Chapitre 1 (16) : Needing to find out
TW : menaces transphobes
J'ai fini mes interrogatoires.
Je crois que le bordel est devenu un petit peu plus clair, même s'il me manque pas mal de zones d'ombres. Par exemple, je suis pratiquement certain d'avoir pu reconstituer le meurtre. Et ensuite, je crois que je me suis fait une bonne idée du mobile du tueur.
Malheureusement, avec ces données, impossible de déterminer qui il est. Ce qui est quand même capital. Et l'interrogatoire m'a juste permis de reprendre à zéro avec de nouvelles certitudes...
J'ai tout enregistré sur l'ordinateur d'Ansgar et transmis les vidéos sur mon Monodossier. Les interrogatoires ont aussi été retranscrits au cas où je ne pourrai pas les consulter sous format vidéo en plein procès. Ensuite, j'ai fait des schémas de toutes sortes pour tenter de relier les preuves avec les réponses, les réponses entre elles et les preuves entre elles. Ça a été un énorme boulot, si bien que j'arrive sans aucun doute presque au temps limite de Monokuma... mais je ne suis pas plus avancé.
Enfin. Au moins, sans doute que ce genre de trucs peuvent être démêlés au procès. Mais autant faire le meilleur usage du temps qu'il me reste. Tout d'abord, aller voir Ansgar. Ensuite, Sachiko. Et pour finir, essayer de voir si elles ne m'indiquent pas des lieux que je pourrai fouiller. Voire demander des autorisations spéciales...
Je hausse les épaules et m'approche d'Ansgar. Ce.tte dernier.e lève la tête à mon approche.
« As-tu fini avec les interrogatoires ? Qu'en disent-ils ?
— Pas grand-chose, je grogne. Je suis pratiquement sûr du mobile et du déroulé du meurtre, mais c'est justement en sachant ça qu'on revient à la case départ. Je t'ai laissé les vidéos sur ton ordi, au cas où.
— C'est gentil de ta part. Nous n'aurons cependant pas le temps de les regarder avant le procès. J'ai pris l'initiative de collecter les clés des chambres, y compris celle de Sparrow qui était dans sa poche, au cas où tu voudrais fouiller... »
Je hoche la tête en remerciement. Mais il y a quelque chose qui m'intrigue. Pourquoi ce « nous » ? Qui d'autre s'en mêle ?
J'ai ma réponse, comme une évidence, lorsqu'une main me tape sur l'épaule.
« Heyy ! t'as enfin fini les interrogatoires, pas trop tôt ! »
Sachiko. Évidemment. Elle ne pouvait pas ne pas s'en mêler jusqu'au bout. Et le sourire qu'elle me lance me signale sans trop m'avancer qu'elle compte bien me suivre, ou suivre Ansgar, jusqu'à la fin de ce procès. D'ailleurs, laedit.e Ansgar ne semble pas trop dérangée... Je ne lae comprendrai décidément jamais.
Je lève les yeux au ciel, sans me donner la peine de répondre. Ansgar me tend, de toute façon, les clés. Je les attrape, avant de jeter un œil aux alentours.
« Où est le reste du groupe d'enquête ?
— Là-bas, dit Ansgar en pointant du doigt Emerens, Seo-jun, Moanaura et Ade qui rongent leur frein. Je leur ai interdit de bouger avant que tu finisses. C'est plus prudent. »
Mais du coup on a perdu énormément de temps, et ce n'est pas le léger rire de Sachiko qui me convaincra du contraire. Je fais un signe de tête de remerciement à Ansgar avant de les appeler à grands cris, et ils viennent tous vers moi en trottant, Emerens en tête. Ce dernier me sourit.
« Enfin fini les compilations d'interrogatoire, Thibs ?
— Oui, je grogne. Et ce n'est pas ton joli sourire qui va me faire oublier tes réponses. Je t'ai à l'œil, Van Heel.
— Eh, tu m'as demandé de répondre honnêtement. Bref. C'est quoi la suite du plan ? »
Je baisse les yeux. Quinze clés cliquettent dans mes mains, chacune marquée d'un nom en particulier.
« Tout le monde vient avec moi dans le couloir des chambres. On va faire un peu d'intrusion dans la vie privée. »
C'est sur fond de protestations au loin que je dirige mon groupe vers ces fameuses chambres. J'aime pas du tout l'idée de fouiller dans l'intimité des autres, mais s'il peut y avoir des preuves dans les chambres... Franchement... Je vais pas me gêner. Je dois absolument trouver une piste. Même dans ceux qui sont les moins suspects. Même dans ceux que je n'ai pas envie de voir en position de meurtrier...
Je secoue la tête. Il est temps de fouiller les chambres.
Elles sont classées par ordre alphabétique des prénoms. Tant mieux, ça m'évite de trop chercher les clés. La première est donc celle d'Ade. Je fais cliqueter la clé dans la porte sous le regard indéchiffrable de cette dernière, et rentre, sans trop perdre de temps.
... La première chose que je vois, c'est que Sachiko n'a effectivement pas menti. Il y a des images de couvertures de livres que je ne reconnais pas sur tous les murs, mais les cadres proches, contenant des découpures de journal, représentent toutes la même personne sur les photos. Ladite personne qui vient d'ailleurs de rentrer dans la chambre, et de marquer un temps d'arrêt devant l'étalage de... Comment on pourrait dire. D'affection ? D'admiration ? je ne sais pas trop.
Ade est complètement refermée sur elle-même, mais elle ne proteste pas une seule seconde alors que nous rentrons tous dans la chambre. Même alors que Sachiko éclate de rire et fait un pied-de-nez à une des affiches, ce qui est quand même assez irrespectueux. Je n'ai aucune envie d'intervenir, mais lui jette néanmoins un regard d'excuse. Pas énorme, cependant. Étant donné que ça concerne mon meilleur ami, disons que j'ai plus de facilités à trouver ça creepy.
Ce dernier vient d'ailleurs de hausser les épaules.
« On va dire que j'ai vu bien pire. »
Sachiko fait la moue, mais se contente de sortir. Rien d'intéressant pour elle ? Hmmm.
En attendant, je ferais mieux de fouiller. Après un regard à Ade toujours silencieuse, je retourne les tiroirs et fouille où je peux fouiller. Mais effectivement, il n'y a rien. Rien du tout. Juste des livres, des livres et encore des livres, et rien dans les livres. Je n'ose pas trop ouvrir le tiroir de vêtements, petit reste de bonne éducation, mais Moanaura s'en charge pour moi sans sourciller. Elle non plus ne trouve rien.
Je soupire.
« Bon. Eh bien c'aura été du temps perdu.
— Évidemment, grommelle Ade. Comme si j'allais être assez bête pour cacher des preuves dans ma chambre.
— La psychologie inversée, tu connais, ma petite ? Ricane Sachiko de dehors. Des fois, ça peut être un coup de génie, quand l'enquêteur ne réfléchit pas comme un robot... »
Je ne sais pas si c'est moi qu'elle vise ni comment est-ce que je dois interpréter ça, et je m'en fous. J'ai pas le temps. On doit fouiller le reste des chambres. Le plus vite possible.
Les chambres d'Aldéric et Ansgar ne me donnent aucune information supplémentaire. Celle d'Alannah est pleine de robots de toutes sortes et formes, mais aucun n'a de caméras avec enregistrement, rien qui n'ai pu filmer la scène. Au suivant.
Je grommelle en jetant un œil sur la clé. Je voulais garder cette chambre pour la fin, surtout vu le groupe qui m'entoure... Mais je n'ai pas beaucoup d'autre choix. Si je fais quoi que ce soit de différent, on m'accusera de favoritisme, de tentative de couverture, ou autre trucs bien sympa... Et le pire, c'est que n'importe quel esprit rationnel en arriverait à cette conclusion.
J'ai quatorze vies sur les épaules. Je dois agir au mieux de mes capacités mentales.
Concentre-toi, Thibault. Concentre-toi.
Je soupire, et tourne la clé de la chambre d'Emerens dans sa serrure. Avant d'enfin, ouvrir la porte.
Sa chambre est plutôt... Impersonnelle. Comparé à la mienne, qui ressemblait fortement à ma chambre chez moi, avec le fauteuil et le lit deux places, celle d'Emerens est plutôt comparable à... Sa chambre à Saint-Cyr. Vide et froide. Juste quelques traces de peinture sur les murs passées à la va-vite et une photo dans un cadre qui représente trois blonds côte-à-côte, à qui je donne onze, huit et deux ans. Il dort vraiment là-dedans le pauvre ?!? Putain, pas étonnant qu'il ait eu des insomnies aussi violentes jusqu'à se poser dans ma chambre !
Je serre les dents, et essaye de ne pas me laisser dominer par la vague d'inquiétude qui m'envahit. Fouiller, je dois fouiller. Alors, les tiroirs, rien, les armoires, vides de tout objet intéressant, les vêtements qu'il a posé sur son fauteuil... Eh une minute, c'est quoi ça, dans sa poche ?
Luttant contre une soudaine vague d'anxiété, j'attrape l'étrange papier qui dépasse étrangement de sa poche de veste, et le déplie sous les yeux de tout le monde. Aussitôt, une vague de nausée m'envahit. Les mots écrits sur ce papier sont... Sont...
« Tes jours sur cette foutue ile sont comptés, sale travelo. Quand j'en aurai terminé avec toi, il ne restera plus que tes tripes sur lesquelles vomir... »
Je grimace et cesse ma lecture. C'est une page entière de trucs du genre. Ce sont les menaces les plus vivides que j'ai jamais vues, au point que je ne sois même pas capable de les lire à voix haute ; mais le pire dans l'histoire, c'est qu'elles ne sont pas destinées à Emerens. Le nom de Sparrow apparaît trois-quatre fois dans la lettre, qui n'est pas signée. Il est évident que ça complète les messages de haine sur le mur. Putain de merde... J'espère vraiment que ce n'est pas ce que je pense...
Je grogne.
« Emerens, est-ce que c'est à toi ? Tu l'as trouvé où ? »
Il s'approche pour lire la lettre, et une horrible grimace déforme aussitôt son visage.
« Nan. Je sais même pas d'où ça vient, ce n'est ni quelque chose que j'ai trouvé au hasard ni à moi. D'ailleurs, ce n'est même pas mon écriture. »
Évidemment... évidemment qu'il allait dire ça. Ce serait encore le plus logique. Je serais plus surpris qu'il m'explique l'avoir trouvé sans en avoir parlé à Ansgar, et évidemment personne n'admettrait jamais que ça lui appartient alors qu'on peut les relier si sûrement au mobile du crime.
J'adorerais le croire. Vraiment. Mais c'est impossible à vérifier. Je perds trop de temps, et vérifier que ce n'est pas un faux ou demander des échantillons d'écriture de tout le monde ne me servirait strictement à rien. Je n'aurai pas le temps de vérifier. Je grogne, et fais passer la lettre aux autres. Les regards se durcissent instantanément.
« Emerens, soupire Seo-jun, tu as un truc à dire pour ta défense ? Vraiment, n'importe quoi, je crois que je te croirai. Ça ne te ressemble vraiment pas.
— à part ma parole, rien, soupire ce dernier. Je peux jurer sur ce que vous voulez que je ne connaissais même pas l'existence de ce truc. Mais je n'ai aucune preuve contre ça, et comme j'ai fermé ma porte à clé en permanence ces derniers jours... »
... ça ressemble trop à un aveu pour en être un. Réfléchis, Thibault, réfléchis. Il faut que je trouve le lien de ces lettres avec le reste de la scène du crime.
« Tiens, tiens, ricane Sachiko, donc monsieur est un petit manipulateur ! Bravo, bonhomme, jolie verve, mais ça suffira pas, t'es plus cramé qu'une sorcière à ce niveau-là !
— Je n'ai pas besoin de ton avis, Kimura, grogne Emerens, lueur mauvaise dans le regard. Mais puisque visiblement tu as résolu ce crime avant notre enquêteur, vas-y, je t'en prie, dévoile-nous tes pistes... »
Sachiko siffle, sourire malsain sur ses lèvres, mais ne rétorque rien. Elle n'en a pas le temps. Parce que je viens de lui plaquer une main sur la bouche, de lancer un regard furieux à Emerens, et que je crois que mon agacement se sent même chez Ade, Seo-jun et Moanaura, qui viennent de se figer net et de laisser tomber ce qu'ils avaient entre les mains.
« Ça suffit ! On a pas le temps pour vos conneries, il y a encore plein de chambres à fouiller et le temps est presque écoulé ! Donc on récupère les preuves et on se calme tout de suite ! »
Emerens et Sachiko me fixent avec de grands yeux. Puis, la dernière me fait un grand sourire pendant que le premier photographie en silence le message de haine. Je ne tarde pas à recevoir la preuve dans mon Monodossier, et décide de le choisir comme signal pour quitter la chambre. Sur le chemin, je rends sa clé à Emerens. Avec un regard le suppliant de m'en dire plus.
Il ne répond pas.
Les chambres suivantes sont toutes aussi vides. Ester ne m'apprend rien, sa chambre est encore plus impersonnelle que celle d'Emerens. Flor n'a que son équipement de forge. Ibrahim et Houshang ont quelques coupures de journaux parlant d'eux auxquelles je ne m'intéresse pas, rien de plus. Puis vient Moanaura. Et le cri de surprise que j'entends d'Ade lorsqu'elle ouvre la porte m'apprend qu'il y a comme qui dirait quelque chose de plus que d'habitude.
Je ne perds pas de temps pour la suivre dans la chambre. Et là, oh surprise ! C'est à mon tour de crier. Sur le lit de Moanaura, il y a des vêtements roulés en boule, impossibles à reconnaître ; déjà parce qu'ils sont bien plus génériques que ce que porte habituellement l'Ultime Capitaine, ensuite, et surtout, parce qu'ils sont recouverts de sang.
Difficile d'attribuer ce rouge bordeaux à qui que ce soit d'autre. Mais qu'est-ce que ça fout là, bon sang ?!? Personne n'aurait eu la connerie de planquer sur son lit, sans la moindre protection, des vêtements ensanglantés à un point tel qu'il est impossible de ne pas envisager le meurtre en les voyant !
Je grimace. Ça commence à faire trop de preuves. Et quand ça fait trop de preuves, c'est jamais bon.
Au cas où nous n'étions pas sûrs, Ade va droit aux vêtements, les renifle, les secoue et les tâte. Avant, d'enfin, soupirer.
« C'est bien du sang. Vieux de quelque chose comme une semaine. Je crois qu'on tient les habits du crime. »
Bien sûr, comme si on ne s'en doutait pas– une minute. Les hab... Oh par tous les dieux, ce n'est même pas une preuve fabriquée ? Et comment Moanaura aurait-elle pu mettre la main sur ces habits ?!? C'est elle l'autrice de l'assassinat ? C'est trop gros, me souffle une petite voix, mais je la balaie. Sachiko m'a perturbé avec sa mention de psychologie inversée, maintenant je me mets à imaginer n'importe quoi ! Le plus important, c'est que des habits pleins de sang, trop pour être autre chose que le sang de la victime, se trouvent dans la chambre de Moanaura, et que cette dernière vient de pousser un hurlement de rage en les voyant. Elle pointe aussitôt du doigt Sachiko.
« Toi ! Je suis sûre que c'est toi qui as organisé ce bordel ! Qui d'autre voudrait me faire accuser ?!? Je suis sûre que tu protèges ton ami.e Dictateurice, que tu as tué Sparrow et tenté de me faire accuser juste parce que je ne voulais pas qu'elle nous contrôle à ce point ! Avoue, salope, que c'est encore une fois ton bordel ! »
Sachiko la fixe en souriant, mais ne répond rien. Normal, je m'aperçois dans un flash, elle a parlé français, cette idiote ! Je n'ai plus qu'à servir de Google Traduction encore une fois...
Je grogne et traduis les paroles de Moanaura en anglais. Mais étonnamment, Sachiko ne se défend pas plus. Elle se contente de tirer la langue à Moanaura avant de sortir en ricanant. Au passage, elle se permet de murmurer dans mon oreille :
« Tu devrais vérifier la taille, bonhomme... Tu comprendrais pas mal de trucs. »
La taille ? Des vêtements ? Sans doute, mais je vois pas ce que ça a comme rapport... Enfin, elle a raison, je trouverai sans doute un énorme indice. Ignorant Moanaura qui lance quantité d'injures que je n'ai pas envie de traduire, je m'avance vers les vêtements et les secoue, ignorant du mieux que je peux la poussière de sang séché qui en tombe. Je prends quelques minutes pour les étaler sur son lit, avant de sortir mon Monodossier et mitrailler les vêtements. Le temps de finir, je réfléchis. Ces vêtements ont l'air d'être plutôt adaptés à une personne de petite taille... Je dirais un mètre soixante-dix tout au plus sans commencer à être serré, assez larges de base... Par contre ça ne m'apporte pas grand-chose. Si je me fie à la morphologie, les personnes capables de porter ces vêtements pendant une courte période du plus petit au plus grand vont de Ruben à Emerens. Ibrahim, Flor et Seo-jun sont automatiquement exclus. Sparrow lui-même aussi, d'ailleurs... Et je pense que même avec sa petite taille, Nako ne rentrerait pas là-dedans.
Ça ne réduit pas de beaucoup la liste des suspects... Et la position de ces vêtements en eux-même est d'autant plus suspecte. Il y a des tas de raisons qui feraient arriver ces vêtements bien en évidence dans la chambre de Moanaura et certaines impliquent sa culpabilité.
Trop de possibilités... Putain de merde, putain de putain de merde, je vais jamais y arriver ! je vais tous les tuer, ils vont tous crever sous les coups de Monokuma, et ce sera ma faute, ma faute, seulement ma faute...
Je secoue la tête. Pas de pensées négatives. Dans ta tête, seulement l'investigation. Allez, il reste quelques chambres à fouiller. Ne pense qu'à ton enquête, et seulement ton enquête !
Bref. Reprenons. Je laisse les vêtements en plan et sors de la chambre en silence. Tout le monde me suit des yeux. C'est perturbant, mais je dois me concentrer. Chambre suivante.
Nako est la suivante. Toujours rien. Puis, Ruben. Et en fouillant, dans sa chambre, j'ai une drôle de surprise : Exactement le même message de haine, dans un des tiroirs de son bureau.
Le pauvre n'est pas là pour se défendre. Mais j'entends tout le monde parler dans mon dos sur sa possible culpabilité, et c'est bien suffisant pour me faire grincer des dents. Il fallait qu'il se retrouve parmi les accusés, lui aussi... putain de merde.
Concentration, Thibault, concentration. J'arrive au bout.
J'ouvre les dernières portes à gestes robotiques. Je n'écoute plus personne. Je les laisse même fouiller dans ma chambre, découvrir la bouteille de vin vide et mes réserves de bouffe bien entamées ; Quel intérêt ? Je n'ai aucune preuve et si eux veulent m'accuser, grand bien leur fasse... Je sens déjà la froide caresse de la mort sur mon pauvre dos perclus de responsabilités.
Je ne sais pas quoi faire. Je n'ai aucun indice. En désespoir de cause, je m'apprête donc à dissoudre le groupe d'enquête et retourner me morfondre quelque part dans un coin, en essayant de mettre mes derniers neurones à la réflexion. Et puis je sens une main me prendre l'épaule avec délicatesse. Et se plaquer sur ma bouche lorsque je manque de laisser échapper un cri de surprise.
La propriétaire de cette main me siffle de me taire. Les autres, qui se sont éloignés, ne doivent apparemment surtout pas m'entendre. Mais alors que je m'apprête à lui demander ce qu'elle me veut, bon sang de bonsoir, elle me chuchote tout doucement à l'oreille :
« Lorsqu'on sera de retour dans le salon, tu vas venir avec moi dans le hall. Sans dire quoi que ce soit à personne. J'ai quelque chose à te montrer. »
La pression sur mon épaule s'évanouit. Et Sachiko Kimura suit les autres vers le réfectoire, me laissant seul avec mon stress et la question de ce que diable elle a à me faire voir.
_____
La suite de l'enquête !
Vous devriez avoir quelques pistes maintenant, donc bon~
A vendredi pour le début du procès !
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