
Chapitre 1 (2) : Morning rules and explorations
Je crois que c'est la première fois que je me réveille seul depuis le début de cette Tuerie. Voire même avant, vu que je le remarque, mais bon, je vais éviter de faire un quelconque commentaire sur mon mode de vie actuel. Ou ancien ? Je sais pas. Difficile de se faire une idée dans notre situation.
Monokuma avait heureusement pour nous raison. Façade mise à part, ce bâtiment n'a rien à voir avec Saint-Cyr : L'intérieur est beaucoup plus pastel, doté d'un ou deux magasins pleins d'essentiels et de salles diverses d'agrément, tout ce que n'avait pas mon espèce de prison d'ancienne école. Même les chambres sont bien plus confortables. Bon, comme je suis arrivé en dernier, j'ai eu une des pires, mais même la pire reste facile à vivre à l'intérieur. Pas d'aération dysfonctionnelle, bonne isolation sonore, lit confortable... J'ai pu dormir sans trop de problèmes en considérant tout ce qu'il s'est passé aujourd'hui.
Il ne s'agit pas seulement de la Tuerie en cours. En recopiant la façade de Saint-Cyr, Monokuma vient de nous montrer que lui, ou l'instigateur, avait fait des recherches très précises sur nous. Enfin, peut-être que je peux attribuer ça à la célébrité d'Emerens, vu que j'ai aucune idée de ce qu'il a pu dire dans d'éventuelles interviews ; N'empêche, ça prouve aussi beaucoup de soin du détail. Cette cité cache probablement d'autres secrets du genre et nous n'aurons accès à certains d'entre eux qu'en tuant.
Ça me fait espérer que personne n'est arrivé à la même conclusion que moi.
Je crois que je ferais mieux de faire un tour de la cité rapidement si je veux me faire une idée de tous les mobiles cachés de cet endroit de merde. Mais avant, j'ai un certain nombre de trucs à faire.
Je me lève. Truc à faire un : Sortir du lit. Truc à faire deux, s'habiller et se laver, puisque je n'en ai pas eu l'occasion depuis mon arrivée ici. Truc à faire trois, explorer l'espèce d'hôtel, truc à faire quatre, explorer cette partie de la ville, et truc à faire cinq, trouver de quoi faire ce que j'avais promis à Emerens et aussi à ma conscience, c'est-à-dire taguer absolument tout ce qui ressemble à cet internat à la con. Douce vengeance.
Et belle liste aussi. Surtout qu'en plus il faut que je trouve Ansgar, vu qu'iel va sortir les règles de vie qu'iel avait préparé. J'imagine que le lieu de réunion le plus évident est un réfectoire, c'est souvent ça dans ce genre de situations vu que tout le monde a au moins une chance d'y passer ; mais bon, au cas où, je ferai le tour après avoir mangé.
Le couloir n'est pas aussi vide que ce à quoi je m'attendais. Une Alannah encore en pyjama chat m'y attend, un sourire fatigué aux lèvres. Elle tient toujours sa manette et ses oreilles de chat sont repliées sur son crâne. On dirait Chihuahua quand il s'affale sur maman. Et oui, son chat s'appelle Chihuahua, ne jugez pas l'humour de ma mère.
« Salut Thibault... Tu sais où on va ?
— Réfectoire j'imagine, je hausse les épaules. Tu fais quoi en pyjama ?
— Trop fatiguée pour m'habiller... Les autres sont déjà partis ?
— Du calme, je viens de me lever, Alannah, je soupire. On va aller voir. J'imagine que la plupart voudront attendre qu'Ansgar nous cause. C'est encore la mieux placée pour nous mener au bon chemin. »
J'ai envie de la questionner sur ses capacités à construire de quoi nous faire nous enfuir, mais elle m'a l'air trop fatiguée pour répondre et j'imagine qu'Ansgar s'en chargera à un moment où un autre. Je me contente donc de la laisser m'emboîter le pas jusqu'à notre destination, la longue queue de son pyjama balayant encore plus sûrement le sol que le niveau mon moral.
Effectivement, pas mal de monde se trouve dans le réfectoire. Sparrow caresse un chat, accompagné d'Aldéric qui regarde aux alentours comme si le prochain à rentrer allait être un tueur en puissance, ce qui n'est en soit pas si irrationnel ; Ade lit un livre dans une langue qui n'a pas l'air d'être du français, si bien que je ne peux pas savoir de quoi il s'agit, et Nako est penchée sur un autre livre un peu plus loin en montrant des écritures à Moanaura. Sans doute une petite séance de révision d'anglais.
Sachiko est là aussi. Perchée sur le bar, en train de jouer avec un paquet de cartes, les yeux fixés sur quelque chose derrière le bar que je ne peux pas voir. Le sourire que je l'ai toujours vu arborer a disparu de son visage pour laisser place à un air pensif, et même si ses doigts battent les cartes non sans une certaine dextérité, elle semble avoir complètement la tête ailleurs.
J'ai moyennement envie d'aller la voir mais Alannah ne perd pas de temps pour se diriger vers elle, avant d'appuyer sa tête sur ses genoux et soupirer de soulagement. Pour un peu, elle se mettrait à ronronner. Et bon, vu que je suis avec Alannah, je préfère ne pas faire celui qu'on a abandonné en plein milieu du réfectoire et la suivre comme si ça avait toujours été mon intention. J'en suis donc au point de m'asseoir à côté d'elle sur le bar, fixant le jeu de cartes qu'elle bat dans l'espoir que si elle lance une conversation, ce soit là-dessus. Quoique, je n'ai jamais aimé le tarot.
Pas de chance, elle choisit un tout autre sujet.
« Salut, le croyant... Pas trop confiant sur tes chances de mourir ?
— J'aime pas ta formulation, je grogne alors qu'Alannah baille et prend à son tour une place sur le bar. Qu'est-ce que tu regardes comme ça ?
— L'autre blondasse. Tiens, mate. »
Je me doute qui elle désigne par ce surnom peu amène et ce n'est pas lae seul.e autre blond.e de notre groupe. Me tournant dans la direction qu'elle indique, je vois Emerens assis sur une chaise, regard dans le vide, en train de jouer avec un crayon. Vu la taille de ses cernes et le fait que je les voie d'aussi loin, il n'a pas dormi de la nuit. Je grimace.
« Quoi ? Tu montres de la sollicitude pour lui, maintenant ? Pas que ça me rende pas content, il en a besoin, mais tu m'étonnes.
— Sollicitude mes fesses, grommelle Sachiko. J'essaie juste de comprendre ce qu'il se passe. Pourquoi il a paniqué autant devant cette bâtisse pour commencer, et surtout pourquoi ça a toujours l'air de l'affecter même maintenant ? On peut pas jouer la comédie aussi bien...
— Tu penses sérieusement qu'il joue la comédie ?!? »
Elle se tourne vers moi. Et évidemment ce n'est que maintenant que je remarque que son visage est très proche du mien.
« Est-ce qu'on ne le fait pas tous quelque part ? »
Je n'ai pas le temps de répondre à ça. Le reste des Ultimes vient de rentrer dans le réfectoire, baillant à qui mieux mieux et suivis par un.e Ansgar l'air passablement agacé.e. J'ai l'impression, au vu des expressions de certains, qu'iel leur a donné des coups de canne au passage, et cela ne me rassure pas du tout sur mes prochains désirs de grasse matinée. Je lève les yeux au ciel.
« Iel était vraiment obligé.e de les réveiller aussi brutalement ?
— Ouaip, et en plus c'est marrant, pouffe Sachiko, revenue à son habituelle personnalité. Regarde la tronche du hautain en binder, j'ai l'impression qu'on vient de lui refuser sa mammec' car il est trop pète-sec. »
Effectivement, Houshang a l'air d'avoir avalé une couleuvre au vinaigre trop vieilli. J'imagine qu'il s'est pris un réveil brutal, ou alors est simplement outré d'être tiré du lit, mais dans tous les cas il gardera sans aucun doute rancune à Ansgar. Ansgar qui vient de s'installer dans un fauteuil et faire signe à tout le monde de venir vers luel. C'est plein d'étonnement que je vois Sachiko sauter du bar sans se faire prier, avant de me faire un clin d'œil et de se diriger vers ce qui semble être le lieu de réunion.
« Il faut bouger ? » Me demande Alannah d'une voix endormie.
Je soupire avant de hocher la tête, et elle me suit jusqu'à une table proche. J'y suis d'ailleurs rejoint par Emerens, Nako, Moanaura, leurs têtes pas du matin et cinq tasses de café.
« Bonjour l'ambiance, je grommelle. Vous êtes pas du matin, vous aussi ?
— Je n'ai pas beaucoup dormi, soupire Nako après avoir traduit la question. Trop occupée à réfléchir...
— Et moi j'aime pas être réveillée par les caquètements de Monokuma à six heures du mat. Je sais pas de quoi il rigolait, grommelle Moanaura, mais il en rigolait fort.
— Pas dormi du tout, grogne Emerens. Si c'était pas clair. »
Je lui serre l'épaule en silence, marque de ma compréhension, et il se laisse aller contre moi en prenant sa tasse de café. Je le questionnerai plus tard, je pense, et vu les têtes de Moanaura et Nako, elles n'ont pas envie de se risquer à réveiller un dragon par une curiosité mal placée. De toute façon, Ansgar s'apprête à parler, et je préfère accompagner son discours de café plutôt que de disputes.
« Tout le monde fait silence, je vous prie ! »
Pas trop besoin de préciser, tout le monde est soit endormi soit trop effrayé pour oser contester un ordre de l'Ultime Dictateurice. Mais visiblement, iel avait besoin de la précision puisque quelques secondes ne s'écoulent avant qu'iel ne reprenne la parole.
« Bien. Maintenant que tout le monde est au clair sur notre situation, je vais établir quelques règles de vie. La première étant que je veux voir tout le monde se retrouver ici chaque matin pour que je puisse les compter et avoir un résumé de ce que vous avez fait la veille ! Cela m'importe peu si vous dormez ici ou non, de toute façon Monokuma se chargera de faire respecter cette règle à ma place, sans le moindre doute. Mais je veux pouvoir noter vos agissements.
— Wow, grommelle Moanaura après la traduction de Nako, noter, carrément ? Elle en fait pas un petit peu trop, là ?
— Ce qu'a dit Sachiko sur le contournement des règles a dû la marquer, soupire Nako. Cela lui permet non seulement de se faire une idée du comportement habituel de chacun, mais aussi de recueillir des alibis quotidiens au cas où nous trouverions des cadavres vieux de plusieurs jours.
— C'est... C'est possible, ça ?
— C'est arrivé, soupire Nako à ma question. Emerens peut confirmer. »
Ce dernier, en entendant son prénom, pousse un profond soupir. Je lui explique ce que vient de dire Nako en français et il pince les lèvres.
« Ouais. Une bonne amie à moi s'est retrouvée piégée dans une Tuerie quelque part en 2018. Un des corps qu'elle a trouvé était mort depuis plusieurs jours, peut-être même plus d'une semaine. Elle m'a raconté ça en sortant, c'était vraiment pas un truc que tu voulais entendre... »
Nako hoche doucement la tête, tandis que Moanaura et moi échangeons des regards peu optimistes. Vu sous cet angle, Ansgar a bien raison de vouloir tout réguler. Surtout que vu la taille de la cité, cacher un corps va s'avérer d'autant plus facile, et trouver le meurtrier ne sera pas une partie de plaisir...
« Ensuite, continue Ansgar, si certains d'entre vous ont le désir de partir en exploration, ils devront m'en informer d'abord et me rapporter ensuite leurs découvertes. Le moindre objet pouvant servir à une méthode de meurtre devra être noté. Qu'il soit médicament, arme ou n'importe quoi d'autre. Accessoirement, j'en mènerai une aujourd'hui, avec un petit groupe que je choisirai moi-même. Les autres sont libres de faire ce qu'ils veulent. Nous établirons d'autres règles au fur et à mesure de l'avancée de notre vie ici. Et nous réfléchirons à comment nous y établir. »
Un regard froid de sa part coupe toute vélléité de protestation, et moi-même, bien que je sois tenté de protester, je fais silence. S'établir ici ? La moitié voire les deux tiers des gens ici ne pensent qu'à sortir de cet endroit maudit, et trouver un moyen d'échapper au risque que représente Monokuma et son jeu macabre ! Même si on arrivait à s'entendre, rien ne dit qu'il n'interviendrait pas dans notre vie en communauté d'une manière ou d'une autre... Et même si ça prenait dix ans, je doute qu'on en arrive à autre chose qu'à tuer. Même avec tout le contrôle que peut nous imposer l'Ultime Dictateurice, on ne s'en sortira pas comme ça dans la joie et les Bisounours.
« On dirait qu'il y a encore de l'exploration qui va se faire, soupire Emerens en finissant son café. Tu vas te joindre à eux, Thibs ?
— J'aurais bien aimé explorer mais je t'avoue que sous la direction de quelqu'un, ça ne m'enchante pas trop. Autant que je reste là et que je vois s'il n'y a pas un truc pour graffitiser les murs de cet espèce d'internat pourri, ça me détendra. Tu comptes faire quelque chose, toi ?
— Commencer par ne pas sortir tant que je pourrai voir cet écusson de merde me narguer du haut du mur, grommelle mon ami. Il y a bien assez de choses à faire le temps que tu fasses ton coloriage, de toute façon.
— Navrée de te décevoir, Laangbroëk, mais tu n'auras pas le temps de taguer quoi que ce soit ce matin. Toi et Hayes allez venir avec moi. »
Pardon ? De toutes les personnes qu'Ansgar Kasjasdottir aurait pu choisir pour l'accompagner, c'est moi qui me retrouve à devoir y aller ? Alannah a l'air tout autant déçue de ne pas avoir sa journée vu sa tête et ses oreilles qui vibrent, mais elle ne proteste pas et se contente de se lever de sa chaise. Sans doute pour aller chercher quelque chose à manger et s'habiller. Mais moi, l'idée de voir mes plans réduits en miettes est d'un tel agacement que je me permets de lever les yeux au ciel.
« Pourquoi moi, bordel...
— Surveille ton langage, soupire Ansgar. Pour répondre à ta question, c'est parce que tu es le plus observant du groupe, et ton talent nous permettra sans doute de mettre au point certaines hypothèses. »
Jamais je n'ai autant maudit le jour où Hope's Peak a décidé de m'attribuer le titre de Théoricien. J'aurais dû faire bouffer son papier à cette adolescente aux cheveux rouges quand elle m'a tendu la lettre, tiens... M'enfin. Je suis l'Ultime Théoricien, je suis dans une putain de Tuerie de merde, et je n'ai pas vraiment beaucoup d'autres choix à part celui d'obéir à l'Ultime Dictateurice histoire d'éviter de passer à la guillotine. Je jette un regard d'excuse à Emerens, qui hausse les épaules.
« Vas-y, Thibs, moi et les murs n'allons pas nous enfuir. De toute façon, tout ce qu'on peut apprendre est le bienvenu. »
Si même lui le dit... Je hausse les épaules et me tourne vers Ansgar.
« Okay, j'imagine... Qui vient, pourquoi et pour combien de temps ?
— Seo-jun et moi-même, en plus de vous deux. Il s'agit d'un simple tour d'horizon, car après tout, cette partie de la ville est inconnue de chacun d'entre nous. Nous devrions être de retour pour le repas de midi.
— Bon... j'ai le droit de finir mon café au moins ?
— Vite, dans ce cas. »
Mouaif. Elle n'a pas volé son titre, lae madamonsieur. J'avale mon café en une gorgée avant de me diriger vers l'extérieur, non sans avoir salué Moanaura et Nako, qui se remettent visiblement à l'apprentissage de l'anglais. Visiblement, je suis attendu : Sachiko, sans doute là pour dire au revoir, me fait de grands signes avec un sourire encore plus large que d'habitude, et Seo-jun ajuste un sac sur ses épaules non sans empressement. Je hausse un sourcil.
« C'est pourquoi, ce sac ?
— Simple mesure de précaution, me répond Seo-jun. De la nourriture, de quoi se défendre comme des sprays à poivre ou des tasers, et un appareil photo pour documenter notre exploration. J'ai préparé ça ce matin au cas où Ansgar déciderait de partir en exploration. »
Laedit.e Ansgar choisit ce moment pour passer la porte du réfectoire, suivie par Alannah habillée de pied en cap mais bougonne. Quelques vrombissements me parviennent aux oreilles, signe qu'elle a pris ses drones. Sans doute la raison pour laquelle Ansgar a exigé qu'elle vienne avec nous.
« Bon ! Vous y allez ou quoi ? » S'exclame Sachiko, la seule à disposer de réserves infinies d'énergie de toute évidence. Dommage qu'elle ne vienne pas avec nous les dépenser.
Ansgar hoche la tête, et nous fait signe de lae suivre vers la sortie.
Le jardin est toujours aussi triste et froid. J'ai l'impression d'être ramené huit ans en arrière, dans mes rares moments de pause que mon emploi du temps d'enfer m'accordait. En train de chercher un amusement quelconque avec Emerens et Elijah, sans trouver autre chose que parler de cours ou jeter des cailloux sur les arbres. Difficile de traverser l'herbe grise et les bancs abîmés sans se rappeler des montagnes de livres qu'on voyait dans les jardins ou des visages tristes de la plupart des élèves. Bien sûr, certains venaient dans cette école par choix. Elijah a même réussi à en sortir avec les honneurs. Mais mon enthousiasme de gamin de onze ans se rapproche plus du masochisme à mes yeux, désormais.
Je comprends mieux pourquoi Emerens ne veut pas sortir. Les souvenirs sont insupportables, même pour moi alors que la seule chose qui pèse sur mon crâne est cette sensation insupportable d'échec.
« Y'a un problème ? » Me chuchote Alannah, alors que je ralentis le pas.
Je grogne.
« C'est juste Monokuma qui cogne sur les cordes sensibles. Rien de méchant, même si je me rends compte que je n'aurai pas que les murs à détruire.
— Ooooooh, tu veux casser des trucs ? Attends, regarde, regarde ! »
J'entends un vrombissement plus fort que les autres. Et une mouche géante –du moins par rapport à leur taille habituelle– sort des fourrés et se dirige vers une des tables sous les mouvements experts des doigts d'Alannah sur sa manette. Ladite mouche tourne autour d'une table quelques secondes avant qu'un laser ne sorte de sa partie avant et ne fende le bois en deux, faisant s'écrouler le meuble dans un certain fracas. Une flamme part, mais une sorte de cartouche d'eau sort du ventre d'une autre mouche et asperge le foyer naissant, le réduisant à néant. L'herbe grise noircit, et une désagréable mais pourtant si satisfaisante odeur de fumée monte dans les airs, me permettant un léger sourire. Gâché cependant par ma fort légitime inquiétude.
« C'est quoi, tout ça ?
— Trois de mes mouches sont comme ça, rigole Alannah. Dotées de lasers ultraconcentrés et de cartouches d'eau sous pression suffisantes pour éteindre des petits feux comme ça. Une vraie merveille de technologie, et combinée à la puissance des insectes ! Mais bon, comme c'est compliqué à concevoir, j'en ai pas beaucoup et le laser a besoin d'énormément de temps pour se recharger... Donc je fais gaffe avec.
— ... Tu viens quand même de détruire une table avec ta nanotechnologie à laquelle tu fais très gaffe, là. C'est pour quoi ? »
Elle me regarde avec des grands yeux de chaton, mais encore une fois évite de croiser mon regard.
« Bah.... Ça avait l'air de te faire plaisir... »
... Je ne sais pas si je dois être particulièrement touché ou effrayé du pouvoir qu'elle met en œuvre pour me rendre heureux. Dans le doute, et devant la satisfaction suprême de voir sa vengeance s'accomplir, je vais opter pour l'émotion. Même si dans n'importe lequel des cas je sais pas trop quoi dire à part hocher la tête et sourire. C'est à se demander ce que les gens ont avec cette idée de se rapprocher de moi... D'abord, Sachiko, maintenant, Alannah ? Je suis pas habitué, moi !
M'enfin. Ansgar vient de nous faire signe de nous dépêcher, quelque chose me dit qu'on ferait mieux d'obéir. Je désigne la sortie à Alannah, et cette dernière hoche la tête avant de rappeler sa mouchinator et de se diriger dans la direction indiquée. Je la suis, sans perdre trop de temps. On en a déjà assez perdu comme ça.
____
Pauvre Thibault, tout le monde a senti le protag-
Enfin il y aura bien des moments où on le laissera tranquille... Peut-être. Il faut bien faire les FTE, de toute façon.
BTW, Emerens parle d'Abyss of Despair. :)
A plus~
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