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VI - Un Vent Nouveau - Partie 1

26 février 1875 — Arkhess

— Qu'avez-vous donc à trembler, Dame Ariès ? Angoissez-vous ?

— Vous t-trouvez ? lâcha Lunera avec hargne entre deux claquements de dents.

Maintenant qu'elle montait les marches marbrées vers les étages supérieurs pour se rendre dans la salle de conférence, Lunera se sentait terriblement anxieuse. Elle avait l'impression de se jeter dans la gueule du loup de son plein gré.

Du nerf, ma vieille... Tu as tenu tête aux rois de l'Adrastée, alors tu ne feras qu'une bouchée des nobles d'Arkhess !

Déconfite, la jeune fille songea que ses victoires contre le groupe d'Assad n'était dû qu'à ses exceptionnelles qualités au combat. Là, elle s'apprêtait à discourir sur des décisions sur lesquelles elle était censée avoir mûrement réfléchi...

— Tout ça... tout ça n'est qu'une énorme mésentente, souffla Lunera.

— Ne vous inquiétez pas, voyons. Je suis là pour vous assister.

— Quel réconfort, railla Lunera en lui lançant un regard mauvais.

— À droite, indiqua Solèna. Donc, je vous disais de ne pas vous inquiéter. Faites en sorte que votre verbe soit aussi acéré qu'est leste votre main au combat. Vous n'avez pas eu peur de défier Sawse N sous les yeux de tout Arkhess. Conformez-vous à imposer votre vision des choses ; ce n'est pas une discussion, c'est une annonce de votre projet. Vous êtes la reine d'Arkhess, animez votre discours avec une verve sans pareille.

— De su beaux mots, marmonna Lunera. Peut-être devriez-vous galvaniser les troupes d'Arkhess au lieu de venir m'encourager ?

Solèna l'ignora et pointa une grande porte.

— C'est ici. Avant d'entrer, quelques conseils pratiques. Ne vous laissez pas marcher dessus par le patriarche Dlavonine. Attention à la matriarche Tayitoma, c'est une honorable dame que nous respectons tous à Arkhess. Si vous la froissez, votre règne ne fera pas long feu. Veillez donc à entrer dans ses petits papiers. La matriarche Dediaja peut paraître intimidante. Ne laissez aucun — je dis bien aucun ! — de ses gouverneurs vous contredire. Ils ne méritent nullement le droit à la parole. Enfin, retenez que la réunion ne commencera pas sans votre ordre.

Le visage de Lunera gagnait une teinte de blanc chaque fois qu'un nouveau conseil était donné.

— N'auriez-vous pas pu me dire toutes ces choses plus tôt ? persifla-t-elle.

— Peut-être bien, répondit Solèna en ouvrant la porte.

— Attendez ! siffla Lunera.

— Allez, il est temps. Gardez votre calme, Dame Ariès, et parlez d'un air assuré. Je compte sur vous. Sa Majesté Arkhasia cent soixante-neuvième du nom, annonça Solèna d'une voix forte, Dame Ariès, reine d'Arkhess.

Mal assurée, Lunera entra dans la salle. Un lustre de cristal éclairait la vaste salle où trônait au centre une robuste table de palissandre où étaient assises les fameuses personnalités d'Arkhess dont Solèna n'avait cessé de lui rabâcher les oreilles.

À l'annonce de la ministre, l'assemblée se leva, si ce n'était un contingent de personnes dont le dénommée Dlavonine, que Lunera reconnut à ses cheveux rouges pointus.

Dieu du ciel, déjà des opposants.

Elle jeta un coup d'oeil à Solèna dont le visage s'était décomposé. Les traits durs et froids, elle répéta en criant presque :

— Dame Arkhasia, reine d'Arkhess, choisie par le Sceau de l'Ange !

Les réfractaires daignèrent se lever qu'à la mention de l'alliance, tout en veillant à prendre tout leur temps. D'un pas un peu raide, Lunera s'avança vers le trône doré lui étant réservé, et Solèna s'assit à sa droite.

— Gloire à l'Ange !

— Prospère, soit-il, répondit Lunera d'une voix où se décelait une certaine tension. Asseyez-vous, ordonna-t-elle ensuite.

Tous les regards étaient braqués sur elle. Ses yeux écarquillés d'effroi, Lunera les observa tous un par un. À sa gauche, il y avait Aria, ses boucles blondes tombant allègrement sur ses épaules. Elle fit un petit sourire contrit à la reine.

Il y avait aussi Sawse, dont les ondes de haine étaient perceptibles à des kilomètres à la ronde. D'abord stupéfaite de voir la reine déchue parmi eux, Lunera réprima un sourire en voyant ses yeux bouffis et rouges et sa peau flasque griffée par ses lamentations désespérées à la perte de son trône. Lunera déporta son regard et tomba sur les sept gouverneurs, tous vêtus de larges toges noires. Elle n'avait même pas cherché à connaître le nom de ces gens infâmes. Enfin, les cinq patriarches et matriarches de la noblesse étaient présents.

Lunera n'eut pas le temps de les détailler chacun car Solèna toussota légèrement. La reine sursauta et se souvint d'un de ses conseils cruciaux ; la réunion ne commencerait pas tant qu'elle ne l'aurait pas décrété.

— Nous... nous commençons.

Elle se tut une seconde et inspira.

Quand faut y aller, faut y aller. Du nerf, Lunera. Joue... non, soit Ariès du mieux que tu peux.

— Cette réunion... a pour but de vous présenter les directives du nouveau gouvernement. Si vous êtes ici, c'est que vous y serez liés d'une manière ou d'une autre, débita le reine d'une traite.

Elle jeta un bref coup d'oeil à Solèna qui acquiesça imperceptiblement. Plutôt contente, elle s'apprêta à poursuivre lorsqu'elle fut interrompu par une voix rocailleuse.

— Les familles nobles sont toujours impliquées dans la gouvernance du royaume. C'est une évidence.

La joie fut de courte durée. Le patriarche Dlavonine, en face d'elle, ouvrait déjà les hostilités. Lunera s'attarda sur ses pupilles aussi rouges que l'étaient ses cheveux drus, qui lui lançaient un regard des plus ardents. Elle choisit sagement de ne pas répliquer.

— Je disais donc qu'après analyse des différents aspects du gouvernement de mon... prédécesseur, j'ai remarqué beaucoup de déficiences. Il faut les corriger.

Sawse N ne se retint pas de lui lancer son regard le plus meurtrier.

— Analyse ? la coupa une seconde fois Dlavonine. N'étiez-vous pas au fait de l'actualité d'Arkhess ? Le petit peuple est donc aussi ignorant que cela ?

Lunera commençait déjà à s'échauffer. L'impertinence de Dlavonine réveillait ses tendances colériques, vieilles habitudes qui ne l'abandonneraient jamais.

« Ne vous laissez pas marcher dessus par le patriarche Dlavonine. » disait Solèna.

— Je vous prierais, patriarche Dlavonine, déclara Lunera courageusement, de ne pas me couper la parole.

Enhardie par ses propos, elle enchaîna.

— Il n'y aura pas d'autre avertissement.

Le patriarche s'apprêta à répliquer mais la vénérable dame assise près de lui posa une main sur son épaule, l'invitant tacitement à se taire. L'identifiant comme étant la matriarche Tayitoma, Lunera s'attarda un instant sur ses épaisses nattes couleur acajou, cachées sous un chapeau pointu noir, et sa robe de satin dévoilant ses épaules. Elle poursuivit, plus en confiance.

— Dame Solèna demeure la ministre d'Arkhess et l'assistante personnelle de la reine. Elle sera, après moi, la personne la plus haut-gradée dans la hiérarchie royale. En mon absence, vous pourrez directement vous adresser à elle.

Pour l'instant, tout se passe bien... Solèna m'a conseillé de me débarrasser d'abord des ministres. Je dois assurer ce coup-ci.

Alors que Dlavonine ouvrit la bouche pour répandre son venin, Lunera rugit :

— Gouverneurs ! Levez-vous.

De mauvaise grâce, les comparses de Sawse obéirent. De son côté, Solèna guettait la reine. Son coeur battant à vive allure, elle se demandait comment la reine allait gérer l'annonce de leur renvoi et leurs protestations qui ne manqueraient pas d'en découler.

— Vous êtes coupables de haute trahison...

Ils la coupèrent en émettant un brouhaha infernal. Déjà qu'ils désapprouvaient le changement de souverain, ils ne pouvaient laisser passer un tel outrage. Soudain tendue, la pauvre reine les observa se révolter avec de grands yeux.

— S'il... v-vous...

— Comment osez-vous ? Comment OSEZ-VOUS ? répliqua un gouverneur.

— Quelle terrible offense vous nous faites. Voyez donc, chère assemblée, de quelle infamie nous sommes accusés ! cria une autre, d'une voix criarde.

— Mon grand âge seul me retient de vous provoquer en duel en vertu des Anciens Décrets d'Uraera, petite écervelée.

Tandis que les gouverneurs se déchaînaient sur la nouvelle reine, faisant preuve d'un immense irrespect, celle-ci tentait de se faire entendre. Peine perdue devant leurs remarques impertinentes. Les nobles n'agissaient pas et se contentait de rester spectateurs. Dlavonine avait tout de même l'air de beaucoup s'amuser. Aussi intimidée que la souveraine, Aria semblait vouloir disparaître.

— Taisez-vous ! tonna Solèna.

Le coup d'éclat de la ministre fit sensation. Tous se tournèrent vers elle, dont les gouverneurs, muets de stupeur.

— Je vous interdis de parler, cracha-t-elle d'un air de profond dégoût. Dès lors que Sawse N a été renversée, vous n'avez plus votre place dans le château.

— HA ! s'écria un vieil homme en pointant un doigt tordu vers la ministre. Voilà qui est-

— Je vous recommande, une dernière fois, de bien vouloir vous taire. J'ai des preuves si accablantes sur vous que les mentionner suffirait à blanchir le peu de cheveux qui parcourent votre crâne.

Cette répartie, suivie d'un regard des plus venimeux, suffit à faire taire le gouverneur.

— Dame Ariès, je vous laisse vous exprimer.

Elle pressa l'épaule de la reine et hocha la tête d'un air entendu.

— Merci... Merci, Dame Solèna... Gouverneurs, vous vous rendez coupable de haute trahison envers Arkhess, reprit-elle, mal assurée. Vous avez... vous avez fomenté des actes méprisables envers la nation d'Arkhess, enfonçant encore plus le peuple dans la pauvreté et la misère. Dame Solèna, poursuivez.

Et là, la glorieuse ministre se leva en mettant à la vue de tous l'épais dossier qu'elle avait rapporté. Elle se lança dans un discours fulminant, expliquant à l'assemblée tous ses témoignages, documents, preuves et autres arguments qu'elle avait patiemment réunis depuis plus de dix ans. À chaque parole prononcé, les gouverneurs pâlissaient.

— Vous n'avez apporté aucun bien à Arkhess, conclut Solèna avec hargne. Avec toutes vos affaires de corruption et vos magouilles, vous avez mis vos intérêts en avant quitte à salir et souiller notre pays. Ainsi, avec l'accord de la reine, je vous destitue de vos fonctions. En attendant votre jugement, vous serez jetés aux cachots et l'ensemble de vos biens seront saisis.

La teinte cadavérique des gouverneurs, ressemblant à s'y méprendre à la clarté blafarde de la lune, vira soudainement au rouge. Ils se lancèrent dans une terrible diatribe de contestation, mais l'implacable Solèna les arrêta immédiatement.

— C'est trop tard.

Elle claqua des mains. La porte de la salle de conférence s'ouvrit et une vingtaine de soldats surgit.

— Mettez-les en prison, ordonna Solèna. Qu'ils pourrissent dans leurs geôles !

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