Chapitre 8 : Nathan
Il y a 8 mois
Il y a quelques jours, Lilly m'a demandé si nous pouvons aller au marché de Noël et regarder les décorations ensemble. Alors nous y sommes, profitant de ce premier week-end de vacances sous la neige pour nous détendre tous les deux. Lilly tient ma main et marche un petit peu devant moi, me tirant gentiment pour que j'avance plus vite.
Elle s'émerveille à propos de tout ce qu'elle voit, pointant du doigt une nouvelle chose toutes les deux secondes, et moi je m'émerveille intérieurement à propos d'elle. Je n'arrive pas à détacher mes yeux d'elle, encore plus aujourd'hui que d'habitude. Elle semble minuscule dans son gros manteau chaud. Il y a quelques flocons de neige dans ses cheveux, qui fondent rapidement mais sont toujours remplacés par de nouveaux. Et, malgré ses joues et son nez rougis par le froid, elle ne semble ni s'en soucier ni s'en rendre compte, et sourit de toutes ses dents.
Elle a l'air tellement heureuse que mon cœur se réchauffe rien qu'en la regardant. J'écoute attentivement tout ce qu'elle me dit, totalement absorbé. Si Théo me voyait en ce moment, il rirait sûrement et me taquinerait sur le fait que je suis "beaucoup trop amoureux de cette fille". Honnêtement, je m'en fiche. Il peut me taquiner autant qu'il veut ; de toute façon il a raison. Je suis complètement, éperdument, désespérément amoureux de Lilly.
"Tu ressembles à un ange, je laisse soudain échapper dans un soupir admiratif."
Je ne comptais pas le dire à voix haute, mais c'est trop tard. Elle se retourne vers moi, surprise, avant d'éclater d'un rire clair et mélodieux. Elle lâche ma main pour poser la sienne sur ma joue, ce qui diffuse une douce chaleur dans tout mon corps.
"Merci, c'est adorable ! me répond-elle."
Elle se penche pour m'embrasser doucement sur la joue -l'autre joue-, puis elle reprend ma main et nous recommençons à marcher. Mon ventre se tord d'une drôle de manière, mais ce n'est pas douloureux du tout. C'est même plutôt agréable.
Ah, Lilly, tu ne sais pas à quel point tu me rends fou.
Je glousse silencieusement en passant ma main là où ses lèvres ont touché ma joue.
Et complètement idiot.
"Oh ! s'exclame joyeusement Lilly. Nathan, viens, on va acheter des sablés ! Ils ont l'air trop bons !"
J'accepte en souriant, alors nous nous dirigeons vers le petit stand qu'elle désignait de l'index. C'est une petite structure en bois clair, recouverte d'une sorte de grand drap rouge, et décorée un peu partout par des guirlandes lumineuses colorées. Sur la table devant nous sont proposés plusieurs gâteaux et chocolats dont l'odeur seule fait presque gronder mon estomac.
"Bonjour les enfants ! nous salue allégrement la vieille dame qui tient le stand."
Elle porte un bonnet de père Noël sur ses cheveux gris, et nous adresse un sourire bienveillant.
"Bonjour Madame ! J'adore votre bonnet, la complimente Lilly.
- Merci beaucoup, ma chérie ! Est-ce que vous voulez manger quelque chose ?"
Ma petite amie scrute la nourriture pendant quelques secondes, puis relève la tête avec un beau sourire.
"Est-ce qu'on pourrait avoir deux sablés, s'il-vous-plaît ? demande-t-elle avant de tourner la tête vers moi. Ça te va ?
- Oui c'est parfait, je lui réponds."
La vieille dame prend deux sablés dans une assiette et les enveloppe soigneusement dans deux serviettes, puis les tend à Lilly. Elle me les donne tous les deux pour que je les tienne pendant qu'elle sort l'argent de son sac.
"Merci Madame !
- Mais de rien, trésor ! Dis-moi, est-ce que vous aimez le chocolat ?
- Oui, répond joyeusement Lilly en hochant la tête.
- Alors dans ce cas, tenez, c'est cadeau pour vous !"
La vieille dame lui dépose deux papillotes aux emballages dorés dans la main. Les yeux brillants, Lilly lui adresse un sourire éclatant :
"Merci !
- C'est normal ma puce. Passez une bonne journée, les enfants, et profitez de vos vacances !"
Elle nous adresse un signe de la main pendant que nous nous éloignons.
"Comptez sur nous ! s'exclame Lilly en lui retournant son salut."
Elle récupère son sablé, que je tenais toujours, et en prend une bouchée.
"Mmh, il est super bon ! Et la dame était vraiment adorable, déclare-t-elle d'un ton ravi."
Je goûte à mon tour mon biscuit, et en effet Lilly a raison : il est délicieux.
"Oui, elle avait l'air gentille, j'approuve en acquiesçant."
Nous nous asseyons côte à côte sur un banc -le moins enneigé que nous trouvons- pour terminer de manger nos sablés et nos papillotes, puis nous y restons un peu, sans rien dire. Lilly tend sa main vers l'avant pour récolter des flocons, mais ils fondent presque instantanément.
"J'adore la neige, dit-elle avec un soupir de contentement."
Elle tourne sa tête vers moi.
"Merci d'être venu ici avec moi aujourd'hui, me remercie-t-elle avec un sourire doux. J'avais vraiment envie de venir, cette année.
- Je suis heureux d'être là aussi, je lui réponds en prenant sa main dans la mienne."
Je caresse doucement sa peau avec mon pouce jusqu'à ce qu'elle se baisse pour faire quelque chose que je ne vois pas avec ses chaussures. Elle reste penchée pendant plusieurs secondes, et je commence à me demander ce qu'elle fabrique. Cependant, juste quand je m'apprête à lui demander, elle se redresse, une petite boule de neige dans la main et la lance sur mon manteau. Puis elle pousse un petit cri aigu mélangé avec un rire et se lève rapidement pour s'éloigner de moi, prudente.
"Désolée, c'était trop tentant ! s'écrie-t-elle entre deux éclats de rire, se cachant derrière un arbre."
Je ris aussi et déclare tout en me rapprochant lentement d'elle :
"Je vais me venger, Lilly."
Je me penche pour ramasser de la neige. Ça me donne froid aux doigts, mais ce n'est étrangement pas désagréable.
J'attends qu'elle sorte sa tête de derrière son arbre -pour voir où je suis- pour lancer ma boule de neige. Elle tente de l'éviter, mais j'atteins quand même son bras. Elle l'attrape en poussant un cri dramatique.
"Nooon ! s'exclame-t-elle en faisant semblant de s'effondrer par terre. Tu m'as assassinée !"
Son regard parcourt le sol puis il s'illumine. Elle attrape un bâton posé au pied de l'arbre et le tend dans ma direction comme une épée.
"Ha, en garde, assassin !"
Comme je ne trouve aucun autre bâton, je brandis une épée imaginaire, et nous nous battons en duel, en plein milieu de la rue enneigée, sans nous soucier des regards amusés des passants. Lilly fait les bruitages elle même, puisque nous ne sommes malheureusement pas dans un film, puis au bout d'une minute, elle lâche son bâton et saute dans mes bras.
"Oula ! je ris en la rattrapant du mieux que je peux."
Elle enroule ses jambes autour de ma taille, ses bras accrochés à mon cou.
"Ça va, je suis pas trop lourde ? s'inquiète-t-elle.
- Légère comme une plume."
Je lui adresse un sourire doux et elle me le rend. Elle ressemble vraiment à un ange. Une princesse. Une fée. En fait, tout ce qui représente la beauté et la douceur pourrait s'appliquer à elle en ce moment.
Je pose délicatement mes lèvres sur son front en fermant les yeux. Mon cœur devient complètement fou, et mon cerveau aussi. Je suis vraiment incapable de réfléchir correctement avec elle.
Je la laisse redescendre, et pendant le reste de l'après-midi, nous nous promenons dans le marché ainsi qu'aux alentours. Lorsque le ciel commence à s'assombrir et qu'il se met à faire trop froid pour rester dehors, je la raccompagne chez elle. Arrivés devant sa maison, nous nous arrêtons tous les deux sous un lampadaire. Il éclaire d'une douce lumière orange, presque rose, qui se reflète joliment sur la neige blanche.
"Merci pour cet après-midi. C'était parfait, sourit-elle."
Nous avons beaucoup ri, aujourd'hui, mais tout de suite, elle semble apaisée et calme. Elle attrape doucement mes deux mains dans les siennes et entrelace nos doigts.
Et, au milieu des flocons qui tourbillonnent tout autour de nous, sous la lumière orangée du lampadaire, nous nous embrassons avec une douceur infinie. Je ne pense plus à rien à part elle.
Elle a raison.
C'est vraiment parfait.
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