59 - Jaha ?
PDV Valentine
Je me réveille de très bonne humeur. Je me tourne et pose ma main à mes cotés mais je ne sens rien. J'entrouvre les yeux et n'aperçois pas Bellamy. Je me relève légèrement et regarde autour de moi. Ses chaussures et sa veste ne sont plus là.
Je me lève à mon tour et enfile mes bottines ainsi que ma cape.
Je sors de la tente et pose ma main devant mes yeux pour cacher le soleil.
-Hey la rouquine !
Je souffle et avance dans la direction opposée de la voix de Murphy.
-Attends ! Faut que je te dises quelque chose !
-Quoi ? dis-je en me tournant vers lui.
Il s'arrête enfin de courir et me fixe pendant quelque seconde avant de regarder la tente de Bellamy.
-Qu'est ce que tu fessais là dedans ? demande-t-il d'un regard rempli de sous entendu.
-Je t'en pose des questions ?
-Oh, je vois, je vois.
-Qu'est ce que tu voulais me dire ?
-Finn et moi on a été gracié par le conseil de l'Arche. Ils ont dit que c'était pour avoir survécu aussi longtemps.
Je sers les poings et m'approche de lui puis pose un doigt sur son torse comme un signe accusateur.
-C'est pas parce que l'Arche vous a pardonné d'avoir rasé un village entier de Natif que je vais faire pareil.
Sur ce, je tourne les talons et rentre dans l'Arche pour aller dans la fameuse cafétéria. Je rentre à l'intérieur et aperçois seulement Finn à une table, seul. Je souffle et m'approche de lui.
-Salut. murmurais-je.
Il lève les yeux vers moi.
-Salut.
-Ça va ? hésitais-je à demander.
-Non.
Je sais que je vais le regrette mais bon...
-Tu veux en parler ?
Il hoche la tête et je m'assois en face de lui.
-Je me sens horriblement mal. Je regrette tellement ce que j'ai fais. Comment tu as fais toi ?
-Comment ça ?
-J'ai jamais tué un homme avant ça.
-Et moi oui, parce que je suis une sorte de monstre ?
-Val, c'est pas ce que je veux dire. J'y ai pensé mais je me rend compte que c'était idiot de ma part.
Je tripote mes doigts. Il a vraiment pensé ça de moi alors. D'un coté, je me doute qu'il n'est pas le premier mais bon.
-La première personne que j'ai tué, était Atom.
Je sens le regard de Finn sur moi.
-Je me suis aussi sentie horriblement mal mais le pire, ça a été le jugement des autres et en particulier celui de Octavia. J'avais quand même tué son copain, son ami.
-Est ce que cette sensation part ?
Je le regarde.
-Si tu parles de cette sensation de vide, de colère, de tristesse, de haine envers toi-mêmes et de toutes ses voix dans ta tête qui te reprochent tout ce que as fait. Alors non, ça ne part jamais. On doit vivre avec ça jusqu'à la fin. Jusqu'à que les morts que nous avons causé nous rattrape et nous entraîne dans ce noir complet.
-C'est ce que tu ressens ?
Je hoche la tête.
-Pour certain. Des Démons, quelques Natifs et l'homme des montagne.
-A combien tu en es ?
-18. avouais-je.
-Finn Collins !
Je me retourne en même temps que le concerné et aperçois Abby se diriger vers nous. Je souffle. Elle s'approche de notre table.
-J'ai besoin d'un pisteur.
-Je peux vous aider. C'est pour quoi ?
-On va au Mont Weather.
-Quoi ? réagissais-je.
La Chancelière me lance un regard.
-Pourquoi ? ajoutais-je.
-Raven a découvert que le Mont Weather brouillé les radios. Il faut qu'on aille là bas. Mais on a besoin de toi Finn.
-Je vais venir.
-Hey. intervenais-je. Tu es sûr que c'est une bonne idée ?
Il hoche la tête.
-Je viens avec vous alors.
-Hors de question, plus on est nombreux et plus on sera repérable.
-Sauf que je suis la seule à parler la langue des Natifs et qu'ils ne me tuerons pas.
Elle me regarde quelques secondes avant de répondre.
-Prépare ton sac, dans 5 minutes à l'entrée du campement.
Je lance un regard vers Finn avant de me lever et de sortir de la cafétéria. Je vais dans la tente de Bellamy là où j'ai déposé mes affaires la veille. Je prend mon sac que je pose sur mon épaule et me dirige vers l'entrée du camp où je retrouve Clarke, Octavia, Bellamy, Raven, Finn, Abby et quelques gardes.
-Val, je sais pas si c'est prudent que tu viennes.
Bellamy s'approche de moi et pose délicatement sa main autour de mon poignet.
-Je suis la seule traductrice, vous avez besoin de moi. Et puis, je vais pas rester seule ici, quand même.
Il me sourit et je fais de même. Je pose rapidement mes lèvres sur les siennes sous les regards ahuris des autres.
-Tout le monde est prêt ? demande enfin Abby.
Nous répondons tous que oui puis nous sortons du camp. Je camoufle mes cheveux avec ma capuche puis me met en tête du groupe au coté de Finn qui semble abandonné des autres.
***
J'esquive les différentes racines au sol et coupe les branches avec mon épée.
-On dirait que tu as fais ça toute ta vie. dit Clarke derrière moi.
Je me retourne rapidement vers elle.
-On a pas tellement le choix.
Je donne un coup avec ma lame et brise une grosse branche.
-Regardez en l'air, oubliez pas que les Natifs se cachent dans les arbres ! nous préviens Bellamy.
Ça me rappelle le moment où on avait perdu John. Il était derrière moi et soudain pouf, disparu à cause d'un Natif. Je regarde rapidement en l'air et souffle en voyant qu'il n'y a rien.
Nous marchons encore plusieurs kilomètres jusqu'à arriver dans une plaine où nous avons une vue sur la fameuse montagne où sont retenus nos amis. Nous en profitions pour nous arrêter alors que Raven sort ses jumelles pour observer les alentours. Je m'assois.
-On va monter le camp ici. On verra pas les pièges quand il fera nuit. déclare Clarke.
-On en a déjà perdu deux.
-Ils sont pas perdus. dis-je.
Abby se tourne vers moi.
-Où est ce qu'ils sont alors ?
-Bellamy et Octavia cherchent une entrée.
-C'est pas ce qu'on avait prévu. s'exclame la mère de Clarke.
-Maman, pour eux, c'est le plan.
-Ces enfants sont sous ma responsabilité.
-On est plus des enfants depuis le jours où vous nous avez envoyez ici pour mourir. crachais-je.
Abby me regarde quelques secondes avant de se tourner vers des gardes.
-Aller les chercher. ordonne-t-elle.
Je souffle puis je remarque que Finn prend une arme et s'apprête à suivre les gardes.
-Eh tu vas où ? demande la blonde sans vraiment le regarder.
-Je vais filer un coup de main.
-On a besoin de toi ici. ajoute Raven
-Pour me surveiller ? Faudrait déjà que vous puissiez me regarder dans les yeux. Il y en a qu'une ici, qui en a été capable.
Raven se rapproche de lui.
-Finn. murmure-t-elle.
Soudain Finn se met à criser, il se recule de son ancienne copine.
-Tu as peur que je fasse quoi ?!
Il s'éloigne et jette son arme au sol.
-C'est pas de ça dont il a besoin en ce moment. annonçais-je en suivant le brun.
Je passe devant Clarke et Raven puis je rejoins Finn.
-Attends !
Je trottine vers lui alors qu'il s'enfonce dans la foret.
-C'était un accident. se défend-il.
-Hey, je sais.
Soudain, on entend un bruit sourd s'approcher. Je baisse la tête et remarque des insectes au sol se déplacer à grande vitesse. Je regarde au loin et aperçois le brouillard jaune se diriger rapidement vers nous.
-Merde le brouillard toxique.
-Je connais un bunker, viens.
Il attrape mon poignet et on se met à courir vers je-ne-sais-où. Quelques minutes plus tard, nous trouvons enfin le fameux bunker, je rentre la première et tousse légèrement, je regarde autour de moi et remarque quelque chose au sol, je m'approche et discerne un corps.
-C'est quoi ça ?
Finn se dirige vers le corps et le recouvre avec un vieux drap.
-C'est toi qui...
-S'il te plait Val, pas toi.
Je déglutis.
-J'ai rien dis.
-Merci.
Je m'assois au sol.
-Tu penses que les autres ont trouvé un abri ?
-J'en suis sûr. Tout le monde avait une tente.
J'essaye de rester zen mais j'ai peur qu'ils leurs arrivent quelque chose.
-Je vais pas tenir longtemps là dedans. Faut que je sorte.
Je me lève sur ces mots.
-Attends, je sais que tu es inquiète mais si tu sors, tu vas crever.
-Et alors ?
-Hey Val, dis pas de connerie.
-Tu te souviens de ce que je t'ai dis tout à l'heure ? Comme quoi on regrette ce qu'on fait toute notre vie ?
Il hoche la tête.
-J'ai tout essayé pour que ça s'arrête et j'ai trouvé un moyen. C'est quand je suis avec Bellamy. Si il meurt, j'aurais plus rien.
-Il va bien.
Je me rassois finalement en soufflant. Faites que ce putain de brouillard cesse.
***
Finn descend de l'échelle qui mène à la surface.
-Le brouillard est tombé. annonce-t-il.
-On se tire dans ces cas là.
-Attends.
-Quoi ? dis-je en me retournant vers lui.
-Tu m'en veux ?
Je ne répond pas.
-Val. Tu es sûrement la fille la plus franche que je connaisse. commence-t-il. Tu te fiches de savoir si ce que tu vas dire va blesser les gens, tu le dis simplement. Alors fais la même chose avec moi.
Je le vois déglutir, attendant ma réponse.
-Je te reconnais plus Finn, je sais plus qui tu es.
Ses yeux se plissent légèrement et je le vois se baisser pour s'asseoir au sol. Il sanglote.
-Moi non plus.
Je tourne mon regard vers le mur en face de moi.
-Qu'est ce qu'on est devenu ? murmurais-je à moi même.
***
Nous sortons finalement du bunker et arrivons à la plaine, là où nous avons laissé les autres.
Je retrouve Clarke, Raven et Abby ainsi que les autres gardes.
-Où sont Bellamy et Octavia ? demandais-je inquiète.
-Ils savent qu'on doivent se retrouver ici. m'informe Clarke.
Je sens une main sur mon épaule. Je me retourne vers Finn.
-Ils vont bien, fais-moi confiance.
Je souffle puis hoche finalement la tête.
-Vous avez toujours pas détruit la tour radio ? dis-je en voyant toujours la structure au loin.
-Raven a trouvé un moyen d'entendre les communications du Mont Weather.
-On peut entendre tout ce qui se dit alors ?
-C'est l'idée. répond la mécanicienne.
Je souris.
-Hey venez m'aider ! entendis-je dans la foret.
Un garde part directement et je le suis en sortant mon épée. Je remarque un homme sortir des buissons mais je ne reconnais pas la carrure de Bellamy. L'homme se relève entièrement et je vois son visage. Ma bouche s'ouvre de stupeur et je laisse tomber mon épée au sol.
-Thelonious ? murmure Abby derrière moi.
Il s'approche d'elle puis tombe finalement sur ses genoux fessant face au soleil.
-Jaha ?
Il pouvait pas rester dans l'espace lui ?
-J'ai un message...du Commandant. chuchote-t-il.
Le Commandant en personne ?
-Partir ou mourir. déclare-t-il enfin. On a deux jours.
« Les monstres ne se cachent pas sous nos lits, ils se cachent dans nos têtes. Et parfois, ils apparaissent en face de nous»
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