Chapitre 1 (22) : Leave all hope behind in this creative performance
...
........
..... Que...
Qu'est-ce...
Qu'il s'est...
Passé ?
Mes yeux me jouent des tours ?
J'ai bien vu ?
.... Non, je ne peux pas avoir bien vu.
C'est impossible.
Monokuma ne peut pas avoir fait ça.
Monokuma ne peut pas avoir fait ça.
C'est impossible.
Impossible...
Impossible, et pourtant les orbites vides du crâne d'Aldéric nous fixent sans nous voir depuis l'écran de télévision. Impossible, et pourtant le tas de chair que les assistants de Monokuma transportent dans une brouette, il ne vient pas de nulle part. Impossible, et pourtant cette poupée mollement assise sur une chaise est bien trop vraie, bien plus vivante que nature.
Impossible, et pourtant...
Je sais que je ne rêve pas.
Ce n'est même plus un cauchemar.
J'imagine que quelque part, j'ai de la chance que l'exécution se déroule sur un écran. Devoir supporter les hurlements d'Aldéric en direct m'aurait très probablement achevé. De même que l'odeur de sang. Seigneur, je n'ose pas imaginer l'odeur qui règne dans cette foutue pièce de merde...
Je ne veux pas imaginer...
Je dois me recentrer sur autre chose. Des questions. Plein de questions. Comme par exemple, qui sont ces gens que j'ai vu dépecer Aldéric ? Pourquoi des vrais humains et pas des robots comme d'habitude ? A moins que... Ce ne soient des androïdes ? Je ne sais pas. Les Monokuma n'ont pas l'air d'être des grands fans des créations bien trop semblables aux êtres humains. Ont-ils tant de mépris pour l'humanité que ça ?
À bien y réfléchir... Sûrement.
J'aurais dû entendre des hurlements d'agonie. Au lieu de ça, tout ce qui me parvient, ce sont des cris d'horreur et des larmes. Un regard m'apprend que tout le monde, sans exception, est recroquevillé dans un coin, collé à quelqu'un ou au mur, le regard vide, terrifié, empli d'un désespoir sans nom.
En priant pour qu'il n'y ait pas de majuscule à ce dernier terme...
Je sens à peine la présence d'Emerens derrière moi. Il ne m'a pas lâché depuis tout à l'heure, ses bras sont toujours autour de mon cou ; mais je suis tellement au cœur de mon brouillard que je n'arrive même pas à savoir quelle est son expression. Même collé contre lui, je ne sens pas le moindre indice dans son langage corporel. Pourtant, je ne dois pas être le seul à trembler... Pas vrai ?
Ansgar est agenouillée au sol. Ses mains sont jointes dans la position chrétienne de la prière, et iel a les yeux fermés sans dire un mot. C'est sans doute cette exemple qui pousse quelques autres personnes, très probablement les croyants, à prendre un instant de recueillement. Houshang, Ibrahim, Nako, Moanaura, Ruben, Ester se mettent tous en position de prière tandis que les autres fixent l'écran sans le voir.
Le silence ne tarde pas à s'installer.
Et dure.
Dure encore.
Jusqu'à ce que j'entende le premier sanglot.
C'est Ruben, roulé au sol, qui pleure toutes les larmes de son corps. Soutenu par Flor, le regard vide. Et étonnamment, c'est ce petit son si différent des hurlements qui hantent mon esprit depuis tout à l'heure, qui me ramène à la réalité.
Essayant de me sortir de ma torpeur, je me laisse aller contre Emerens. Remarquant, pour la première fois, que son corps entier est crispé. Plus encore que sa voix.
« Était-il vraiment nécessaire... Était-il vraiment nécessaire, soupire-il, la voix dénuée de toute intonation, de faire preuve d'autant de cruauté ? »
Est-ce qu'il cherche vraiment une réponse à sa question ? Je l'ignore. Mais je dois admettre, quelque part, qu'il s'agit d'une des exécutions les plus cruelles et les plus tordues qu'il m'ait été donné de voir. De très, très loin.
Je ne peux pas répondre. Je ne peux rien répondre. Et de toute façon, je doute qu'il s'adresse à moi.
« Ça y est, soupire Seo-jun non loin, avec à peu près autant de vide dans la voix, on est tous finis. On va s'entretuer les uns après les autres, et franchement, tu parles de cruauté, mais je pense qu'on est loin d'avoir vu le pire, mon pote. Saloperie de Monokuma. Saloperie de Désespoir. Saloperie de tout.
- On ne pourra pas éviter ça, renchérit Nako. Mais on peut au moins réfléchir à ce qui a motivé Aldéric, pour garantir à nos compagnons... Une mort plus douce...
- Ce qui l'a motivé ? Siffle Emerens. Facile. Tu n'as pas vu son regard vers la fin ? Il n'y avait plus rien. Monokuma a réussi à le faire tomber en plein dans le Désespoir et ça franchement, je ne sais pas si ça s'évite.
- C'est bien la première fois, crache Sachiko, que je suis d'accord avec toi, sale con. »
Elle lui jette un regard dégoûté. Qu'il lui rend avec à peu près autant de haine dans son attitude. Ces deux là vont finir par se battre si ça continue, se dit la seule fraction de mon esprit qui dispose encore d'un minimum de rationalité. Je suis même étonné qu'ils ne l'aient pas encore fait. Mais j'imagine que là maintenant, même les plus chauvinistes d'entre nous se rendent bien compte que l'ennemi, ce ne sont pas nos camarades.
Aldéric était une victime. Autant que Sparrow.
Et on est tous condamnés à subir le même sort.
Une trappe s'ouvre du sol alors que le silence se réinstalle. Et en bondit le seul être encore capable de sourire dans une situation pareille, Monokuma en personne, dont le rire se réverbère sur les parois de verre de notre tribunal. Devant nos airs éplorés et les quelques personnes encore en train de prier, un ricanement plus sonore que les autres lui échappent, et il claque dans ses mains.
« Alors les enfants ! Qu'avez-vous pensé de cette performance artistique ?
- Je te prierais de faire silence, crache Ansgar, avec tout le mépris que son calme naturel lui permet. Ta pitoyable performance n'est rien devant la vie que tu t'es appropriée.
- La vie? Ne soyez pas ridicule, voyons. Il n'y avait plus la moindre vie dans ce corps bien avant que j'intervienne, ricane Monokuma. Cette pitoyable créature était habitée par le Désespoir, la mort de l'humanité elle-même ! Franchement, je vous ai même rendu un fier service en rebâtissant son corps et son âme...
- Te fous pas de moi ! Hurle Emerens. T'en as rien à branler de son Désespoir, c'est juste une pitoyable excuse pour te permettre t'exercer tes désirs pourris ! Vous, les Monokuma, tous autant que vous êtes, vous cherchez dans l'annonce de la fin du monde un prétexte pour satisfaire vos propres désirs égoïstes, et vous vous demandez encore pourquoi des gens comme madame Kasjasdottir vous empêchent de faire comme bon vous semble ? C'est à se demander quel genre de crevure voudrait bien travailler avec vous de gaieté de cœur ?!? »
Monokuma plisse les yeux, avant de se diriger vers lui, et donc, vers moi, super, merci pour les projecteurs, Emerens, c'est toujours agréable. Avant de se pencher vers le visage furieux de mon meilleur ami, au point que je suis presque en train de respirer ses cheveux, avant de siffler :
« Visiblement quelqu'un l'a fait, puisque tu sais aussi bien que chaque personne dans cette salle qui se renseigne sur notre œuvre que nous ne travaillons jamais sans demande d'un génie. Tu sais ce qui est arrivé à la dernière qui a essayé ? Oui, je sais que tu le sais, on ne peut pas dire qu'elle ait été très discrète... »
Un coup de canne retentit. Assez fort pour que même Monokuma se détourne d'Emerens, le regard fixé sur Ansgar.
« Ça suffit, Monokuma, soupire-t-iel. Tu empestes le sang et l'hypocrisie, et ce sont deux choses qu'aucune personne ici n'a envie de voir. Contente-toi de dégager. Quant à toi, Emerens, même si je t'accorde volontiers tes arguments, ta colère ne sert à personne. Tu risques surtout de nous mettre en danger. »
Emerens grince des dents, mais se contente de détourner le regard. Monokuma, de son côté, hausse les épaules.
« Vous savez quoi ? Je suis tellement de bonne humeur que je ne vais même pas relever l'insubordination de notre petit écrivain de pacotille. Je vous laisse, les enfants, je dois vaquer à mes occupations ! Si vous voulez rentrer, l'ascenseur est toujours fonctionnel, il suffit de monter dessus à quatorze, upupupupupupupu... »
Une nouvelle trappe s'ouvre dans le sol. Et Monokuma tombe dedans, après un signe que je qualifierais presque de gracieux à notre adresse. Nous laissant de nouveau à seize. Non. À quatorze.
« J'espère que vous avez tiré votre leçon, siffle Sachiko, son visage dénué de son habituel sourire. On échappe pas à son destin. Et encore moins en se plongeant droit dans le déni. »
J'ai beaucoup de choses à lui dire concernant ce fameux destin vu le rôle qu'elle y a joué, mais... ça peut attendre.
Tout peut attendre.
"Les regrets entraînent le Désespoir. Si je veux vraiment mener à bien mes objectifs, je vais devoir me débarrasser de toute humanité. Pour le bien des autres."
Entendu depuis le placard d'un bâtiment inconnu
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BON ALORS LES GENS !
Ceci est la conclusion de mon chapitre un, ce qui fait qu'à part les bonus vendredi, vous n'aurez plus de contenu pendant un moment !
Mais ça, ce n'est pas grave, car c'est le moment que vous attendez tous (j'espère), le moment du vote pour les FTE !
Autant vous rappeler le principe puisque ça va vous poursuivre toute la Tuerie :
Les FTE ne sont pas que de simples moments pour apprendre à connaître les personnages. Loin, très, très loin de là, même ! Ils ont plusieurs conséquences outre la découverte du passé et des opinions de chacun : En effet, Thibault en viendra à adopter lesdites opinions où à la limite à être un peu influencé par le FTE final de la personne, il y aura quelques ships qui auront besoin d'un nombre donné de FTE pour être réalisés (pas tous, mais je vous laisse la surprise desquels :D), et toutes ces conditions rentreront en ligne de compte pour décider du comportement du Thibault et de plusieurs personnages clés, ce qui conditionnera la fin de l'histoire !
Qui je vous le rappelle a le potentiel de finir très, très mal :D
D'ailleurs parce que je suis vraiment trop gentil.le : Ce que vous loupez des personnages morts trop tôt sera plus ou moins révélé plus tard. Que ce soit dans les bonus ou le courant de l'histoire.
Bref !
Ce chapitre, comme au précédent, vous disposez de cinq votes. Vous pouvez les mettre OU. VOUS. VOULEZ. Y compris à 5 sur le même personnage, bien évidemment, si vous tenez vraiment à le voir.
Il y aura encore une fois 10 FTE ce chapitre, ce sera d'ailleurs le dernier où vous en aurez autant à mon humble avis :D *tousse* Bref. le personnage le plus populaire aura 3 FTE, les suivants 2, les suivants encore 1 jusqu'à épuisement des stocks. En cas d'égalité parfaite, je choisis les heureux élus, et où ils vous entraîneront dépendra de mon mood à ce moment-là ! Surtout que c'est marrant mais ces temps-ci j'aime énormément ma worst end :D
Bref, voici les votes !
Ade Okafor, Ultime Archéologue (1/5)
Alannah Hayes, Ultime Ingénieure en robotique
Ansgar Kasjasdottir, Ultime Dictateurice (2/5)
Emerens Van Heel, Ultime Ecrivain de Romance (2/5)
Ester Koppel, Ultime Dentiste
Flor Marisol Fernandez, Ultime Forgeronne
Houshang Cyrus Yazdgard bint Sassan, Ultime Danseur (1/5)
Ibrahim Nassaoui, Ultime Soldat (1/5)
Moanaura X, Ultime Capitaine
Nako Moriyama, Ultime Game Designer
Ruben Andersen, Ultime Joallier (3/5)
Sachiko Kimura, Ultime Chanceuse
Seo-jun Yoon, Ultime Garde du Corps
Bon vote !
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