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N°15 { You're gonna have to try a little harder than THAT. }

Les pas d'Undyne crissent dans la neige éternelle de Snowdine alors que son regard parcourt les alentours attentivement, à la recherche d'une personne bien précise. Elle se serait bien rendue à Hotland pour patrouiller et passer voir Alphys, mais malheureusement son uniforme de travaille, qui n'est autre que son armure, lui tient déjà beaucoup trop chaud. Elle a donc préféré laisser cette zone à Dogami et Dogaressa et s'occupe à la place de Snowdine.

Mais en vérité, malgré l'investissement qu'elle démontre, elle n'est que très peu motivée par leur mission. Retrouver Chara sur ordre du roi ... Ce pauvre enfant n'a donc pas fini de se faire réprimander ? Plus le temps passe, moins la guerrière parvient à se mettre en accord avec son roi.

Elle soupir. Cela fait quand même plusieurs jours depuis le dernier Reset, et entre Chara qui se cache de tous et Frisk qui ne sort plus de sa chambre, l'ambiance de l'Underground à pas mal déclinée. Gaster n'ont plus ne se montre plus, déjà qu'il n'était pas bien présent ...

Et puis Aggro a laissé des marques. Ses mots ont touché plus d'un monstre, et l'impact se ressent jusqu'au café de Muffet et Grillby. L'atmosphère n'est plus aussi détendue qu'elle ne l'est habituellement et cela inquiète la guerrière.

« ... Tch, c'est le moment de remonter le moral des troupes. » s'ordonne-t-elle, venant à s'avancer vers le café.

Elle prend une inspiration devant la porte, puis reprend un large sourire et entre à la volée :

« YEAH HEY ! Salut la populace ! »

Tout le monde sursaute et l'observe avec ahurissement, avant de se mettre à sourire à leur tour, comme s'ils étaient tirés de leur léthargie :

« Madame Undyne ! s'exclame un monstre. Ça faisait longtemps ! »

Elle retire son casque en s'avançant, laissant ses cheveux à l'air libre, avant d'offrir un clin d'œil à l'assemblée :

« Le devoir avant les distractions ! Mais là j'ai bien besoin d'une pause et Snowdine est l'endroit idéal pour se détendre ! »

Les clients l'approuvent et, alors qu'elle se rend au comptoir, nombreux sont ceux à lui serrer la main et chercher à attirer son regard. Son aura puissante et sa bonne humeur ont de quoi donner du baume au cœur après tous ses évènements.

« Ahah, tu es toujours aussi impressionnante... ! » rit doucement Grillby en la regardant s'assoir devant lui.

Elle pose son casque à ses pieds puis prend appuie sur le comptoir, tirant la langue d'un air malicieux :

« Une héroïne se doit de toujours l'être~ Mais toi tu es toujours aussi mignon, vraiment a croqué !

- O-Oh, non, pas tant que ça... » bégaie-t-il en rougissant, provoquant un rire chez la guerrière.

Undyne finit par jeter un œil autour d'eux et hausse un sourcil :

« Mm... Muffet n'est pas là ? »

L'homme feu baisse les yeux, cherchant à s'occuper les mains en nettoyant un verre pourtant déjà propre :

« ... Si ... Elle est dans l'arrière-boutique ... Elle... Elle n'est pas trop en forme. »

Undyne prend une mine plus grave, observant avec inquiétude le barman :

« ... Aggro lui a dit quelque chose ?

- ... Je pense, mais elle ne veut pas en parler. Elle... s'est renfermée sur elle-même. Ça m'inquiète, mais chaque fois que j'aborde le sujet elle trouve un moyen de passer sur autre chose.

- Mm... Je vois. »

Elle soupir, avant de s'étirer de tout son long :

« ... J'vais gérer ça.

- ... Eu, hein ? »

Undyne se lève soudain et démontre toute sa souplesse en sautant aisément au-dessus du comptoir sans rien casser, parvenant à se mouvoir malgré son armure. Grillby cligne des yeux, surpris, et met quelques secondes à réaliser que la guerrière l'a dépassé pour se rendre dans la salle arrière.

« Qu... U-Undyne, je ne crois pas que... ! »

Mais trop tard, la jeune femme a pénétré dans la pièce et claquée la porte derrière elle, faisant comprendre au barman qu'il vaut mieux les laisser seules.

Il soupir et retourne à ses activités, restant tout de même attentif à la moindre agitation pouvant provenir de ses deux amies.

A dire vrai, Undyne et Muffet n'ont jamais réellement eut l'occasion de se parler. Certes elles ont déjà échangé lors de festivités, ou bien quelques fois lorsque la guerrière est venue au café, mais ça s'arrête là. Grillby ne sait même pas si elles se considèrent l'une et l'autre comme des amies, alors voir la femme poisson s'immiscer de la sorte dans la vie de l'araignée ...

Il ne sait qu'en penser et se mordille la lèvre inférieure.

*

La salle arrière est bien plus petite que la salle principale, mais elle reste suffisamment grande pour stocker des aliments ainsi qu'un coin « repos » pour les employés. Muffet est affalée dans l'un des fauteuils disposés dans un coin, une serviette fraiche sur le visage, dissimulant ses cinq yeux qu'elle déteste tant aujourd'hui.

Elle souffle, mentalement épuisée, n'en pouvant plus de se prendre la tête pour de vulgaire paroles déblatéré par un gosse. Mais elle ne peut s'en empêcher. Aggro a frappé là où ça fait mal, vraiment mal, et ses souvenirs n'ont fait que la tourmenter depuis. Déjà qu'ils ne la laissaient pas en paix auparavant...

Elle sursaute brutalement quand la porte claque, se redresse en panique et fait tomber la serviette, révélant complètement son visage, elle qui cherche tant à en dissimuler une partie derrière sa frange.

Elle aperçoit Undyne et blêmit, tourne la tête et se recoiffe comme elle peut.

« Undyne, voyons ... ! Daigne au moins frapper avant d'entrer !

- Je peux savoir ce que tu fais, à rester là et te lamenter ? »

La femme araignée se fige, fait volte face avec fureur :

« Quoi...?

- Je te demande pourquoi tu restes à te lamenter, alors que Grillby s'occupe seul du service.

- Qu... En quoi ça te regarde ? Je ne me lamente pas, je prends une pause ! »

La guerrière fronce les sourcils :

« Aggro t'a dit quelque chose ?

- ... Ça ne te regarde pas.

- Il a touché où ça fait mal, donc tu prends la fuite ?

- ... Ça ne te regarde PAS ... !

- Tu vas te cacher pour pleurer au lieu de demander de l'aide ?

- TU NE PEUX PAS COMPRENDRE! » s'écrie Muffet, à bout.

Undyne la fixe avec un calme démesuré, inébranlé par sa rage. La femme araignée se trouve davantage frustrée par ce manque de réaction, vient à saisir la table basse qu'elle renverse avec vacarme :

« SORS D'ICI ! » hurle-t-elle.

Mais la guerrière attrape son poignet et l'immobilise en la soulevant à moitié, la force à relever les yeux et soutenir son regard flamboyant :

« NON ! Bien sûr que je ne comprends pas ! Personne ne comprendra jamais si tu ne t'expliques pas ! Cesse de te croire seule au monde, alors que tout le monde s'inquiète pour toi ! »

Muffet s'en retrouve muette, son visage perdant ses couleurs, tandis que la femme poisson la relâche sans pour autant la quitter des yeux.

« ... Je... bredouille la serveuse. Je n'ai pas... »

Elle s'interrompt lorsque la porte s'ouvre, laissant paraitre un Grillby inquiet, interpellé par le grabuge.

Grillby joint ses mains avec fébrilité, passant son regard de l'une à l'autre sans saisir s'il doit intervenir. Mais la réponse lui vient dans l'immédiat. Il fronce les sourcils et fusille Undyne du regard :

« Je me doute que tu as de bonnes intentions, mais je te prierais de ne plus incommoder mon amie. »

Sa voix s'est faite plus forte que d'habitude, ce qui surprend les deux femmes avant que la guerrière n'explose de rire :

« Ahah, oui, excusez-moi. »

Elle fait un léger sourire à Muffet en guise d'excuse avant de se diriger vers la sortie, dépassant Grillby dont elle vient tapoter l'épaule :

« Prends soin d'elle. » quémande-t-elle, suffisamment fort pour être également entendue de l'araignée.

Puis elle s'en va, quitte le café non sans saluer à nouveau la clientèle.

Grillby perd sa colère pour reprendre une mine attristée. Il s'empresse de rejoindre Muffet pour prendre son visage en mains et ancrer son regard dans le sien :

« Tout va bien ... ? Pardon, je n'aurai pas dû la laisser venir ... »

L'araignée le regarde silencieusement, bouleversée. Elle se réfugie contre lui en tremblant et, à l'immense surprise du barman, elle l'enlace de ses six bras.

« Muffet ... ?

- Je dois cesser de me cacher ... je dois cesser d'être si faible... »

L'homme feu est tenté de rétorquer qu'elle n'est pas faible, mais il sait que la jeune femme n'acceptera pas une telle réponse. Alors il répond à son étreinte délicatement :

« ... Moi aussi je suis faible ... chuchote-t-il. Alors... devenons fort ensemble. »

Elle hocha la tête, réprimant son envie de fondre en larmes.

*** ***

Napstablook observe distraitement l'eau s'écouler du robinet pour emplir la baignoire. Se tenant debout à côté de celle-ci, ses capteurs surveillant la température alors qu'il est pris dans ses pensées, il s'interroge sur ce qu'il pourrait cuisinier.

Il n'a pas besoin de manger, c'est un robot après tout, mais il en est autrement pour Papyrus. C'est d'ailleurs assez étrange ce nouveau quotidien. Napstablook ne se serait jamais crû capable de cuisiner en dehors des émissions avec Mettaton ! Mais il reste inquiet de savoir si c'est bon ou non.

Il n'a pas de palet et ne peut donc sentir les saveurs, et papyrus serait bien capable de lui mentir en lui disant que c'est bon !

Mais ... quand le petit squelette lui offre un large sourire et le complimente sur ses plats, le robot ne parvient pas à croire qu'il lui ment.

« ... Napstablook... ? »

Cette petit voix qui l'interpelle le pousse à se retourner, pour apercevoir l'objet de ses pensées dans l'embrasure de la porte.

« Qui a-t-il ? » demanda le plus grand.

Papyrus baisse presque aussitôt les yeux, tout gêné, comme d'habitude :

« M-Monsieur Mettaton est à l'entrée... »

Napstablook jette un regard au bain. Ses capteurs émettent un rapide « bip », et ils éteints l'eau.

« Je vais aller voir, répond-il. Tu peux te laver pendant ce temps, je me suis assuré que l'eau soit à bonne température. »

Papyrus hoche le crâne et entre pleinement dans la pièce alors que le robot va pour en sortir. Mais avant cela, il demande au plus jeune :

« Tu veux manger quelque chose de particulier au déjeuner ?

- Oh, eu ... »

L'enfant hésite et prend un instant pour y réfléchir, avant de sourire plus franchement à son hôte :

« Des burgers !

- Des burgers ? Je ne suis pas sûr d'avoir les ingrédients...

- Oh, alors... hum... »

Le robot lui frotte gentiment la tête :

Mais il me semble que Grillby et Muffet en font. On peut se rendre au café après ton bain."

« Je ... Je ne suis pas...

- Sans n'a pas fait d'apparitions là-bas depuis plusieurs jours. Chara non plus. Et si nous venons quand même à les croiser, on partira aussitôt.

- ... Je ne sais pas...

- Papyrus... je ne te forcerais à rien, mais il est important que tu sortes un peu. Je ne veux pas te garder enfermer ici pour toujours. »

Le squelette serre les dents :

« ... Pardon, je ... »

Napstablook s'accroupit à sa hauteur, pose ses mains sur ses épaules :

« Ne te méprends pas. J'aime être avec toi. Et tu peux vivre ici autant que tu le souhaites. Mais des études ont prouvé que sortir et se sociabiliser étaient bon pour la santé mentale et physique. Alors même si c'est rare... pourras-tu faire cet effort ? S'il te plait ? »

Papyrus pousse un faible soupir, pas bien sûr de lui :

« .... oui... promis ... Mais, Napstablook ... Si sortir et voir d'autres gens est si important, pourquoi tu ne le fais jamais...? »

Le robot en aurait presque écarquillé les yeux, et papyrus continue sans vraiment prendre confiances de ses mots :

« Chaque fois que je te vois sortir, c'est pour le travail ... et tu ne semble parler qu'à Mettaton ... et... tu as toujours l'air si triste ...? »

Le squelette parait maintenant inquiet alors qu'il attend une réponse de l'adulte. Une réponse qui ne tarde pas :

« J'ai l'air triste car je ne suis pas apte à montrer mes émotions, mais sinon je suis heureux, ne t'en fais pas. Et même si je ne sors que pour le travail, je parle à beaucoup de gens. Je n'ai juste pas les capacités pour me lier réellement aux autres. »

Papyrus s'apprête à l'interroger encore mais la voix de Mettaton s'élève depuis l'entrée de l'appartement :

« Napstaaaaaa ! »

L'interpellé se redresse :

« Je vais voir ce qu'il veut. profite tranquillement de ton bain Papyrus. »

Il quitte aussitôt la salle d'eau pour rejoindre son cousin qui s'impatiente dehors. Pour une fois qu'il ne rentre pas sans autorisation ...

« Ah, enfin ! s'exclame le rose. On va pouvoir y aller !

- ... Y aller ?

- Bon sang Napsta, le show 'Dance with Robots' qui se tient aujourd'hui, tu ne l'as pas oublié ? »

Mettaton pouffe de rire en remettant sa mèche en place :

« Quoique ... tu peux te révéler si tête en l'air parfois !

- ... Je n'ai rien oublié. mais j'avais fait savoir que j'annulais ma participation.

- Qu ... Tu as...? Auprès de qui ?

- Le producteur.

- Pourquoi je ne suis pas au courant ? On est les animateurs stars, je ne vais pas le faire seul ! »

Napstablook hausse les épaules :

 « Ils ont dû prendre un remplaçant.

- Qu... Je ne vais surement pas travailler avec un remplaçant ! Le show repose sur nous ! Le titre veut tout dire : 'Dance with ROBOTS' ! »

Le plus petit serre les poings :

« ... Alors occupe-t-en seul. »

Il fait volte face mais Mettaton lui attrape le bras : 

« On a une émission à tenir ! s'agaça Mettaton. Je comprends que Papyrus t'inquiète mais tu as déjà fait ce que tu pouvais ! Le show ne dure que quelques heures, tu peux bien le laisser seul pendant ce temps !

- Sûrement pas. Tu as vu son état ? Je ne le lâche pas tant qu'il n'aura pas repris une santé décente. »

Le plus grand des deux fronça les sourcils, n'aimant pas l'attitude qu'il commençait à avoir, alors que de son côté Napstablook bouillonnait déjà de colère. Ils se fusillèrent du regard dans un silence glaçant, avant que Mettaton ne fasse un pas vers son cousin, se voulant intimidant :

« On a des fans qui nous attendent, et Papyrus est l'un d'eux. Tu crois qu'il accepterait de te retenir et te faire manquer ton travail ?

- Papyrus est un enfant trop gentil pour son propre bien. Il y a déjà laissé sa santé. Tu comptes vraiment abandonner cet enfant à son sort ?

- Je ne parle pas de l'abandonner mais de le laisser le temps qu'on travail ! Il ne lui arrivera rien putain ! »

Mettaton avait juré. Incroyable lorsqu'on savait à quel point il faisait attention à paraître poli et courtois devant autrui.

« Quand sais-tu ? interrogea celui aux cheveux bleus dont la timbre de voix laissait paraitre un tant soit peu d'agacement.

- Merde Naspta, tu ne vas pas mettre notre rêve en puéril seulement pour ça ?! »

Le silence revint plus violemment, alors que les yeux de Napstablook s'écarquillaient légèrement :

« ... notre ... rêve ? »

Il se fit plus froid :

« ... Quel rêve ? Devenir de grandes stars ? Ce n'est pas NOTRE rêve. C'est le tient, seulement le tient. »

L'expression de Mettaton devient indéchiffrable, tiraillée entre doute, culpabilité et colère :

« C'est toi qui m'a suivit dans le showbuis ! Ne reporte pas la faute sur moi !

- Reporter la faute sur ... je rêve... Bien sûr que c'est ta faute, tout est de ta faute ! »

Napstablook le repousse brutalement. Ses circuits grésillent, ses émotions débordent, demandent à son corps des efforts qu'il n'est pas censé produire :

« Tu m'as abandonné pour la gloire ! Tu m'as laissé moisir à waterfall pour obtenir un corps matériel et jouer les stars ! Tu m'as laissé tout SEUL ! »

Mettaton blêmit, stupéfait, n'ayant jamais vu une telle rage de la part de son cousin qui hurle plus fort :

« J'ai continué à t'aduler, à te trouver cool, au point de me remettre en question, de me dire que c'était ma faute si tu étais parti !

- Nap ...

- Et tu es revenus comme une fleur pour me proposer un duo avec toi ! Pour dire que tu avais besoin de moi ! Et j'y ai crû ! J'y ai vraiment crû !

- Mais c'est la vérité ! J'ai besoin de toi !

- Parce que je suis un ROBOT ! » 

Le hurlement fracasse l'air, les yeux de Napstablook grésillent :

« EST-CE QUE TU ME PRENDS POUR UN CON ?! Dès l'instant où tu m'as proposé un duo, tu m'as contraint à ce corps robotique ! Parce que les robots sont si rares, si cool ! Parce que tu es sûr de faire de l'audimat en tant que robot, et pas avec une autre espèce bien plus banal ! »

Mettaton reste muet, les accusations lui serre l'âme alors que le plus jeune le regarde toujours avec colère. Mais les cris ont cessé.

« Je vois ... » finit par souffler le rose.

Napstablook se fige à son tour, manque même de reculer alors que son amertume se change en terreur. Le regard du plus grand a changé, tout comme son expression :

« Je n'aurai jamais dû compter sur toi. »

Si sa phrase à l'effet d'une claque, Mettaton n'en a cure et part aussitôt, plantant son cousin sur place.

Napstablook reste pétrifié, jusqu'au moment où ses jambes tremblantes s'affaissent sous lui et le font chuter à genoux. La bouche semi-ouverte, incapable de prononcer un mot, il sait, il sent, que quelque chose s'est brisé, fracassé. Quelque chose qui ne pourra plus jamais être réparé, tel un miroir qu'on tenterait de rassembler avec un vulgaire morceau de scotch.

« Napstablook ! »

Papyrus sort en trombe de la salle de bain, encore habillé bien qu'il n'est plus son bonnet. Il se précipite auprès de l'adulte, au bord des larmes, sans oser le toucher.

« ... tu as tout écouté ... » murmure le robot sans lui jeter un regard.

Non pas qu'il lui en veuille, mais... son corps ne répond plus. Aucun de ses membres ne veux bouger. Il ne se sent pas bien, pas bien du tout.

« V-Vous ... Tu ... » bredouille l'enfant qui retient ses sanglots, terrorisé devant l'état pitoyable de son hôte.

Les yeux de Napstablook glitchent, sa voix a semblé dissonante ... Il a trop poussé. Son corps n'est pas censé lui permettre d'exprimer un trop plein d'émotions. Papyrus le devine sans avoir besoin de le demander, et malgré sa gorge qui se noue sous l'appréhension, et s'écarte du robot pour se précipiter vers ses affaires :

« J'appelle Papa ! »

Napstablook ne lui répond pas. L'un comme l'autre ne veut pas voir Gaster mais... c'est le seul à avoir les compétences pour réparer l'être robotique. 

*** ***

Le silence est pesant. Vraiment... Vraiment trop pesant.

Papyrus triture fébrilement ses phalanges, la tête basse, prostré dans un coin de la pièce, préférant se mettre à l'écart pour ne pas déranger les réparations. Il jette de temps à autre des coups d'oeil à Napstablook, qui se tient allongé sur l'une des tables de travail, inerte. 

Gaster a pris soin de l'éteindre afin de pouvoir le manipuler sans lui faire mal. Ainsi, les deux squelette sont seuls éveillés, et aucun des deux ne prononcent un mot.

Une barrière, déjà présente depuis longtemps, s'est renforcée depuis le départ du plus jeune. Un obstacle insurmontable s'est dressé entre eux sans qu'ils ne puissent rien y faire, tout du moins auraient-ils pu faire quelque chose, mais il aurait fallut réagir bien avant. Maintenant il n'y a plus rien à faire, si ce n'est assumer cette atmosphère lourde de sous entendus, de reproches silencieux, de culpabilité.

Gaster se concentre sur le corps robotique pour ne pas avoir à regarder son fils. Il fait abstraction de tout pour être focalisé sur son travail, ne pas laisser paraitre sa faiblesse naissante. Les derniers jours ont été fastidieux, aussi bien pour lui que n'importe qui d'autre, et il ne se sent pas capable d'avoir une discussion avec son jeune fils, de peur de le blesser davantage.

Les cliquetis et autres bruits métalliques sont seules sources de son, renforce la lourdeur de l'atmosphère au grand damne de l'enfant qui fini par garder les yeux rivés sur ses pieds. Les minutes, les heures, sont interminables, et au-delà du malaise, Papyrus se sent surtout de plus en plus inquiet. Napstablook est-il si compliqué à réparer... ?

Il entend Gaster soupirer, relève les yeux vers lui pour l'apercevoir masser ses tempes avec un air las, avant de saisir son téléphone et écrire un message. L'adulte range ensuite le mobile et se dirige vers les escaliers, mais s'arrête devant et jette un rapide coup d'oeil vers son fils :

"... Je ne peux plus rien faire pour l'instant. Veux tu... venir boire quelque chose, en attendant ?"

Papyrus hésite énormément, regarde son ami robot, mais comprend que ça ne sert à rien de rester planter là. Il hoche donc la tête et emboite le pas à son père jusque dans la cuisine. Ses yeux d'enfant paraissent redécouvrir cette demeure qu'il a pourtant quitté il y a seulement quelques jours, mais il se sent néanmoins mélancolique.

Il prend place à table. A son grand étonnement, Gaster lui sert une tasse de thé légèrement sucré, une boisson que l'enfant affectionne tout particulièrement.

"... Merci..." chuchote-t-il, venant prendre une gorgée dans l'immédiat, alors que le scientifique part se faire un café avant de revenir s'installer face à lui.

Malgré leur proximité, ils ne se regardent toujours pas. Du moins durant les premières minutes, mais très vite Gaster se sent obligé de combler le silence :

"... Napstablook a quémander des paramètres qui n'étaient pas au point. Il a donc fait une surchauffe, en quelque sorte. Mais tu n'as pas à t'en faire, il n'aura pas de séquelle. Je vais me charger de faire les mises à jour afin que cela n'arrive plus. J'ai déjà demander à Alphys de nous rejoindre, pour qu'elle m'assiste dans cette tâche."

Dès qu'il s'agit de son travail, il est clair et concis dans ses explications. Mais cela ne dérange pas son fils qui hoche une nouvelle fois le crâne, terminant sa tasse avant de soupirer d'aise, déjà un peu plus à l'aise que précédemment.

"... Sans n'est pas là...?" demande-t-il finalement.

Gaster ne cache pas sa surprise mais reprend bien vite une expression maitrisée :

"... Non. Il est sorti tôt aujourd'hui.

- ... Y a-t-il un seul jour où il est sorti tard ?

- Je veux dire ... non, tu as raison..."

L'enfant détourne le regard, ses doigts se resserrant sur sa tasse, alors que sa voix se fait bien plus amère :

"... Il est encore avec Chara, hein ?

- ... Chara a disparu depuis le dernier RESET.

- Mais il est avec lui, n'est-ce pas ? Il sait toujours où il se trouve."

Oui, son grand frère sait toujours où trouver l'humain. Peu importe ses mots, son attitude nonchalante, sa façon d'affirmer que le jeune prince ne l'intéresse pas ... Papyrus sait très bien que son frère est complètement obsédé par Chara. Il n'y a que Chara pour lui. Toujours et encore Chara. Chara, Chara, Chara ! 

"... Sans a Chara, toi tu as ton travail ... est-ce que l'un de vous s'est seulement inquiété pour moi ? L'un de vous a-t-il tenté de me récupérer, où bien Napstablook vous a soulagé d'un poids ?!"

Gaster se fige :

"Quoi, non Papyrus, bien sur que non !"

Mais l'enfant se redresse brutalement, fusille son père du regard :

"ALORS POURQUOI VOUS AGISSEZ TOUJOURS COMME CA ? POURQUOI VOUS EN AVEZ RIEN A FAIRE DE MOI ? POURQUOI VOUS ME LAISSEZ TOUJOURS DERRIERE ?! QU'EST-CE QUE JE VOUS AI FAIT ?!"

Le scientifique sursaute, incapable de répondre au brusque éclat de colère de son jeune fils. Que peut-il répondre de toute manière ? Il sait que son attitude n'a jamais été exemplaire, qu'il a beaucoup trop délaissé Papyrus, tout comme Sans, mais ... mais... !

"Papyrus... je t'assure que ce n'est pas contre toi, je..."

Pourtant il s'interrompt. Le regard brillant de son fils l'a rendu muet. La peur vient lui tordre le ventre alors qu'il s'attend à tout instant à le voir fondre en larme. Sauf que Papyrus ne pleure pas, ne veut plus pleurer. Il serre simplement les dents en venant renfoncer son bonnet sur sa tête, dissimulant son regard humide :

"... En fait... je veux pas savoir... je veux plus savoir... Je... Je veux plus rien à voir à faire avec vous ..." 

Il abandonne sa tasse sur la table et quitte la cuisine, retournant au sous-sol en attendant que son père et Alphys le rejoignent.

Gaster se passe une main sur le visage.

Et dehors, à proximité de la fenêtre, Sans prend appuie contre le mur, le regard dans la vague, n'ayant pas perdu une miette de la conversation.



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