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XXXIII - Le Véritable Traître - Partie 2

  Dans la grande place et les rues adjacentes pleines à craquer de monde, un silence sépulcral accueillit ces paroles. L'écho de celles-ci se répercuta entre les hautes bâtisses qui ceignaient l'esplanade et résonnaient avec davantage de force dans les esprits de tout ceux présents. Alors, Arkhess vira encore une fois au drame.

Les plus lucides furent promptes à reprendre leurs esprits : quel choc ! Quelle nouvelle ! Dlavonine, le patriarche de la plus puissante famille d'Arkhess, ayant vendu son propre pays ? On n'y croyait pas. Et pourtant, quand on jouait des coudes pour se frayer un passage pour pouvoir le voir, le noble était livide. De rage ? D'effroi ? On ne savait guère. Mais son visage décomposé était à la vue de tous.

De tous les côtés, des exclamations horrifiées fusaient. La matriarche Tayitoma avait défailli et se serait écroulée par terre si la bonne Dediaja ne lui aurait pas tendue sa main secourable. Les traits du général Sinan avait perdu toute dureté pour revêtir un choc profond, une stupeur sans pareil. Solèna avait ses mains plaquées sur sa poitrine, comme si son coeur avait cessé de battre. Même la famille du noble resta coite d'étonnement. Leur grand patriarche, un traître ?

Mais nul n'était aussi effaré que Lunera. Comme frappée par la foudre à cette annonce, elle resta tétanisée, son esprit encaissant durement la nouvelle. Des images de la bataille défilaient.

Assad qui l'attendait... Les vaisseaux d'Arkhess prit à revers par les forces sultakaroises... Sa lente remontée vers le palais royal, chaque fois aidée par ses compagnons... Ses sujets, fauchés impitoyablement par l'Adrastée... Sawse N, dont on ne retrouvera jamais le corps... Saphir et son éveil qui faillit propulser son décès... La Terreur Lunaire qui s'effritait, morte dans un dernier élan de protection... à l'image de son maître, l'âme ravie par le roi de Sultakara... à l'image de ce pauvre Arkh... Arkh... Arkh... Son visage pâle dans une dernière grimace de haine en affrontant le Lion de Sultakara... Arkh... Arkh... Arkh... Tout ça... était... de la faute... du traître... de... la faute... de... Dlavonine !

Son visage méprisant, ses cheveux drus et rubescents, cette allure hautaine, toute l'image de Dlavonine, haïe déjà, devant encore plus exécrable aux yeux de Lunera. Vieille amie, la flamme de la haine se ralluma à nouveau dans le coeur de la reine. Plus efficace que le meilleur des rituels, plus profane que la pire des magies, elle venait, telle une ire fantastique, allumer ses organes un par un. Tout en elle s'embrasait dans une fureur indescriptible.

Un bruit d'explosion retentit tandis que les menottes de la reine éclataient, ravagée par sa magie labile à l'image de ses émotions. Lunera s'avança en conquérante, le visage fermé, décidée à obtenir des comptes. Les soldats qui l'arrêtèrent essayèrent de lui barrer le passage mais ils furent repoussés sans aucun ménagement.

Ses escarpins foulant le pavé de l'esplanade avec force d'un « clac ! clac ! » régulier, elle était observée de tous les côtés. Personne n'osa intervenir ou la vilipender sur ses crimes passées. On avait peur de Lunera. On oubliait tout. On la regardait faire. Elle dégageait une aura de puissance formidable. Le peuple reconnaissait celle qui avait conquis la royauté en février. Les âmes en frémissaient d'effroi devant cette force incontestable : aussi vite que Lunera avait été déchue, elle venait d'être restituer. Avec même un surcroît d'autorité, peut-être.

Sans cérémonie, elle empoigna Dlavonine par le col de sa chemise et le souleva aussi haut que lui permettait ses bras. Bien que ce dernier soit plus grand qu'elle, ses pieds ne touchaient plus le sol, battant ridiculement l'air.

— Dlavonine... est-ce... vrai ? murmura-t-elle, d'une voix saccadée.

Ce murmure, lourd de menaces, résonna distinctement et fit dresser l'échine des personnes alentours.

— Dégagez vos sales-

— TAISEZ-VOUS ! tonna-t-elle.

Son éclat de voix fit réagir sa magie, qui explosa à hauteur de ses mains, laissant des marques de brûlures sur le cou du noble. Il rugit de douleur, celle-ci dépassant l'entendement.

— Andrade... Qatmon... appela-t-elle, sans cesser de maintenir Dlavonine. Tout Arkhess est présent. Amplifiez vos voix et expliquez-vous. Nous ne tirerons rien de lui, cracha-t-elle. Il faut mettre les choses au clair. Comment avez-vous compris qui j'étais ?

— J-je... ne m'en rappelle... plus vraiment, balbutia Qatmon, mortifié à l'idée de revenir sur cette histoire.

— Arrêtez donc de mentir, Qatmon ! le houspilla Andrade. Il faut payer, à un moment ou à un autre. Quelques soient mes erreurs passées, au moins, ma conscience sera tranquille. Je n'aurais pas trahi Arkhess.

— V-vous av-v-vez s-sans d-doute r-raison... bégaya Qatmon, très mal à l'aise.

— Parlez ! ordonna Lunera en lui décochant un regard noir.

— T-tout ce que j'ai pu faire, c'est sur ordre de Dlavonine ! Oh, non, jamais je n'aurais eu de telles scrupules... Je ne suis pas aussi perfide... Je n'ai jamais voulu, c'est toujours sous ordre de Dlavonine... J'insiste, sur ordre de Dlavo-

Un second regard noir de Lunera le fit taire. Il sentait que le troisième ne pardonnerait pas.

— Nous avons fouillé tous les recoins du palais à la recherche d'une quelconque information sur votre identité. Nous en avions pas mal mais il nous manquait le plus important... La clé décisive pour comprendre qui vous étiez vraiment, notamment avec votre rang-

— Passez, venez en aux détails pratiques, grinça Lunera.

— J'ai essayé le bureau de Solèna, reprit Qatmon, sans succès.

— C'était donc vous ! cria Solèna, scandalisée.

Elle s'était rapprochée de la reine et toisait Qatmon comme s'il n'était qu'un vermisseau. La ministre jeta ensuite un regard en biais à la souveraine, ne comprenant pas pourquoi elle s'évertuait à savoir les machinations de Dlavonine alors qu'il y avait plus important.

— Je me suis reporté dans le bureau de la reine, qui n'était pas protégé. Là, j'ai trouvé un document dans votre tiroir qui reprenait toute l'histoire qu'avait délivré Sulta à votre propos lors de la Conférence Internationale. Nous avons croisé toute nos sources et nous sommes arrivés à la conclusion que vous étiez Lunera, la fille de Da-

— Quand avez-vous su ? le coupa Lunera.

— Euh... Je-

— En juin, répondit Andrade.

Une lueur de triomphe s'alluma dans les yeux de la reine.

— Quand, précisément ?

Décontenancé par cette demande précise, Andrade ne répondit pas tout de suite, tandis que Qatmon restait silencieux.

— Eh bien... Quelques jours avant le duel...

— Ah ! s'écria Lunera. Ça concorde parfaitement avec le moment où Shân a été assassinée.

— Non ! couina Qatmon. Non !

De nouveaux murmures parcouraient l'assemblée, tout un chacun étonné par la tournure que prenaient les évènements. Le père de Shân s'avançait lentement tout en tendant l'oreille : les circonstances du décès de la prunelle de ses yeux allaient-elles enfin être révélées ?

— NE MENTEZ PAS ! rugit la reine, hors d'elle.

— Shân a été retrouvée morte près du bureau de la reine, intervint Solèna, dégoûtée. J'ai beaucoup réfléchi à la question et maintenant, je pense avoir compris... Elle vous a surpris dans une position compromettante et vous avez décidé de la faire taire à tout jamais.

— Non ! Non ! se récria Qatmon, se mettant à pleurer.

Personne ne fut pris de pitié devant ses larmes tant on le trouvait vil.

— Ne... mentez... pas !

Les paroles de la reine, non hurlées cette fois, étaient encore plus menaçantes si possible. Elles venaient caresser l'échine de quiconque les avait écoutées pour y apposer une bise glaciale et mortifère qui en faisait dresser l'âme d'effroi. Frémissant, Andrade donna une bourrade à Qatmon et fronça des sourcils.

— Ou-ou-ou-oui... bégaya Qatmon, avec fatalité. C'est moi.

Le pauvre père de Shân se noya dans des sanglots amers et furieux.

— Vous ne l'avez pas seulement tuée ! vociféra-t-il. Vous l'avez dépossédée de son honneur même dans la mort !

Lunera vit dans son esprit l'image furtive d'une empreinte de chaussure boueuse sur le visage de Shân.

— J'exige un châtiment ! J'exige un châtiment ! cria le vieillard, avec une voix enrouée par son chagrin et son humeur vengeresse.

Pris de pitié, certains habitants s'avancèrent pour le soutenir dans sa tristesse. Oubliant qu'Arkhess ne lui était plus aussi favorable qu'auparavant, Lunera reprit la parole, désireuse de rendre justice à cette pauvre Shân :

— En attendant la suite des explications, je vous informe déjà, Qatmon, que vous serez mis aux arrêts pour le meurtre de Shân. Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour vous destituer de votre rang de noble, ajouta-t-elle avec dureté.

— NON ! NON !

Ses pleurs d'homme lâche redoublèrent d'intensité, ponctués de reniflements infects.

— Taisez-vous ! ragea Lunera. Arkhess trempe dans la catastrophe à cause de vos machinations. Depuis le meurtre de Shân, nous ne cessons de nous enfoncer dans le crime et dans le drame ! Vous paierez tous de vos actes !

Qatmon tomba agenouillé, anéanti, tandis que la reine demanda à un Andrade pâle la suite des explications sur la trahsion de Dlavonine. Le noble l'informa quant aux intentions de Dlavonine, au lendemain du conseil royal.

— Et... vous n'avez rien dit.... bien que vous le sachiez ? demanda Lunera, à mi-voix.

— Non ! s'horrifia le noble en déglutissant. Je ne pensais pas Dlavonine sérieux ! Pour moi, ce n'étaient que des velléités, rien de plus ! Mais rien qu'après avoir proféré de telles remarques, je me suis immédiatement détaché-

— C'est donc pour ça que vous avez rompu publiquement toute alliance ? s'étonna Solèna.

— Tout à fait, je ne voulais pas-

— Vous restez complice, grinça Lunera. Vous auriez pu sauver d'innombrables vies !

— Ces vies auraient pu être toutes sauvées si vous n'aviez pas fait la guerre, Votre Majesté, objecta Andrade, d'un ton mordant.

Sentant que la conversation allait dériver sur des sentiers douteux pour elle, Lunera s'empressa de rebondir mais Dlavonine la coupa :

— Vous faites un sacré menteur, Andrade ! cracha-t-il. Vous le saviez très bien que je comptais mettre mon plan à exécution. Vous et Qatmon étiez mes complices !

Comprenant que Dlavonine espérait les faire choir avec lui, Andrade rugit :

— C'est faux !

— Non, renifla Qatmon, non...

— Vous êtes tout les trois complices, conclut Solèna, révulsée. Trois patriarches de la noblesse arkhasienne s'alliant avec l'Adrastée, commença-t-elle lentement, les mots butant dans sa bouche, pour... pour... faire tomber leur PROPRE reine.

Un murmure scandalisé secoua à nouveau les foules. Il n'y avait plus l'ombre d'un doute. Ces trois-là et surtout Dlavonine trempaient dans la traîtrise la plus vile qui soit. Atterrée, Tayitoma s'avança, toujours soutenue par Dediaja :

— Vous vous rendez de haute, très haute trahison envers le Sceau de l'Ange ! cria-t-elle. Comment avez-vous pu ? Vendre Arkhess à Sultakara ? Nos aïeux en mourraient de honte !

Dlavonine déglutit. La situation ne pouvait pas s'empirer davantage pour lui.

— Non ! Je n'en savais rien ! contesta Andrade, terrifié. Je n'ai pas vu Qatmon en venant ici. Pourtant, nous devions tous être présents pour le retour de Sa Majesté. Je suis alors allé le chercher chez lui mais on m'a dit qu'il était chez Dlavonine... En m'y rendant, j'ai trouvé Qatmon ligoté et bâillonné. Là, il m'a tout dit de ce qu'avait fait Dlavonine !

— C-comment... chevrota Bahamut, comment avez-vous fait... pour-

— Je vous l'avais dit, répondit Andrade avec mépris. Traitez mieux vos serviteurs. Ils portent tous vos secrets. Je n'ai même pas eu à le supplier, il m'a dit ce que vous aviez fait à Qatmon.

Comprenant que son majordome l'avait trahi, le même qu'il avait maltraité la dernière fois, des larmes de rage et de désespoir s'amoncelèrent dans les yeux de Dlavonine : quel châtiment amer.

— Je n'en savais rien ! conclut Andrade, désireux de bien faire valoir son innocence.

Lunera le toisa d'un regard dédaigneux avant de se détourner vers Qatmon.

— Et vous, Qatmon ? Je suis certaine que vous le saviez... mais vous êtes tellement lâche que...

— OUI ! Se lamenta-t-il, écrasé par le remord. Je ne voulais pas ! Je ne voulais pas qu'Arkhess perde ! Je ne voulais pas ! Il m'a menacé ! Il m'a menacé !

Oubliant toute étiquette, Tayitoma s'avança vers lui et le gifla de toutes ses forces en vociférant :

— Vous n'êtes qu'un lâche !

Sentant que Tayitoma allait s'énerver contre lui, Andrade tenta de désamorcer la situation en sortant le fin mot de l'histoire. Il sortit d'une poche de son pourpoint un tas de feuilles parcheminées qu'il leva au ciel pour attirer l'attention de tout le monde présent. Il s'agissait de lettres. Tout plein de lettres, toutes signées par...

— ... le Sceau du Lion !

Tous purent voir à la lumière orangée du crépuscule la cire bleu roi qui ornait chacun de ces courriers, avec cette remarquable tête de lion rugissante qui faisait la fierté sultakaroise. Sans conteste, les preuves de la félonie de Dlavonine étaient toutes faites.

— Il a explicité toute la stratégie d'Arkhess ! dénonça Andrade. Le nombre de vaisseaux ! Les caractéristiques du vaisseau-mère ! L'identité de notre nouvelle reine ! L'identité et les attributs de chacun des champions ! Les forces de tout un chacun, depuis les généraux jusqu'aux-

Il ne termina pas, interrompu par un horrible bruit de chair déchiré qui troubla tout le monde. Tous se retournèrent vers l'origine du bruit, vers Lunera. Les yeux fous, elle tenait le manche d'une dague dans sa main, la lame plantée jusqu'à la garde dans le torse de Dlavonine. Tendu à l'extrême, ce dernier observait le sang qui commençait à couler, tandis qu'une douleur terrible envahissait son être tout entier.

— C'est à cause de vous... haleta Lunera. Tout ces morts... toutes ces vies gâchées... Sawse... Arkh... C'EST À CAUSE DE VOUS SI ARKH EST MORT !

D'une force insoupçonnée, elle agrippa le poignard avec davantage de ferveur et lacéra Dlavonine, créant une gigantesque balafre verticale qui parcourait son corps de haut en bas. La chair se déchirait dans un bruit écoeurant, les côtes se brisaient dans des « crac ! » inquiétants, les organes se mourraient en laissant jaillir un flot de sang.

Sous les yeux choqués du public, Lunera atteignit enfin le bas de l'abdomen du noble, l'éventrant tout à fait, et retira le coutelas, maculé de sang. Elle le repoussa violemment et Dlavonine tomba à la renverse, toujours frappé de stupeur à cette attaque inattendue. Il émit un râle gargouillant et s'effondra tout à fait, jouissant de ses derniers instants.

Déchaînée, sa famille, déjà libérée de l'emprise du sortilège de Qatmon, réagit au quart de tour. Ses ayant-droits sortirent leurs armes et chargèrent comme un troupeau d'incivilisés vers la reine pour la châtier.

Arkhess tournait à l'émeute. Devant cette exécution barbare, les âmes les plus fragiles se mirent à crier et beaucoup fuirent la grande place dans la crainte de recevoir un coup perdu lors de l'affrontement entre la reine et le clan Dlavonine. Une cacophonie incroyable suivit, entre les hurlements des uns, les vociférations des autres.

Folle de rage, sourde à toute peine qui n'était pas la sienne, Lunera réagit au quart de tour par une foudre dévastatrice qui jaillit de ses mains et frappa la famille de Dlavonine, les envoyant gésir plus loin, faces contre terre.

— UN TRAÎTRE ! UN TRAÎTRE ! LES TRAÎTRES DOIVENT MOURIR !

Brisée par une folie sans précédent, sa magie explosait et se dévoyait dans tous les sens sous forme de pulses d'une intensité faramineuse qui foudroyait ami comme ennemi. Elle ne voyait plus, elle n'entendait plus, elle ne sentait plus rien, si ce n'était cette peine dévorante, cette affliction terrible qui la rongeait comme une maladie. Ses amis auraient pu vivre ! Ils auraient pu gagner ! La victoire avait été à portée de main ! Mais le traître avait tout gâché.

Sa propre magie prit le dessus sur son être et le corps de Lunera fut lui-même foudroyé. La jeune reine perdit conscience, son esprit happé ailleurs. Elle tomba à terre et avant de sombrer, elle eut une dernière vision. Sinan et Solèna accouraient vers elle.

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