Chapitre 7/Brittany
~~~~~~~Brittany~~~~~~~~~
Je n'ai pas réussi à bien dormir.
Disons que j'avais pas calculé certains détails. Je ne peux pas être vu dans ce genre de fêtes, à moins que je n'aille déguisée. On ne peut juste pas m'associer à cette bande de brutes. Ce serait fatal pour ma réputation. En plus je ne sais pas ce que je vais faire là bas avec ces punks, alcoolisés, évidemment sous l'emprise de quelque chose de plus illicite. On pourrait me tuer, kidnapper ou même les deux. Je me disais que je pouvais être rassurée car il y avait Abby mais maintenant c'est plutôt une autre source d'angoisse. Cette peste fera tout pour me faire la misère, elle ne me protègera surtout pas.
Après mon caprice je n'ai pas le courage de pas y aller, j'étais pourtant si décidée hier. La colère et l'impulsivité qui m'ont joué un mauvais tour. C'est trop tard pour revenir en arrière. Je peux tomber malade, ou tomber dans les escaliers, dans les pommes, je ne sais pas...Je suis à court d'idées car normalement ces détails ce sont Tessa et Marie qui le règlent mais pour une fois elles ne sont pas impliquées dans mes conneries.
Je n'aurais jamais dû parler avec ce gorille frisé, justement j'évite toute interaction avec des animaux de son espèce.
J'ai dû tomber sur la tête lorsque j'ai décidé que m'approcher d'Abby était une bonne idée. Je me suis jetée dans la gueule du loup, suicidaire la petite.
Le vendredi n'est pas, contrairement à tous les autres petits terriens, mon jour préféré.
Le vendredi signifie la fin de quelque chose qui va vite recommencer. Un final qui n'existe pas.
On a tendance à se réjouir de la fin de chaque chose, la fin du collège, fin du lycée, fin de l'université, fin de l'enfance, fin de l'adolescence...
Ce qui me semble absurde vu que chaque chose qui prend fin va aussitôt avoir un autre début. Une fois l'école primaire terminée, on commence le collège en enchaînant par le lycée, jusqu'à arriver à la fin du travail, début de la retraite et la boucle ne se termine jamais. Jusqu'à la destination finale, la mort. Résultat aimer le vendredi c'est se languir de sa mort. Fin, c'est ce que je pense.
Le vendredi tout le monde est pressé de partir alors que moi je prends mon temps, et je rentre chez moi à pied d'ailleurs ou en bus. Blasphème pour une diva comme moi, mais il faut que je fasse parfois la paix avec ma condition d'humaine.
Je lis plusieurs livres de retour en la maison et comme je suis bourrée de talents donc capable de faire deux choses à la fois, j'aime lire en marchant. C'est un peu risqué mais je gère.
Mon vendredi devait bien se passer, j'allais rentrer chez moi, prendre du temps pour moi et ma mère, et ensuite dodo.
Le samedi j'aurais pu même réveiller à 10h, prendre le petit déjeuner avec mon frère et traîner dans ma chambre jusqu'à très tard le soir. Malgré que je sois la reine des reines, je ne suis pas souvent conviée aux bals. D'abord parce que je n'ai pas envie de boire et agir comme une idiote devant tout le monde, de traîner justement avec n'importe qui ou ne pas savoir quoi faire ou quoi dire.
Ces soirées dévergondées ne seront jamais mon genre. J'aime garder cette exclusivité, ne pas être toujours vue comme un petit papillon sociable. Les week-ends sont pour m'enfermer dans ma bulle, sortir de mon rôle pendant deux jours, lire et écrire des poèmes, faire mon vernis, essayer d'apprendre une nouvelle technique de maquillage ou je ne sais quo d'autre.
Ce soir j'assisterai à ma deuxième fête, pour mon plus grand malheur. Et pas n'importe laquelle. Une fête de punks avec une musique qui va me donner vite des acouphènes et des gens chelous absolument de partout. Mon cauchemar. Ce serait limite drôle si je n'étais pas celle qui est dans la mouise jusqu'au cou.
J'ai donc intérêt à bien faire les choses, je remettrais ce gorille à sa place et je pense de plus en plus à faire payer Abby pour toutes les mauvaises choses qu'elle m'a dites ou faites.
J'y ai réfléchi et Abby me tient en laisse comme un toutou, elle a une emprise sur moi et je ne peux pas lui donner ce privilège. La bataille n'est pas égale. Je me suis donnée comme objectif de trouver son talon d'Achille, trouver sa faiblesse et pour ça je dois m'infiltrer dans son univers de drogués et pouvoir la piéger dans son propre piège.
Je vais continuer à jouer le rôle de fille soumise qui la voit comme la leader, puis je vais trouver comment la trahir si besoin.
Je n'ai confiance en personne. On ne peut pas se fier de personne. Ni Tessa ou Marie sont au courant de mes secrets ou réels sentiments.
Et je sûre et certaine que moi aussi je ne connais absolument rien de leur vie. Je m'en moque, je m'en contre fiche.
Chacun doit porter son fardeau, vivre avec ses démons, je ne veux pas montrer une fausse empathie.
Je suis restée jusqu'à très tard dans la chambre. Je pensais vraiment au sens de ma vie et si je ne devais pas finalement prendre un vol et rejoindre ma famille en Égypte.
À midi je suis descendue manger, ma mère est au travail je suppose.
C'est moi et flocon vs mes sentiments contradictoires. Je ne sais pas quoi porter, rester girly, essayer de me fondre dans la masse en revêtant ma veste en cuir et mes docks Martens, ou simplement rester assez basique.
C'est tellement difficile. Moi qui me nomme la reine de la mode, je suis une honte en ce moment. Tout ça à cause d'un foutu Sheep, plus les heures passent et plus ma haine envers lui augmente.
Il est le seul coupable de cette situation loufoque... Lui et Abby. Elle ne fait que me mettre dans des galères depuis le début. En parlant du loup:
✉️ Alors, le chaperon rouge est prête à se jeter dans la gueule du loup?
✉️ Ce que le loup ne sait pas c'est que le chaperon rouge allait dans la forêt pour le voir.
✉️ Une manipulatrice cette gamine dis donc. Comme on dit « le loup sera toujours le méchant si c'est le chaperon rouge qui raconte l'histoire ».
✉️ Ce sera toujours aux vainqueurs de donner leur version des faits.
✉️ Nous les méchants, on peut vivre avec notre sale réputation. L'hypocrisie est une vertu des gentils.
✉️ Tu es bien plus que méchante Abby, tu es ignoble.
✉️ Dit-elle, j'ai une liste de faits qui prouvent que tu as le cœur aussi noir que le mien.
✉️ Une chose n'enlève pas l'autre.
✉️ Je suis en train de pleurer toutes les larmes de mon corps car la vierge Marie vient de m'insulter. Je serai châtiée.
✉️ Je suis musulmane.
✉️ Je m'en fiche. Je ne te l'ai pas demandé.
✉️ C'est un autre fait à connaître sur moi, c'est ta spécialité non? Connaître les petits secrets des autres par cœur.
✉️ Si être musulmane c'est pour toi un secret, permets moi de te dire que tu ne pratiques pas du tout bien ta religion. Biatchh malheureuse et frustrée qui n'aura jamais le culot de se montrer telle qu'elle est. Pathétique.
✉️ T'inquiètes, j'ai des insultes encore plus forts envers moi-même.
✉️ Prends rendez-vous chez la psy.
✉️ Sale droguée, tu es la moins placée pour me traiter de folle.
✉️ Moi ça fait des années que je fais une thérapie. Tes préjugés à la con vont finir par se retourner contre toi.
✉️ Je te félicite.
✉️ Tu me fais presque de la peine petite diva. J'irai te chercher vers 21h, sois prête à temps Cendrillon. Ce soir tu rencontreras le monstre.
✉️ Je ne risque pas de le rater alors.
ABBY! Je déteste cette fille, c'est décidé. Elle est sans scrupules, cruelle. Ignoble. Je n'ai qu'une envie c'est d'en finir avec ce plan pour ne plus jamais avoir à la supporter. Cette sorcière me gonfle.
J'ai opté pour mettre ma plus belle robe. Je ne veux pas me fondre dans la masse ou être discrète, je vais avec le but de montrer que je suis meilleure que tous. Je n'ai rien à prouver à une bande d'enfants mal aimés alcooliques et dr0gu3s. Je n'ai pas la famille parfaite mais au moins aucun de mes parents est en prison. Je ne dois pas me sentir mal pour les juger car ils ne sont pas mieux que moi. Evidemment que c'est un fait que la majorité d'entre eux a une vie dramatique, c'est prouvé scientifiquement.
Je ne peux pas modifier les statistiques. Ou aller en contre des faits. Ce sheep qui a grandi sûrement dans un orphelinat, avec une bibliothèque avec des grands auteurs français, on a dû lui lire deux trois poèmes, et ça y est il se prend pour un intellectuel. Dans l'université de la vie, la phrase préférée d'un anarchiste ou d'un dealer.
Je porte une belle robe manche longue moulante, avec un grand manteau en fourrure. J'ai pris tout mon temps pour me maquiller, encore plus belle que Zendaya au MET Gala.
Abby est en retard. Étonnant, non? Il est 21h20 et cette peste n'est toujours pas là, j'y crois pas. Je l'ai appelée sans arrêt et aucune réponse. J'aurais dû m'en douter, je vais la tuer.
A 21h22, j'entends klaxonner dehors, je regarde par la fenêtre et je vois une petite clio grise, assez vieille mais propre, je n'aurais jamais pensé que cette rebelle ait une voiture de papy.
Ça me fait rire mais je ne vais pas la taquiner avec ça.
-Désolée du retard Cendrillon, j'espère que tu ne sois pas obligée de rentrer à minuit, car sinon ce sera pas drôle.
Elle arbore un sourire moqueur, et elle est incroyablement belle avec sa robe doré décolleté et ses cheveux mí-attachés, un maquillage subtile, sa manucure rose et ses différentes bijoux en or.
Je déteste cette fille.
-Je ne vais pas pour m'y amuser.
-Et c'est ça le plus drôle.-
Je monte dans sa voiture, et elle prend la route, à une vitesse très lente, très très lente.
-Tu as une voiture de mamie et tu conduis comme telle.-je ris.
-Maintenant on ne doit pas respecter les limites de vitesse? Tu m'as dit que tu n'avais pas de couvre feu, je te signale.-
-C'est toi le chauffeur, Cars-
-Une pilote de course.-elle me tire la langue.
-Tu es prête pour la Formule 1, ça me ferait des vacances d'ailleurs.-
-Euh je préfère rester ici pour t'embêter, je ne partirai pas de cette ville avant d'avoir réussi notre mission A.-
-D'ailleurs?
-Je pense avoir une piste, ne demande pas car je ne te le dirai surtout pas.-
-Je ne sais pas vraiment à quoi je sers dans tout ça.-
-Tu es au cœur de tout ma chérie, sois patiente, ne te presse pas de faire le mal.-
-Accélère Cars.-
-Pressée de revoir Sheep?- elle fronce les sourcils.
-Pressée de finir avec ce supplice.-
-Sheep est un bon garçon, celle qui donne mal à la tête c'est toi. Madame insulte et après veut s'excuser et qu'on la pardonne comme si c'était la reine d'Angleterre, princesse laisse cette attitude pour tes parents. Please.-
-Le plus important dans cette vie est d'accepter ses erreurs.-
-Faux. Le plus important c'est de ne pas commettre des erreurs en pensant qu'avec des excuses, on peut être châtié.-
-J'ai le mérite de m'excuser.- je murmure.
-Tu as le mérite d'être une sorcière.-
-Je pensais que j'étais une princesse, tu me brises le cœur.-
-Princesse, dégage de ma voiture et suis moi. Bouge.-
Elle se gare et marche très vite, moi je ne peux pas la suivre avec mes talons aiguilles, elle, semble habituée à courir avec des talons plus hauts que la Tour Eiffel. Cette fille. Je n'avais jamais remarqué qu'elle était si coquette.
J'ai toujours cru, et sans l'avoir vérifié que c'était un véritable garçon manqué. Oh surprise, encore plus coquette que Ariana Grande.
En parlant de ma petite Adriana, en entrant dans cette maison, mes oreilles ont été envahi par des sons qui la feraient s'arracher les cheveux. Du hard rock. Electro du diable. Abby qui s'en va sans m'attendre et moi qui la suis. Il y a beaucoup trop de monde, de tout âge , ils ne semblent pas être au lycée, des gens qui vont bientôt perdre les dents, bon j'abuse mais ils ont entre 25 et 30 ans. Je m'attendais à quelque chose de plus atypique. Ils sont en petit comité, certains jouent au beer pong, les autres jouent de la pétanque dehors, ou encore fument leur meilleure amie, Mari.
On m'observe, je le sens mais je m'en moque vraiment. Ces petites fourmis ne seront jamais comme moi. Jalousie. Abby revient avec deux bières. Elle m'en tend une mais je ne bois pas.
-Je ne bois pas.-
-Ooopss.-
-Tu es censée rester avec moi pour me protéger.-
-Je ne suis pas ton garde du corps, tu l'as voulu tu te défends comme une grande.-
-Et Sheep? -
-Trouve le, je t'ai emmenée dans MA voiture, j'en ai déjà assez fait. Ma bonne action de l'année.-
-Ça veut dire que tu ne me déposeras pas chez moi.-je panique.
-On verra.-
Elle va dehors. Mon Dieu. Maintenant j'ai peur, je ne connais pas cette maison ni personne dans cette soirée. Ils se ressemblent tous, des tatouages de partout et une cigarette à la bouche. Je n'allais pas rester devant la porte, on m'a bousculée plusieurs fois. J'ai été obligé de quitter ma zone de confort et partir à la recherche de ce maudit frisé. Il n'était pas parmi les ivrognes du salon. Je vais dans la cuisine et il ne fait pas partie du groupe d'ogres qui mangent tout dans le frigo. Je sors, et je le cherche du regard, en vain. Dans les toilettes beaucoup font la queue pour vomir, mignon. J'ai attendu que la personne dedans sorte et ce n'était pas lui. Je me dis qu'il est peut-être dans les chambres, en train de coucher avec tout ce qui bouge comme dans les films. Je ne me suis pas gênée honnêtement. Je suis montée et j'ai trouvé un couloir rempli de photos de famille. Un homme de taille moyenne, un peu enrobé, en costume, chauve et avec un regard sévère et perçant, à ses côtés une femme, peut-être trop mince, avec des cheveux noirs mi longs, des yeux verts qui ne sont pas mis en valeur à cause de ses traits fermes et hostiles. Au milieu, un jeune homme, en costume aussi, blond et avec des cheveux lisses, grand, plutôt musclé, croyez moi que je sais bien reconnaître l'anatomie masculine, un sourire parfait. Ce jeune homme est sur toutes les photos. On le voit petit, adolescent et grand, avec des amis, ses parents, à l'école, au lycée, et à la fac. De partout.
Je suppose que ces pauvres gens ne savent pas que sa maison est envahie par des fous.
Une petite table en bois au milieu du couloir, avec des vases très classes, et où est posée une photo d'identité d'un adolescent à la peau blanche parfaite, des lunettes carrés qui cachent des yeux verts perçant et des cheveux longs bouclés en pagaille. Il porte un col roulé vert « quechua ». Un des spécimens en bas a du laisser cette photo ici. Pas étonnant. Il y a trop de chambres. Elles sont dans le noir, j'entre dans toutes, allumant toutes les lumières et les refermant le plus vite possible. Je n'ai pas trouvé des chauds lapins ou ce Sheep. Je descends. Je vais m'installer sur le canapé et je me focalise sur mon téléphone. Tant pis. J'appellerai bientôt ma mère et elle viendra me chercher. J'attends quand même Abby pour lui dire que je vais partir. Elle doit s'en moquer mais bon je tiens à le faire.
Il y a un brouhaha devant les portes des toilettes. Excellent maintenant ils vont se battre.
Le reste ne semble pas se soucier des cris, et moi je me dis que c'est dans ce genre de foire que je peux trouver Abby. Je m'approche.
Une femme à la coupe carrée et les cheveux courts, des lentilles bleus, un bustier en cuir, une jupe léopard et des collants en résille: mes yeux saignent. Elle est très belle, et probablement d'origine asiatique.
Elle pleure et crie de manière hystérique à un homme qui me tourne le dos et lui bloque le passage.
-Tu ne me comprendras jamais. Laisse moi partir.-
-J'essaie vraiment j'essaie. Je donnerai tout pour t'enlever cette tristesse.-
-Ça ne sert à rien de parler avec toi. TU ES UN PUTXIN D'ÉGOÏSTE.-
-Alors explique moi comment m'y prendre et je ferai de mon mieux.-
-Ce ne sera jamais suffisant.-
Cette biztch en plus d'être mal habillée, elle se permet de rabaisser ce pauvre con qui lui parle avec une gentillesse que je n'avais jamais entendu chez un homme.
-J'ai peur de ce que tu peux faire.-
-Ton insistance pour ne pas me laisser seule, m'exaspère et ne fait qu'empirer les choses.-
-Je t'en supplie, dis moi que tu reviendras.
-Je reviens toujours.-
Il s'éloigne et elle part en furie. Sympa. Personne ne prête attention à la scène de ménage, Ally n'est pas parmi nous. Je viens de trouver sa jumelle, dommage que je n'ai pu les présenter.
Le garçon part chercher quelque chose dans la cuisine puis monte en furie dans les chambres. J'ai eu l'impression d'avoir vu un couteau entre ses mains. Je profite pour le suivre et empêcher qu'il se suicide. Ce serait vraiment le comble.
Je le vois rentrer dans la première chambre. Je le suis.
Il est de dos, dans le balcon avec cet objet étrange dans ses mains. Il approche cet objet de sa bouche et je me précipite en pensant que ça peut-être un poison.
-En te suicidant tu ne l'aideras pas à diminuer sa tristesse.-
Il se retourne. MON DIEU. POURQUOI. LA VIE ME TRAITE COMME SI J'AVAIS ÉTÉ LE SERPENT QUI A FORCE ÈVE À MANGÉ LE FRUIT INTERDIT , COMME SI J'AVAIS MIS AU MONDE UN DICTATEUR, SI J'ÉTAIS RESPONSABLE DU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE, je subis.
C'est ce Sheep de merde, le suicidaire, si j'avais su je lui aurais moi même planté le couteau.
-Ça ne va pas faire mal, je peux t'égorger et tu ne vas rien sentir. Le suicid3 es la seule liberté de l'homme, et toi tu aimes bien te sentir libre, n'est ce pas? Partir pour vivre. Oublier que ta copine te méprise et elle t'a humiliée devant plus de 20 personnes. Je comprends tout à fait.- je débite.
-Tu as perdu la tête?- il me dit de façon sévère.
-Attention mouton,je t'interdis de passer tes nerfs sur moi, ce n'est pas de ma faute si elle ne t'aime pas.-
-Qu'est ce que tu fais ici, poétesse-il arque les sourcils.
-Je suis venue te remettre les idées en place et me venger pour la manière dont tu m'as traitée hier. J'ai entendu la dispute avec ta copine et je suis montée en pensant que tu voulais mettre fin à tes jours. Si j'avais su que c'était toi je t'aurais moi même planté.-
-Et pourquoi donc tu as pensé ça?-
-Je t'ai vu chercher un couteau dans la cuisine. Ou un poison-
-C'était un briquet-il me le montre- je suis venu fumer. Tu es la dernière personne que je voudrais voir en ce moment.-
-Tu n'es qu'un ingrat. Je viens de te sauver la vie.-
-Je ne voulais pas me mettre en danger, tu es juste une psychopathe qui s'invite chez les gens pour se venger d'eux. Quelle genre de femme tu es poétesse? Est ce que je dois penser que tu es capable de me tirer par le balcon?-
-Tu m'as insultée, ce n'est pas la manière de traiter une dame.-
-Tu m'as insulté en premier.-
-J'ai été maladroite, et je l'ai fait sans mauvaise intention.-
-Par contre maintenant tu as prémédité mon meurtre. C'est extrémiste. Tu es dangereuse.- il sourit.
- Je n'aime pas me laisser faire mouton. Surtout que derrière ça se cachait un compliment. J'ai insinué que tu étais intelligent et tu finis par te comporter comme une bête.-
-Je suis un agneau ou une bête sauvage? Décide toi poétesse.-
-Tu es un con. Et un martyr.-
-Martyr? Elle ne pense vraiment qu'à ma mort.-
-Un martyr de l'amour.-
-La poétesse est de retour.-
-Tu t'es toi même condamné à mort-
-C'est la seule liberté dont je dispose, tu l'as dis tout à l'heure.-
-Un prisonnier de l'amour est condamné à prison à perpétuité.-
Il me fixe.
-Tu n'es jamais tombée amoureuse?-
-Non.-
-Je te crois pas.-
-M'en fiche. Moi je n' ai pas confiance en toi non plus, mouton. -
-Andy Alfredo.-
Je ris à gorge déployée.
-Sheep c'est mieux.-
-Tu es censée me dire ton prénom.-
-Seulement si tu t'excuses pour hier.- je tire la langue.
-Je m'excuse poétesse. J'ai dis des choses sans réfléchir. Désolée.-
Je resté bouche bée, je ne m'y attendais pas.
-Jure le.-
-Je vous jure madame que je le regrette sincèrement.-il feint une voix aiguë.
-Excuse pas acceptée. Je suis Bry. Brittany.-
-Brittany . Un prénom de princesse avec une personnalité criminelle.-
-On doit savoir se défendre maintenant, je te donnerai quelque cours. Je connais plusieurs techniques d'art martiaux.-
-Volontiers, si je pouvais aussi avoir des cours particuliers sur comment comprendre les femmes. Je paierai le prix-
-Ça va te coûter très cher car il y a vraiment du travail à faire.-
- Je suis un très bon élève.- il s'approche. Je rougis.
-Ça lui passera.-
-Elle revient toujours.- il essaie de s'auto convaincre.
Je lui souris, tristement.
-N'aie pas pitié de moi, poétesse.-
-Tu ne sais pas si j'essaie de gagner ta confiance afin de terminer mon plan macabre.-
-Si c'était vrai, tu ne me l'aurais pas dit, Bry. Tu es inoffensive.-
-Je ne te le ferai pas dire. Tu es l'ami ou l'amant d'Abby, tu ne devrais avoir peur de rien.-
Il rit.
-Je n'ai jamais trompé ma copine. Jamais.- il dit agressivement.
-Ok.-
- Je n'ai pas toujours fait des bon choix, mais l'infidélité n'a jamais fait partie de mes erreurs.-
-En fait tu es un petit agneau. C'est mignon-
-Je suis encore plus innocent que toi, poétesse. L'université de la vie ne m'a pas donné un cœur de pierre, au contraire.-
-Ta chère Abby, elle n'a même pas de cœur. Comment ce loup féroce a rencontré un agneau comme toi et ne t'a pas mangé tout cru?-
-Je te rappelle qu'avant d'être loup c'était un chien, et le chien est le meilleur ami de l'homme.- il me fait un clin d'œil.
-Pauvre de toi, tu en connais si peu sur les femmes que tu es capable de croire qu' Abby est une âme charitable.-
-Je pense que celle qui fait du bénévolat les dimanches, c'est toi.-
-En toute humilité, j'avoue que j'ai organisé pas mal de soirées caritatives.-
-Tu perdrais ta crédibilité, si le monde apprenait que tu as prémédité un meurtre.-
-Je suis la plus populaire de mon lycée, ce sera ma parole contre la tienne.-
-J'espère que tu m'inviteras un jour à une de ces soirées, je veux te voir faire le bien, ça changera d'habitude.- Il sourit.
-Il faut venir en costume, Sheep.-
-J'en ai plusieurs dans ma penderie.-
-Hâte de te voir le porter.-
-Mademoiselle arrêtez de me draguer, c'est gênant.-
-Tu n'es vraiment pas mon style. C'est clair et net. Je déteste les tatouages.-
-Aïe, mon cœur. J'aime ma copine et je ne pense pas draguer qui que ce soit. En plus tu es ma prof, ce serait pas professionnel.-
Je souris gênée. Je dois accepter que je ne peux pas plaire à tout le monde même si mon ego en prend un coup. Jusqu'à présent il a le mérite d'être fidèle. Je ne le connais pas assez pour le juger.
-Je ne te donnerai pas une médaille pour être un mec fidèle. C'est le minimum.-
-Je n'ai jamais demandé une récompense, tout ce que je veux de toi c'est que tu m'aides à mieux la comprendre.-
-Je ne la connais pas.-
-Tu es suffisamment intelligente pour me donner des conseils.-
-Parles avec Abby, demande lui.-
-Elle n'aime pas Léa-j'arque un sourcil, sans comprendre de qui il parle-
ma copine.-
-Elle ne s'aime même pas elle même. Ne t'inquiète pas.-
-Elle se fait du soucis pour moi.-
-Et revoilà le mouton qui se transforme en agneau.-
-J'en suis fier d'être doux comme un agneau.-
-Tu ne penses pas que le propriétaire de la maison pourrait s'énerver qu'on envahisse sa chambre comme ça ?-
-Ça lui est égale-
-Comment tu sais? Moi je n'ai pas l'habitude de faire ce genre de trucs. D'ailleurs c'est ma deuxième fête en toute ma vie.-
-L'abeille reine du lycée n'organise pas les meilleures fêtes dans sa super baraque avec piscine ?- il se moque.
-Évidemment que si, je rigolais.- je mens.-Moi je ne laisse personne monter à l'étage donc je m'énerverai si j'étais le proprio.-
-Allez madame, on descend alors.- il me tient la main et mon cœur s'accélère un petit peu. L'adrénaline de l'avoir sauvé du suicide.
J'évite son touché.
-Je vais chercher Abby, je rentre.-
-Tu ne restes pas jusqu'à minuit, cendrillon?-
-Aucun prince ne m'a invitée à danser.-
-Normal tu étais trop occupée à essayer de me tu3r. Une prochaine fois tu rencontreras le bon.-
Je pars sans le regarder. Je cherche Abby de partout. Introuvable. Cette fille.
Je m'approche d'une des chambres. J'entends du bruit, je me dis que ça peut-être Abby vu que je l'ai cherchée dans toutes les pièces et elle n'est nulle part. Je m'en fiche de la voir dans une situation compromettante, je prendrai une photo et l'utiliserai pour lui faire du chantage. Avec cette idée en tête, je rentre en souriant, me trouvant face à un événement inattendu et hors du commun, j'aurais plutôt parier que le père Noel existe avant d'imaginer ce que je suis entrain de voir.
-SANDY?- je m'ecrie. La meilleure amie de la conne d'Emily est là.
Elle remet vite sa robe. Et me regarde avec les gros yeux. Une des filles les plus sottes et bizarre du lycée, était à califourchon sur un jeune homme brun. Un ami d'Abby. Je le reconnais.
Je ne sais plus son prénom. Il est bien habillé et aucun tatouage en vu, il semble s'être perdu de clan lui aussi.
Sandy sort vite de la pièce, le garçon me fait un sourire charmant.
Je m'éloigne. Je pensais que cette fille était devenue nonne après la naissance de son fils. On ne lui a jamais connu un copain. Elle n'est pas populaire auprès des garçons non plus.
Définitivement je pense détenir une information que même Abby aura du mal à croire.
Information qui pourrait nous être utile. Surtout si je confirme mes soupçons, ce brun au regard moqueur pourrait être le diable, selon elle, du père de son fils.
Serait-ce l'appât pour finalement attraper Emily?
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