Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

XXXIV - Vers le Cristal - Partie 1

??? — ???

Dame Lunera... Arkh est mort, oui. Sawse est morte, oui. Mais nous, nous sommes vivants ! Chérissons ensemble cette vie qui leur a échappé. Je comprends votre tristesse, mais n'oubliez pas, non, n'oubliez pas, qu'il faut aller au-delà. Vivons et honorons leur mémoire en les gardant toujours dans notre esprit. Soyez la courageuse reine que vous avez toujours été. Par pitié, cessez vos attaques. Revenez à la raison. Revenons ensemble à notre Arkhess que nous aimons depuis toujours !

☾☾☾

22 août 1875 — ???

Avec un glapissement effrayé, Lunera émergea d'un sommeil angoissant. Quelles étaient ses paroles ? Qui les avaient prononcées ? Que s'était-il passé ? Elle ne reconnaissait rien autour d'elle, tout était flou. Une seule sensation demeurait : celle d'un effroyable mal de tête.

— Argh... gémit-elle, en se massant les tempes.

Elle resta prostrée entre ses draps, la tête entre ses mains jusqu'à que la douleur ne s'atténue un peu. Lunera regarda autour d'elle.

Où... où suis-je ?

Elle ne reconnaissait pas l'endroit. Ce n'était ni sa chambre au Palais des Chimères... ni sa chambre chez Nani... et encore moins ses appartements royaux à Arkhess. Elle était dans un petit lit de fer, dans ce qui semblait être une cabine de voyage. La reine se dépêtra de ses couvertures et posa ses pieds nus sur la moquette grise à la propreté douteuse. L'espace était étroit et étouffant. Lunera ne se souvenait pas d'avoir atterri dans un tel endroit. Elle ne se souvenait plus d'avoir dormi. Elle ne se souvenait plus d'être...

— Ah ! cria-t-elle en plaquant une main sur son front.

Une migraine insoutenable était revenue la tourmenter. Des éclairs lumineux s'interposaient à sa vue, la rendant encore plus confuse qu'elle ne l'était. Elle ferma ses yeux et elle fut soudain happée par son esprit qui s'attela à rejouer les scènes de la veille. Un flot de souvenirs jaillit alors, et avec, une vague de tristesse.

Sinan se révoltant contre elle... Andrade arrivant et annonçant la trahison de Dlavonine... Ce dernier qui avait vendu de précieuses informations à Sultakara... Son courroux terrible en voyant le Sceau du Lion luire à la lumière du soleil... Sa perte de connaissance...

La perte de ses amis était encore plus vivace. Lunera essuya une larme qui coula sur son visage peiné. Arkh et Sawse étaient morts, Sinan l'avait reniée, Aria s'était effacée, et Solèna... Elle n'en savait rien. Lunera ne savait ni où elle était, ni qui l'avait déposée ici.

Sa douleur s'effaçant, Lunera consentit à se relever. Elle jeta un coup d'oeil à la pièce exigüe dans laquelle elle demeurait enfermée et jeta un coup d'oeil à travers la petite fenêtre ronde d'où perçaient d'éclatants rayons de soleil.

— L-le ciel ? s'étonna-t-elle.

Lunera se pencha davantage et vit un ciel bleu s'étendre à perte de vue avec, en contrebas, une étendue blanche et cotonneuse qu'elle identifia comme étant des nuages, obscurcie par une imposante ombre de ce qui semblait être...

— ... un vaisseau !

Ses oreilles lui firent parvenir le vrombissement d'un moteur et les fauchages lents et majestueux des pales aériens qui fendaient l'air, sons qu'elle n'avait pas identifié tant elle était accaparée par le mal de son esprit.

Lunera s'éloigna de la fenêtre, alarmée. Que faisait-elle dans un aéronef ? Un instant, elle craignit qu'Arkhess ne l'ait capturée pour la livrer à Sultakara en guise de rédemption.

Décidée à mettre les choses au clair, la jeune femme enfila ses bottines qui gisaient près de son lit, fit quelques pas et ouvrit la porte de la cabine où un escalier unique montait vers le pont. Elle l'emprunta lentement, mettant d'infinies précautions à chaque pas qu'elle faisait, non désireuse d'attirer l'attention de ses geôliers. Tel un chat, elle lançait des regards scrutateurs de tout les côtés, les yeux grands ouverts, guettant la moindre menace.

Lunera reconnaissait ce type de navire volant ; elle avait emprunté le même format pour gagner Nara avec Solèna, à un temps paisible qui lui semblait bien lointain...

Je n'aurais jamais dû reprendre la renaissance de Darkodem... Je n'ai eu que des problèmes depuis...

Elle arriva au pont et vit, étonnée, qu'il n'y avait personne. Furtive, elle s'accroupit et avança à pas de loup jusqu'à la salle de commandement. Là, Lunera surprendrait le conducteur, l'éliminerait d'une quelconque façon et gagnerait un horizon nouveau où elle pourrait démarrer sa nouvelle vie de fugitive.

Arkhess ne voudra sûrement plus de moi.

La salle des machines était ouverte. Silencieuse, Lunera pencha sa tête sur le côté et s'affala par terre, stupéfaite. Une haute silhouette aux cheveux bruns noués en un chignon sévère demeurait assise derrière le gouvernail, une lance adamantine à la pointe de corail posée à proximité.

— S-Solèna ? glapit-elle.

Nullement décontenancée, celle-ci se retourna et lança un coup d'oeil indifférent à sa reine.

— Vous êtes réveillée ? Tant mieux, je suis soulagée... Je pensais que vous étiez blessée après ce qui s'est passé...

Lunera se releva, ne comprenant plus rien.

— Venez, venez ! l'invita Solèna, gentiment. Nous devons causer.

Timidement, Lunera s'avança et s'assit sur le dossier du second au navire, face tournée vers la ministre.

— Vous semblez en forme, tout de même ! remarqua Solèna. Je ne pensais pas que vous seriez remise aussi vite !

— Oui... murmura Lunera, d'une voix blanche. Je me souviens... de tout à peu près... Mais j'ai perdu connaissance... Comment je me suis retrouvée ici ? Que faisons-nous là ? Où allons-nous ?

Le visage de Solèna se rembrunit. Les lèvres pincées, elle ne répondit pas tout de suite. Craignant d'avoir commis une erreur, la reine se glaça, n'attendant que la foudre s'abatte sur elle.

— C'est une manie chez nous, ironisa Solèna. Vous vous évanouissez puis je fais un retour détaillé des évènements que vous avez manqué.

Très gênée, Lunera balbutia des excuses que Solèna balaya d'un geste nonchalant.

— Hier, Arkhess a tourné à l'émeute. Le peuple ne s'est pas seulement contenté de fuir, certains ont pris les armes. Vous étiez indomptable... où plutôt votre magie. Même inconsciente, vous vous déchaîniez comme une diablesse. Des victimes de tous les côtés... De tous les rangs... Depuis les nobles aux petits paysans... Tayitoma et Dediaja ont dû concentrer leurs propres pouvoirs pour juguler vos ardeurs mais elles ont fini elles-mêmes foudroyées.

— Non ! s'étrangla Lunera, atterrée.

Son teint verdissant au fur et à mesure que la ministre avançait dans ce début de récit, elle eut envie de se tuer en pensant qu'elle avait pu faire du mal aux bonnes Dediaja et Tayitoma. Lunera craignit qu'Arkhess ne croie qu'elle avait désiré emporter le royaume dans sa folie destructrice.

— S-sont-elles m-mor-

— Non, coupa Solèna, toujours en regardant droit devant elle. Juste grièvement blessées. Je crois.

Très mal à l'aise, Lunera la pria de continuer, les yeux mi-clos.

— Sinan voulait vous tuer mais je l'en ai empêché, reprit-elle.

Une sueur glaciale parcourut l'échine de Lunera, éveillant des sensations funestes qu'elle ne désirait plus jamais éprouver.

— On se battait de tous les côtés, j'étais désemparée. J'ai voulu faire quelque chose mais entre les batailles qui faisaient rage, les clans de la noblesse qui s'agitaient comme des diables devant leurs patriarches et matriarches blessés, et votre propre folie — pardonnez-moi le terme — je ne savais plus quoi faire. Et puis, j'étais au prise avec Sinan. Tout s'est arrêté ensuite, soudainement. Votre déferlante de magie, je veux dire. C'était ça qui attisait la discorde dans la capitale.

— Comment ? murmura Lunera, craignant d'entendre un autre drame.

— Aria... Aria vous a sauvée et nous a sauvés.

— Aria ? répéta Lunera, surprise.

— Elle-même... Oh, cette femme est vraiment remarquable, je l'ai toujours dit, affirma Solèna en hochant plusieurs fois la tête. Ne craignant pas d'être frappé par vos pulses magiques, elle s'est avancée courageusement vers votre corps à terre et vous a prise dans ses propres bras.

— Qu'a-t-elle dit ? demanda Lunera, la gorge sèche.

— Je ne sais pas... Je l'ai vue parler à votre oreille puis vous embrassez sur le front.

Lunera étouffa un sanglot.

— Quoi ? s'étonna Solèna, en lui jetant un coup d'oeil.

— Oh, rien... rien...

Elle essuya son visage d'un revers de main, le doux visage d'Aria s'interposant dans son esprit : oh ! Sans conteste, les douces paroles qu'elle avait entendu dans les vapes, tout à l'heure, émanaient d'elle.

— Aria ne me... déteste pas... alors ?

— Elle n'a pas haï Sawse qui l'a traitée en souillon pendant plusieurs années, et vous croyez qu'elle va vous détester ? railla Solèna.

— Je-

— Quand vous aviez arrêtez de vous déchaîner, les combats n'ont pas cessé pour autant. Certes, nous avions un problème en moins, mais étant désormais libre et vulnérable, beaucoup ont essayé d'attenter à votre vie.

— Les Arkhasiens ont... commença Lunera, horrifiée.

— Arkhasiens, nobles, paysans, fonctionnaires, soldats, de tous les côtés, tous ont essayé, répondit Solèna, acide. Leur point de vue demeure assez compréhensible, si vous voulez mon avis.

— Arrêtez ! s'énerva Lunera. Vous n'êtes pas très gentille, depuis le début ! C'est à cause de Dlavonine si rien ne s'est passé comme prévu !

Solèna ne répliqua pas mais Lunera la vit pincer ses lèvres.

— « Pas très gentille »... On verra si vous tiendrez les mêmes propos, tout à l'heure... dit la ministre à mi-voix.

Elle se tut, se murant dans un silence pesant. Oppressée par le soudain mutisme de son amie, Lunera rebondit immédiatement :

— Et donc ?

— Et... donc ? J'ai mis Sinan hors d'état de nuire et je vous ai raflées, vous et Aria. J'ai vite filé au palais royal et j'ai pris un vaisseau pour partir.

— Aria est ici ? demanda Lunera, le coeur gonflé d'une joie enfantine.

— Non.

Cillant, accueillant le « non ! » comme une gifle, le sourire de la jeune reine se flétrit jusqu'à disparaître tout à fait.

— Alors... où est-elle ?

— Elle n'a pas voulu venir.

Lunera sentit sa gorge se serrer ; pour sûr, Aria lui en voulait, au point de ne pas les avoir rejointes.

— Ne vous inquiétez pas pour elle, Aria n'encourra aucun risque. Et puis, elle n'est pas fâchée contre vous.

— Alors... Pourquoi ? s'étrangla Lunera.

Ces amis allaient-ils tous l'abandonner un par un ?

— Elle m'a dit... qu'en tant que maire de la capitale... elle voulait elle-même fair cesser cette émeute fratricide. Vu que la reine et la ministre ne le peuvent plus, ajouta-t-elle, d'une voix chargée de regrets.

— Comment ça ? demanda Lunera, redoutant là une nouvelle terrassante.

— Oh, Lunera... Il ne faut pas se voiler la face... Vous ne serez plus reine... pas après le coup de folie que vous avez passé...

Lunera se leva, effarée.

— Mais, Solèna ! Je-

Je sais, l'interrompit l'ancienne ministre. Je suis votre bras droit, l'auriez-vous oublié ? Je sais tout. Le chagrin, la tristesse, et la nouvelle de la trahison de Dlavonine vous ont fait perdre toute mesure. Je suis à peu près certaine qu'il s'agissait d'un accident... Je sais que vous portez très à coeur les intérêts d'Arkhess... Mais le peuple ne vous voit plus d'un bon oeil. Du moment où ils ont cherché à vous assassiner, il ne reste plus rien.

Atterrée pour cette terre d'Arkhess qu'elle aimait pourtant avec dévotion, Lunera retomba mollement sur son dossier, les yeux tout plein de larmes. La tête baissée, les mains sur les genoux, elle remarqua alors que le Sceau de l'Ange faisait défaut à son annuaire gauche. Elle releva la tête, inquiète. La surveillant du coin de l'oeil, Solèa répondit à sa question muette :

— Aria disait qu'à la capitale, elle était la troisième autorité après nous deux et que, de ce fait, elle ferait tout son possible pour ramener le calme dans le royaume. Notre temps étant fini, j'ai pensé que pour éviter que la postérité nous accable d'une nouvelle guerre civile, il fallait lui remettre le Sceau de l'Ange. Même si elle ne vient pas... elle m'a dit de vous dire qu'elle vous soutient de tout coeur.

— Elle... fera... une bonne reine, commenta Lunera, la voix enrouée par l'émotion.

Joie et tristesse se mêlaient dans son être. Joie pour Aria, qui, par sa nature calme et douce, gagnerait sûrement la sympathie des arkahsiens. Tristesse pour elle-même, Ange déchue comme le fut Sawse par le passé. La perte du Sceau de l'Ange scellait à tout jamais la fin de son règne.

— C'est drôle, la manière dont le destin est fait, murmura Solèna. Votre règne est aussi court que l'a été celui de votre père... Et, tout deux se sont soldés d'une guerre civile.

Mortifiée par cette comparaison saisissante, Lunera s'empressa de la démentir avec force. Hélas, elle n'avait pas de matière à quoi défendre.

— Je... je... mes intentions sont bonnes, comparées à lui ! Et puis, je ne laisse pas une mégère derrière moi, Aria pourra panser les plaies du royaume ! Et puis, Dlavonine est-

— Peut-être, la coupa Solèna, qui n'avait entendu que la première phrase. Mais dès fois, elles ne suffisent pas, les intentions... Et puis, vous ne savez pas ce qu'avait Darkodem en tête... Peut-être que ses intentions étaient-

— Bonnes ? l'interrompit Lunera. Bonnes ? Laissez-moi rire !

Mais Lunera ne riait pas, très touchée par cette perte inestimable qu'était son rang royal.

Solèna a raison... Le destin est curieux... C'est elle qui m'a poussée au trône et c'est elle qui m'en a faite descendre, en m'enlevant le Sceau de l'Ange...

Soudain, elle se rappela que Solèna s'incluait elle aussi dans le lot des déchues.

— Et vous, alors ? balbutia-t-elle. Pourquoi n'êtes-vous pas restée à Arkhess ? Vous êtes la ministre pourtant.

J'étais, corrigea Solèna, avec un sourire triste. J'ai servi Arkhess pendant de nombreuses années... Je pense ne pas me tromper en affirmant que l'on m'aimait bien... Mais on ne pardonnera pas, cette fois. Je vous ai trop soutenue, tout au long de votre règne, depuis votre sacre jusqu'à la dernière bataille. Je vous ai même secourue alors que vous étiez évanouie. On me traitera de renégate, de hérétique, sans aucun doute...

Sa voix devenait rauque, comme si sa gorge se serrait.

— ... on m'accusera aussi de haute trahison. Peut-être même qu'une Quête Éternelle sera lancée contre moi ? dit-elle, en feignant une touche humoristique.

Hélas, son être tout entier était si chargée de tristesse que cette tentative de drôlerie échoua.

— Arkhess ne me pardonnera pas, ajouta-t-elle, d'un souffle.

— Solèna... je suis... infiniment désolée, s'excusa Lunera, affligée par le malheur de sa chère ministre.

Celle-ci se détourna et essuya une larme furtive qui perla au coin de son oeil. Elle renifla. Au moment de parler, sa voix resta mesurée, ne tremblant point.

— Ne vous inquiétez pas, je vous ai dit... Je ne regrette rien... J'ai choisi de vous aider de mon plein gré.

Arkh et Sawse étaient morts. Sinan l'avait reniée. Aria ne s'était pas effacée ; elle restait à Arkhess mais la soutenait de tout son coeur. Solèna... Quant à Solèna, elle l'accompagnerait jusqu'au bout. Elle demeurait, comme au premier jour, sa plus fidèle alliée. Émue, Lunera ne trouva même pas les mots pour la remercier. Solèna lui fit un sourire en coin et reprit avant que l'ancienne reine ne se laisse aller à un étalage d'affection.

— Vous ne m'avez pas demandé où allons-nous, remarqua-t-elle.

— Euh... Où allons-nous ?

— Vers le cristal, répondit Solèna, en se tournant vers elle.

Les yeux écarquillé de stupeur, Lunera bégaya :

— Le c-cristal ? Vous voulez dire le C-coeur Arkhale ?

— Lui-même, sourit l'ancienne ministre.

— M-mais... je... comment ?

— Je vous avais promis, souvenez-vous... Vous me connaissez, Lunera, je ne suis pas dame à trahir mes promesses.

— Oh... Solèna... Je n'ai pas les mots...

— Il n'y a rien à dire, répondit celle-ci en regardant l'horizon, tout en réajustant la trajectoire du vaisseau avec un coup de gouvernail.

Lunera se tut, la gorge nouée, infiniment touchée par la loyauté inébranlable de Solèna. Elle la seconderait comme elle l'avait toujours fait, jusqu'à la toute fin.

— Nous avons toutes les Gemmes Sidérales, désormais... Nous survolons Ganymède, nous arriverons bientôt à l'emplacement présumé des Sanctuaires de l'Oracle.

Solèna jeta un coup d'oeil à son amie, qui n'avait pas réagi à cette information. Silencieuse, Lunera se tenait la tête baissée, comme si elle se recueillait. Respectant ce voeu de silence, elle n'insista pas. 

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro