Voilà il est 30 et nous sommes toute en train de déambuler dans la cour, afin d'atteindre le bâtiment qui fixerais notre année. Ca y est je l'aperçois de loin cette fameuse liste, LA liste.

- Allez les filles on y est presque, dit Lucie toute essoufflée.

Nous ne sommes apparemment pas les seules à être en retard il y a foule comme toujours. Je vois des filles déprimer, je présumes qu'il y a des séparations de classe. ( pitié ne me séparé pas de ma Noémie). Je crois que je le pense tellement fort que j'ai du le dire à voix haute. Noémie me regarde puis me sourie et me dit :

- T'inquiètes Lun, quoi qu'il en soit ça ne changera rien, on étaient pas ensemble l'année dernière et nous sommes encore là.

Je lui fais un large sourire en guise de réponse. Je sais qu'elle a raison mais avec tout ce qui s'est passé l'année dernière, je ne supporterais pas une séparation de plus. Je me rends finalement compte que c'est donc ça. J'ai peur d'être séparé à nouveau, de devoir surmonter une nouvelle épreuve. Il n'y a rien de grave à ne pas être ensemble mais à ce moment précis, je me sentais pas le courage d'être sans elle encore.

- Puré les meufs on est pas ensemble ! S'écrit Deb.

- C'était sur on fait pas les mêmes filières banane! lui répond Lucie tout en lui tirant l'oreille.

Elle grimace, ce qui nous fait sourire, je la regarde et lui lance :

- Et donc tu as regardé pour les ES ?

- Oh ... Non j'ai vu mon nom et vu qu'il y avait que moi dans cette fichue classe ! Quel idée de prendre S sérieux ?!

- N'importes quoi toi, lui réponds Lucie.

Je prends la décision d'aller affronter la foule et de regarder.

- Bon je vais voir....

- Non j'y vais, m'interromps Noémie avec un ton bien trop autoritaire.

- On peut y aller ensemble ce n'est qu'une liste.

- Oui mais je préfères Lun, me répond elle gênée.

Ce n'est pas son genre de réagir comme ça face à une chose aussi futile.

Je commence à me demander qu'est ce qu'elle pouvait bien penser que je trouverais sur cette liste ?

- Dis moi ce qui se passe Noémie ?

Je parle dans le vide, mademoiselle est déjà parti voir et reviens me voir avec un sourire.

- On est ensemble mon amour !

- Nooooooon c'est pas vrai ?

- Mais si enfin !

Cette merveilleuse nouvelle me fait oublier son attitude plutôt particulière 2 minutes plus tôt.

On se rassemble et nous donnons rendez-vous au point de notre QG favoris. Un petit coin avec un banc entouré d'arbre, situé derrière pas mal des bâtiments du lycée.

David et moi avions baptisé ce coin notre «cocon » on s'y rejoignaient systématiquement.

Lorsque notre bande de copain on finit par comprendre qu'on avait trouver un coin top secret, ils ont vite fini par nous pister. Au final après les cours, lors des pauses on savaient où se retrouver tous. On était un groupe assez nombreux et soudé. J'entends encore nos fous rires si parfait raisonner dans mon esprit.

Malheureusement il a tout gâché, rien n'a plus jamais été pareil après ce qu'il m'a fait. Aucun de ses potes ( qui étaient devenus les miens) n'a su me regarder en face. J'en veux énormément à Sacha que j'ai considéré comme mon meilleur ami après David. Je reste persuadé qu'il savait ce que David tramait depuis le début. Il me trompait mais ne m'a jamais rien dis, n'a rien fait pour l'arrêter.

Enfin il faut que j'arrête de me torturer ainsi. Tout ça c'est du passé, alors allons de l'avant dans ma nouvelle classe avec ma chère Noémie d'amour.

Arrivée devant la porte de la salle, elle est bien entendue fermée.

- Arriver à 45 je ne sais pas trop à quoi on s'attendaient, dis Noémie.

Je déglutis, prends une profonde inspiration et alors que je m'apprêtais à toquer Noémie me prend la main.

- Je peux savoir ce qui te prends ? Un courage pareil je l'aurais pas deux fois, c'est toi qui toque maintenant et affronte la prof !

- Lun il faut que je t'avoue quelque chose.

Son teint deviens pâle, qu'est ce qui se passe, qu'est ce qui met ma Noémie dans cet état ?

- Qu'est ce qu'il y a ? Depuis qu'on s'est retrouvée t'es pas toi même ? Ca a un rapport avec les rebondissements dont tu voulais me parler ?

- Oui ... Enfaite Lun il faut que tu sache que ...

Nous sommes interrompu par le bruit de la porte de classe s'ouvrant et laissant apparaître notre professeur principal.

C'est un homme d'une trentaine d'année je dirais, yeux bleues et teint bronzé. Il a le look d'un surfeur, avec des lunettes et une chemise bien trop près du corps pour être raisonnable ou même à sa taille je dirais. Il a pris le soin de l'enfiler dans son pantalon. Ca lui donne un style assez vielle école.

Prise de panique je le regarde puis il nous observe un instant avant de dire.

- J'ai entendue des bruits et je voulais savoir si vous attendiez quelque chose ?

- Oui on fait parti de cette classe et on s'est perdues, d'où notre retard, veuillez nous excuser.

Noémie a toujours eu l'élégance de trouver les mots juste quand il le fallait. Elle ne panique pas alors que j'avais cesser de respirer au moment où il était apparu.

- Perdues me dites vous ? Il semble interloqué puis il poursuit. Vous n'étiez pas de ce lycée l'année dernière ?

- Euh..., je panique sous les rires des camarades observant toute la scène.

- Oui si, nous sommes bien de ce lycée c'est fort juste. Simplement, avec les vacances scolaire et le changement d'horizon, vous vous doutez bien que nous n'avons pas occupé notre temps a re visiter le plan de l'établissement Saint pierre Monsieur ?

Je suis scotché, comment fait elle pour ne pas se démonter même lorsqu'elle à tord ? Elle me surprendra toujours.

Simplement il va falloir qu'il soit clément après ça, car ma mère risque de me fusiller ce soir si elle apprend que j'ai été recalé pour retard !

Il repositionne les lunettes sur son nez qui me semblait pourtant assez bien placés. Il jette un coup d'oeil en ma direction puis reviens vers Noémie avant de dire :

- Hum, c'est bien parce que c'est la rentrée et que comme je suis nouveau j'ai besoin de vous connaître tous. Je vous laisses vous installer, mais vous préviens mesdemoiselles que cela ne se reproduise plus !

Ouf !! Sauvé par Noémie ! Elle exquise d'ailleurs un petit sourire victorieux qui n'a pas l'air de plaire au prof. Puis elle se retourne vers moi l'air de nouveau pâle comme 5 minutes au paravant.

- Lun il faut vraiment que je te parle mais...

- Allez allez, vous n'allez pas en plus vous faire désirer. J'en veux une à la place qui reste au fond et une à celle du milieu !

Je ne compte pas le faire prier c'est un exploit qu'il nous aient laissé rentrer. Je pousse donc un peu Noémie pour qu'elle avance et lui chuchote : « t'inquiètes on en parle après je prend la place du fond ».

Je visualise la salle et sent les 25 élèves le regard braqué sur nous. Un regard semble pourtant retenir mon attention plus que les autres. NON ce n'est pas possible je dois rêver !

David est assis à la fenêtre et me regarde puis détourne son visage pour le coller à celui de la vitre lorsqu'il compris que j'ai remarqué sa présence.

J'ai le cœur en miette, j'ai l'impression de faire parti de l'une de ces télé- réalité de mauvais goût. Que fait il ici ?

C'est de ça dont voulais me parler Noémie ? Je me retourne vers elle et lis sur ses lèvres les termes « je suis désolée » avant que le prof ne nous pousse exaspéré de voir que nous n'avions toujours pas pris place.

Je suis sidérée mais il est hors de question qu'il me voit perdre mes moyens. Hop d'un pas assuré et laissant virvolter le bas de ma robe bleue je rejoins la place du fond.

Je sens qu'il me regarde même une fois assise. A quoi donc est il en train de jouer !?

Je fais mine de ne pas le remarquer et sors mon agenda afin de pouvoir fixer quelque chose.

Une fois en main je cherche à présent un stylo mais en vain. Ma mère a pensée à tout ? Ben voyons je savais que c'était trop beau pour être vrai. Je suis remontée comme jamais, j'en viens à jurer à voix basse de ne pas avoir de stylo comme si c'était le fond du problème !

Une main me tend alors un Bic bleu. Je lève les yeux et les tournent du côté de mon voisin. Ce n'est autre que le jeune garçon que l'on avaient observer quelque temps au paravent. Je me sens à présent gênée, il a du m'entendre me plaindre comme une bipolaire depuis tout à l'heure.

Je prends le stylo et lui souris, il me jette un léger regard sans me rendre mon sourire. Je pourrais presque croire que ça le fait chier de me le passer. Je suis d'autant plus en colère.

Moi qui pensais prendre un nouveau départ, je crois bien que c'est le début des emmerdes.