ade aurait p't'être pu m'en parler avant de me larguer le colis, ou même se démerder pour la journée histoire de lui apprendre quelques mots ? Parce que là je suis d'accord avec Flor sur un point, c'est qu'elle est une sacrée corvée, là. M'enfin, on dirait que j'ai pas le choix.

« Écoute, soupire Flor sans me laisser le temps de répondre, pas que je t'en veuille pas, mais j'comprends un peu. J'aime encore moins que toi me retrouver collée à un inconnu à cause d'un putain de langage différent. Donc rends moi un service, et file moi un dico anglais-espagnol. J'ai bonne mémoire, donc avec quelques semaines je devrais au moins avoir bouffé une bonne partie du vocabulaire, histoire de suivre vos discussions. Et t'auras à me faire piger que la grammaire. Deal ?

— Deal, je soupire. En attendant, Ansgar veut un rapport précis de ce que t'as fait aujourd'hui. Explique, vu qu'elle parle pas espagnol. »

Flor hoche la tête, avant de se tourner vers Ansgar. Qui a au moins la patience de ne pas me rappeler à l'ordre, même si iel me fixe depuis que j'ai commencé à parler à Flor. Peut-être parce qu'iel ne peut pas suivre notre conversation avec le langage employé.

« OK. Aujourd'hui, je n'ai pas fait grand-chose. Ce matin, je suis restée dans ma chambre sans en sortir jusqu'au repas, où j'ai croisé la dame d'ailleurs, elle doit s'en souvenir. Dans l'aprèm, j'ai cherché pour voir s'il n'y avait pas des trucs intéressants dans l'hôtel, mais j'ai rien trouvé. J'ai fouillé deux salles de détente, une biblio et la cuisine. Tu peux répéter tout ça comme je l'ai dit pour que je puisse associer les mots ? »

Je hoche la tête avant de m'exécuter, parlant le plus lentement possible afin de limiter ma future corvée. Ansgar est autant pendu.e à mes lèvres que Flor, visiblement, malgré le peu de détails de ce rapport. J'ai l'impression que même mon accent français est en train d'être tapé à l'ordinateur tellement iel se concentre sur ce que je dis. Ce n'est que lorsque je termine qu'iel hoche la tête.

« Merci. Toi et Flor pouvez y aller. Ah, et, ramène Van Heel. J'ai pas mal de questions à lui poser.

— Seo-jun ne s'est pas chargé de son rapport ? » Je demande après avoir répété ses paroles à Flor.

Ansgar pousse un profond soupir.

« J'ai travaillé un an avec lui et je peux t'assurer que si je le laisse seul avec Van Heel dans la même pièce pendant plus de cinq minutes, le rapport sera la dernière chose qui leur traversera l'esprit. Accessoirement, j'ai à lui poser des questions auxquelles Seo-jun n'aura sûrement pas pensé. Dis-lui de venir, le temps que je termine avec Sachiko. »

C'est une drôle de manière de me faire part de ses doutes sur la compétence de son employé, mais bon, j'imagine que le job de garde du corps n'est pas celui de poser trop de questions, quelque part. Et Ansgar a sûrement vu dans le discours d'Emerens quelque chose auquel Seo-jun n'aura pas pensé. Ou bien iel veut le questionner sur son comportement d'hier, lorsqu'il a vu la façade de Saint-Cyr. Allez savoir.

Je sors de la salle et... oh surprise, ils ne sont pas allés plus loin que le couloir. Et Seo-jun est bizarrement rouge... Je préfère ne pas regarder ça de plus près.

« Emerens, je soupire, Ansgar voudra te poser quelques questions après. À moins que j'interrompe un truc ?

— Paaaas du tout, » ricane Emerens, qui lui ne semble pas débraillé ni même dérangé outre mesure. C'est étonnant de constater à quel point il paraît aussi inaltéré alors que la tête de Seo-jun me donne une idée sur ce que j'ai failli voir. « Il ne s'est absolument rien passé. À moins que ça t'intéresse ? »

Mon regard blasé et le grognement de Seo-jun sont la marque incontestable d'un « non » unanime. Comme si je n'avais pas compris ce qu'il voulait dire, je ne suis pas intéressé, pas innocent. Emerens se contente de hausser les épaules.

« Très bien, très bien, on verra plus tard. Je vais voir Ansgar, puisqu'on me demande. À plus tard, j'imagine, n'est-ce pas, Seo-jun ? »

Et il part sur un clin d'œil, en plus. Le concerné lève les yeux au ciel.

« Évite de parler de ça, steuplait, me dit-il alors que j'ai encore les yeux fixés sur la porte. Ansgar me fait déjà assez la morale sur ma libido.

— Entre nous, je soupire, je crois qu'iel s'en doute. Bah. Y'a pas de honte à s'amuser, j'ai envie de dire. Juste soyez discrets, hein.

— je t'aurais cru plus... Comment dire, prude ? me glisse Seo-jun avec un regard surpris. Vu certaines de tes réactions...

— j'aime pas qu'on m'emmerde avec ça, ça veut pas dire que je suis puceau, hein, je grogne. Sympa l'image de moi, au fait. Nan, je suis sûr je peux t'en raconter de belles aussi. J'suis en quelque sorte déscolarisé depuis juin 2018 et mon ex connasse m'a largué un mois plus tard, alors on va dire que je fais mes rencontres comme je peux.

— Tu me raconteras ça plus tard, ça m'intéresse, pouffe Seo-jun, sauf que là on dirait que quelqu'un veut te parler. Je pense Ansgar n'a pas besoin de mon rapport, je vais dans ma chambre en attendant qu'elle sorte. Inutile de te dire de pas y aller. »

Il me désigne Ade, qui se dirige vers moi avec l'intention claire de venir m'emmerder, avant de se diriger dans le couloir pour me laisser seule à la merci de l'adolescente. Cette dernière le passe sans lui jeter un regard avant de s'arrêter devant moi.

« Demain, Laangbroëk, tu vas venir avec moi. J'ai quelque chose à te montrer et j'espère que tu pourras faire tes théories dessus.

— Mais vous avez quoi, vous tous, avec moi ? J'suis théoricien, pas détective, bon sang !

— Tu as prouvé que tu savais réfléchir et de nous tous, tu es celui avec le talent le plus apte à l'investigation. Surtout sur un concept aussi vague que la présence du MasterMind. Donc, tu viens avec moi. De toute façon, je pense que ce que j'ai trouvé peut t'intéresser. »

Et elle me plante là, sans un mot de plus. En plein milieu du couloir. Génial, de quoi se sentir comme un paillasson.

Et avec tout ça, je n'ai toujours pas trouvé le moyen de ruiner la façade de ce foutu internat.

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Bah oui quoi, et Flushy, on pense à Flushy, le pauvre bébou?

Mais vous en faites pas, super Sparrow est là, et vous aurez quelques scènes avec les n'animaux du coup!

Accessoirement, si vous voulez horny bonk les deux gays...

Voilà la batte. :')

À la semaine prochaine !

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