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Sur la bûche

Mes huit pattes se tenaient prêtes, prêtes à fondre sur la première proie qui se manifesterait.

J'étais bien installée, confortablement, dans un recoin sombre, entourée du bois qui me cacherait à la vue de tous. Patiemment, j'attendais.

Mon corps velu frottait contre le bois, se couvrait de poussière. Je me forçais à rester sur place, patiente, je devais contribuer au silence plat qui m'entourait.

Mon fil ne s'était pas encore tendu. Mes crochets s'entrechoquaient sous l'excitation. Bientôt, ce serait le moment.

Tous mes yeux scrutaient la pénombre, à la recherche du moindre indice de changement. Et rien ne venait.

La faim tordait mon petit ventre. Mais je devais rester immobile, attendre, toujours attendre.

Ma toile était faite.

Bientôt, un insecte passerait sur ce coin de bûche, et viendrait s'y perdre. Ce n'était qu'une question de temps. Ce n'est toujours qu'une question de temps.

C'est toujours comme ça, depuis que je suis née dans l'un de ces œufs minuscules. Je tisse ma toile. J'attends. Ça tire. Je me précipite. Je plante mes crochets, je vide mon poison. J'enroule ma proie. Je la garde pour plus tard.

Et je recommence.

Le cycle ne se brisait jamais, c'était cela ma vie.

Mais aujourd'hui, il s'était brisé.

J'avais tout les sens en éveil. Je ne sentais que la poussière qui s'évacuait près du bois. Je ne voyais rien d'autre qu'un brouillard flou de pénombre. Aucun son ne me parvenait, le calme complet. Et toujours aucun signal de mon fil.

D'un coup, le monde s'était retourné.

La bûche toute entière s'envolait, quittait terre. Ma vue se brouilla, je ne captai qu'un vague flash de lumière froide. Mes pattes restèrent solidement agrippées au bois. Mon fil s'était brisé, net.

L'instinct me hurlait qu'une prise attendait dans ma toile, mais tous mes sens le contredisaient. Ma toile n'avait pas fonctionné...Elle était détruite...Détruite ! Plusieurs heures de travail, tout ça pour rien !

Je devrai la refaire.

Mais ce n'était pas la priorité. La priorité était de rester cachée.

La bûche stoppa sa folle course dans les airs. Elle s'arrêta dans un nouvel endroit sombre.

J'aimais la pénombre. Je n'y étais pas facilement vue. Pas facilement attrapée. Pas facilement mangée.

Une cacophonie trouble s'élevait maintenant, proche de moi. Des crissements dignes d'une colonie de mille insectes. La peur me cloua au fond du trou que je m'étais déniché. Qu'est-ce que c'était que ce bruit ? Je n'avais jamais rien entendu de tel.

La bûche se secoua à nouveau, et je pris peur.

Elle vibra plusieurs instants, puis se stabilisa à nouveau. Devrais-je quitter l'endroit ? Ou risquai-je d'être vue en sortant de ma cachette ?

Ma peur décida pour moi : je me blottis plus encore dans mon coin, paralysée.

Quel terrible prédateur pouvait bien se mettre à déplacer d'une telle manière mon lieu de vie, tout entier ? Il devait être immense !

C'est alors que mes yeux m'apprirent qu'une douce lueur venait d'apparaître dans un léger bruit de souffle.

Rouge.

Une petite lumière rouge avait été émise, proche de moi, et effaçait le noir rassurant de mon environnement. J'aurais donné n'importe quoi pour qu'elle s'éteigne.

Mais elle ne s'est pas éteinte.

Elle progressait. Elle devenait plus forte, progressivement.

Et puis, le vent est arrivé.

Par rafales, un véritable cyclone s'abattit sur ma cachette. J'essayai tant bien que mal de me protéger des éléments, couchée dans mon trou. J'attendais que la tempête passe.

Était-ce cette tempête qui avait soulevé la bûche ? 

Mais le plus effrayant, ce n'était pas le vent, c'était la lueur. Elle s'était transformée en éclat.

Un phare aveuglant, tout mon champ de vision s'était coloré en rouge. Et il y avait la chaleur. Partout autour de moi, insupportable.

Par bouffées, elle s'élevait brusquement, intense, puis retombait.

La bûche prenait feu !

J'avais compris trop tard, et la conclusion m'avait glacée.

Un torrent de flammes dévorait le bois, et j'étais cachée à côté d'un véritable brasier ! Il fallait que je bouge !

Mes pattes s'activèrent, mais le bois que je foulais était trop chaud, et bientôt je ne parvins plus à avancer.

J'eus l'impression de devoir progresser sur un bout de métal chauffé au rouge.

La chaleur se changea en douleur. La douleur en souffrance. La souffrance en torture.

Plus horrible, était la réalisation que j'allais mourir. Ici, maintenant.

Dans ces conditions. Rattrapée par le feu, dévorée par les flammes qui me léchaient maintenant.

Mes poils s'embrasèrent. Ma chair gonfla, l'eau s'échappait de mon corps, évaporée. Je n'étais plus qu'une cloque immonde. Je n'étais plus que souffrance.

Mes yeux priaient pour la pitié, que je n'aurais pas. Tout mon corps se consumait.

Le dernier son que j'entendis avant de disparaître, je ne pus le comprendre.

Derrière la vitre, bien protégé du feu ronflant, un humain se félicitait :

"Ce Noël, je vous ai préparé un repas vegan, vous m'en direz des nouvelles !"

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