Chapitre VII
PDV DongHae
Après un rapide passage de l'infirmière, je laisse mon regard traverser la seule fenêtre qui fait entrer la lumière claire d'un jour normal de mars, essayant de ne penser à rien, quand la porte s'ouvre en grand. Sans toquer, sans aucune gêne. Je reconnais JaeJoong en train d'entrer puis de refermer la porte. Je souris parce que son allure me fait penser à celle d'une ancienne diva déchue et pourtant, je suis vraiment content de le voir. Il s'avance alors vers moi, son sourire apparaissant après m'avoir vu dans un sale état, parce que j'ai bien conscience d'être déformé, et finit par me saluer :
_ Coucou mon chat, comment tu vas ? T'as bien dormi ? Est-ce que t'as fort mal ?
Il s'assoit sur la chaise qu'occupait mon père hier soir et pose son sac à main par terre avant de se pencher vers moi pour me dévisager.
_ Heureusement que tu n'as rien de cassé. Alors, comment tu te sens ?
_ J'ai mal partout dès que je bouge, j'ai l'impression que mon ventre va exploser et je déteste voir vos regards sur moi. J'ai une sale tête pas vrai ?
_ J'ai vu pire, me répond-il en haussant les épaules. Et à part ça ?
_ Ça va. HyukJae a passé la nuit avec moi et une infirmière passe toutes les deux heures pour voir si j'ai pas trop mal.
_ C'est bien qu'il soit resté avec toi.
_ Oui.
Je hoche la tête mais pourtant, je ne sais pas si c'était vraiment une bonne idée qu'il soit là tout le temps avec moi. Je suis soulagé qu'il soit parti avec mon père un moment pour penser à autre chose.
_ Qu'est-ce qui ne va pas mon chat ? Me demande JaeJoong.
Je suis un peu surpris par son ton doux et sa question qui me signale qu'il a deviné, même avec mon visage difforme, que quelque chose ne va pas.
_ J'essaye de ne pas y penser mais...mais je me dis que...qu'il aurait pas dû me voir comme ça. Je n'aurai pas dû venir chez lui juste après que... C'était la seule personne à qui je pensais et que je voulais voir donc j'ai pas réfléchi mais tout le temps qu'il est resté ici avec moi... Il n'osait même pas me toucher. Je l'ai jamais vu avoir aussi peur et...
_ Mon petit piou-piou.
Je renifle, prenant conscience de mes larmes qui s'échappent, alors qu'il se lève de sa chaise pour venir s'asseoir à côté de moi et me serrer contre lui. Et je ne peux pas dire ô combien j'aurai aimé que HyukJae me prenne dans ses bras de cette façon. C'était déjà super agréable ce matin quand il a voulu me faire un câlin mais voilà : il a seulement voulu et ne l'a pas fait. Il a juste passé ses bras autour de mes épaules et c'est moi qui me suis collé à lui.
_ J'ai besoin de lui mais je vois bien qu'il me regarde différemment. Et je comprends, moi aussi j'aurais agi comme ça mais...mais j'aurais aimé qu'il comprenne que j'ai besoin de sentir qu'il est là, qu'il me prenne dans ses bras cette nuit au lieu de juste me serrer la main. Tu peux pas savoir à quel point ça fait mal de voir que son regard n'est pas le même, qu'il évite de me regarder en face, qu'il fixe son regard là où il y a moins de blessures.
_ Je comprends mon chat, je comprends.
Je sens sa main caresser mes cheveux tendrement et pendant une seconde, j'ai l'impression d'enlacer ma mère.
_ Pourquoi toi t'oses me prendre dans tes bras et pas lui ? Vous savez tous les deux que j'ai mal partout mais c'est toi qui me fais le câlin dont j'ai le plus besoin.
_ Tu sais, j'ai souvent été dans l'état où tu te trouves aujourd'hui. Je sais que les ados ne sont pas tendres, surtout avec les homosexuels et au plus ils sont riches, au plus ils sont fermés d'esprit.
_ Ah bon ?
_Quand j'ai compris que les filles, c'était pas mon truc, je devais avoir huit ans et mon côté efféminé s'est développé de jours en jours. Je n'ai jamais caché ce que je suis et même si ça a déplu à un grand nombre de personnes, tant pis. Si moi je m'accepte et m'assume, je peux vivre libre. J'ai souvent été admis aux urgences à cause de mes blessures. J'ai déjà eu des côtes cassées, je me suis déjà ramené à l'école avec le nez de travers et des hématomes un peu partout. Ça n'a empêché personne de continuer parce que c'est devenu une habitude. Je suis homosexuel et oui, je leur en veux de ne pas m'avoir accepté tel que je suis mais voilà, c'est comme ça. Maintenant je suis adulte, je me suis accompli et je veux que tu fasses la même chose. Parce que des gens qui te détestent, il y en aura tout le temps et partout mais si toi, tu arrives à passer au dessus de ça, tu pourras être heureux.
Je ne dis rien pendant un instant, méditant sur ses paroles. Il a subi des choses affreuses et je ne m'en serai jamais douté. Il a l'air tellement confiant, tellement je m'en foutiste par rapport aux regards qui peuvent se poser sur lui ! Et maintenant, je comprends pourquoi mon père l'aime : parce qu'il incarne toute la force et le courage que lui-même n'a jamais eu pour s'assumer.
_ Laisse-lui le temps de s'habituer, tu verras que ça ira mieux. Ou parle-lui, demande-lui de te prendre dans ses bras, insiste pour qu'il t'embrasse. S'il t'aime vraiment, même s'il a peur, il ne pourra rien te refuser.
_ Tu crois ?
_ J'en suis certain. J'ai toujours raison de toute façon.
Je souris, amusé par sa confiance en lui.
_ Et puis, t'es comme moi. Même avec toutes les blessures du monde, tu resteras beau avec ou sans elles.
Là, je ris vraiment. Et comme à chaque fois que je ris depuis hier, mon ventre me fait souffrir alors je me stoppe la seconde d'après.
_ Désolé, je sais que c'est douloureux, je ferai attention à ce que je dis.
Il se détache en peu de moi, m'embrasse le front puis me sourit.
_ Ils t'ont pas donné de glace pour éviter que ton coquard ne gonfle trop ?
_ Non. C'est si affreux que ça ?
Il réfléchit quelques secondes, hésitant avant de déclarer un :
_ J'ai eu pire, ça va vite guérir. Plus qu'une petite semaine.
_ Une semaine ? Je m'écrie.
_ C'est pas beaucoup une semaine, crois-moi. D'après ton père, la partie la plus touchée se trouve sous ton maillot.
Je hoche la tête. Mes blessures sur et autour de ma colonne vertébrale me font mal dès que j'essaye de m'allonger confortablement et celles au niveau de mes abdos me font énormément souffrir dès que je bouge, je ris, je crie et parfois même, rien qu'en respirant un peu trop fort.
_ Au moins, tu pourras éviter les cours quelque temps.
_ Qu'est-ce que je vais faire à propos de ça ? Je m'inquiète.
_ Comme je connais ton père, il refusera que tu retournes dans cette école. Malheureusement, tu pourras être transféré dans un lycée où les élèves pourraient être pires que ceux que tu as connus. Peut-être qu'il te déscolarisera pour engager des professeurs privés à domicile.
_ Je ne veux pas rester enfermé chez moi. Déjà ici, je commence à devenir fou.
_ Vraiment ? Il faudra voir ça avec lui alors. Dis, tu n'aimerais pas habiter à Londres ?
Je suis étonné de sa question. De un, quel rapport avec moi ? Et de deux, pourquoi à l'autre bout du monde ?
_ Je sais pas. Pourquoi ?
_ J'y suis allé dès le lendemain de ma graduation. J'ai adoré vivre là-bas. Les gens n'ont aucun préjugé et la ville est magique, surtout pour les artistes comme moi. Tu verras, c'est génial et les rues ont un goût de liberté. Aucune pression, on vit au jour le jour. Personne ne se soucie de qui tu es, d'où tu viens, ce que tu fais. Je n'ai jamais été aussi heureux que dans cette ville.
_ Pourquoi tu es revenu ici alors ?
_ Mes parents sont décédés. Accidents de voiture. En seul et unique héritier, j'ai dû revenir pour la paperasse et tout le reste. Puis comme j'ai rencontré ton père...
J'aime le petit sourire qui apparaît sur ses lèvres. Ses yeux brillent depuis qu'il me parle de la capitale anglaise mais son visage s'illumine différemment à l'évocation de mon père. Pas plus, pas moins, juste différemment.
_ Je suis content que tu sois là.
JaeJoong a l'air de sortir des nuages. Il se remet à me regarder tendrement.
_ C'est normal que je sois venu. Dès notre rencontre, j'ai compris que tu m'acceptais toi aussi et je te considère comme mon propre enfant DongHae.
Ça me touche énormément ce qu'il me dit. C'est comme s'il me disait qu'il veillera toujours sur moi, qu'il sera là dès que j'aurai besoin de quelqu'un et c'est tellement plaisant de se sentir soutenu et accompagné que je pourrais en pleurer. Ô combien j'aurais aimé que ma mère me soutienne !
_ Alors dis-moi, qu'est-ce que tu fais pour t'occuper dans ce trou à microbes ?
Je ris à nouveau une ou deux secondes avant de lui répondre :
_ Je n'ai rien fait de particulier pour l'instant. HyukJae va certainement trouver de quoi me divertir en revenant et Papa doit me ramener certaines de mes affaires donc j'improviserai.
_ Tu veux faire un dessin ?
_ C'est gentil mais j'ai plus six ans.
_ Les dessins ne sont pas faits uniquement pour les enfants DongHae, me dit-il, avec un sérieux que je ne lui ai jamais vu. Ils peuvent te servir à exprimer ce que tu ressens, ce dont tu as envie, des choses comme ça. Tu peux aussi juste dessiner ce que tu veux ou parsemer ta feuille de couleurs. C'est très libérateur, tu sais ?
_ Bon d'accord, passe-moi une feuille alors.
Je n'ai pas envie de le blesser. Je sais qu'il peint, je sais qu'il écrit, je sais qu'il est une espèce d'artiste touche-à-tout et le voir sérieux me fait presque peur. Après tout, la première fois que je l'ai aperçu, il a balancé une toile de chez lui alors mieux vaut ne pas énerver monsieur Kim JaeJoong.
Il ramasse son sac à main dont il sort des carnets à dessins ainsi que des trousses de crayons en tout genre. Il vient se rasseoir sur sa chaise et vide le contenu d'une des trousses sur mon lit, pile à la place qu'il occupait avant. Il me tend ensuite un des carnets en me souriant.
_ Tu peux juste écrire ou faire des gribouillis, ça ne me gêne pas.
Alors que je le remercie d'un coup de tête en prenant son carnet, je me demande ce que je pourrais bien faire. Je ne voudrais pas le fâcher ou le vexer en ne trouvant rien pour noircir les pages blanches mais je n'ai vraiment pas une âme de dessinateur. Alors je prends un des crayons au hasard et commence à faire un arbre. Oui un arbre parce qu'on ne va pas se mentir : un arbre est une des choses les plus faciles à dessiner. Et si ça ressemble à un dessin d'un enfant, tant pis. Au moins je m'occupe.
Arbre fini, je jette un coup d'œil dans sa direction. Il a l'air absorbé par son dessin. Je vois sa main bouger rapidement et peux entendre son crayon vagabonder sur le papier.
_ Pourquoi le dessin ?
Je ne sais pas si je le dérange ou non mais lorsque je vois qu'il ouvre la bouche sans que sa main n'arrête de voler au-dessus du papier, je me dis qu'il ne va pas se fâcher en discutant un peu.
_ Quand j'étais à ta place, le dessin était la seule chose qui m'occupait. Je pouvais passer mes journées à dessiner. Je me débarrassai de mes démons de cette façon.
_ Qu'est-ce que tu dessinais ?
_ Rien, tout. Des images, des paysages, des monstres imaginaires, des personnes que je connaissais. Un peu tout et n'importe quoi. Pas souvent très joyeux mais une fois le dessin fini, je me sentais libéré de tout le poids qui m'oppressait. Quand je dessine, j'oublie où je suis, j'oublie qui je suis, j'oublie la vie en général. Mon cerveau est complètement déconnecté. Je suis juste mon dessin, ma main fait le travail elle-même.
_ Est-ce que ça fait longtemps ?
_ Depuis tout petit. C'est ma grand-mère qui m'a initié. Elle était sculptrice. Mais parfois, quand il faisait beau, elle m'emmenait au port ou dans la forêt avec son chevalet sous le bras et moi, je portais ses pinceaux et ses peintures. Et là, elle s'asseyait et elle peignait. Du matin au soir. Je l'ai toujours regardé faire jusqu'où jour où après avoir déballé le matériel sur le sable face à la mer, elle s'est tournée vers moi et m'a dit : « C'est ton tour ». Elle m'a fait découvrir comment nuancer mes couleurs, comment manier les formes sur une surface plate, m'a emmené au musée,dans des galeries d'art. Elle a toujours su que j'étais différent et ça ne l'a jamais empêché d'agir autrement avec moi. Puis elle est morte. Mes parents ont voulu jeter tout son matériel mais je m'y suis opposé et ma chambre est devenue un entrepôt de ses outils d'artiste. Son chevalet est le mien aujourd'hui et à mes yeux, il vaut plus cher que toutes ses peintures.
_ Tu n'as jamais testé la sculpture ?
_ Non, ça ne m'a jamais intéressé. Par manque de couleur certainement.
Je hoche la tête bien qu'il ne puisse pas le remarquer. Pas une seule fois son regard n'a dévié de sa feuille pendant qu'il me parlait. C'est plaisant d'en apprendre plus sur l'homme qui partage la vie de mon père. JaeJoong est quelqu'un d'agréable et qui ne cache rien, même ce qui peut faire mal. Je me demande tout de même ce qu'il peut dessiner avec autant d'entrain pour ne pas être déconcentré en parlant.
Et alors que je laisse à nouveau mon regard se tourner vers le ciel, me demandant quand est-ce que je pourrais enfin sortir d'ici, voire même sortir de mon lit, la porte s'ouvre à nouveau. Je reporte mon attention sur la personne qui entre en premier, me souriant ; mon père. Je n'ai pas vu le temps passer avec JaeJoong. Et alors que mon père vient se placer à côté de lui, HyukJae entre également, tirant ma valise. Il me salue d'un sourire avant de poser son regard sur mon beau-père.
_ Vous ? S'exclame-t-il, plus énervé qu'étonné.
Je suis moi-même surpris du ton qu'il prend. Est-ce qu'ils se connaissent ? D'où ? Depuis quand ? Et pourquoi mon petit-ami prend-il un ton aussi grave tout en le regardant ?
_ C'est pas vrai, lance JaeJoong.
_ Vous vous connaissez ? Demande mon père.
_ Oui. Il a failli m'assommer avec les trucs qu'il jette par sa fenêtre, explique HyukJae.
_ Je ne pouvais pas savoir qu'il y avait quelqu'un en bas, se défend JaeJoong.
_ C'est un trottoir, évidemment qu'il y a des gens qui passent !
_ Quelle idée de passer une cette heure-là aussi.
_ La deuxième fois, c'était un pleine journée.
_ J'ai déjà dit que j'étais désolé.
_ Comment tu te sens ? Me demande alors mon père pour clore le sujet.
_ Bien, je réponds.
HyukJae se déplace alors pour s'asseoir sur la chaise à ma droite en traînant ma valise jusqu'à moi. À ma gauche, mon père chuchote quelque chose à JaeJoong. Cette histoire avec HyukJae ne m'étonne pas vraiment en connaissant JaeJoong mais je suis quand même surpris que mon petit-ami l'ait reconnu.
_ Comment tu sais que c'est lui ? Je demande à HyukJae qui a déjà repris ma main dans la sienne.
_ Parce que je suis monté chez lui pour lui redonner ce qu'il venait de balancer, me répond-il.
_ Oui, bon, on ne va pas en reparler, intervient JaeJoong. Tu as déjà porté plainte contre moi, on ne va pas en plus embêter tout le monde avec cette histoire.
J'aimerai rire de toute cette histoire mais d'un, je sais que ça va me faire mal, et de deux, une envie pressante commence à se faire sentir.
_ J'ai vu ta mère, me dit alors mon père. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de retourner à la maison avec elle.
_ Elle ne veut plus me voir, c'est ça ?
_ Ce n'est pas exactement ça...
Mais c'est ça. Je le sais, je l'ai senti. J'ai vu dans ses yeux tout le dégoût et la rancœur qu'elle a désormais envers moi à chaque fois que je suis dans son champ de vision. Elle ne m'a d'ailleurs même pas adressé la parole depuis mon aveu, à part pour me faire des reproches, voire me crier des insultes au nez. « Monstre » a été ce qui m'a fait le plus mal.
_ Il serait préférable que tu viennes vivre avec nous. Si tu es d'accord, bien sûr.
_ D'accord, je réponds.
De toute façon, je ne veux pas rester dans un lieu où on ne veut plus de moi et qui me rappellera à chaque seconde passée là-bas que je ne suis pas à ma place.
_ Tu verras, c'est un coin très sympa et il y a plein de gens formidables dans le quartier, me sourit JaeJoong.
_ Il y a juste un attardé qui balance des trucs de sa fenêtre, ajoute HyukJae.
Pour seule réponse, JaeJoong lui lance son crayon en plein milieu des deux yeux.
_ Aïe ! Ça va pas, non ?
_ Tu verras, tu seras très bien, continue JaeJoong, sans se soucier le moins du monde de HyukJae. En plus, la chambre d'ami qui sera la tienne n'est pas côté rue, tu pourras te reposer tranquillement. Et je serai là si tu as besoin de quoi que ce soit.
_ Merci, c'est gentil.
_ Je dois te laisser, je repasserai dans la soirée, me dit finalement mon père. Je te raccompagne ou tu restes ici ? Demande-t-il à son amant.
_ Je vais les laisser en amoureux, lui répond JaeJoong en rangeant ses affaires.
Il range ses crayons et son carnet, me laissant l'autre même si je ne l'utiliserai pas et avant de sortir, il se penche vers moi pour me serrer dans ses bras.
_ Repose-toi bien mon piou-piou. Je reviens te voir demain.
_ Merci d'être passé, ça m'a fait plaisir de te voir.
Il m'embrasse la joue du côté où je suis le plus amoché et se retire la seconde suivante. Mon père me sourit une dernière fois et la porte se referme sur eux.
_ Je n'aurais jamais pensé que ton beau-père pouvait être ce dangereux...
_ Arrête, il est super sympa, je le coupe.
_ D'accord, je serai gentil avec lui alors, soupire HyukJae. Je t'ai pris des vêtements en plus au cas où. Est-ce que tu as besoin de quelque chose d'autre ?
_ Je dois faire pipi.
_ Okay, je t'aide à y aller, me sourit-il.
Il pousse mes couvertures pour que je puisse sortir du lit mais avant de me lever, je plonge mon regard dans le sien.
_ Embrasse-moi.
_ T'es sûr ? J'ai pas envie de te faire mal.
_ Embrasse-moi.
Je sais qu'il hésite, je vois ses yeux vagabonder entre les miens et le bas de mon visage. Et finalement, même s'il a peur, il dépose ses lèvres pulpeuses sur les miennes, délicatement, et je m'empresse de presser nos bouts de chair les unes contre les autres. Et bien que ça pique un peu, je suis comblé en cet instant parce que je peux enfin sentir tout ce que j'ai besoin pour avoir l'impression d'être en sécurité : son amour.
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