Durant le trajet jusqu'au lycée, je méditai sur ce que Scott venait de nous avouer. Deaton, le vétérinaire pas si ordinaire que cela, avait expliqué à Isaac et au jeune McCall qu'attraper le Kanima, et donc Jackson, revenait à attraper celui qui le contrôlait. Le plan pour le soir de la Rave était ainsi au point : on attrapait Jackson et, par la même occasion, son maître, en les enfermant dans une barrière de poudre de sorbier.

- Il doit bien y avoir un moyen de dégoter des places, dit Scott en descendant de la Jeep.

Effectivement, le plan était au point, il ne restait plus qu'à se procurer des places pour cette fête privée. Et elles étaient tellement chères que ça allait être compliqué d'en acheter ne serait-ce qu'une seule. 

- C'est une soirée underground, affirma Stiles. C'est illégal, y a pas d'autres moyens d'acheter des places.

- Hé !

Je me retournai pour voir que Matt nous interpellait.

- Vous avez une idée de pourquoi personne n'a été renvoyé du bahut après ce qu'il s'est passé l'autre jour ?

- Y a pas eu de blessés, on va pas en faire un plat, répondit Stiles.

- J'ai eu une commotion cérébrale quand même, annonça Matt.

- Oui mais y a pas eu de blessés graves, s'agaça le fils du Shérif.

- J'ai passé plus de six heures aux urgences.

- Bon écoute, je vais être franc avec toi. Ton petit bobo à la tête il se situe à peu près à ce niveau-là sur la liste des galères qu'on a à gérer en ce moment.

En voyant mon petit ami perdre patience, je m'approchai.

- Stiles est un peu sur les nerfs en ce moment. Excuse-le Matt, dis-je en me plaçant devant le brun.

Je me tournai ensuite pour faire face à Stiles alors que Scott demandait au jeune Daehler comment il allait.

- Faut que t'apprennes à gérer ton anxiété Stiles, chuchotai-je.

- Je sais mais c'est difficile, t'imagine même pas, répondit-il en triturant ses doigts.

Je posai ma main sur celles agitées de Stiles et lui redressai la tête en posant deux doigts sous son menton.

- Je peux t'aider à te détendre si tu veux..., susurrai-je.

Le brun rougit et déposa un chaste baiser sur mes lèvres. 

Quand Matt fut parti, Stiles ne s'empêcha pourtant pas de répéter qu'il n'aimait pas le garçon.

- La personne qui contrôle Jackson a dû tuer quelqu'un de ses propres mains, rappela Scott quand nous lui demandâmes s'il comptait vraiment aller à cette rave. Parce qu'il fallait finir le boulot. D'après vous, qu'est-ce qu'il va faire cette fois ?

- Il va venir sur place pour superviser, concéda le fils du Shérif.

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Durant l'entraînement de Crosse des garçons, je tentai de chercher des places du côté de Lydia. Malheureusement, la jeune fille n'avait pas pu en trouver rien que pour elle. Pendant plus d'une heure, je partis à la pêche, sans succès. Stiles me rejoignit après le déjeuner. Nous décidâmes de nous isoler dans un coin du terrain de Crosse.

- Alors tu as trouvé des places ?, demandai-je. Parce que de mon côté j'ai rien pu faire.

- Isaac a réussi à nous en procurer trois, informa Stiles.

- Isaac ?

- Ouais, il semblerait que ce mec ait compris qu'on n'était pas des ennemis.

Pendant plusieurs secondes nous ne sûmes pas quoi dire. Je me sentais de plus en plus étrange aux côtés du jeune Stilinski. Une vraie relation s'était installée entre nous et pourtant, je me disais que Lydia ne pouvait pas avoir aussi rapidement quitté ses esprits. Ce qui me frustrait énormément. Parce que, même si je tentais de freiner mes sentiments pour ne pas souffrir, ils étaient bien réels. 

- Je..., commença le fils du Shérif.

Avant même qu'il n'ait terminé, mes lèvres étaient déjà sur les siennes. Je ne pouvais pas rater l'occasion de profiter des maigres instants seuls que nous pouvions avoir. Oh diable Lydia, elle avait raté sa chance !

Je sentis les mains de Stiles se glisser sur ma nuque pour me rapprocher de lui. Mon ventre se tordit et une chaleur intense s'empara de moi. Je savourai au maximum mon baiser avec Stiles, je savais que bientôt, nous devrions retourner en cours. La sonnerie nous arracha d'ailleurs à notre petit moment exquis. Stiles grogna tandis que je riais de bon cœur. J'avais déjà hâte de le retrouver après les cours.

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- De la kétamine ?, demanda Scott.

- C'est le produit qu'on utilise pour les chiens, le dosage est plus élevé c'est tout, expliqua le docteur Deaton.

Stiles, Scott et moi nous étions directement rendus chez le vétérinaire une fois nos cours achevés. Le docteur avait, semblait-il un plan pour tenter d'attraper le Kanima. Je me retenais depuis mon arrivée dans la clinique pour demander à Deaton comment il connaissait mes parents. C'était la première fois que je le rencontrais et je m'étais préparée à lui parler de mes parents lors de notre visite. Pourtant, quelque chose d'autre était sur le tapis pour le moment.

- Si vous arrivez à l'injecter à Jackson, ça devrait le ralentir un peu et vous faire gagner du temps.

Le vétérinaire attrapa un second flacon rempli de cendres ternes et le brandit.

- Et ça, c'est ce qui va servir à créer la barrière protectrice. C'est à toi que revient cette mission Stiles, et à toi seul.

- Ça me met un peu la pression votre truc, avoua le jeune Stilinski en prenant le flacon. Est-ce qu'on pourrait pas trouver une tâche un petit peu moins anxiogène pour moi, hein ?

- Je pourrais le faire, me proposai-je.

- Non tu ne pourras pas. Ça vient d'un arbre appelé le Sorbier des oiseleurs. Un grand nombre de peuple l'utilise comme une protection contre les forces surnaturelles. Les murs de ce cabinet contiennent du bois de Sorbier, un élément dissuasif dans le cas où quelqu'un comme Scott ou même Alexia aurait envie de s'en prendre à moi.

- Et donc, reprit Stiles. C'est quoi la marche à suivre ? Saupoudrer le sol tout autour du bâtiment et ni Jackson ni celui qui le contrôle ne pourra franchir la ligne ?

- Oui, ils seront pris au piège.

- Ça devrait être faisable, dit Scott.

- C'est souvent plus simple qu'on le croit, assura Deaton.

- Tu vas y arriver Stiles, soufflai-je en pressant sa main.

- Imagine que c'est de la poudre à canon sauf qu'il n'y a pas de canon. Et tout ce qu'il faut, c'est une étincelle. C'est toi Stiles ce qui doit servir d'étincelle.

- Si vous parlez de m'immoler par le feu, je suis pas sûr d'être très chaud là.

- Je vais tenter une autre comparaison, poursuivit le vétérinaire. Avant je faisais du golf, j'ai appris que les meilleurs golfeurs ne font jamais de swing avant d'imaginer la trajectoire qu'ils vont donner à la balle. Ils commencent par visualiser et leur esprit guide leurs bras. C'est parfois assez extraordinaire ce que la force de l'esprit peut arriver à accomplir.

- La force de l'esprit, répéta Stiles, toujours pas convaincu.

- Hé, l'interpella le vétérinaire. Si tu veux que le charme opère Stiles, il faut d'abord que tu y croies.

Le garçon acquiesça puis prit une grande inspiration. Il fallait qu'il y croie...

Une fois notre petite conversation terminée, Scott décida qu'il était temps d'y aller. J'hésitai un instant. Stiles, qui voyait que je n'avais pas bougé d'un pouce, m'interpella.

- Tu viens Alexia ?

- Scott et toi attendez moi dans la voiture, j'aimerais parler avec lui, dis-je en désignant le vétérinaire qui rangeait ses flacons bizarres.

Stiles acquiesça puis déposa un baiser sur ma joue avant de sortir de la clinique. Nerveuse, je me dirigeai vers l'homme à la peau noire. Sans relever le nez de ses plantes, il dit :

- Laisse-moi deviner Alexia, tu es ici pour me parler de tes parents.

- C'est exact, répondis-je. J'aimerais savoir comment vous les avez connu. 

- Je connaissais bien plus ta mère, Tamara, que ton père, avoua Deaton en se redressant pour me faire face. J'avais très peu entendu parler des Sirènes et quand j'ai rencontré ta mère, je me suis senti le plus chanceux du monde. Vous êtes des créatures aussi fascinantes que complexes. En plus d'être très peu, vous vivez cachés de la plupart des humains. Elle m'a raconté son histoire. Que sa famille l'avait renié à ta naissance et que ton père et elle avaient du fuir.

Je me rappelle de cette histoire que maman m'avait raconté. Je n'avais jamais connu la famille de son côté. Il paraîtrait que la progéniture d'une Sirène et d'un Humain soit très mal vue. Maman a dû fuir son pays qu'était la France pour pouvoir m'élever et rester avec Papa. Ils n'ont trouvé que Beacon Hills, ils sentaient que c'étaient où ils devaient aller. Mais nous étions repartis en France quand mes pouvoirs s'étaient déclenchés. Je ne connaissais pas toute l'histoire et beaucoup de questions demeuraient encore, j'espérais que Deaton allait me les fournir aujourd'hui.

- Mais tes pouvoirs ont commencé à apparaître et ta mère s'est inquiété. Elle a donc cherché un émissaire et elle m'a trouvé.

- Un émissaire ?, je demande.

- Un émissaire, ou druide est une sorte de conseiller surnaturel. Nous sommes plutôt spécialisés dans les Loups-Garous mais il nous arrive d'aider d'autres espèces. Ne crois pas que je possède un pouvoir quelconque, j'ai seulement acquis un certain savoir qui me permet d'utiliser toute sorte de plantes pour soigner, attaquer ou défendre l'un d'entre vous. 

- Je vois. Vous avez donc aidé ma mère ?

- Je lui ai dit qu'il n'y avait que deux façons pour toi de réguler ta nature le temps que tu apprennes à la contrôler. Mais ces deux façons nécessitaient un retour dans le pays natal de ta mère.

- C'est pour ça qu'on est allé s'installer à Nice, pour que je puisse accéder au Nemeton de Toulouse.

- Exactement. 

J'opinai de la tête. Mon regard se voila au souvenir de mes parents. Ils me manquaient tellement.

- Est-ce que... est-ce qu'elle vous aurait dit autre chose ? 

- Tu veux dire, te concernant ?

- J'ai tellement de questions, je ne sais rien de mes origines, maman m'a à peine expliquer ce qu'était réellement une Sirène. Je sais que je ne connais pas la moitié de mes capacités et maintenant qu'elle n'est plus là, je n'ai aucun moyen de les développer. 

- Je comprends... Attends un instant.

Deaton alla fouiller dans un de ses nombreux tiroirs. Après de longues secondes de recherche, il en ressortit un journal à la reliure de cuir. 

- Ta mère m'a envoyé ça juste après sa mort. Il y avait une lettre avec écrit que s'il lui arrivait malheur, elle saurait que tu reviendrais à Beacon Hills et que tu poserais des questions. 

- Vous voulez dire que ma mère sentait qu'elle allait mourir ?, m'effarai-je, au bord des larmes.

- Je ne voudrais pas dire des bêtises mais je pense que tes parents fuyaient quelque chose...

Mon cœur manqua un battement. Les mains tremblantes, je récupérai le journal et le caressai du plat de la main. Etrangement, il n'y avait aucun cadenas, pourtant impossible de le consulter.

- Je n'ai jamais su l'ouvrir, annonça le vétérinaire. Je me suis dit qu'il ne te revenait qu'à toi et toi seule.

- Merci beaucoup.

- J'espère que tu trouveras les réponses que tu cherches.

- Je l'espère aussi.

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Le soir même, nous nous rendions à la Rave. Une fois la Jeep de Stiles garée sur le parking nous descendîmes pour récupérer la poudre de Sorbier.

- Ça va ?, demanda Scott à son meilleur ami.

J'avais également senti que Stiles n'était pas dans son assiette pourtant, je n'étais pas réellement présente ce soir. Ce journal occupait toutes mes pensées. En rentrant, je n'avais pas eu le temps de me pencher dessus et il gisait encore sur mon lit. 

- Ouais pourquoi ?

- Rien, t'as pas ouvert la bouche depuis qu'on est parti.

- Non, non ça va t'inquiète. T'attrape l'autre sac ?

- Tu te souviens de ce qu'a dit Deaton, il faut que tu le fasses tout seul.

- Ça commence vraiment à sentir l'embrouille ce plan.

- Arrête de te tracasser, Stiles. Tu vas t'en sortir, et puis, s'il y a un problème, tu m'appelles, d'accord ?, le rassurai-je en déposant un baiser sur sa joue.

Soudain, Scott sortit de la Jeep en hurlant :

- Non, non pas ici, pas ce soir !, s'écria-t-il en s'élançant dans le bâtiment.

- Scott !, crié-je. Mais qu'est-ce qui lui prend ?

Bon, ce n'était plus le moment de penser à ce journal, nous avions une mission pour ce soir et elle urgeait bien plus. 

- Attends Scott ! Je fais quoi moi avec ça ? Moi je te dis qu'il craint ce plan.

- Je te laisse, on se voit tout à l'heure. Tu vas y arriver j'ai foi en toi, assurai-je en entrant à mon tour dans l'édifice.

Allez, c'était parti, ce soir le Kanima allait être appréhendé.

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Bien plus d'informations sur Alexia, un mystère concernant ses parents, qu'en pensez-vous ? ^^ 

Ecrit le 13 Décembre 2017 et corrigé le 17 Mai 2019