- Je sais pas ce que vous manigancez mais le faites pas tout de suite. Laisse-moi d'abord parler à Derek, chuchota Scott à sa voisine blonde.

- T'as qu'à me parler puisque je suis là, répondit Erika en s'approchant du jeune garçon. Bah ça alors... Allison et toi vous faites comme si vous n'étiez plus ensemble mais je sens son odeur partout sur toi.

- Je... je vois pas de quoi tu parles, bégaya le Loup.

- Tu sais, reprit la jeune femme, à la place d'Allison...

Scott se crispa en sentant la main de la louve glisser le long de sa cuisse.

- Je voudrais que tu m'appartiennes de jour comme de nuit, finit-elle dans un murmure.

D'où j'étais, j'entendais absolument toute la petite conversation que tenaient Erika et Scott juste derrière moi. Je jetai un coup d'œil par-dessus mon épaule pour croiser le regard furieux d'Allison. La brune tenta de faire bonne figure et de se concentrer sur son éprouvette mais je savais que voir Erika caresser son petit ami de la sorte ne lui plaisait pas plus qu'à moi. Quand Erika planta ses griffes dans la cuisse du Loup, une grimace de douleur déforma mon visage. Je ressentais presque les griffes de la blonde dans ma propre cuisse mais d'une façon plus sourde, comme atténuée, presque virtuelle.

- Alors c'est toi la Sirène dont Derek nous a parlé ?

Je sursautai puis tournai la tête dans tous les sens en espérant que personne n'ait entendu mon voisin hurler ma nature au beau milieu du cours. Je décidai de me reconcentrer sur mon expérience en tentant d'ignorer Isaac et son sourire narquois.

- A dire vrai, je trouve ça... fascinant, ajouta-t-il.

Le châtain posa une main chaude sur la mienne mais je la retirai en vitesse.

- Enlève tes sales pattes de là !, chuchotai-je les dents serrées.

- Tu es très sexy quand tu t'énerves, tu sais ça ?, reprit le jeune Lahey en cognant son genou contre le mien.

- Si tu veux pas finir noyé, tu ferais mieux de...

- Changement de binôme !, déclara le professeur Harris.

Je jetai un dernier regard noir au frisé et me levai pour me mettre à côté d'Allison.

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Stiles, qui avait assisté à toute la scène, jeta un coup d'œil agacé à son nouveau binôme qui n'était autre que le jeune Lahey.

- Si tu touches à un seul cheveu de cette parfaite crinière blond vénitien, je t'arrache tous tes poils de Loup-Garou un par un et j'en fais un manteau de fourrure pour son anniversaire, cracha le jeune Stilinski.

- Oh, tu ferais ça ?, demanda Isaac. Parce que figure-toi qu'elle m'a jamais fait l'honneur de m'inclure dans ses listes d'invités. Une fois je lui ai proposé un rencart...

- Ça sent la scène déchirante à plein nez, railla Stiles. J'm'en passerai merci.

- C'était mon tout premier jour au lycée.

- Tu pensais qu'une nouvelle vie te tendait les bras après le collège mais elle t'a foutu un vent.

- Et elle m'a rit au nez en plus, rit Isaac. Elle m'a dit de repasser la voir quand j'aurai troqué mon vélo ringard contre une moto.

- Quelle galère l'amour à sens unique, surenchérit l'hyperactif. Tu devrais écrire une dissert' là-dessus pour canaliser toute cette énergie négative.

- Non, je pensais plutôt canaliser ça en la tuant. J'ai pas la fibre littéraire, ironisa le frisé. ou peut-être devrais-je plutôt tenter avec quelqu'un d'autre. Alexia m'a l'air parfaite...

Stiles serra les dents en repensant à la jeune fille. De toute la journée, il n'avait pas trouvé le bon moment pour lui parler de la veille. Il planta ses yeux noisette dans ceux azur du jeune Loup et murmura :

- T'as pas intérêt à l'approcher non plus parce que cette fois, ce seront plus tes poils que j'arracherai mais ton cœur !

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- Changement de binôme !

Je me levai subitement de ma chaise pour rejoindre Lydia mais la place fut prise par Isaac. Je lançai un regard affolé à Scott et Stiles qui ne savaient plus quoi faire. Je décidai alors de me rasseoir tranquillement à côté d'un de mes camarades de classe tout en surveillant attentivement la rousse. Mes pouvoirs me démangeaient fortement. Toute cette tension n'était pas bonne, j'avais besoin de l'extérioriser et je sentais déjà l'agréable chaleur qui me chatouillait les yeux juste avant que mes pouvoirs ne se déclenchent. Je restai alors concentrée sur la couleur brune de mes iris et, après quelques secondes, le pouvoir en moi se calma.

- Ma patience a des limites monsieur Stilinski. Continuez et vous aurez une note éliminatoire, s'énerva le professeur en s'approchant de Stiles qui avait tenté de se lever.

Tout en surveillant ma nouvelle amie, je tentai tant bien que mal de réussir mon expérience même si j'avais la tête totalement ailleurs. Il fallait que je réussisse mon année. J'avais déjà pris trop de retard et le programme américain était différent du français, je devais travailler deux fois plus pour me remettre à niveau. Comme si je n'avais déjà pas assez de préoccupations !

- Terminé, dit le professeur au bout d'un moment. Si vous avez correctement catalysé la réaction, vous devriez avoir obtenu un cristal.

Je brandis le morceau transparent avec fierté. Au moins une chose positive dans cette journée.

- Si c'est le cas, reprit l'enseignant, la dernière partie de cette expérience va, j'en suis sûr, vous plaire. Vous pouvez le manger.

Je tournai la tête violemment, manquant de me faire mal. Lydia approchait le cristal enduit dans une substance gluante de sa bouche. Je me fis violence pour ne pas me jeter sur la rousse en reconnaissant le venin de Kanima.

- Lydia !, hurla Scott en se levant.

La jeune Martin se retourna en même temps que toute la classe et lança un regard interrogateur au jeune McCall.

- Qu'est-ce qui y a ?, demanda-elle visiblement agacée.

- Non rien, répondit-il en se rasseyant.

Lydia soupira bruyamment puis croqua dans le cristal. Je ne sais pas à quoi je m'attendais. Peut-être à ce qu'elle s'effondre et qu'Isaac et Erika se jettent sur elle dans la panique, que Lydia réagisse, mais sûrement pas à rien. Une fois que la jeune Martin avoua que ça avait un goût affreux, le professeur Harris continua son cours.

Lydia était donc bien le Kanima...

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- Derek est dehors, il attend Lydia, annonça Scott en entrant dans le bureau du Coach à la suite d'Allison, Stiles et moi.

- Il veut la tuer ?, demanda Allison.

- S'il pense que c'est elle le Kanima y a des chances, surtout après l'accident de la piscine.

- C'était pas Lydia, d'accord ?, assura le jeune Stilinski.

- Stiles, le test n'a pas marché sur elle, il s'est rien passé.

- Ça peut pas être elle, continua Stiles.

- Le test était positif, concédai-je. Mais Lydia ne peut quand même pas avoir tué tous ces gens ?

Je ne me convainquais pas moi-même, pourtant, une partie de moi pensait toujours que Lydia était innocente et que ce n'était qu'un énorme malentendu.

- De toute façon c'est pas le problème, coupa Allison. Derek pense que c'est elle. Y a pas trente-six solutions, soit on essaie de le convaincre qu'il se trompe de personne ou alors, on essaie de trouver un moyen de la protéger.

- Je pense pas qu'il tentera quoi que ce soit ici, déclara Scott. Pas au lycée.

- Oui mais après les cours alors, surenchérit la jeune Argent.

Scott et moi soupirâmes, à court d'idées.

- Oh c'est pas vrai, souffla Allison en mettant sa tête dans ses mains.

- Et si on prouvait à Derek qu'il se trompe ?, proposa la Chasseuse.

- Ah ouais, avant quinze heures ?, railla Stiles.

- On devrait consulter le bestiaire, poursuivit Allison.

- Ah tu parles du bouquin de neuf cents pages en latin archaïque qu'aucun de nous ne peut comprendre ? Super ton idée !, ironisa de nouveau le brun.

- Je pense à quelqu'un qui pourrait peut-être le traduire, réfléchit Allison.

- Je sais..., reprit Scott. Je vais aller voir Derek. Je vais lui dire qu'on peut le convaincre qu'il se trompe et qu'il nous faut un peu de temps. Mais s'il se passe quoi que ce soit, vous me laissez gérer ça, d'accord ?

- Attends comment ça ?, s'affola Allison.

- Je peux cicatriser pas toi, fit remarquer Scott.

- Scott, c'est trop dangereux, hors de question que tu y ailles seul, m'exclamai-je.

- Je veux pas que vous soyez blessées, insista Scott en nous regardant tour à tour Allison et moi.

Cette dernière se leva pour fouiller dans son sac et en sortir une arbalète.

- Je sais me défendre toute seule, argua-t-elle.

Scott, baissa les yeux et une drôle de sensation m'enveloppa l'esprit. Pour une raison inconnue, je savais que Scott pensait à son altercation avec Gérard, juste devant l'hôpital alors qu'il allait récupérer Melissa à son travail.

- Quoi ? Il s'est passé quelque chose ?

- Je veux pas que tu sois blessée, c'est tout, répondit-il. Alors si les choses tournent mal tu m'appelles. C'est compris ? Tant pis si ton père découvre qu'on se voit toujours. Appelle, envoie un message, crie, hurle tout ce que tu veux, je t'entendrai et je te trouverai. Et je serai là en moins de deux... On a jusqu'à quinze heures.

En entendant ces paroles si romantiques sortir de la bouche de mon meilleur ami, je ne pus m'empêcher de jeter un coup d'œil vers Stiles.

Allison acquiesça et s'apprêta à sortir à la suite de son petit ami. Celui-ci se retourna vivement et attrapa la flèche qui avait manqué de se planter dans son cou.

- Oh putain, m'écriai-je.

Stiles regarda Scott puis l'arbalète qu'il tenait dans la main.

- Heu... ouais...

Il rendit son arme à Allison.

- Désolé. C'est sensible, je l'ai à peine effleuré, essaya-t-il de se justifier.

Je soupirai, amusée. Scott et Allison sortirent alors et je leur emboîtai le pas.

- Attends, Alexia.

Mon cœur se mit soudain à tambouriner dans ma poitrine. Lentement, je me tournai vers Stiles en tentant de faire bonne figure.

- Oui ?

- Euh, je voulais te parler d'hier en fait, bégaya Stiles en se passant une main derrière la nuque.

Je me mordillai la lèvre, c'était le moment de vérité.

- Je... je t'écoute.

- Eh bien, je me demandais si... entre nous c'était... enfin tu vois... officiel ?

J'hésitai un instant, réfléchissant à la meilleure réponse possible. Si j'avouais à Stiles que je souhaitais essayer quelque chose avec lui mais que ce n'était pas réciproque, je me sentirais  humiliée et ça jetterait un froid entre nous mais si je lui disais que je voulais que l'on reste amis - ce qui serait un pur mensonge - pour être sûre que c'était ce qu'il voulait, il se sentirait peut-être obligé de répondre par l'affirmative, et je passerais à côté de quelque chose. Alors, j'optai pour la sécurité : répondre à une question par une autre question.

- Tu aimerais ?

Stiles sembla surpris de ma réponse. Il baissa les yeux puis redressa la tête.

- Moi ? Et bien, oui, oui j'aimerais beaucoup mais...

Mon cœur manqua de sortir de ma poitrine à ses premiers mots. Je ne lui laissai pas le temps de finir sa phrase et pressai mes lèvres sur les siennes. Immédiatement, je retrouvai la douce sensation de la veille, je ne pouvais plus m'en lasser. 

Quand je m'écartai, Stiles rougit jusqu'aux oreilles et je plaquai un baiser sur sa joue en gloussant. Finalement, cette journée n'était pas si mauvaise que ça.