Parler à son père empêchait Stiles de trop stresser à l'annonce de son prochain rendez-vous. Il voulait absolument que cela soit parfait. Alexia et lui avaient bien besoin de souffler et, comme elle était sa première petite amie, il se devait de faire bonne impression. Evidemment, l'hyperactif avait appelé Scott pour que celui-ci lui donne des conseils, il était plus qualifié que lui en matière de filles et Alexia était sa meilleure amie d'enfance. Le Loup-Garou lui avait conseillé de ne pas faire dans l'extravagant, la Sirène n'en était pas fan, la simplicité lui convenait. Scott lui avait ensuite avoué qu'Alexia adorait un certain endroit dans Beacon Hills et que l'emmener là-bas lui ferait grand plaisir.

Les preuves concernant les meurtres du Kanima ne semblaient pas avoir de liens entre elles, pourtant les hommes Stilinski continuaient, à chaque fois qu'ils le pouvaient, de tenter de trouver une piste tangible. Le Shérif détestait mêler son fils à ses enquêtes mais c'était plus fort que le brun, il fallait qu'il s'en préoccupe, surtout maintenant que cela relevait du Surnaturel. Il passa donc le début de soirée avec son géniteur, chose qu'il n'avait pas faite depuis longtemps, et tenta d'éclaircir cet amas de pistes qui ne menaient à rien, pour se changer les idées mais aussi pour passer le temps avant d'aller chercher la belle brune.

De son côté, Alexia était tétanisée. En apprenant que Stiles avait téléphoné à son meilleur ami, la jeune fille avait tenté par tous les moyens de savoir ce qui s'était dit, sans succès. La Sirène n'avait sûrement jamais autant stressé de toute sa vie, même lorsque de gros contrôles se profilaient dans son lycée français.

Assise sur la chaise de son bureau, la jeune Miller ne cessait de tourner sur elle-même en tentant de tuer le temps et de réfléchir à la tenue qu'elle mettrait. Les yeux d'Alexia ne cessaient de clignoter en passant d'une couleur différente au marron. Cela l'agaçait fortement. Scott était parti travailler, elle ne pouvait donc pas lui demander de l'aide, de toute façon il n'aurait pas été utile pour ce genre de mission. En faisant défiler les noms des contacts de son téléphone, Alexia s'arrêta une seconde sur le nom d'Allison. Elle se risqua à appeler celle qui se rapprochait le plus d'une amie mais tomba sur son répondeur.

La Sirène souffla bruyamment et reprit son jeu de chaise. Une nouvelle fois, elle fit défiler ses contacts. Un nom lui sauta soudain aux yeux. La jeune fille s'empressa d'appeler son contact qui décrocha immédiatement.

- Allô ?

- Lydia, j'ai besoin de toi...

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Une demi-heure plus tard, Lydia Martin était dans ma chambre. Je ne savais pas réellement ce qui m'avait pris de lui téléphoner, après tout nous n'étions pas de grandes amies. Ses manières de diva ne me plaisaient pas et la rousse ne faisait rien pour tenter de conquérir ma sympathie. Mais je savais que Stiles aimait beaucoup Lydia et ça devait être pour une raison? En plus d'être très belle, elle s'habillait bien et avait un charisme indéniable. Lydia n'avait pas l'air de se demander pourquoi j'avais fait appel à son aide, pourtant, je trouvais nécessaire de me justifier.

- Allison ne me répondait pas, j'ai donc pensé à toi. Je ne connais pas grand monde ici.

La rousse m'adressa un sourire factice puis se mit à scruter mes murs d'un air absent. Je m'empressai de fouiller mon armoire en espérant avoir tout de même quelque chose de potable quand Lydia s'écria :

- Ton devoir de Maths est simple ! C'est Cosinus est égal à Adjacent sur Hypoténuse.

Je sortis la tête des quelques robes que je possédais pour scruter la jeune Martin qui vira au rouge et commença à bafouiller.

- T'inquiète pas Lydia, je suis au courant que tu es une petite intello. Ton secret est bien gardé avec moi, souris-je en étalant une autre robe sur son lit.

Lydia releva la tête pour me regarder. Un sourire finalement amical se dessina sur ses lèvres et je me surpris à penser qu'elle n'était peut-être pas si horrible que ça. Peut-être allions-nous enfin pouvoir devenir de vraies amies comme avec Allison.

Après plusieurs insultes, reproches et moqueries, Lydia réussit à me dénicher une robe. C'était la plus courte que je possédais évidemment mais je ne préférais pas râler au risque de me retrouver en plan et à moitié maquillée. La rousse me badigeonna ensuite de fond de teint et je toussotai sous les poudres qu'elle m'appliqua. 

Quand je vis mon reflet dans le miroir, je sursautai. J'étais totalement méconnaissable. On ne voyait même plus les quelques grains de beauté qui maculaient mon visage. De plus, sous la lumière de ma lampe, je ressemblais à une orange flétrie.

- Tu ne crois pas que ça fait un peu trop le maquillage ?, me risquai-je à demander.

- Ecoute Alexia, tu es très jolie, c'est indéniable. Mais tu as tellement d'imperfections sur le visage que je me demande si c'est possible d'avoir le visage si peu entretenu.

Je soupirai. Je l'avais peu être mérité. Après tout, je voulais ressembler à Lydia et, même si j'étais presque certaine qu'elle ne se maquillait pas autant, je devais accepter que la perfection était quelque chose que l'on devait mériter. Comme disait l'adage, "il faut souffrir pour être belle". J'espèrai seulement que Stiles ferait également un effort pour être présentable. Après tout, j'avais fait appel à Lydia pour lui faire plaisir. Je n'avais plus qu'à croiser les doigts pour que ça fasse son effet. 

Vingt minutes avant l'arrivée de Stiles, Lydia s'éclipsa après m'avoir brièvement serré contre elle. Elle semblait aussi surprise que moi par son élan d'affection soudain. 

Jusqu'à ce qu'on sonne à la porte, je fis les cent pas devant celle-ci. Des filets d'eau s'échappaient sans cesse de mes doigts et mes yeux avaient du mal à rester chocolats. C'était la première fois depuis que nous étions ensemble, que Stiles et moi faisions enfin une sortie tous les deux, comme un couple normal. J'avais la hantise que le Surnaturel vienne nous chercher des noises et gâcher notre moment. 

La sonnerie retentit enfin dans le hall. Petrifiée, j'abaissai la poignée en tentant de respirer convenablement. 

Le sourire de Stiles retomba immédiatement quand il me vit apparaître. J'avais un très mauvais pressentiment pour le coup.

- Alexia, c'est toi ?, demanda-t-il.

- Pour être honnête, je ne me suis jamais sentie aussi peu moi-même, soupirai-je.

- Mais qu'est-ce que tu as fait ? Je te trouve magnifique, c'est pas la question mais tu es... différente.

- En fait, je me suis dit que si Lydia m'aidait à m'habiller, je ferais bonne impression, avouai-je, totalement désemparée.

Contre toute attente, Stiles sourit et m'embrassa tendrement. 

- Ecoute Alexia, je t'apprécie comme tu es. Pas besoin de ressembler à Lydia.

Un soupir se logea dans ma gorge et je retins les larmes de couler. Je lui souris finalement et lui intima d'entrer. 

- Ça te dérange si je vais me débarbouiller alors ?

- Non mais vas-y vite. J'ai une surprise pour toi, annonça Stiles d'une voix emplie de mystère.

J'arquai un sourcil. Ma curiosité me tiraillait mais je me décidai tout de même à remonter pour enlever tout ce maquillage. Une fois cela fait, je remis une touche de mon mascara préféré et redescendis.

- Tu es magnifique Alexia, souffla Stiles.

Emplie de questions, je montai dans la Jeep de Stiles. Celui-ci garda le mystère durant tout le trajet, me laissant frustrée. La voiture s'engagea dans la forêt de Beacon Hills, m'intriguant au plus haut point. Finalement, Stiles s'arrêta dans une clairière. Je descendis prudemment puis attrapai la main du jeune Stilinski qui m'emmena plus profondément entre les arbres. Les bruits de la nuit s'élevaient dans tous les coins mais je n'avais pas peur, Stiles me rassurait de sa présence et je savais que je pouvais me défendre.

Le lac de Beacon Hills entra alors dans mon champ de vision et je me figeai. Stiles sourit et j'émis une petite pression au niveau de nos mains liées. Nous nous assîmes ensuite au bord de l'eau sans un mot.

- C'est magnifique Stiles, merci.

Stiles rougit et je déposai un baiser sur sa joue. Puis, durant une longue heure, nous discutâmes activement tout en scrutant les miroitements de l'eau.

- Je me suis déjà baignée ici en plein hiver !, répétai-je alors que Stiles ne me croyait pas.

- Tu racontes des salades !

J'arquai un sourcil.

- Ça dépend comment tu définis salades, Stiles.

Je vis le sourire de Stiles retomber, sûrement surpris de ma répartie.

- Non parce que pour moi, c'est un légume vert qu'on plante dans le sol et que... Quoi ?

En voyant l'air mi-effaré, mi-admiratif du garçon, je me stoppai dans ma tirade. Sans prévenir, Stiles pressa ses lèvres sur les miennes. D'abord surprise, je restai immobile puis décidai de répondre à ce baiser goûteux qui me provoquait mille sensations.

Stiles et moi ne nous étions jamais embrassés comme ça. La plupart du temps, nous n'avions pas le temps ou trop de choses en tête pour penser à nous. Mais ce soir, il n'y a avait que lui et moi et je comptai en profiter le plus possible. Doucement, Stiles m'allongea sur le tapis de feuilles recouvrant le sol et m'embrassa à pleine bouche, ne se décollant que pour respirer.

Un frisson me parcourut le corps quand Stiles déposa des baisers humides dans mon cou. Mon corps s'embrasait encore plus à mesure que le brun descendait sur mon corps. Je me relevai sans décoller ma bouche de celle de Stiles et enroulai mes bras autour de sa nuque. A reculons, je guidai le fils du Shérif jusqu'à la Jeep. J'ouvris la portière à tâtons et m'engouffrai sur la banquette arrière du véhicule. Nous nous allongeâmes immédiatement, ne perdant pas une minute pour recommencer notre manège.

Je glissai mes mains sous le t-shirt du jeune Stilinski qui frissonna en sentant sa peau contre la mienne. Sentant Stiles timide, je guidai ses mains jusqu'à la fermeture de ma robe. Comprenant le message, il abaissa la fermeture du vêtement. La tension était palpable, tout autant que le désir ardent qui nous consumait.

Alors que je m'engageais à enlever ma robe, mon téléphone sonna. Je grognai mais l'ignorai. Mes baisers se firent encore plus passionnés, pourtant la sonnerie incessante nous dérangeait et j'avais cette désagréable sensation qu'il fallait que je prenne cet appel. Stiles s'écarta, m'arrachant un soupir de frustration et je récupérai mon portable.

- Scott, j'espère que c'est important, lancai-je en décrochant.

- Ma mère va bientôt rentrer, tu devrais te dépêcher si tu veux arriver avant elle. Je te rappelle qu'on est puni de sortie... et de Stiles.

Je percevai parfaitement le sous-entendu du Loup-Garou que j'entendis d'ailleurs ricaner.

- Ok j'arrive, concédai-je.

Une fois mon téléphone rangé dans la poche de ma veste, je balançai la tête en arrière en soupirant.

- Tu dois rentrer ?

- Ouais je suis désolée Stiles. J'aurais vraiment aimé rester mais...

Je fus coupée par le baiser fougueux que m'offrit Stiles. L'un comme l'autre nous aurions voulu poursuivre ce moment de plaisir mais la réalité nous rattrapait. J'espérais qu'on aurait d'autres occasions.

Stiles s'éloigna pour rejoindre le côté conducteur. Un fois arrivés devant la maison des McCall, Stiles et moi restâmes un instant dans le silence.

- C'était génial...

Le brun me scruta avec un sourire.

- Ouais, j'espère que... enfin qu'on pourra refaire ça...

J'embrassai délicatement la joue du jeune Stilinski puis m'emparai de ses lèvres une dernière fois avant de le quitter à contrecœur et de rejoindre ma demeure.

Je n'oublierai jamais cette soirée...

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Voili voilou. Un petit peu de tendresse à Beacon Hills, j'espère que cela vous aura plu ;)

Ecrit le 2 Décembre 2017 et corrigé le 17 Mai 2019