Quand le repas prit fin, la nuit occupait le ciel. Les jeunes montèrent à l'étage se préparer pour dormir tandis que la mère se préparait à sortir. Les deux enfants couchés, cette dernière quitta l'appartement, laissant les enfants rejoindre Morphée. L'adolescente alluma sa lampe, décidée à veiller. Elle ferma ses volets et se glissa sous la couette, un livre à la main.
Quelques temps après, le sommeil la gagna. Un doute s'insinua alors dans son esprit. Avait-elle fermé la porte à clef ? Après une lutte intérieur, elle se sentit obligée de descendre vérifier. Elle enfila rapidement ses chaussons et silencieusement, ouvrit sa porte et se rendit sur la mezzanine. Dehors, quelques voitures circulaient. On entendait que le bruit de leur moteur dans le grand appartement. Son frère et sa sœur devait déjà dormir depuis un bon bout de temps. Elle descendit les escaliers à pas de loup, sursautant à chaque grincement.
Après avoir vérifié que la porte était verrouillée, la tension monta d'un cran. Une porte avait claqué. Elle lâcha un cri étouffé et son cœur rata un battement. La jeune fille resta prostrée dans le couloir durant de longues secondes, essayant de se raisonner. Elle n'avait pu qu'imaginé ce bruit. Ce fut peine perdue car une marche de l'escalier grinça. Complètement affolée, elle décida de passer par la cuisine pour rejoindre les escaliers. « La personne dans les escaliers prendra sûrement par le salon » pensa-t-elle. Sans allumer la lumière, elle traversa la pièce, chaussons à la main, sentant le froid s'infiltrer dans chaque parcelle de ses pieds. Quand elle passa l'encadrure de la porte, elle vit se dessiner une ombre sur le carrelage du salon durant une demi-seconde. Incapable de distinguer sa provenance, elle décida de monter les escaliers rapidement, s'enfermer dans sa chambre et s'enfouir sous la couette. Couette qu'elle imaginait magique à ce moment-là.
Après quelques minutes, sa respiration se fit plus régulière et l'adolescente reprit ses esprits. Sa porte alors s'ouvrit. Elle cria et gigota sous la couette comme une dingue pour faire fuir l'intrus de sa chambre. Intrus qui, quelques secondes plus tard, vint soulever sa protection ce qui fit redoubler les cris de la victime de ce traquenard. L'intrus se mit alors à rigoler à gorge déployée calmant instantanément la jeune fille. Ce n'était que sa sœur ! Elle reprit ses esprits en un quart de tour et comme pour se défendre, cria sur sa sœur et la poussa violement hors de sa chambre. Alors que la petite ripostait, une ombre vint se placer entre les deux filles. Elles hurlèrent à s'en briser les cordes vocales et allèrent se réfugier dans la chambre au fond de la mezzanine, verrouillant la porte derrière leur passage. Une voix endormie leur parvint alors à travers la porte. « Qu'est ce qu'il se passe ?… » Les deux sœurs sortirent alors de leur refuge pour prendre leur frère dans leurs bras, en rigolant.
Après s'être embrassé et rassuré mutuellement, ils rejoignirent chacun leur chambre, soudainement fatigués.

Fin.