Chapitre 3 - Marlon
(En média, Bad de Michael Jackson)
Le pardon est la plus belle des choses,
mais la vengeance est tellement plus
satisfaisante.
Simon Dussault
Serrés au possible, voilà deux jours que nous roulons à travers les routes et les états. Ces lignes droites se ressemblent et m'épuisent autant que si c'était moi qui poussait le fourgon à la seule force de mes bras. On se fait chier et le motel dans lequel nous avons passé la nuit à la frontière entre l'Oklahoma et le Kansas avant de repartir aux aurores n'a rien fait pour arranger ma fatigue.
Je viens de rendre le volant à mon père et je cherche en vain une position confortable pour pouvoir faire un somme. Chose qui se révèle être impossible avec l'individu à ma droite qui me casse les couilles. Même à l'arrière, au milieu de tous les cartons, j'aurais été mieux.
— Putain, Ches, décale-toi sur la portière, je ne sens plus mes bras!
— T'avais qu'à arrêter de faire de la gonflette à la salle de sport, réplique mon frère avec son sourire stupide collé au visage.
— C'est toi qui dit ça? Tu peux parler! On dirait que tu t'es préparé pour aller boxer Mike Tyson. Désolé de t'annoncer ça, mais tu ne feras clairement jamais le poids.
— Fermez-là tous les deux, nous coupe notre père. Je me concentre!
Il déconne? On est sur une énième ligne droite, il n'a pas eu à tourner le volant depuis au moins cent kilomètres, et on n'a pas croisé une voiture depuis qu'on est parti. De quelle concentration parle-t-il? A part s'il s'amuse à compter tous les arbres qu'il aperçoit, je ne comprends pas. On a vu plus de troupeaux de vaches que d'humains. C'est l'éclate totale dans ce vieux fourgon qui broute. Et voilà que mes meilleurs jeux de mots s'échappent de mes pensées...
A chaque fois que mon père change de vitesse, le véhicule nous fait tous les trois basculer vers l'avant. Juste pour ça, je devrais reprendre le volant. Si ce n'est pas son ancienne Dodge qui a rendue l'âme avant qu'on s'en aille, il ne sait pas conduire. J'ai envie de me taper fort la tête contre le tableau de bord et de clamser.
— A l'allure à laquelle tu vas, on ne risque pas d'arriver encore, murmuré-je pour moi-même.
Faut croire que je ne suis pas très malin étant donné que ses oreilles se situent à approximativement cinq centimètres de ma bouche. Il me fusille du regard et je me renfrogne dans mon siège en soupirant. C'est lui, qui, du jour au lendemain, a décidé qu'on parte à des milliers de kilomètres de la vie qu'on avait. Vingt-cinq ans qu'il vivait dans cet appartement, et pour lui, après un quart de siècle, un changement radical doit être réalisé. Pour du radical, on est en plein dedans.
"Gimenez Farm's" a été l'appel qui lui a donné envie de renouveau. Je ne sais pas comment il a fait pour débusquer ce contrat mais moi je n'y crois pas. Ces gens-là vont se faire du fric sur notre dos, j'en suis certain. La dernière fois que j'ai dit ça, mon père m'a insulté de con. Je reste tout de même sur mes positions. Certes ils vont nous loger et nous nourrir gratuitement, mais je ne pense pas que ce sera à la hauteur du travail que nous fournirons.
Une ferme au beau milieu de nulle part. Voilà qu'on va se retrouver au centre du trou du cul du monde. Pas une seule ville à plus de trente kilomètres et plein de petits villages tous aussi paumés les uns que les autres. Franchement pas envoûtant quand on a toujours vécu en ville et qu'on avait tout à proximité. S'il y a bien un point positif à tout cela, c'est que le cadre est magnifique. Mon père m'a décrit un lieu coupé de tout, des champs tout autour avec un lac et des sentiers. Un peu plus, et on pourrait croire qu'on se rend en vacances.
Il est midi et je me retrouve à manger mon sandwich tout en conduisant. Le pain dans la main droite, le volant dans l'autre. J'ai même réussi à choper le numéro d'une fille à la station service. A vrai dire, il a directement fini dans la poubelle, mais lui jouer mon spectacle de charmeur m'a fait rire l'instant de quelques minutes. Mon frère n'a conduit qu'une seule fois car il s'est immédiatement plaint d'une violente douleur au poignet. Ça l'a contraint à passer du côté passager. Faut qu'il arrête de se branler à outrance, et tout ira pour le mieux.
Mon père, quant à lui, est censé être en train de dormir pour se préparer au relais qu'il va devoir prendre dans les prochaines heures. Au lieu de ça, ses yeux sont grands ouverts, et sont prêts à sortir de leurs orbites. Je crois qu'il n'apprécie pas que je prenne ma conduite à la légère. Pour lui, les mains doivent être placées à dix heures dix, alors que si je le pouvais, je conduirais avec mes pieds.
— Relax papa, on va à la ferme. Ils conduisent tous comme ça, là-bas.
— Fais en sorte qu'on y arrive vivants, ça sera déjà bien.
— Si ton autre fils arrêtait de s'écouter pour chaque bobos qu'il a, on n'aurait pas besoin de tenir ce rambail.
— Tu ne vas pas recommencer, non? intervient mon frère. Ce n'est pas de ma faute si j'ai mal au poignet...
— Tu vas voir si tu pourras glander une fois qu'on sera là-bas. Moi je parie que non. T'auras pas d'autres choix que de travailler, fréro.
— Papa m'a dit que je m'occuperais de leurs papiers, ça ne risque pas d'être trop fatiguant...
— Wow, j'ai jamais dit ça, le corrige mon père en se redressant. C'est d'ailleurs tout le contraire. Toi, tu seras à tous les postes. Dès que quelqu'un aura besoin de toi, tu iras avec.
— Tu seras notre chien, mec, fais-je pour encore plus l'énerver.
— Ferme ta gueule! Toi, tu vas faire le toutou de la fille du patron, c'est encore mieux.
— Et après, tu oses nous dire que tu as trouvé le meilleur travail qu'on aurait pu avoir? lancé-je à mon père. Tu ne crois pas qu'ils vont nous prendre pour des cons?
— Arrête avec ça, Marlon. Je connais très bien Marcus, et ce depuis de longues années maintenant. C'est un bon type, alors arrête avec tes délires d'esclavagisme, il n'y a pas de ça chez lui. Il travaille seul avec sa fille, ce sont eux les esclaves de leur propre exploitation.
Le ton qu'il vient d'employer ne me laisse aucun autre choix que de me taire. J'ignorais que mon père connaissait du monde dans le Nebraska, à autant de kilomètres de notre ville d'origine. Ce nom de famille ne me dit vraiment rien. Peut-être avait-il des connaissances avant de faire la rencontre de la mère de Cheslin ou de la mienne? A-t-il habité un moment là-bas pour connaître autant le domaine?
Je suis tenté d'en rajouter et de me la jouer à la Marlon McCoy, l'arrogant et l'insolent de première, mais je n'ai pas envie de déclencher une troisième guerre mondiale. Alors je reste attentif à la route, regardant les chiffres du compteur défiler au fur et à mesure des kilomètres parcourus. Occupation qui prouve finalement que je ne suis pas vraiment prudent à ce qu'il se passe sur l'asphalte devant moi... Il n'y a pas à dire, je me fais royalement chier.
Une éternité plus tard, nous franchissons à peine la frontière du Nebraska. Nous avons traversé l'Etat en diagonale pour rejoindre Topeka, la capitale du Kansas. Mon frère et mon père ont tellement répété ce nom que c'est décidé, je le déteste. Si j'étais objectif, je me dirais qu'il est complètement con de détester un État, mais je ne le suis pas. A présent, il n'y a plus que quarante-neuf États dans mon cœur.
A tout prix, ils ont voulu qu'on s'arrête s'acheter des fringues, sous prétexte que c'est moins cher dans les grandes villes. Pour moi, ça a été rapide : trois jeans Levi's 501 et quelques tee-shirts noirs et blancs. Comme si on ne transportait déjà pas un sacré nombre d'affaires à l'arrière, il a fallu que mes deux compagnons de voyage foutent trois plombes à dépenser inutilement de l'argent, sous couvert que nous avions le temps. Promis, plus jamais je ne conduis aussi vite si c'est pour utiliser ce temps pour des choses aussi stupides.
Géographiquement, Gimenez Farm's se trouve à deux kilomètres de Clatonia, un petit village de deux cents habitants. Situé au Sud-Est du Nebraska, c'est pour cela que nous avons opté pour un passage en diagonale dans l'Etat dont il est préférable de ne plus prononcer le nom en ma présence sous crainte de représailles. L'ennui ne me fait penser qu'à des conneries, putain!
Mon père conduit et je ne dis plus rien pendant tout le reste du trajet. Je me réveille après un énorme coup de frein. Dehors, il fait nuit noire. Aucun lampadaire dans le coin, même la bâtisse devant laquelle nous sommes garés n'est pas éclairée. Je regarde à travers le pare-brise, et j'ouvre grand la bouche lorsque j'aperçois avec autant de facilité les étoiles. Ici, pas de lumières des grandes villes pour gêner la vision de ce spectacle nocturne, et c'est magnifique.
— Cheslin, récupère la clé dans la boîte à gant. Marcus m'avait fait parvenir les clés de l'annexe de la ferme. C'est là qu'on logera.
— Génial, on va vivre le cul dans la paille, raillé-je en m'étirant. Je ne pouvais pas rêver mieux.
Mon père ne m'écoute pas et sort du fourgon en claquant fortement la porte. Parfait, il vient de réveiller toutes les bêtes, je les entends brailler d'ici. Mon frère secoue la tête en soupirant. C'est le plus calme de nous deux, et même s'il n'en a pas l'air, il est aussi le plus réfléchi. En même temps, ce n'était pas bien compliqué avec moi comme concurrence. Face à sa mine accusatrice, je baisse les yeux sur mes mains gelées. Il va encore me sermonner comme un gosse de cinq ans.
— Quoi? Qu'est-ce que j'ai dit encore?
— Arrête de casser les couilles, Marlon.
— J'ai rien fait!
— Tu as été insupportable, fréro. Tu crois que c'est facile pour papa de tout quitter pour venir ici?
— Il n'avait qu'à pas le faire. On était bien en ville. On avait tous les trois un métier qui nous plaisait et on gagnait assez pour payer le nécessaire.
Je sors de la voiture, suivi de près par mon frère. Nous claquons nos portières en même temps tandis que nous nous fusillons du regard à travers les fenêtres.
— Tu étais le seul satisfait, et tu le sais, renchérit Cheslin. Papa était surexploité et moi, je passais mes journées le cul collé à une chaise derrière un ordinateur. Tu as beau dire ce que tu veux sur ce déménagement, c'était la seule solution pour qu'on puisse avoir une vie normale.
— Une vie normale? Tu appelles ça une vie normale alors qu'on va être coupé de tout? On n'a plus de potes, adieu les soirées démentes et les nanas à gogo. La moyenne d'âge de ce putain de village à mille bornes doit dépasser les soixante ans. Il sacrifie notre jeunesse!
— Arrête avec tes conneries! T'en n'as pas marre de dire de la merde? On vient tout juste d'arriver et tu es déjà bourré d'aprioris qui j'en suis sûr, sont faux. Continues comme ça, et tu peux être certain de ne pas te faire d'amis.
— Tu me fais chier, finis-je par lâcher en attrapant mon plus gros carton pour commencer à décharger le fourgon.
C'est celui qui contient la plupart de mes habits et ma couette. Au vu de la température extérieure, je vais en avoir bien besoin.
Lorsque j'entre dans notre nouvelle demeure, je suis forcé de constater qu'il n'y a pas un brin de paille au sol, ni d'odeur douteuse. Des draps qui sentent bon la lessive sont posés sur la table du salon. A côté, un panier en osier nous a été offert, rempli de nourriture en tout genre. Si je n'avais pas une fierté surdimensionnée, je me serais jeté sur le paquet de cookies. Mon frère, quant à lui, sait qu'il s'agit de mes biscuits préférés, et se délecte en ouvrant la boîte et en croquant à l'intérieur d'un d'eux. Il doit être deux heures du matin, et pourtant, ces cookies sont la seule chose dont j'ai envie en ce moment.
Mais je ne peux pas. Ça reviendrait à accepter le fait que je me sois trompé sur toute la ligne sur ces gens, et je ne le veux pas. Je sais que dès demain, je n'aurais plus le choix. J'ai beaucoup trop râlé aujourd'hui pour pouvoir me permettre de manger quelque chose qu'ils ont eu la gentillesse de nous offrir en cadeau de bienvenue. Putain, manquerait plus qu'on tombe sur des gens sympas, et Cheslin va m'en faire voir pendant des semaines.
Mon père se dépêche de mettre du bois dans la cheminée pour raviver les cendres encore chaudes. Je l'aide en soufflant doucement sur les brindilles tandis que Cheslin revient de son excursion de l'habitacle en descendant les escaliers. Il sifflote, les mains dans les poches, et se poste à nos côtés sans pour autant nous aider. L'envie de lui mettre mon poing dans sa figure est très grande, mais je suis bien trop fatiguée pour faire éclater une nouvelle dispute. Demain, je trouverai bien quelque chose à lui reprocher.
— Je prends la chambre au premier étage. Marlon, toi, tu vas avoir droit à la pièce aménagée sous les combles.
— Quoi? Et pourquoi moi?
— Tu ne crois tout de même pas que papa va dormir dans ce grenier?
— Parce que moi je devrais? Pourquoi pas toi?
— Parce que c'est moi qui suis monté le premier, tranche-t-il en récupérant son carton. Au lieu de faire mille pas en ruminant, tu n'avais qu'à faire comme moi.
Je ne peux rien dire parce qu'il a malheureusement raison. Je suis la preuve en personne que lorsqu'on s'obstine à faire la gueule, on loupe beaucoup de choses. J'accepte ma défaite sans plus rien dire. Je suis bien trop fatigué pour le faire, et puis, que pourrais-je ajouter? Il a raison. Dans la famille McCoy, dans ce genre de situation, c'est toujours le premier qui trouve qui a. Bien sûr, tout dépend ensuite de la situation, mais c'est souvent chacun pour sa pomme.
— Par contre, prépare-toi à te cailler, il fait un froid de canard dans ta nouvelle chambre.
Je souffle, exténué. Il est le seul à avoir encore de l'énergie, car il est le seul à ne pas avoir conduit. Las, je récupère une couette de mon carton, m'enroule à l'intérieur et m'effondre sur le canapé. Ensuite, je ne sais pas ce qu'il se passe autour de moi parce que dès l'instant où mes yeux se ferment, je suis immédiatement bercé par le crépitement du bois qui m'endors.
~~
Du haut de la fenêtre de ma nouvelle chambre, j'observe la vue que m'offre la hauteur du deuxième étage. Si mon frère a préféré la chambre la mieux isolée, je peux profiter du soleil qui tape contre mes trois fenêtres, disposées à trois des quatre murs de la grande pièce, et donc, à trois points de vue différents. Mes cartons sont encore pour la plupart dans le fourgon ou dans l'entrée, je m'en occuperai plus tard.
La première fenêtre, celle à laquelle je suis penchée, donne sur un petit jardin bien entretenu. Il me semble apercevoir une roulotte cachée sous les longues branches tombantes du saule pleureur. En été, j'imagine que la végétation deviendra plus verte et colorée. La deuxième, est à moins d'un mètre du bâtiment, face à une fenêtre de la ferme où vivent les Gimenez, dont les volets sont fermés. J'ai envie de rire face à l'ironie de la situation. Finalement, rien ne change à d'habitude, j'ai toujours la vue sur le voisin d'en-face. Espérons qu'elle soit agréable. Dans le Texas, j'avais droit à une toxicomane qui pionçait jours et nuits, les volets fermés. Pour l'instant, c'est carrément pareil.
C'est lorsque je m'appuie contre la troisième fenêtre que je peux voir le fourgon garé. J'ai une magnifique vue sur les champs à perte de vue, les faibles reliefs et les sentiers qui les traversent. Il fait beau, et si j'étais de mauvaise fois, je dirais que ça pu la merde. Alors qu'en réalité, si j'ouvre la fenêtre, je peux sentir une odeur de... lessive?
Je baisse le regard sur ce qui se passe à une dizaine de mètres de moi. Un gros chien blanc accourt derrière une haie, où se trouve une fille qui est en train d'étendre le linge. La haie lui arrive qu'au niveau des genoux, ce qui fait que je peux facilement l'observer de là où je suis. J'imagine qu'elle est ma nouvelle voisine, la fille Gimenez. La fille que je vais devoir épauler à partir de demain.
Elle est de dos. Ses longs cheveux bruns bouclés tombent jusqu'à ses hanches et caressent ses épaules. En parlant de ses hanches, elles sont tout bonnement délicieuses, ce qui est loin de me déplaire. Le linge suit le mouvement du vent, ainsi que sa crinière. Je ne peux m'empêcher de rire lorsque je la vois galérer quand cette dernière lui bloque le visage.
Le vent finit même par soulever son long et large tee-shirt, et je ne peux que le remercier de m'offrir un tel spectacle. J'ai eu une parfaite vue sur son fessier à peine recouvert d'une culotte, et je n'ai même pas pris la peine de détourner les yeux. Elle a l'air d'être tombée du lit, et pourtant, elle est splendide. Cette fille semble être une perle de lait à elle toute seule. Et puis, dieu, quel cul!
Un deuxième chien, celui-ci blanc et noir, se rapproche dangereusement de la bassine et plonge à l'intérieur, alors qu'il restait encore du linge à l'intérieur. Je l'entends pester contre la bête, tandis que celle-ci, remue la queue, visiblement contente de sa bêtise. Elle lui fait signe de sortir ses pattes de la corbeille, et l'animal s'exécute dans la foulée, les oreilles basses. Coriace, la nana.
Un instant plus tard, une fois qu'elle a fini, elle se dirige vers l'intérieur de sa maison. Mon cœur loupe un battement en découvrant sa démarche. Elle court, les cheveux au vent, chaussée de vieilles sandales nus-pieds. Elle court, et je pourrais reconnaître cette allure parmi des centaines. Elle court, comme Perla. Perla Muñoz, la fille dont j'étais amoureux il y a quelques années de ça. Mon souffle se coupe quand je me rends compte que son visage est toujours le même que celui de quand on était jeune. Elle n'a pas changé. Je n'en reviens pas de ne pas l'avoir reconnu lorsqu'elle était de dos.
Je passe mes doigts sur mes sourcils pour essayer de réfléchir à la situation. Comment est-ce possible? Mon père m'aurait tout de même prévenu si nous allions chez nos anciens voisins. Pourquoi n'a-t-il jamais précisé que ces gens-là s'appellent Muñoz et non Gimenez? A présent, tout fait sens dans ma tête. Marcus, l'ancien ami de mon père. Pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt? Il a dû se faire un plaisir d'omettre que la fille que j'allais devoir aider s'appelle Perla, soit celle pour qui j'aurais pu crever tellement j'en étais fou.
Aujourd'hui, tout a changé. Perla n'est plus qu'une fille parmi tant d'autres. A mes yeux, elle n'existe plus. Elle n'est plus qu'un être insignifiant. Pendant des mois, je n'ai cessé de penser à elle, d'attendre des nouvelles d'elle, de savoir si son voyage s'était bien passé, ou si elle allait bien. Mais non, elle n'a rien fait de tout cela, me laissant dans le vide total de nouvelle. Elle m'avait rayé de sa vie, comme je me suis efforcé de le faire par la suite.
Lorsque je la vois sortir à nouveau, cette fois-ci habillée d'un de ces jeans 501 et d'un pull à col roulé rouge, je ne peux m'empêcher d'avoir un sourire carnassier. Elle n'a peut-être pas changé, mais moi si. Je ne suis plus l'imbécile qui se laissera avoir par trois petits pauvres centimètres de peau laiteuse et par un corps de déesse. Elle enfile ses bottes en caoutchouc noire par-dessus son pantalon et grimpe dans un vieux pick-up. La benne du véhicule est remplie de cageots entassés qui débordent de légumes en tout genre.
Nous sommes lundi, et comme tous les lundis dans la ville d'à-côté, il y a le marché. J'imagine que c'est là qu'elle se rend. Je ne la verrais donc pas de la matinée, et j'en suis bien heureux. Sait-elle que je suis ici? Sait-elle que je fais partie des hommes qui viennent aider sa famille? Que nous allons à nouveau vivre à quelques mètres d'écart, et que nous allons être amenés à travailler ensemble? Mais surtout, sait-elle à quel point j'ai changé et à quel point je suis prêt à lui faire vivre un enfer?
Perla Muñoz, tu voulais une résurrection? Attends-toi à une descente aux Enfers. Je sens qu'on va s'amuser tous les deux...
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Hey hey hey! J'espère que vous allez bien! Voici un nouveau chapitre avec Marlon! Comment l'avez-vous trouvé? Est-ce que vous vous attendiez à ce genre de réaction lorsqu'il a vu Perla? Hum hum, la suite risque d'être croustillante😏👀
Que pensez-vous qu'il va se passer?😉
Je vous souhaite une bonne journée et si vous n'avez pas encore lu le dernier chapitre de Just Unforgettable, n'hésitez pas à y jeter un coup d'œil❤️
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