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XXXIX - Là Où Tout a Commencé - Partie 3

  Solèna et Assad traversaient les corridors de la citadelle d'Uraera, ou Palais des Chimères, deuxième du nom. Arpentant ces coursives depuis une dizaine de minutes, ils observaient l'architecture fantastiques des lieux sans pouvoir réprimer un soupir émerveillé, malgré l'urgence la situation. Partout, vitraux lumineux, balustrades d'or, statues majestueuses et galeries vitrées habillaient les lieux avec faste. Les colonnades marmoréennes côtoyaient les sols dallés, ornés de motifs entrelacés où la lune d'Uraera revenait souvent.

— C'est beaucoup trop silencieux, murmura Solèna.

Leurs pas les avaient menés à l'entrée d'une galerie d'art aux murs peuplés de peintures étranges.

— Restons attentifs, nous sommes en terrain hostile, crut bon de préciser Assad.

— Est-ce un Blambourinos-Nocterus ? s'interrogea Solèna

Elle demeurait penchée devant une fresque qui représentait une créature quadripède, au pelage violet et noir.

— Je pense qu'il y a plus urgent que de contempler cette toile, grinça Assad.

Il se posta derrière elle, attendant que Solèna ne se ressaisisse.

— Oh ! s'exclama-t-il, soudain.

Le roi de Sultakara, oubliant sa réflexion passée, se pencha à son tour.

— C'est un Sombrume ! s'écria-t-il alors, épouvanté en reconnaissant la bête.

— Voulez-vous dire... les créatures nées du Rituel-

— Elles-mêmes, l'interrompit-il. Darkodem... enfin, Uraera les a utilisées lors de l'assaut sur le Village des Peuples Antiques.

— Il ne manquerait plus qu'on n'en trouve ici aussi, dit l'ancienne ministre, avec un frisson. Toutefois, il ressemble à s'y méprendre à un Blambourinos...

— Regardez ! cria à nouveau Assad, en pointant une note, sous le tableau.

Solèna lut quelques bribes à haute voix.

— « Les Sombrumes sont l'ébauche d'un alliage entre lumières et ténèbres... un des six Rituels pour les invoquer... n'obéissent qu'à Uraera... mélange explosif, très dangereux... version dégénérée suite à une magie plus faible : Blambourinos-Nocterus... »

— Quoi ? S'étrangla-t-il.

— « Les Blambourinos-Nocterus ne sont qu'une version mal entretenue et malade du Sombrume. Des dégénérés. Après avoir créé mon armée, j'ai jeté tous les processus ratés dans la forêt d'Amalthée... »

— Amalthée ? Y'a-t-il un endroit qui se nomme comme ça à Terhera ?

— Je ne pense pas... proposa Solèna. Du moins, plus aujourd'hui. Uraera s'est livrée à tout plein d'expérience, mais avant que Terhera ne soit fragmentée en continent.

— Vous dites vrai... Peut-être que ça désigne la Forêt Noire ? Après tout, il n'y a que là-bas où on trouve des Blambourinos. Mais peu importe, se reprit-il. Nous devons nous hâter.

— Faisons attention... Si Uraera désigne les Blambourinos de dégénérés, alors que nous savons pertinemment que Terhera n'a jamais porté en son sein de créatures plus haïssables, qu'attendre des Sombrumes...

Ils reprirent leur route, en sortant de la galerie de tableaux. Ils longèrent un mince couloir avant de bifurquer vers un large hall aux murs couverts de vitraux. Et là, comme pour confirmer leurs dires, deux Sombrumes les attendaient au quart de tour, les crocs retroussés.

— Grand Dieu ! cria Solèna, épouvantée.

— Calmez-vous, essaya de la rassurer Assad. Je les ai déjà affrontés, si vous savez manier correctement cette lance, vous n'aurez pas de mal à les défaire.

Les deux énormes fauves avaient un pelage obscur et pourtant rutilant de lumière, répondant parfaitement à ce qu'Uraera désignait comme un alliage de lumière et de ténèbres. Le noir mêlé au violet de leurs poils se moiraient au gré des rayons de la lune qui passaient à travers les vitraux du palais. De part et d'autres de leurs museaux, des vibrisses filiformes serpentaient dans les airs, trahissant leur origine démoniaque.

— C'est vrai qu'en comparant, les Blambourinos sont nettement moins costauds... remarqua Solèna, blême.

Un Sombrume bondit, décidé à se repaître de la chair des deux impudents qui foulaient ces sols inhabités depuis des millénaires. Assad s'avança à son tour avec courage, jouant de son sabre. Le combat fit rage, la bête à la fois vive et sautant avec agilité, ses griffes démesurées en avant, sifflant, crachant, ses vibrisses fouettant l'air férocement, se repliant avant de repartir à l'attaque. Tel un escrimeur, Assad contrait de moulinets parfaits chacun des attaques du monstre, tandis que son congénère investissait Solèna.

Finalement, le monstre commit une erreur en exposant son flanc, après une esquive particulièrement réussie du roi de Sultakara. Savant saisir les occasions quand elles se présentaient à lui, Assad le faucha de son énorme sabre, ravissant l'âme du Sombrume d'un geste. Celui-ci s'écroula lourdement par terre.

N'arrêtant pas son geste, Assad fendit l'air une seconde fois, tailladant à revers le Sombrume qui attaquait Solèna. En poussant un mugissement de bête blessé, la créature bondit loin d'Assad. Hélas pour elle, perchée sur une haute colonne de marbre, Solèna saisit sa chance et descendit en piqué avec sa lance dont la pointe adamantine trancha net la gorge du monstre, l'envoyant au tapis.

— C'était... expéditif ! s'étonna-t-elle.

— À qui le dites-vous ? s'enorgueillit Assad.

Ils se remirent en marche, pressant le pas.

☾☾☾

— Ah... Ah... Ah... haletait Lunera. Qu'elle est forte !

Sa manche déchirée laissait entrevoir son bras éraflé de haut en bas par un sortilège d'Uraera. Saphir n'était pas moins fraîche, grimaçant des attaques titanesques de l'illustre Sorcière face à elles.

Ne leur laissant même pas une seconde de répit, Uraera invoqua des pales de glace qui filèrent à toute vitesse vers les deux jeunes femmes.

Jahanama ! cria Lunera en s'avançant.

Le feu haineux se déversa hors de la Lame Jahanama et riposta furieusement avec les glaces de la Sorcière. Saphir profita de l'anéantissement de son attaque pour voler jusqu'à Uraera. Elle fit tournoyer la Lame Janna d'une estocade leste mais son assaillante en eut assez de ces pertes de temps.

Uraera frappa ses mains ensemble et du choc, surgit une vague de fond qui frappa Saphir de plein fouet, l'envoyant valdinguer plus loin. La princesse heurta durement la terre. Elle se cogna la tête contre un rebord rocheux, nés des séismes dévastateurs autrefois invoqués et sombra dans un état de demie-conscience.

— Saphir ! appela Lunera, inquiète.

Uraera concentra l'énergie dans sa main et au plus grand effarement de son adversaire, jaillit du néant un grimoire ancien à la couverture de cuir violet.

— Qu'est-ce que... commença Lunera.

— Janna et Jahanama sont d'une trivialité, grinça-t-elle, de mauvais coeur. Toutes deux s'affublent d'épées ridicules. Lame Jahanama... Lame Janna... Pensais-tu que j'allais posséder une Lame Uraera, ricana-t-elle. Non... moi, dit-elle avec un orgueil suprême, j'ai cet ouvrage où tout mon savoir est reclus.

Solèna m'en a parlées !

Lunera reconnut les Psaumes d'Uraera, l'arme légendaire de la monarque originelle d'Arkhess. L'illustre Sorcière para son recueil d'un second élan magique et les pages s'agitèrent dans tous les sens, défilant rapidement, jusqu'à s'arrêter à un point précis.

— Chapitre Sept, fin de partie... récita-t-elle. Le Sacre qui pulvérise le Météore mortifère.

Juste au-dessus de Saphir, un Cercle d'Uraera apparut, tout de lumière. Reconnaissant la clé rituélique, Lunera blêmit. En jaillit des pulses redoutables de magie brute qui frappèrent la terre en contrebas, meurtrissant les sols d'élans féroces. La princesse de Sultakara, au centre de ce sidéral terrifiant, encaissait l'attaque de plein fouet.

— NON ! cria Lunera.

Mortifiée, elle sentait que le monde venait de s'écrouler à nouveau. Sans la force de Saphir, que pouvait-elle faire ? Lunera ne savait pas comment il était possible à une telle attaque... Elle se fit volte-face vers Uraera, écoeurée, mais celle-ci agitait ses pages une nouvelle fois.

— Cette fillette était la seule vraie menace... commenta Uraera, satisfaite de son coup. À nous deux, maintenant ! Chapitre Un, dans le palais du nord... Jalousie chevalière, émissaire du chaos !

Lunera guettait partout, se demandant d'où viendrait l'élan de cette lecture maudite des chapitres d'Uraera. Soudain, dessinant un cercle partout autour d'elle, d'innombrables tentacules blanchâtres sortirent du sol. Les appendices démoniaques flottaient dans tous les sens puis virent fouetter Lunera d'un même mouvement, pour ne lui laisser aucune chance de parade. La Lame Jahanama rougeoya et la jeune femme fondit devant elle d'une percée remarquable, cisaillant quelques cravaches au passage.

Une fois hors du piège, elle fit ce qu'elle savait faire de mieux : elle jeta le feu aux tentacules qui moururent dans un brasier infernal.

— C'est que tu te défends... minauda Uraera, l'observant depuis sa place céleste. Chapitre Deux, dans le pandémonium... Comète impériale ! Chapitre Trois, dans la distorsion spatiale... Nuage de Ténèbres couvrant le monde !

Levant aussitôt sa tête vers le haut, s'attendant à la chute d'un quelconque météore invoqué par Uraera, Lunera fut surprise par une secousse qui agita la terre à ses pieds. Un pan terrestre à la taille démesuré dont elle était le centre se détacha du sol et monta dans le ciel.

— AH ! cria-t-elle, ne s'attendant pas à ce que la comète naisse à ses pieds.

Elle détala du plus vite qu'elle put jusqu'au rebord de la comète, qui montait encore plus haut dans le ciel et sans réfléchir, Lunera sauta. Chutant à une vitesse vertigineuse, elle vit le météore improvisé atteindre le firmament et exploser dans un grondement redoutable. Soufflée par la déflagration, Lunera tomba à une vitesse encore plus grande.

Gravija-aaaaaaaargh !

Elle ne put finir son sortilège qu'elle se retrouva nimbée dans des vapeurs noirâtres qui pinçaient sa peau de tout part. Lunera sentait les ténèbres la mordre, littéralement, tandis qu'elle chutait toujours. Outrepassant la douleur, elle prononça la précédente formule à maintes reprise, en vain. Sa magie ne répondait plus, comme morte dans cette distorsion spéciale.

La jeune femme émergea de la fumée ténébreuse ; elle n'était qu'à trois mètres du sol.

GRAVIJA ! Hurla-t-elle de justesse.

Enveloppée de la lueur violette permettant la lévitation, elle dévia de justesse de sa trajectoire, échappant à une mort atroce, écrasée par la pesanteur terrestre.

— Arrête de gesticuler comme un singe ! Ragea Uraera. Chapitre Quatre, sur le sentier lunaire... Haine sélénite !

Les sens aux aguets, Lunera regardait partout, ne sachant d'où l'attaque viendrait. Elle se posa par terre et annula son sortilège, désireuse de conserver ses forces.

Je ne fais que me défendre, je ne pourrais pas continuer comme ça ! Et où est Saphir ?

Pour elle, la princesse de Sultakara ne pouvait décéder de l'attaque d'Uraera ; elle savait sa meilleure ennemie solide ! Soudain, elle entendit le sifflement d'une arme. Rien à droite, rien à gauche, elle leva ses yeux et vit fondre depuis la lune étincelante, une énorme lance, plus grande que mille hommes. Avec un glapissement effaré, Lunera se para une nouvelle fois d'un « Gravija ! » crié à la volée. Elle fila vers là où gisait Saphir, presque inconsciente, et monta haut dans les cieux pour échapper à l'impact de la funeste lance lunaire. Celle-ci s'écrasa en contrebas d'Uraera, fracassant la terre encore plus qu'elle n'était malmenée, dans une explosion lumineuse terrible.

— Saphir ! Saphir ! Lève-toi !

La princesse grognait dans son demi-sommeil. Lunera tenta le tout pour le tout.

Rinaaya... Rinaaya !

Comme si un déclic s'était fait dans son esprit, Lunera saisissait pour la première fois toute la subtilité de la magie de soin. Baignée d'une clarté salvatrice, Saphir ouvrit les yeux.

— J-je... suis vivante ?

Très heureuse d'avoir réussi, Lunera répondit par l'affirmative : le résultat n'était pas exceptionnel mais tant que Saphir reprenait ses esprits ! Elles se posèrent plus loin, se mettant à l'abri derrière un pan rocheux surélevé par l'ardeur meurtrière d'Uraera.

— Elle ne nous verra pas, nous avons un peu de temps pour discuter stratégie, proposa Lunera.

— Ne crois pas si bien dire, marmonna Saphir.

Soudain, une lumière bleuâtre l'enveloppa et des langues de foudre fusèrent dans tous les sens avant d'éclater.

— M-mais... s'horrifia Lunera.

Étonnée, Lunera regardait ses mains et son corps tout entier. Elle avait recouvert son apparence originelle.

— L'éveil... est fini... murmura la princesse.

— Comment va-t-on faire, maintenant ? se lamenta Lunera.

— Ma magie m'aurait-elle protégée contre Uraera, tout à l'heure ?

— Oh, non... Oh, non... continuait de gémir Lunera.

— Oh, mais arrête donc, veux-tu ! N'es-tu pas une Sorcière, toi aussi ? Éveille-toi !

— Tu te moques de moi ? s'énerva Lunera. Tu sais très bien que ce n'est pas sur commande !

— Oui, mais tu as sûrement pu régénérer tes forces depuis !

Lunera détourna sa tête. Saphir disait sûrement vrai, mais elle ne savait pas comment faire ; c'était bien facile pour elle, dont l'éveil venait de se dissiper.

— L'éveil... l'éveil... l'éveil, réfléchissait Saphir, c'est la rage de vivre. La volonté de vaincre ! Le désir d'être !

— Tu m'aides drôlement, grogna Lunera. Ça ne m'inspire rien.

— Mais enfin ! soupira Saphir, désespérée. Après tout ce que t'as fait, n'as-tu pas envie d'en découdre ? Comment elle s'est jouée de toi, qu'elle a fait un outil indispensable à sa résurrection ? De ton père, qu'elle a fait son esclave ? De ta mère, qu'elle a fait un pantin sans volonté ? De-

— Arrête ! réagit Lunera, en baissant la tête.

À chaque proposition supplémentaire, elle sentait son coeur brûler dans sa poitrine.

— Tout ça... tout ça ne m'inspire que de la tristesse... Quand j'y pense... mes forces se brisent...

Saphir lui jeta un regard embêté, presque prise de pitié. Elle se hissa sur ses genoux et se pencha. Uraera voletait plus loin, en fracassant le paysage à la recherche des deux jeunes femmes.

— Elle n'arrive toujours pas, souffla Saphir.

Lunera leva ses yeux pour lui répondre lorsque tout à coup, comme si le destin prenait un malin plaisir à contredire ses derniers mots, un pieu construit d'un bois noir vint se planter dans l'abdomen de Saphir, la poignardant jusqu'à la garde.

— Argh... grinça Saphir, en émettant une série de râles gargouillants.

La princesse observait sa blessure avec des yeux ronds, prise par surprise par l'attaque d'Uraera. Alors, sous les yeux écarquillées à l'extrême de Lunera, l'illustre Sorcière laissa pencher sa tête sur le côté, son visage se fendant d'un sourire carnassier.

— Chapitre Cinq, susurra-t-elle, dans la forêt maudite... Branche du Néant.

Le pieu se volatilisa, retournant dans le non-être, ne laissant derrière lui qu'une blessure béante d'où coulait des gerbes de sang. Malade de terreur, l'esprit de Lunera était comme paralysée.

Sa tête bascula en arrière, tandis qu'elle était prise de soubresauts terribles. Elle ne contrôlait plus son corps mais toutefois, les paroles de Saphir revinrent dans son esprit : « L'éveil, c'est la rage de vivre. La volonté de vaincre ! Le désir d'être ! »

La jeune femme se mit à luire intensément, retrouvant les sublimes forces de l'éveil qu'elle n'avait pas goûté depuis son coup d'éclat à Arkhess. 

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