Ton mal sera toujours effacé par un doux baiser. Par mes lèvres si délicates et dépendantes des tiennes.

Mais en échange, la douceur se transformera rapidement en douleur. Tes lèvres brutales et obsessives partout sur mon corps, éponge à ta souffrance.

Je n'ai plus envie de ça. Du moins, j'essaye de m'en convaincre. J'essaye de me persuader que j'en ai déjà vraiment eu envie, je pense.

Personne comprend comment j'ai pu en arriver là. Moi y compris.

C'est probablement dû à mes milliers de contradictions internes. Vouloir éviter la souffrance par frayeur, mais vouloir ressentir la douleur par impulsivité.

Chercher le mal pour combler le vide semi apathique qui m'habite, prendre des risques pour plus ressentir, mais pas trop par peur de perdre entièrement le contrôle.

Je tire moi même sur mes propres ficelles te permettant de m'utiliser à ta guise. Tous te pense manipulateur, mais qui manipule vraiment qui?

Tu es mon risque. Mon jouet. L'aventure me permettant d'assouvir mon désir d'adrénaline.

Sauf que c'est moi qui subit mon propre sadisme. À travers toi. Alors c'est moi, qui se brise toujours un peu plus à chaque fois.

J'ai rarement eu le plaisir de te voir payer le prix de la culpabilité dû à tes actes. Quand de tels instants se produisent, je me réjouis silencieusement des fissures se propageant dans ton coeur.

Cette envie de te voir absorber en retour ne serait-ce qu'un minimum ma douleur est d'une puissance telle que parfois, je me demande si je n'ai pas finis par développer de la sociopathie.

Quoique, c'est un échange.

Je t'offre une manière de laisser sortir ton mépris.

Tu payes en accumulant l'anxiété causée par ma mort graduelle sous tes yeux.

Anxiété qui devrait être la mienne.

Mais tout ce que je ressens, c'est le sentiment de sécurité que m'apporte le fait de savoir que c'est moi qui ai le contrôle sur ma propre destruction.

Tes maux sur mes lèvres.

Les miens sur ton âme.