Cassy s'était réveillée en sursaut après un cauchemar. Depuis quelques temps elle en faisait de plus en plus ce qui n'avait visiblement aucun lien avec son mode de vie qui était resté monotone. Il devait être 3 heures du matin et la jeune étudiante incapable de trouver à nouveau le sommeil mis les pieds hors de son lit dans l'objectif d'aller prendre l'air.
Cassy ferma la porte de chez-elle après s'être assurée à deux reprises qu'elle avait pris ses clés.

Alors que la jeune femme marchait elle prit le temps de lever les yeux pour observer la splendide lune qui trônait au-dessus d'elle. Rond et brillant l'astre éclairait son chemin et Cassy n'aurait su mieux en profiter.
Tout de même, elle décida de rentrer rapidement, si l'un de ses parents se rendaient compte de sa petite sortie elle serait sévèrement punie. Malgré son âge, le fait qu'elle ait déjà son permis de conduire ou bien qu'elle sorte régulièrement avec des amis ses parents demeuraient très stricts quand aux sorties imprévues ou non autorisées aussi courtes soient-elle. 

Un souffle de vent étrange la déstabilisa légèrement et elle se tourna brusquement vers sa source. Soudain inquiète sans comprendre pourquoi la jeune femme accéléra le pas. Il n'y avait personne dans la rue mais elle crût l'espace d'un instant voir un animal foncer dans les buissons sur sa droite. Elle entendit des bruissements derrière elle et la rue autrefois vide laissa apparaître une femme et deux hommes vêtus de noir à la présence inquiétante. Cassy ne pouvait penser qu'à une chose: fuir ! Les agents de la matrice était à sa poursuite et aucun lapin n'était présent pour la guider hors de ce pétrin.  Elle ne prit pas la peine de prendre de l'élan et se mit à courir vers chez elle aussi vite qu'elle le pouvait.

Cet espoir d'atteindre la porte de chez elle fut vite évincée quand une deuxième femme surgit de nulle part en travers de son chemin. Elle s'arrêta brusquement en criant mais trop tard elle se trouvait trop près de l'inquiétante femme qui se saisit de son cou pour l'enserrer sans un mot. Aussitôt Cassy attrapa les mains de la femme et tenta de desserrer son emprise sans succès. Se débattant elle tentait de conserver son calme et son souffle malgré la terrible situation dans laquelle elle se trouvait. Son agresseur était donc une femme qui devait avoir la trentaine, elle avait une silhouette parfaite et de longs cheveux noirs qui lui descendaient jusqu'au milieu des cuisses. Sur le point d'étouffer Cassy se mit à supplier, ces gens allaient la tuer et les attendrir était son dernier recours.

"- Noura. Ça ne fonctionne pas. Il ne se passe rien. Lâche-la." Ordonna une voix masculine dans son dos. 

"- Non. Elle va agir si je tiens encore une ou deux minutes ! Ça va faire des étincelles Lans !"

Un gargouillement étrange et profond provenant de l'ombre sembla calmer la dite Noura qui lâcha aussitôt le cou de Cassy la laissant tomber à terre sur ses genoux. La victime avait le visage tout entier qui chauffait. Elle sentait son sang battre dans ses veines et cherchant frénétiquement n'importe quelle source d'aide elle ne tarda pas à se relever pour reprendre sa fuite. Sa tête tournait et elle avait un goût sale et métallique dans la bouche. Une nouvelle montée d'adrénaline la poussa à accélérer, elle se mit à respirer plus fort, son cœur semblait sur le point d'exploser, elle ne tenta même pas de se retourner pour vérifier la progression de ses agresseurs. Enfin elle eut l'occasion de redescendre en pression pour regarder autour d'elle et constata avec surprise qu'elle ne reconnaissait pas un seul des bâtiments qui l'entouraient. Elle sortait souvent courir le matin et à moins qu'elle n'ait perdu la notion du temps il n'y avait aucun moyen qu'elle ait pu courir hors de son quartier en si peu de temps. Elle regarda de là ou elle venait et il lui fut impossible de reconnaître la route qu'elle prenait pour aller travailler. L'absurdité de la situation ne lui fit pas perdre son sang froid pour autant, quelques minutes plus tôt elle avait été victime d'une tentative de meurtre, elle n'avait pas de temps à perdre et la seule maison autour d'elle dont les lumières étaient allumée était sur sa droite à une trentaine de mètres. Sans hésiter plus longtemps elle rejoignit l'autre trottoir pour aller toquer à la porte. Comme personne ne semblait venir elle commença à paniquer, il lui fallait un plan de secours si personne ne venait l'aider. Frappant plus fort et plus vite à la porte elle se mit à supplier : "- Je vous en supplie ouvrez, je suis suivie je dois appeler la police. Aidez-moi." 

Cassy était une jeune femme responsable qui ne se laissait que très peu impressionner mais plus la nuit avançait plus elle sentait la panique monter en elle de manière déraisonnable. Elle n'avait aucun contrôle sur la situation et impuissante elle peinait de plus en plus à garder son calme. Elle n'avait aucune idée de si la femme qui avait tenté de l'étrangler était à sa poursuite ou non et elle n'arrivait même plus à se rappeler la raison pour laquelle elle avait décidé de sortir de chez elle sans prévenir ses parents. Elle se fit la réflexion qu'elle pourrait se maudire si elle se trouvait encore entre les mains de la dite Noura, pour l'instant elle devait avant tout trouver le moyen de survivre. Abandonnait l'idée que quelqu'un la laisserait entrer dans la maison elle se décida à en faire le tour par le jardin à peine éclairé par la lumière crépitante de vieux lampadaires qui bordaient la route. Tremblant de froid elle arriva devant une nouvelle porte, celle-ci, à sa grande surprise, était légèrement entrouverte. Ne s'en plaignant pas même un seul instant elle entra et prit soin de fermer la porte en tournant la clé qui était restée dans la serrure. Ne se sentant pas un seul instant plus en sécurité elle était à présent terrifiée au sujet de l'occupant de la maison dans laquelle elle venait de faire effraction et jugea qu'elle allait simplement tenter de trouver un téléphone avec lequel elle appellerait la police. Eux sauraient sans doute mieux expliquer la situation au propriétaire qu'une jeune femme effrayée qui venait de pénétrer le domicile illégalement. 

Devant elle un long couloir traversait la maison jusqu'à la porte d'entrée à laquelle elle avait toqué plus tôt. Sur la gauche la porte de laquelle provenait de la lumière était fermée et elle pouvait entendre le bruit d'une télévision tourner. Entre elle et cette porte sur sa droite un grand escalier menait à l'étage et faisait face à la porte d'entrée, à pattes de loup elle avança jusqu'à la première marche. Là elle jeta un coup d'œil vers la porte d'entrée, elle ne put s'empêcher de remarquer que seul le loquet empêchait la porte de s'ouvrir, sur les quatre verrous aucun n'étaient fermés comme s'il s'agissait d'un oubli. Sans comprendre comme elle le pouvait elle sentit que la maison était vide, précipitamment elle abandonna l'idée de monter l'escalier et suivit son instinct qui la poussait à aller fouiller la pièce de gauche. Cassy poussa la porte et repéra tout de suite le téléphone fixe accroché au mur en face d'elle à la droite de la télévision qui était allumé. En passant par dessus le canapé pour l'atteindre elle ne put s'empêcher de prêter attention à certains détails : sur la table deux cigarettes semblaient avoir été jetées dans le cendrier avec précipitation, trois verres semi-remplis de soda sur la table étaient disposés autour de la table et la bouteille vide jonchait un peu plus loin sur le sol. Alors qu'elle composait le numéro de la police elle conclut que trois personnes avaient du quitter la maison sans même penser à éteindre la lumière, la télévision ou même fermer les portes à clé quelques minutes avant qu'elle ne vienne y toquer. Une sonnerie, elle avait un mauvais pressentiment, deux sonneries, elle entendit un bruit suspect dans le jardin, troisième sonnerie, elle crut entendre dehors la voix d'une femme : "- Police Nationale bonsoir, quelle est votre urgence ?"

"- Bonsoir, je viens de me faire agresser, j'ai réussi à fuir mais j'ai besoin d'aide !" Chuchota Cassy certaine d'entendre la voix féminine se rapprocher.

"- Bonsoir madame, on va envoyer une équipe pouvez-vous me décliner votre identité et me dire ou vous êtes s'il-vous-plaît ?"

"- Je m'appelle Cassy Geralt, je ne sais pas ou je suis j'ai fuit à pied depuis 3907 Carolina Road en ligne droite... Je... Je ne sais pas ou je suis, j'ai besoin d'aide maintenant." 

"- Bien Mademoiselle Cassy Geralt, une voiture de police est en route."

"- Ok ! Ok." Répondit Cassy, sa respiration était de plus en plus rapide, quelqu'un venait d'ouvrir le portail de la maison. "Quelqu'un arrive. Je crois que c'est le propriétaire de la maison. Je fais quoi ?"

"- Vous êtes entrée par effraction chez lui c'est bien ça ?" Cassy confirma rapidement l'oreille tendue vers les bruits à l'extérieur, au moins deux personnes étaient en train de progresser vers la porte : "Première chose, dites que vous n'avez pas eu le choix que d'entrer car vous étiez en danger, ensuite demandez lui l'adresse et revenez me la communiquer. En aucun cas vous devez mentionner que vous êtes en contact avec nous à moins d'être sûre de ses intentions, compris ?"

"- Bien. Bien. Je reviens. Merci. Je reviens. Restez en ligne je vais aller voir ok ? Restez avec moi." Supplia Cassy entendant des bruits de clés à l'extérieur. 

"- Je reste avec vous Mademoiselle Geralt, vos parents ont été mis au courant la patrouille est arrivée chez vous, entendez-vous les sirènes ?"

"- Non. Je n'entend rien. Je suis partie vers la droite." 

"- ... C'est toujours comme ça avec toi tu oublies toujours les clés, je ne sais pas comment on peut te faire confiance."

"- Facile à dire, c'est toi le plus ravagé de l'équipe après tout."

Entendant ces voix masculines Cassy prit son courage à deux mains et se releva pour traverser à nouveau la pièce, prudemment elle voulu d'abord jeter un coup d'œil dans l'entrebâillement de la porte pour identifier les individus. Avant qu'elle ne puisse le faire la porte s'ouvrit en grand la laissant nez-à-nez avec un inconnu qui eu l'air choqué et qui recula d'un pas. 

"- Qu'est-ce qu'il se passe ?" Demanda une voix féminine derrière lui. Cassy tout aussi choqué déglutit et alors qu'elle s'apprêtait à s'expliquer le jeune homme qui la dépassait de deux tête s'écarta. Face à elle se trouvait une femme que Cassy reconnut aussitôt.

"Alors ça !" S'exclama en souriant cette dernière avant d'ajouter : "On te cherchait chérie. T'es partie un peu vite tout à l'heure et on te retrouve chez nous, on de la chance." Cassy ne perdit pas une seconde et se rua sur le téléphone, derrière elle Noura venait de faire un pas dans sa direction prête à la saisir. 

"- Ils m'ont trouvée ! Aidez-moi !" Cria Cassy au téléphone en larmes : "Ils sont trois. Deux garçons et une fille aidez-moi ! Je suis dans une maison en briques rouges !"

"Je rêve t'a appelé la police !" S'offusqua Noura arrachant le téléphone des mains de Cassy qui tenta de fuir en la contournant. La jeune femme fut interrompue dans son élan quand le plus grand des deux hommes se mit en travers de son chemin avant de la saisir par les poignets. Elle entendit Noura raccrocher et sentit qu'on lui portait un violent coup à la tête, sonnée elle entendit vaguement ses agresseurs converser avant de perdre connaissance. 

"- Bordel Noura ! Tapes-pas si fort ! On va faire quoi maintenant ?" 

"- Je ne sais pas Lans. Bougeons d'ici pour l'instant, grouillez, on va la mettre dans la voiture."