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XVI - Valse sous l'Orage - Partie 1

22 juin 1875 — Arkhess

Hum hum, toussota Solèna.

Espérant capter l'attention du public, elle avait magiquement amplifiée sa voix. Elle jeta un coup d'oeil à sa montre.

Onze heures.

Elle soupira. Le grand jour était arrivé. Elle regarda les tribunes pleines à craquer où s'entassaient une grande partie du peuple arkhasien. Les jardins royaux avaient été entièrement remodelés pour accueillir le public. Le duel se déroulait dans le terrain d'entraînement où la ministre voyait la reine disputer auparavant ses combats amicaux.

L'ironie du sort...

La sécurité était maximale. Des escouades de quatre chevaliers patrouillaient dans les jardins, dans les tribunes et même hors du domaine royal. Le château avait été laissé sous bonne garde et toutes les entrées étaient surveillées.

Ces trois jours avaient été un véritable calvaire. Le duel avait été une catastrophe en terme d'organisation, d'autant plus que toute la population souhaitait y assister. Comme lors du sacre de la reine, l'évènement avait même rameuté les villageois du royaume, ayant fait spécialement le déplacement vers la capitale.

Ne sachant comment juguler toute cette ardeur et incapable de faire tenir toute le monde au sein du palais, Solèna avait appliqué la politique du premier arrivé, premier servi. Sans l'aide d'Arkh et d'Akman, et de toute l'armée en général, Arkhess se serait noyé dans un bain de sang.

Finalement, Solèna se tenait sur l'estrade des hauts-placés royaux, en compagnie des nobles et de leurs familles. Elle jeta un coup d'oeil à Akman et Arkh. Affiliés à la protection de la tribune nobiliaire, ils semblaient désintéressés par leur mission, plus préoccupés par l'issue du combat. Ils hochèrent néanmoins la tête lorsque Solèna quémanda leur accord.

La ministre jeta un autre coup d'oeil à Aria, directement à sa droite, dont le visage était pâle. Sawse était debout derrière elle et souriait à pleines dents. Solèna lui lança un regard venimeux, avant de se reporter sur les nobles. Le clan Dlavonine tout entier, soit quarante-huit personnes sans leur patriarche, était présent. L'épouse de ce dernier, richement parée d'une robe de soie rouge, tenait une ombrelle et était au centre de tout ce beau monde. Un air de suffisance plaqué sur le visage, nul doute qu'elle estimait son mari vainqueur avant même que le combat ne se joue.

Je n'ai jamais autant détesté quelqu'un que ces gens-là...

Près d'eux, les autres représentants de la noblesse se tenaient. Ils étaient séparés en deux parties, un peu comme l'ensemble d'Arkhess. D'un côté, ceux qui se plaçaient sous l'étendard de la reine Ariès et de l'autre, les suivants de Dlavonine. Au sein du peuple, chacune des parties ne manquaient pas de discréditer l'autre. Les journaux n'avaient cessé de s'incendier mutuellement durant ces trois jours. Au final, après plusieurs mois de guerre froide, suivi de trois jours de tensions, le duel arrivait. La victoire serait symbolique. Elle symboliserait sois la déchéance totale d'Ariès, soit sa mainmise ferme sur le pouvoir.

— Solèna, murmura Aria. Nous devrions y aller. Il est onze heure cinq.

La ministre acquiesça. Elle toussota une nouvelle fois pour se donner une certaine contenance avant de hausser pleinement la voix.

— Gloire à l'Ange d'Arkhess ! s'écria-t-elle.

Un roulement de tonnerre vint appuyer ses paroles. La rumeur de la foule s'évanouit, laissant place à un silence intense. Tous étaient accrochés aux lèvres de la ministre.

— Mesdames, mesdemoiselles et messieurs, au nom de l'administration royale d'Arkhess, je vous souhaite la bienvenue. Je suis Solèna Ignis Thévena, ministre d'Arkhess et conseillère de la reine. Je suis ici pour guider le duel opposant le patriarche Bahamut de la noble et très ancienne famille Dlavonine, à la reine, Sa Majesté Ariès Arkhasia CLXIX. Un duel qui, comme vous le savez bien, se place sous les Anciens Décrets d'Uraera. Je demande aux deux adversaires de s'avancer : le combat va débuter.

La foudre zébra le ciel. L'intensité du moment était palpable. Des bruits de pas se firent entendre. Des claquements secs et rapides, témoignant d'une certaine assurance. Dlavonine fit alors son entrée, la mine encore plus austère qu'habituellement. Un tonnerre d'applaudissement de son clan tout entier l'accueillit, ainsi que de l'ensemble de ses partisans, auxquels Solèna et Arkh ne manquèrent pas de fusiller du regard. Il leur répondit avec un sourire suffisant, tout plein de morgue.

Vêtu d'une tenue de combat aux couleurs obscures, un long pourpoint de cuir noir et rouge à carreaux venait l'agrémenter au-dessus. Sa cape était négligemment jetée sur son épaule, qu'il enleva avec des mouvements gracieux avant de la jeter à la loge des nobles, non sans un regard confiant vers sa famille. Ce geste déchaîna les vivats de ses partisans qui l'acclamèrent avec force.

Face à lui, Lunera se présenta aussi. Elle avait opté pour une tenue légère d'un violet sombre - sa couleur de prédilection, espérant que ça lui porterait chance - avec un fourreau de cuir où reposait docilement la Terreur Lunaire. Pâle mais déterminée, elle s'avança la tête haute. Son arrivée entraîna également de vives réjouissances, ternies par ses opposants qui la huèrent.

— Les duels sous la bannière d'Uraera ne tolèrent jamais une telle désobligeance envers les combattants, rugit Solèna, soudain terrible. Ici, nous respectons tous les candidats.

Sa voix claqua comme un fouet, faisant taire les quelques fanfarons qui s'étaient aventurés à crier des insanités contre la reine. Reconnaissante, Lunera ne put jeter un regard en direction de sa ministre, qui détourna aussitôt le sien. L'arrivée de la reine avait suscité de vifs sentiments au sein de Solèna. De la honte, de l'inquiétude et beaucoup de tristesse. Elle regrettait de lui avoir dit des mots aussi terribles.

— Solèna... murmura Aria, d'une voix pressante. On vous attend !

La ministre secoua la tête et s'excusa à mi-voix.

— Le combat peut commencer, déclara-t-elle ensuite.

L'orage éclata et une fine bruine s'abattit sur le terrain. Dlavonine, sans se faire prier, inspira grandement, faisant gonfler son poitrail musclé au point de mettre à mal les coutures et souffla devant lui. Sur ses gardes face à cette étrange manoeuvre, Lunera dégaina son arme et guettait avec méfiance son adversaire. Le souffle rouge de Dlavonine enveloppa entièrement le noble, rappelant presque à la reine le dragon des Inconnus.

Soudain, la fumée disparut d'un coup. Dlavonine tenait un arc rouge, frappé par les armoiries de sa famille. La corde, à laquelle étaient juxtaposées des sortes de piques rouges semblables à de grosses aiguilles, était tirée à l'extrême. Il la lâcha d'un coup sec, envoyant une douzaine de ses flèches de fortune qui filèrent à une vitesse folle vers la reine, sous les cris d'étonnements de la foule.

On a fait ça plein de fois avec Aria !

Parant avec sa naturelle adresse au combat, Lunera fit des mouvements de poignet lestes et complexes, envoyant chacune des piques se ficher à divers endroits du terrain.

— Les coiffeurs doivent vous détester, railla-t-elle.

Merci Tayitoma et Dediaja !

— Oh... Vous tournez dans l'humour, maintenant ? Vous n'êtes pas aussi sotte que je le pensais... Ce sont bien mes cheveux. Chez nous, les Dlavo-

Lunera ne le laissa pas finir qu'elle bondit vers lui, l'épée levée. Rapidement, l'arc disparut au profit de deux gants de métal qui épousèrent les mains de Dlavonine. À l'extrémité, trois griffes démesurés promettaient de lacérer sauvagement la reine. Ils croisèrent le fer avec force, dans un grand fracas métallique qui émeut tout le public. Ils maintinrent le contact pendant quelques secondes, des étincelles surgissant des fers, se regardant droit dans les yeux. Haine et rage de vaincre se mêlaient dans leurs pupilles.

Lunera rompit le contact et fendit l'air de trois coups lestes, tous évités par Dlavonine. Une attaque vers le haut, il se baissa. Elle répondit par un fauchage, il sauta. Lunera ficha alors la Terreur Lunaire par terre, s'appuya sur le manche et misa sur la force de ses bras.

Ça, je le dois à Akman !

Elle prit son élan, tournoya et asséna un coup de pied féroce que Dlavonine encaissa en plein dans son abdomen. La force du coup le propulsa quelques mètres plus loin, mais il atterrit sur ses pieds. Alors que la foule applaudissait la reine, le noble ne prit même pas le temps de souffler qu'il fondit comme une rapace vers Lunera. Ses pâles s'enflammèrent et il fendit l'air à son tour avec, soulevant à chaque fois des ondes de choc puissantes, déséquilibrant la reine. Se servant au mieux de ses appuis, elle joua un mode défensif, concentrant sa force dans la parade des coups du noble.

Une erreur eut raison d'elle et les serres infernales se fichèrent dans la chair de son avant-bras gauche. Le sillage sanguinolent laissé par les griffes vengeresses et assassines fit sensation auprès du public. Solèna détourna la tête, révulsée.

Gémissant de douleur face à cette attaque féroce, Lunera choisit de s'éloigner du noble pendant quelques instants. Elle souleva son avant-bras blessé et usa de son sang qui coulait à grosses gouttes pour ériger une protection sanguine.

Là, elle sortit deux petites fioles accrochées à son fourreau, les décapsula avant de les engloutir cul sec. La première effaça la sensation douloureuse et l'autre vint soutenir son corps à coaguler le sang.

— On ne joue pas à cache-cache, Ariès, ironisa Dlavonine.

Le duel devint magique, à la plus grande joie de la foule. Le noble déversa une avalanche de sortilèges de feu sur la protection, usant avec brio de son affinité pour cet élément. Ayant foi en son égide sanguin, Lunera concentra sa magie, espérant briser Dlavonine avec l'intensité de ses pouvoirs décuplés. À terme, la Terreur Lunaire brilla d'une lueur inquiétante.

Explodor Maxima !

Les pierres de lune de l'épée brillèrent et renforcèrent la puissance du sort. Une vague de fond dévastatrice fendit l'air et déferla vers Dlavonine, en brisant net la protection sanguine. Dans cet élan destructeur, des morceaux de la barrière furent emportés. Le tout heurta violemment le noble qui n'eut pas le temps de se protéger. Il vola en arrière, soufflé par le sort, son pourpoint barré d'une fente impressionnante après avoir encaissé l'incommensurable puissance de l'enchantement de Lunera.

Aqualevia Vaguiem ! enchaîna la reine, en faisant tournoyer l'épée.

Cette fois-ci, ce fut la grosse pierre de lune centrale aux reflets bleus qui brilla d'une intense lumière. La lame régurgita des rayons azurés qui filèrent vers Dlavonine, toujours à terre, avant de se matérialiser en une sphère d'eau qui l'engloba tout entier. Lunera agita ses mains et la manifestation aquatique se suréleva dans les cieux, sous les regards impressionnés du peuple. L'eau tournoyait sans relâche, avec fougue, et déposséda Dlavonine de ses griffes, qui furent recrachées hors de la sphère. Lunera maintint son sortilège, envisageant de glacer ses eaux, tandis que Bahamut luttait furieusement pour s'y échapper.

Emporté par le courant tempêtueux, Dlavonine réussit néanmoins à joindre ses mains, qui rougeoyèrent. Soudain, avec un bruit assassin, un des cheveux hérissés que le noble avec lesquels le noble avait commencé l'offensive revint vers elle. Guidée par les exclamations de frayeur du public, la jeune reine esquiva de justesse l'hallebarde. Cela fut juste suffisant pour la déconcentrer faisant perdre en vigueur son sortilège.

À son plus grand dam, Dlavonine réussit à rameuter toutes les autres piques vers elles, la forçant à interrompre son maléfice pour toutes les esquiver. Dans un grand éclaboussement, il s'écrasa par terre.

Ne prenant pas une seule seconde de répit, il se releva aussitôt, une expression hargneuse plaquée sur le visage. Il leva sa main au ciel et ferma son poing, tandis que des volutes de fumée rouges encerclaient son bras. Des secousses agitaient son membre en l'air mais Dlavonine faisait de son mieux pour rester y insensible.

Sur les tribunes, tous retenaient leur souffle. L'épouse de Dlavonine avait jeté son ombrelle par terre et s'était levée, tenant le parapet à deux mains, les yeux écarquillés.

— Il sort le grand jeu... murmura-t-elle.

Elle se rassit et lorgna la reine avec arrogance. Autour d'elle, les membres de sa famille commentaient à mi-voix, se réjouissant déjà de ce qu'ils estimaient comme étant une victoire pour leur camp.

Sur ses gardes, Lunera se tenait à bonne distance, se demandant quel coup allait jouer son adversaire. Une lueur apocalyptique cercla Dlavonine. Ses cheveux s'allongèrent et se hérissèrent encore plus qu'ils ne l'étaient. Soudain, du néant, surgirent sept sabres à la taille démesurée. Des lames grandioses qui n'avaient absolument rien à envier au légendaire sabre du roi de Sultakara. La comparaison fit frémir Lunera, se remémorant de son combat titanesque avec Assad.

Les armes étaient entourées d'une aura sombre, funeste, qui empêchait de distinguer clairement à quoi elles ressemblaient. Elles étaient disposées en arc de cercle, flottant dans l'air au-dessus du noble. Celui-ci fendit l'air de sa main, et toutes se départirent de leur manteau de ténèbres. Chacune d'entre elles étaient uniques, forgées dans les métaux les plus riches, serties des pierres les plus précieuses, et renforcées par les enchantements les plus puissants. Il dévoilait aux yeux d'Arkhess l'étendue de la puissance du clan Dlavonine.

Médonive Dicie ! tonna-t-il.

Les sabres voletèrent autour de Dlavonine de sorte à former un heptagone parfait. Elles furent reliées par des flammes orangées et se mirent à tournoyer autour du noble à une vitesse si folle que l'on ne voyait presque plus, caché par cette danse du sabre. Au brasier cyclonique s'ajouta des langues de foudre qui fusèrent dans tous les sens, tant la magie déployée par le noble dépassait l'entendement.

Et là, une vague de chaleur éclata, réchauffant même les spectateurs assis dans les plus lointaines tribunes. Les sabres reprirent leur position céleste, juste au-dessus de la tête d'un Dlavonine méconnaissable.

Son humanité s'était évanouie pour ne laisser place qu'à une forme démoniaque et hideuse, presque animale. Ses cheveux, bruns désormais, étaient emprisonnés sous une imposante couronne d'or. Chaque fois qu'il expirait, une vapeur blanche sortait de ses narines, rebut de l'ardeur bouillonnante qui traversait son corps tout entier. Il avait grandi de plusieurs centimètres, dépassant maintenant Lunera de deux, voire trois têtes.

Sa peau toute entière était orangée et semblait dotée d'une incroyable robustesse si bien que l'on pouvait aisément la qualifier de cuirasse. Torse-nu, un simple pagne venait l'habiller. Des bracelets d'or ornaient ses avants-bras, mais aucun de ces détails physiques n'étaient plus impressionnants que ses cornes. Le noble n'avait pas deux, ni quatre, mais six cornes. Celles-ci, d'un marron sombre, n'adoptaient pas une harmonieuse forme dans l'espace, mais étaient distordues, allant dans tous les sens.

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