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VIII - Conférence Cauchemardesque - Partie 2

08 mars 1875 — Assenass

Une fois à Assenass, Le Saphir Bleu se posa dans la zone de non-droit internationale, spécialement dédiée à la Conférence. Là-bas, Assad reconnut les vaisseaux de ses pairs. Seul celui de Viridis manquait à l'appel.

Avec un vieux tacot comme le leur, pas étonnant que Viridis arrive toujours en dernier...

Drapé dans ses plus nobles vêtements, le tout surmonté d'une cape chaude pour affronter l'hiver assenais, Assad descendit de son vaisseau avec sa garde et constata avec étonnement que le souverain du royaume était venu l'accueillir en personne.

Qu'est-ce qu'il me veut ?

— Sire Sulta, soyez le bienvenu chez moi, déclara le souverain d'Assenass.

Assad n'avait pas la patience nécessaire pour se prêter à ses propos des allusions déguisées. Il plissa ses yeux.

— Sire Reitei, marmonna-t-il, froidement.

Sans attendre, Assad passa devant lui, Shems à ses talons. Il leva sa main au ciel et donna le signal aux techniciens de son navire volant de remonter la passerelle.

Chez moi... N'importe quoi ! Le siège de la Conférence n'appartient à personne. Même quand elle demeure à Sultakara, je n'ai aucun droit dessus.

— Je me serais fait un plaisir de lui faire avaler sa langue, grinça Assad à destination de Shems, qui marchait maintenant à ses côtés. Je ne supporte pas son regard perfide ni ses manières mielleuses.

— Reitei a toujours été un ennemi de Sultakara, commenta Shems. Ce n'est qu'un hypocrite.

— C'est cela... Il reprend les mêmes choix que son père. Je m'en suis tenu à une salutation froide pour éviter une franche hostilité au moment de la réunion. Vous savez bien, Shems, à quel point elle est importante pour Sultakara.

— Naturellement, naturellement.

Assad haussa les épaules et grimpa dans le convoi qui lui était réservé. Près du Saphir Bleu, Reitei ne les avait pas quittés des yeux tout le long de leur marche jusqu'au carrosse qui emmènerait Assad au bâtiment de la Conférence. Un sourire vicieux tordait son visage.

Maintenant qu'il s'était assuré de l'arrivée du Lion de Sultakara, il avait une dernière affaire à régler avant de se rendre au Conseil des Neuf.

☾☾☾

Pendant le chemin, Assad songea à quel point il avait été difficile d'obtenir l'aval de la Conférence Internationale pour une nouvelle réunion.

C'est toujours comme ça... Quand Assenass ou Arkhess détiennent le siège, les procédures de l'Adrastée n'aboutissent jamais.

Malgré sa volonté d'agir vite, Assad avait commencé, en bonne et due courtoisie, par envoyer une lettre officielle. Cachetée par le Sceau du Lion, il y indiquait explicitement l'urgence de la demande. Il avait envoyé un messager porter cette missive et avait écopé d'un refus ferme, trois jours plus tard.

Le roi de Sultakara avait été hors de lui et avait décidé de se rendre en personne au siège de la Conférence. Malheureusement, Saphir avait tenté de suicider alors Assad n'avait pu se résoudre de s'absenter pour une durée indéterminée. Dans un élan de soutien et d'amitié, Amérius, Néalia et Aswad s'étaient rendus ensemble à Assenass pour appuyer la demande de leur ami. Un messager pouvait être facilement ignoré mais pas trois des neuf rois de Terhera.

Je n'ai pas hâte de revoir cette empotée de Sawse N... Elle est si hautaine... je n'aurais pas la patience de la supporter, ne serait-ce que cinq minutes.

Repensant à la grosse reine d'Arkhess et à son éventail colorée dont elle ne se séparait jamais, Assad émit un grognement furieux. Le conseil se terminerait-il en bain de sang ?

Finalement, Assad arriva à bonne destination. Accompagné de sa garde rapprochée, il gravit les marches qui menaient au grand bâtiment en forme de dôme de la Conférence. Un employé s'approcha du roi, le salua avec déférence et l'emmena au tout dernier étage de la conférence, dont l'accès était privé et fort bien gardé.

L'homme ouvrit une porte à double battants et dévoila un petit amphithéâtre. Il y avait quatre rangées de banc autour d'une estrade centrale sur laquelle se tenait un homme originaire d'Assenass dont la moustache grise était en forme de guidon de vélo. Assad regarda autour de lui et vit que son entrée avait fait tourner les regards des personnes présentes vers lui.

Il y avait bien sûr Amèrius, Aswad et Néalia, accompagnés de leurs gardes royales respectives. Il y avait aussi le roi de Shymèrius, Sire Aeon, grand prêtre des filles d'Uraera et maître invocateur de son pays. Vêtu de ses grandes robes de mages, son visage ridé se dessina en un petit sourire à la vue d'Assad.

Plus loin, se tenait la reine de Taliria, Dame Vesca, connue pour sa sévérité et son autorité absolue dans son royaume. Royaume bien incertain ; tous les pays étaient au courant des problèmes qui le troublaient. C'était une très grande femme qui avait l'air toujours fâchée et dont les sourcils étaient constamment froncés.

Enfin, il y avait Shân, l'envoyée de Lunera et Solèna, qui avait aussitôt détourné la tête lorsqu'elle vit Assad, non sans un regard méprisant. Celui-ci lui rendit son regard dédaigneux avant de saluer l'assemblée poliment.

Sawse N n'est pas venue... Bon débarras. Elle est si impolie qu'elle ne daigne même pas se rendre elle-même au Conseil et envoie un de ses satanés larbins.

Assad alla s'asseoir à la loge sultakaroise près de celles d'Éterneige et de Shymèrius. Ne ressentant nullement l'envie de discuter, le roi attendit silencieusement que Reitei et Talius arrivent. Ils vinrent au bout d'une dizaine de minutes. Assad leur jeta un regard morne et vit derrière eux les vingt-sept conférenciers qui travaillaient à plein temps dans l'institution de prestige qu'était la Conférence Internationale. Trois par pays, ils participaient aux réunions et aux décisions prises. Une fois tout le monde installé, la réunion put commencer.

— Je déclare, commença le président d'une voix solennelle, le cinquante-deuxième Conseil des Rois ouvert, à la demande du roi de Sultakara Sire Sulta, Assad Septimus Saevus.

Il se tut et baissa ses yeux sur un document posé sur sa table.

— L'objet de la réunion n'est pas précisé. Sire Sulta, étant le demandeur, je vous laisse la parole.

Assad se leva, le regard déterminé. Sa prestation serait impeccable. Il avait veillé à chaque détail de son discours pour obtenir un maximum d'avantages ainsi que l'aval de la Conférence. Il comptait aussi sur l'intervention de ses fidèles amis.

— Dames et Sires, déclara-t-il, grave. Notre monde a connu plusieurs crises mémorables, de la Guerre Arkhale de sinistre mémoire, à d'autres conflits plus mineurs mais pas moins sanglants. La magie offerte à nous, don du cristal, fait de nous des êtres particuliers. Mais celle-ci demeure bien inférieure, bien limitée, bien étriquée, face à celle des êtres d'exceptions que l'on appelle Sorcier Hératerra.

Il se tut une brève seconde avant de reprendre.

— Dix-sept années plus tôt, une Sorcière naquit. Il ne s'agit pas de ma fille dont le statut a déjà été rendu public par sa nature de princesse. Il s'agit d'une autre fille dont vous connaissez sûrement l'identité au vu des très récents événements qui ont secoué Sultakara. Sire Aeon, ici présent, a convoqué le cinquante-et-unième Conseil il y a bien longtemps de cela, suite au ravage de son pays par Darkodem, ancien roi d'Arkhess.

Shân plissa ses yeux et fusilla Assad du regard. Comme le lui avait indiqué Solèna, Assad allait encore tenter de discréditer et de jeter l'opprobre sur Arkhess.

— Des mesures ont été prises car les pays prirent conscience de la menace qu'était Darkodem. Aujourd'hui, c'est à mon tour d'invoquer le bon vouloir de cette Conférence, afin de prendre des mesures pour répondre à la terrible menace qui pèse sur nous. Une menace similaire à celle que nous avions affronté dans le passé et pour laquelle nous devrons répondre pareillement. Je vous parle bien sûr de la fille de ce même Darkodem. La si méprisable et si haïssable Lunera.

Tout ceux qui n'étaient pas au courant de la nouvelle, c'est-à-dire les conférenciers, Vesca, Reitei et le président étouffèrent une exclamation. Même Shân qui feignait le désintérêt demeurait réellement surprise.

— Cette Lunera se rend coupable d'une multitude de crimes. Outre les assauts répétés contre Sultakara à la fin du mois de janvier, elle a attenté plus d'une fois à la vie de la princesse, ma fille, ainsi qu'à celle des rois et reines des autres pays de l'Adrastée ici présent. Plus encore, elle a assassiné la reine de Sultakara, mon épouse.

Assad se tut et balaya la salle de son regard bleu.

— Je me déleste de toute partialité afin de vous faire comprendre le danger que représente Lunera. Outre le fait qu'elle soit une Sorcière, elle bénéficie de l'héritage de Jahanama. Cette fille a réussi, Dieu seul sait comment, à mettre la main sur la Lame Jahanama.

L'annonce jeta un froid dans la salle. Certains écarquillaient de grands yeux et se murmuraient des paroles à l'oreille. D'autres, comme Talius, ne cessaient de fixer Assad. Amérius, Néalia et Aswad hochaient la tête avec sérieux, soutenant franchement le discours de leur ami.

— Certains d'entre vous ne connaissent ce sortilège que par ses descriptions dans des livres de magie légendaire. Laissez-moi vous décrire ces flammes terribles, infernales, démoniaques, qui semblent douées de conscience. Elles vous traquent, brûlant tout sur leur passage avec pour unique de but de vous tuer. À cela, s'ajoute la folie et la haine de Lunera qui semblent décupler les forces de ce sortilège. Cette fille n'a aucune morale et ne se sent nullement concernée par les autres. Elle avance dans cette vie avec pour seul but ultime : la résurrection de son maudit père. Si jamais elle y parvient, Terhera ne s'en remettrait pas.

Les murmures s'intensifièrent et se muèrent en un brouhaha important. Chacun commentait les dires du roi. Avec son maillet, le président frappa sur sa table pour invoquer le silence.

— Laissons Sire Sulta poursuivre. Soumettez votre proposition, Sire, l'invita le président.

— Lunera est un danger. Je n'insisterai jamais assez sur les terreurs qu'elle est capable d'apporter à notre monde. Lunera briserait nos vies et serait capable de réveiller l'apocalypse.

Ça sonnait comme une terrible prémonition. Par ces mots, Assad espérait obtenir l'unanimité.

— Je demande ceci. Dans l'idéal, chaque pays devrait mettre en place une fouille stricte et complète de leur territoire. Lunera peut se terrer n'importe où. Il faut à tout prix la retrouver. Il est nécessaire de contrôler les frontières de vos pays pour avoir une mainmise totale sur ses possibles déplacements. De même, si un des pays de Terhera arrête Lunera, je demanderais aussi de laisser sa sentence à Sultakara. Une fois capturée, nous aimerions la juger et lui infliger les sanctions méritées.

« Quand bien même ces décisions ne seraient pas acceptées, il est nécessaire de ne pas prendre la menace de Lunera à la légère. Les derniers évènements qui ont secoué Sultakara ont été très médiatisés. J'ai été interrogé par plusieurs journalistes et je n'ai daigné leur accorder une audience simplement pour faire comprendre à Terhera que Lunera est une catastrophe qu'il convient d'endiguer le plus vite possible. Je n'ai pas révélé les détails la concernant, notamment son rang de Sorcière, car je désirais en faire part d'abord auprès de cette éminente assemblée. Je voudrais que nous agissons tous ensemble main dans la main pour arrêter les agissements douteux de cette nouvelle ennemie de Terhera. Ce sera tout.

— Bien, nous vous remercions, déclara le président. Je déclare le débat ouvert.

Plutôt satisfait, Assad se rassit et Dame Vesca prit la parole.

— Vous dites vous délester de toute partialité, Sire Sulta, aboya-t-elle. Je doute qu'une telle chose soit possible. Je n'aime pas les manipulateurs qui mentent.

Assad la fusilla du regard. Vesca avait un don pour sortir des abominations de sa bouche.

— Surveillez votre langage, siffla Assad. Je ne tolère à personne de tenir de tels propos envers ma personne.

Discrètement, Amèrius pressa la cuisse d'Assad.

— Se mettre en colère est la pire façon de faire passer ta décision, souffla-t-il d'une voix à peine audible.

Assad acquiesça imperceptiblement et se força à se calmer.

Amèrius a raison... Je dois faire attention. Vesca n'est qu'une femme bizarre qui avance au gré de sa folie. Je dois parer calmement ses contre-arguments.

— Taliria a toujours été étrangère aux conflits qui mêlent Darkodem et le restera ! s'enflamma Vesca. Imaginez un instant si cette fille, Lanura ou je ne sais quoi, parvient à son objectif et réanime son damné père ! Les retombées sur mon pays seraient catastrophiques lorsqu'il apprendra que le monde entier a tenté d'arrêter sa fille.

— Vos paroles témoignent de votre simplicité, Dame Vesca, intervint Néalia, glaciale. Vous imaginez des scénarios avec un retour de Darkodem à la vie, ainsi que toutes les complications liées et vous choisissez, malgré tout, de rester hors du conflit. Cela concerne tout le monde comme l'a si justement bien dit Sire Sulta. Faire votre part des choses pourrait permettre d'arrêter Lunera une bonne fois pour toutes et Darkodem par extension !

— Je rejoins l'avis de Dame Vesca, déclara Sire Reitei, avec son air malicieux. Assenass n'a rien à voir avec les conflits qui opposent Darkodem et l'Adrastée. Il me semble que Lunera a attaqué uniquement les pays de votre continent. Je ne vois pas pourquoi j'irai directement à la source des problèmes en me mettant à traquer une fille qui ne m'a rien fait. Ni à moi, ni à mon royaume.

Outré, Assad lui jeta un regard furieux. N'avait-on donc aucune compassion pour sa défunte épouse ? Avant qu'il ne puisse répondre, Aswad prit les devants.

— Justement Sire Reitei, dit-il de sa voix flûtée, vous ne saisissez pas l'ampleur des choses. Lunera désire pénétrer l'enceinte interdite de l'Âme de la Planète. En d'autres termes, elle veut accéder au Coeur Arkhale. Considérez-vous toujours que le conflit ne vous concerne pas ?

Les nouvelles révélations secouèrent l'assemblée une nouvelle fois. Le Coeur Arkhale était un sujet extrêmement sensible.

— Lunera détient les légendaires Slames, ajouta Amèrius, ainsi que les Gemmes Sidérales. Elle peut à tout moment les déposer dans les sanctuaires et partir pour l'île. Personne n'a idée de sa folie.

Les lèvres de Reitei se pincèrent et une ride tenace apparut sur son front. Quoiqu'il arrive, il comptait s'opposer à Sultakara. Il lui était tout bonnement inconcevable que l'Adrastée ne lui dicte ce qu'il fallait faire, surtout sur son propre territoire. Alors, Reitei éclata de rire devant l'assemblée, médusée par son comportement, tout en affirmant que la dernière remarque d'Amèrius était affreusement ridicule.

— Puisque le sujet est abordé, le coupa Assad, je demande aussi la protection des Sanctuaires.

— Sacrilège ! s'écria un des conférenciers rattachés à Arkhess.

Assad lui jeta son regard le plus venimeux.

Il ne manquait plus qu'eux, les rapaces d'Arkhess.

Shân ne comptait pas intervenir. Solèna lui avait formellement interdit. Elle agissait en temps que greffière. Seuls les conférenciers pouvaient s'exprimer.

— Vous oseriez ainsi souiller un lieu de magie ancestrale ? Profaner les Sanctuaires sacrés de Terhera en y envoyant des soldats et des vils êtres humains fouler leur sol ? poursuivit le conférencier.

— Il ne s'agit plus de se soucier des lieux de magie que l'on souille ou non, déclara d'une voix chevrotante Sire Aeon. Il est temps de vous ressaisir et de rester lucide. La reine Zahya est morte, froidement assassinée par cette Lunera. Une fin tragique qui ne me laisse pas indifférent.

Talius était le seul à ne pas avoir parlé. Il ne cessait de regarder les différents protagonistes débattre. Il n'y participait pas au débat, sa décision étant déjà prise.

— C'est une idée à laquelle nous, conférenciers d'Arkhess, voteront contre ! décréta une grande femme près de Shân.

— Serait-ce parce que Darkodem était votre roi ? demanda Assad, dont la colère faisait presque trembler la voix. D'ailleurs, je ne vois pas Dame Sawse N. Aurait-elle envoyé un autre de ces sous-fifres ?

Shân le foudroya du regard mais ne le reprit pas. Assad se tourna ensuite vers le roi d'Assenass, si vite qu'Amérius sursauta.

— Et vous, Reitei, serez-ce parce que votre père était ami avec Darkodem que vous avez décidé de nous mettre des bâtons dans les roues. Remarquez, je n'ai jamais attendu quoi que ce soit venant d'Assenass, les méprisables alliés d'Arkhess.

Reitei serra ses dents, mécontent de son impertinence volontaire. Comme pour encore plus semer la confusion, Vesca intervint.

— Si vous comptez nous faire du chantage, Sulta, je vous suggère de cesser immédiatement. Le passé de nos pays ne vous concernent guère. Continuez de vous en mêler et les conséquences pourront être fâcheuses pour vous.

C'était la réflexion de trop. Assad s'incendia et sa puissante voix monta d'un cran.

— S'agit-il de menaces, Athamé de Taliria ?

Utiliser le titre formel de Vesca en étonna plus d'un mais celle-ci ne se laissa pas décontenancer.

— Peut-être bien, Lion de Sultakara.

Sans attendre, Shems se leva, la main sur le manche de son épée, prêt à la dégainer. De son côté, deux chevaliers se levèrent pour Vesca. La Conférence allait-elle se terminer en une déclaration de guerre ? La tension était si palpable que Talius décida d'intervenir.

— Il me semble que chacun a ses propres convictions et que chacun a pris sa décision, indépendamment de ce que les autres peuvent dire. Je suggère que l'on passe immédiatement au vote. Président ajouta-t-il, en lui lançant un regard sévère au président, je compte sur vous pour bien tempérer le débat.

— Effectivement Sire Talius, effectivement, répondit le président en lissant sa moustache. Nous passons donc au premier tour. La proposition de Sire Sulta a été entendu. Je demande aux trente-six membres de lever la main pour l'acceptation de celle-ci.

Naturellement, la main d'Assad se leva suivie de celle d'Aeon, d'Aswad, de Talius, d'Amérius et de Néalia. Celle des trois membres sultakarois, d'un viridian, d'une talirianne, de trois shymérois, d'un yaqutan, de deux éternefs et d'un membres du Village les rejoignirent également. Le président attendit une bonne minute tandis qu'Assad balaya la salle toute entière de ses yeux. Ses lèvres se pincèrent. Déçu. Assad était terriblement déçu. Lui qui avait espéré faire l'unanimité, la défaite était amère.

— Une situation bien particulière, marmonna le président avec mauvaise humeur. Dès le premier tour, nous voilà scindé en deux groupes de parts égales. Il ne reste que mon avis pour trancher la question, en vertu de notre politique intérieure dans un tel moment. Avant de me prononcer, quelqu'un a-t-il une remarque à ajouter ?

Assad pensa rajouter quelque chose de sorte à convaincre le président, mais Reitei se leva, rameutant la pleine attention de la Conférence.

— Sire Sulta, clama-t-il sans préambule, déclare cette Lunera comme un danger publique, prête à tout pour atteindre le Coeur Arkhale. Dans son raisonnement, la prétendue folie de cette fille pourrait même la pousser à le détruire. C'est... une éventualité.

Méfiant, Assad ne comprit pas pourquoi son damné confrère tenait de tels propos. Reitei était un sournois de la pire espèce.

— Cependant, ajouta-t-il en haussant la voix et en prenant un air dramatique, il ne nous a pas dit qu'il est lui-même coupable d'avoir lancé un Sortilège de la Mort !

Plus que toutes les informations qui eurent été divulguées, celle-ci déclencha les plus grands émois. Même Sire Aeon demeura stupéfait. Assad, quant à lui, blêmit brutalement ne s'attendant pas à un tel coup.

Comment diable l'a-t-il su ?

— Lui qui clame vouloir protéger le Coeur Arkhale, voilà que par sa propre folie, il contribue à la destruction de notre cristal vital ! s'exclama Reitei en feignant un air profondément outré. Souvenez-vous des travaux rapportés par notre très estimé Sire Talius concernant les affres du Sortilège de la Mort sur l'Âme de la Planète.

Partout où Assad laissait dériver son regard, il ne voyait que ça. Des murmures, des murmures et encore des murmures. Seul Talius demeurait silencieux. Assad croisa son regard mais son confrère de Viridis se détourna aussitôt. 

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