Neuvième page
"Sad" comme dirait Ema, si elle avait lu mes précédentes lignes. Il y a de quoi pleurer, je suppose.
Oh que je dois passer pour une dépressive - mais peut-être le suis–je vraiment –à tes yeux, cher lecteur.
...
Pas que sur une page, en plus. Sur toutes les autres en général. Je suppose que ma vie n'est pas facile, mais qu'il y a pire. Qu'il y a des hauts et des bas, et qu'il suffit juste de se laisser porter par le courant en sortant ponctuellement la tête de l'eau.
Mon soixante-huitième, né suite à une nouvelle visite improvisée à la tombe de Juleka.
"Cher Juleka,
Comme tout le monde, parmi nos amis, je me porte assez bien.
Notre petite bande d'anciens élèves de Françoise-Dupont n'a ni os cassés, ni maladies.
Tu sais Juleka, j'ai réalisé une robe. Une robe aux couleurs claires et brillantes. Une robe scintillante, qui aurait fortement contrasté avec avec ton style habituel.
Mais je l'ai fait. Je l'ai fait par égoïsme, car cette robe aurait symbolisé ton vivant.
Au revoir, à bientôt, Juleka."
Mon soixante-neuvième est destiné à Hugo. Parce qu'aujourd'hui c'est l'anniversaire de sa mort.
" Mon cher Hugo,
S'il y a une minime chance que tu entendes mes ressentis, j'espère de tout coeur que tu te reconnaîtras en ce nom.
La naïveté et l'aveuglement de ta mère lui permettent de vivre, vois-tu ? Alors ne juge pas mes souhaits s'il te plaît.
En ce jour, pour une fois, Ema a demandé plus de détails te concernant. Elle a vraiment manqué de délicatesse :
《 Mais il a eu quoi Hugo pour mourir ? 》
Cela m'a presque fait rire, mais bon. Ta soeur est encore jeune.
Cependant, ce n'est pas moi qui me suis chargée de lui expliquer ça. Ton père s'en est chargé et m'a épargné ça.
Je pense avoir tourné la page, mais ce n'est pas le cas. Je pense m'être endurcie, mais c'est loin d'être réussi. Pourtant, j'atteins l'âge. Je prends de l'âge.
Au revoir Hugo. Maman t'aimera toujours."
Ces deux âmes qui bien que disparues, continueront de subsister dans mes pensées.
Par culpabilité ? Par remords ? J'aimerais croire que non. Qu'ils étaient simplement des êtres chers à mes yeux. Que c'est par amour, que parfois, je me retrouve les yeux embués de larme, à maudire mon sort.
Mais passons (parce que je peux passer ?). Il y a quelque chose que j'aimerais faire pour finir, malgré la multitude de catastrophes (cataclysmiques ?) que j'ai engendrées. Je viens "souhaiter pour quelqu'un d'autre que moi-même" (ai-je été égoïste jusqu'à présent ? Quoique, des remerciements ne sont pas vraiment des souhaits.)
Un vœu. Un vrai. Alors faites qu'il se réalise, s'il vous plaît.
Mon soixante-dixième est pour Adrien :
"Je souhaite que ta brûlure guérisse vite, Adrien.
Ta présence nous manque à la maison."
Et puis Adrien m'a vue.
Il m'a vu écrire pour la première fois. Mais il ignore que ce que j'écris est nommé "Testament".
Adrien a vu. Mais il n'a pas lu. Il n'a pas lu parce qu'il a cédé à la bouille de petit chat.
Non je plaisante.
Il n'a pas lu parce que je lui ai dit que je voulais pas qu'il lise. Tout simplement.
Laisser Adrien toucher à ces pages reviendraient à lui avouer que je suis Ladybug, mais surtout, que la mort me tente depuis beaucoup trop longtemps, malgré sa présence.
Et je ne veux pas le blesser.
~~~~~~~~~~~~~~~~~
Et voilà. Oui c'est tout. C'était nécessaire.
Que trois voeux, yep.
Mais ça veut aussi dire... A dans trois jours !
A peluuuche !
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro