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Embûches

J'ignore si ce prêtre avait déjà vécu pareille situation. Nous nous trouvions, lui et moi, dans le cimetière de la ville sous une pluie torrentielle sans personne d'autre autour de nous que les deux hommes qui avaient portés le cercueil de Maman. Tout ce dont j'avais la certitude à ce moment là, du haut de mes sept ans, c'est que je ne reverrais plus Maman. Le prêtre jeta une petite poignée de terre sur le cercueil et je l'imitais sans réellement comprendre le sens de mon geste. Les deux hommes qui nous accompagnaient prirent leurs pelles et comblèrent le trou aussi vite qu'ils le purent. Une fois la besogne achevée je pris les fleurs offertes par Mimi la fleuriste et les déposais sur la terre battue. Le bouquet aussitôt trempé par la pluie perdit peu à peu de sa beauté.

Le prêtre qui avait pris le relais sur l'un des hommes et tenait donc le parapluie qui nous protégeaient tous les deux posa une main sur mon épaule. Je n'avais pas encore pleuré mais je sentais peu à peu les larmes me gagner. À l'instant précis ou je réalisais que ma mère avait été enfermée loin en dessous de moi je me mis à pleurer. De quel droit me l'avait-on prise ? Après quelques années je m'étais demandé pourquoi personne n'était venu à son enterrement. N'avait-elle pas des amis ? Tant de questions qui m'étaient restées en travers de la gorge. J'étais encore trop jeune pour les laisser franchir ma bouche et accepter la réponse que l'on me donnerait.

Je restais bien une heure devant la tombe en silence laissant mes larmes couler le long de mes joues avant que le prêtre ne me prenne par la main. Il avait les doigts fripés et pourtant la chaleur de sa vieille main m'avait apaisé. Après une heure d'attente seul sur un banc de l'église je vis le prêtre revenir accompagné d'un homme que je n'avais jamais vu. Plutôt imposant il se présenta dans un dialecte que je ne connaissais pas, il semblait vouloir me ramener chez moi alors je lui suivis non sans lancer un petit regard au prêtre qui m'avait déjà tourné le dos pour retourner à son autel.

Je me sentais vide de toute énergie. Une fois arrivés devant la grande maison familiale l'homme tira la sonnette et attendit. Un majordome arriva lui donna une pièce et me dit d'entrer bien vite. Il m'accueillit comme si tout était normal, comme si maman n'était pas morte... Cette fois j'avais haïs cette manière de faire: comment pouvait-on agir comme si de rien n'était ? Plus tard je finirais par apprécier cela. J'avais tenté d'oublier durant des mois, enfermé dans ma solitude, la mort de ma mère et l'absence de mon père mais rien n'y faisait: je ne pensais plus qu'à ça.
Il ne passait pas un instant sans que je ne désire voir apparaître mon père au bout de l'allée. En deux ans il ne revint pas. J'avais apprécié qu'il commence par venir me voir avant d'aller avec moi sur la tombe de Maman.

Mon père était un grand homme duquel je tiens à peu près tout. De ma mère je n'ai que la couleur et la texture du cheveu. Ainsi il avait de grandes mains que j'adorais prendre quand il était encore très présent, des yeux bleus perçants et une mâchoire carrée qui me ferait plaire au jeunes filles selon lui. La première fois il était resté six semaines, j'avais fini par croire qu'il ne repartirait jamais. Il s'était absenté par la suite durant neuf mois. Âgé à ce moment de dix ans j'avais commencé à lui en vouloir de son absence. Chaque mois je recevais une petite note me signifiant qu'il était en vie sans jamais me préciser où il était et pourquoi. Officiellement il travaillait dans une entreprise automobile et se rendait en Allemagne, je savais que cela était faux et ce depuis un temps déjà. J'avais imaginé tout un tas de possibilités: peut-être travaillait-il dans un cartel de la drogue au Mexique ou au Brésil. J'avais aussi pensé aux services secrets, en tous cas je savais que mon père ne resterait pas si loin de moi si c'était pour quelques tas de ferrailles, je l'espérais sincèrement. Il est rentré pour la dernière fois en juin 2000, j'avais alors onze ans et j'étais persuadé en apprenant sa venue de le voir dans son costume noir habituel mais non, il était barbu il avait de longues cernes et une chemise délavée et un pantalon large d'une couleur jaunâtre. Je ne sais si c'était l'âge mais il m'avait semblé plus petit, je m'étais juré de lui faire comprendre mon mécontentement mais il demeurait cependant mon père que j'avais secrètement attendu désespérément. Je m'était jeté dans ses bras en pleurant. Il avait rit de bonheur pleurant à son tour, mon père m'aimait et cela ne faisait aucun doute. Il me prévint qu'il ferait quelques allers-retours durant les prochains jours mais je ne pouvais plus le lâcher. Comme si sa présence m'était désormais indispensable.

Dans les jours qui suivirent il reprit du poil de la bête. il avait de nouveau les yeux vifs et s'était rasé laissant apparaître la forme de sa mâchoire qui était pareille à la mienne. Il faisait quelques allers-retours comme prévu mais rentrait toujours le soir. J'avais si peur de ne plus le voir rentrer que je l'attendais à ma fenêtre parfois durant des heures et dès que je voyais sa voiture au bout de l'allée je descendais dans le salon pour l'attendre et le serrer dans mes bras.
En son absence mon père avait financé mon éducation et mes "précepteurs" s'étaient succédés. J'étais malgré moi un très bon élève qui n'avait de cesse de vouloir apprendre et l'arrivée de mon père avait tout basculé. Heureusement mes professeurs étaient très regardant de ma situation familiale et avaient su à ce moment là se montrer patients. Mon père avait cependant congédié ma professeur de géopolitique le temps de son séjour et se chargeait de m'expliquer ce que le monde affrontait économiquement et politiquement aujourd'hui. J'étais fasciné par tout ce qui sortait de sa bouche, ma haine à son égard avait aussitôt disparue quand je l'avais vu au bout de l'allée. Je lui avais pardonné aussitôt son absence. Puis, un soir, dix mois après son retour, il reçu un appel sur un téléphone que je n'avais jamais vu. Il s'enferma dans le petit bureau et je ne pus me retenir d'écouter à la porte. Ces mots furent gravés dans ma mémoire à jamais: « Général, si je suis celui que vous choisissez pour cette mission S j'accomplirai mon devoir. Cependant, tenez compte de mon petit garçon. Je ne peux pas le laisser seul. » Il avait marqué une pause et avait ensuite ajouté d'un ton un peu plus ferme « Si je dois repartir laissez-moi deux semaines pour mettre les choses en ordre ici. Bien. Ce sera fait. Moi de même mon général. »

C'est sans doute ce Général qui six mois après le départ de mon père était venu frapper à ma porte. Je l'avais ouverte et j'avais lu dans son regard de la fermeté qui avait aussitôt brisé quelque chose en moi. Je me sentais oppressé dans ma propre maison. Accompagné de deux personnes ils ne me demandèrent pas ma permission et firent un pas chez moi. Je savais quoi faire. Mon père m'avait dit que si un jour des hommes que je ne connaissais pas entraient chez moi en uniforme de militaire je devrait faire du café les installer au salon et aller chercher sa boîte à trésor sous son lit. J'installais donc mes trois invités avec la peur au ventre. Je leur servis en tremblant du café et montait les jambes claudicantes les escaliers pour aller dans la chambre de mon père. Je pris la petite boîte sous son lit que je n'avais jamais ouverte malgré ma curiosité. Je descendis et allais me servir un verre d'eau. Apportant ce verre et la boîte dans le salon ou les trois hommes sirotaient déjà leur café je m'assis. Je demandais en tremblant ce que j'étais censé faire ensuite. Le plus jeune des trois me toisait d'un air compatissant et en me souriant il me prit la petite boîte des mains et me frotta amicalement l'épaule. Le Général, car mon père m'avait appris à reconnaître les gradés, se pencha vers la table basse qui me séparait de lui et y posa sa tasse vide: « Nous allons te faire signer quelques papiers. C'est ce que ton père veux. Sors les documents. » Ordonna-t'il ensuite à l'intention du dernier qui était resté impassible depuis le début. Il eut bien vite fait de mettre une pochette en papier kraft sur la table. Ce genre de pochette fut depuis ce jour ma hantise. Lentement et tremblotant j'ouvrais la pochette et les premiers mots que lus me mirent dans un état d'incompréhension totale: « Indemnisation militaire » Lus-je à voix haute sans comprendre. Je levais les yeux vers les trois hommes qui ne me considéraient clairement pas comme étant le petit garçon que j'étais. Soudain, sans que je ne puisse l'expliquer je me mis à réciter les paroles de mon père: « J'accomplirais mon devoir. Cependant, tenez compte de mon petit garçon. Je ne peux pas le laisser seul. »
Le Général écarquilla les yeux surpris le temps d'une seconde avant de retourner à sa neutralité. Mais j'avais lu la surprise sur son visage: « Où est mon père Général ? Où se trouve Christopher Marsh ? » Demandais-je refusant de croire que la venue de ces hommes signifiait la mort de mon père. « Toutes nos condoléances jeune homme, votre père est décédé il y a trois jours. » M'annonça le Général gardant la tête haute. Tout mon corps se tendit. Mes mains devinrent moites et je fus parcouru de milliers de frissons. Mon corps à cet instant aurait pu s'apparenter à un bloc de glace, le choc me paralysait. J'étais désormais seul, j'étais désormais orphelin. Une question désormais me brûlait la gorge et j'avais passé l'âge de les garder en mon for intérieur: « Comment ? » Demandais-je donc d'un ton qui se voulait ferme.

Un des deux hommes me donna un stylo que je pris dans ma main tremblante. Il avança devant mes yeux une feuille de décharge. En bas était attendue ma signature: les larmes embuaient ma vie si bien que je ne pouvais qu'à peine discerner les lettres des unes des autres. Voyant mon émotion l'un des trois expliqua: « Il est de votre droit de connaître la mort de votre père, cependant vous devez attester que vous n'en direz rien à personne et garderez ainsi un secret d'état, une information confidentielle. » Précisa-t'il. « Officiellement si vous refusez de signer, votre père et décédé dans un accident de voiture à Munich. » Avait-il continué.

Je signais sans hésiter les papiers, je voulais savoir comment mon père avait vécu ses derniers instants. Une fois le stylo encapuchonné et posé sur la table je levais la tête vers les trois hommes: « Je suis le Général Hamett, votre père était sous ma direction lors de la mission qui le mena à sa perte. Vous ne le saviez donc pas mais il était dans les services secrets en infiltration en Irak dans un groupe d'activistes montant. Nous n'avions pas reçu de nouvelles de lui depuis plus d'une semaine et un local a informé nos troupes qu'il avait été brûlé vif pour traîtrise. Ils avaient découvert sa véritable identité et avant que nous ayons pu agir il était trop tard. Je suis navré jeune homme. » Termina-t'il. J'avais baissé la tête et les larmes coulaient désormais à flots sur mes joues. Je n'aurais pas le corps de mon père près de moi. Ses cendres avaient du s'envoler au loin dans le désert irakien. L'homme qui était assis à ma droite se présenta à son tour: « Je suis l'agent Dantes. Ton père était mon mentor, je prendrais soin de toi comme lui s'est chargé de mon apprentissage. »

Je le haïssais et le lui ferais assurément sentir, mon père était une personne à part et cet homme ne serait jamais à la hauteur de ne serait-ce que prononcer son nom sans ressentir de la pitié à mon égard. Je passais outre cette brève introduction de l'agent Dantes et me tournait à nouveau vers le Général: « Je veux ses affaires. Je veux pouvoir enterrer quelque chose de mon père auprès de ma mère. » Je savais que ces hommes, si ce n'est peut-être le Général Hamett, ne devaient rien connaître de la vie privée de mon père. Cependant ils avaient dû se douter en me voyant seul pour les accueillir que la perte de mon père me livrait à une vie solitaire. Le Général m'accorda cette faveur en promettant de ramener toutes les affaires de mon père qu'il pouvait ramener. Je les haïssais. Tous. Mon père les avait prévenus et quand bien même je venais de le perdre. Mon père avait pensé à moi avant de devoir suivre les ordres qui l'avait mené à sa perte et à ce moment cette pensée m'avait apporté un peu de réconfort. Orphelin, j'avais tout de même la certitude que mon père m'avait aimé. Je dus tout de même ajouter quelque chose avant de fermer la porte derrière les trois hommes en uniformes: « Si ils avaient découvert que mon père était un espion dans leurs rangs, pourquoi l'ont-ils tué ? Ne pouvaient-ils pas essayer d'obtenir une rançon ou de le torturer pour des informations ? Simuler sa mort pour empêcher les recherches ? J'espère que ces possibilités ont été explorées et que vous ne me ferez pas enterrer mon père en vain. »

A l'entente de mes mots le Général et ses hommes s'étaient retournés, je les dominais depuis le perron de la porte d'entrée et leurs regards fermés semblaient s'être entre-ouverts pour laisser passer une émotion que je ne savais décrire... Sans attendre leur réponse je fermais la porte pour aller me réfugier dans ma chambre et enfin laisser échapper mes larmes que je retenais tant bien que mal depuis le début de l'entrevue. Cette journée commençait mal mais j'ignorais que c'était pour moi que le début des emmerdes. 

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